REGARDS CROISES 1 1.1 - Comment les pouvoirs publics peuvent

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REGARDS CROISES 1
1.1 - Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
Il faut tout d’abord distinguer ce qui est juste de ce qui ne l’est pas, or il est difficile d’en avoir une
définition universelle selon les écoles de pensées et le milieu sociale d’appartenance. La justice
sociale qui s’appuie sur l’idée d’égalité que l’état à l’aide de différents mécanismes tente d’instaurer,
reste fragile et difficilement mesurable.

Notions à connaître :
Egalité : situation dans laquelle deux individus ou deux groupes sont dans des positions jugés
socialement identique ou équivalente.
Discrimination : différenciation de traitement des individus en fonction d’un critère particulier (sexe,
couleur de peau etc.
Assurance : activité qui consiste à garantir un paiement en cas en cas de réalisation d’un risque aux
individus qui ont au préalable versé une prime ou une cotisation. Cette activité peut être privée
(compagnies d’assurance) ou publiques (affiliation à la sécurité sociale), à but lucratif ou sans but
lucratif (mutuelle d’assurance).
Assistance : système de protection sociale qui verse aux membres de la collectivité les plus pauvres
des aides sociales financés par les impôts.
Services collectifs : activités d’intérêt général prises en charges par une personne publique
(administration ou entreprise publique) ou une personne privée (entreprise privée), mais sous le
contrôle d’une personne publique.
Fiscalité : sous-ensemble des prélèvements obligatoires qui ne comporte que les impôts.
Prestations sociales : droits versés aux assurés sociaux en cas de survenu d’un risque social.
Cotisations sociales : prélèvements obligatoires sur les revenus qui financent la cotisation sociale.
Redistribution : ensemble des transferts de revenus opérés par la puissance publique (prélèvements
d’impôts et de cotisations sociales afin de verser des revenus de transfert et financer la protection
sociale).
Protection sociale : ensemble des mécanismes collectifs permettant aux individus de faire face aux
conséquences (perte de revenu, hausse de certaines dépenses) d’un certain nombre de risques
sociaux (maladie, chômage, vieillesse sans ressource).
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A- Qu’est-ce qu’une inégalité ?
Inégalité : désigne une différence mesurable en termes de niveau de vie ou de qualité de vie
entre individu ou entre groupes sociaux. Lorsqu’une inégalité est mesurée au sein d’une catégorie
homogène (par exemple les salaires) il est plus correct de parler de disparité.
Une inégalité peut parfois s’étendre à tout un groupe social on parlera alors d’une inégalité sociale.
Les fondements de l’égalité sont les bases même de la révolution française de 1789, la déclaration
des droits de l’homme et du citoyen dont la préoccupation majeure était de voire appliquer les mêmes
règles à tous. Tous libres et égaux en droits, question qui revêt différentes formes d’égalité :
Egalité des droits tous les citoyens bénéficient des mêmes droits civils, politique, les hommes
naissent égaux en droit, largement garantie dans les sociétés démocratiques. Pour de Tocqueville
c’est l’égalité sociale qui donne le droit à un individu d’occuper une autre position que celle de ses
parents.
Egalité des chances Tous les individus peuvent accéder à toutes les positions sociales, quelque soit
leurs positions sociales d’origines. Ils peuvent parvenir à compenser les inégalités. Pour A de
Tocqueville une société est juste si dans une société tous les individus disposent des mêmes chances
d’accéder aux différentes positions sociales. Cette vision à un lien direct avec l’idéal méritocratique ou
les positions dominantes doivent être réservées à ceux qui ont du talent et fait suffisamment d’effort
Les privilèges ne doivent en aucun faciliter cette position dominante.
Egalité des situations Cela correspond à l’égalité réelle des individus, même revenu, même
prestation sociale, même capital de départ. La démocratie tente dans ses différentes politiques
d’égaliser les situations en égalisant des conditions.
Il faut différencier sans chercher à opposer la notion d’égalité et d’Equité et se poser la question
suivante l’égalité est –elle toujours juste ?
Equité : Principe selon lequel chaque individu doit être traité de façon spécifique et consacrer plus de
temps et d’argent aux moins doués et aux moins favorisé par leurs origines sociales.
Pour John Rawls une société juste est donc une société qui repose sur l’équité. Elle accorde à chaque
individu les mêmes libertés d’accéder aux différentes positions sociales et distribue les autres de
façon à maximiser la situation des plus défavorisés.
Cette conception de la justice sociale refuse le socialisme autoritaire mais refuse de sacrifier les plus
favorisés au nom de la justice sociale. Cette vision de la justice permet également de comprendre les
politiques de discrimination positives qui consiste en un traitement différencié et inégalitaire au profit
de certains groupes sociaux afin de leur donner les mêmes chances d’accéder aux différentes
positions sociales.
Il existe un lien entre inégalité et discrimination : Les discriminations sont fondés sur des critères
illégitimes (tailles, poids, origines, couleurs de peau…) et débouchent souvent sur des inégalités. Les
obèses ont un taux de chômage plus élevé que les personnes de poids moyens, les individus
d’origines étrangères sont également plus exposés au chômage que les autres etc.
C’est dans la société américaine que l’on retrouve une véritable passion pour l’égalité. Cette passion
serait en lien direct avec l’origine des migrants, qui pour la majorité étaient protestants et ont subis des
discriminations du à leurs foies.
Dans son ouvrage De la Démocratie en Amérique (1835), Tocqueville fait part de différents constats :
-La démocratie serait le système le plus approprié à notre société.
- l’égalité conduit à une uniformisation des perceptions des rapports sociaux
Les sociétés démocratiques sont dans une course sans fin à la recherche de l’égalité.
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Synthèse :
Les sociétés démocratiques se caractérisent par la recherche de l’égalité, selon Alexis de
Tocqueville : l’égalité des droits qui correspond à l’égalité des citoyens devant la loi (absence de
privilèges comme dans l’Ancien Régime ; chacun dispose des mêmes droits politiques et sociaux),
l’égalité des chances qui doit permettre à chacun d’accéder à toutes les positions sociales existantes
selon ses capacités (nécessité de politiques correctrices pour compenser les handicaps initiaux) ;
l’égalité des situations qui correspond à une égalisation des conditions matérielles d’existence : on
assiste à un rapprochement des niveaux et des modes de vie entre les individus, même si l’égalité
absolue n’est jamais atteinte. Dans ce cas, on essaye de rapprocher la situation des individus à
l’arrivée ce qui implique des politiques de redistribution.
L’idéal de justice sociale qui résulte de cette « passion pour l’égalité » dépend du système de valeurs
qui organise la société. A la suite d’Aristote, on peut donc distinguer différentes approches. La justice
commutative ou arithmétique : chacun reçoit la même chose ; La justice distributive ou géométrique : il
est juste que chacun reçoive en proportion de ce qu’il apporte, ce qui correspond à l’idéal
méritocratique qui accepte l’idée que les inégalités peuvent être justes. Enfin la justice corrective
cherche à redistribuer les revenus, les patrimoines, les positions sociales, en fonction de critères
moraux, politiques ou sociaux sur ce que l’on estime être juste. Dans ce cas, on s’intéresse aux
besoins des individus et non à leurs mérites.
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B- Faut-il lutter contre les inégalités ?
La devise Républicaine « Liberté, égalité, fraternité » place l’égalité en son centre et préconise donc là lutte
contre les inégalités. Or certains économistes soutiennent l’idée que les inégalités sont légitimes et quand aucun
cas elles devraient être supprimés.
Les arguments contre :
Pour les libéraux, héritiers des classiques souhaitant par-dessus tout une faible intervention de l’état. Il
ne faut pas lutter contre les inégalités car :
-Le marché sait se réguler seul, il est toujours efficace. Lorsque le marché fonctionne seul il aboutit à
l’intérêt collectif ainsi qu’à l’optimum social. C’est l’idée de la « main invisible » d’Adam Smith. Le
marché va pouvoir guider les individus dans les secteurs dans lesquels on a besoin d’eux, ils les
guident vers la meilleure utilisation de leurs ressources. Pour cela Le marché envoi des signaux
comme la hausse ou la baisse des prix. Si les individus sont trop « assistés » par l’état ils seraient
dissuadés de travailler. En entravant les prix du marché on fausserait les prix donc la valeur des
individus.
-Les inégalités dépendent du mérite individuel c’est pourquoi les libéraux leurs attribues un caractère
juste.
La lutte contre les inégalités entrave les libertés au nom de l’égalité. Dans la mesure où tous les
individus ne souscrivent pas à l’égalité cela conduit l’Etat à mettre en place une propagande en faveur
de l’égalité.
Friedrich Hayek (1944), écrit La route de la Servitude ce livre est une réfutation point par point du
Marxisme. Avec un certain coté visionnaire il démontre comment le communisme conduira à
l’asservissement des hommes et à l’appauvrissement de la population. Pour lui le communisme
conduit forcément au totalitarisme.
La lutte contre les inégalités crée une bureaucratie très importante qui paralyse l’activité économique
et détourne des richesses à son profit. La distribution des prestations sociale serait un moyen pour les
gouvernements de se créer une clientèle électoral, l’Etat est aussi clientéliste.
Tocqueville constate qu’en germe l’égalité contient des risques, comme celui de la médiocratie. C'està-dire pour lui l’égalité s’établit par un nivellement vers le bas, la société serait donc dirigé par les
individus les plus médiocres. Tocqueville crains que lorsque l’état prend trop de places il devient
omniprésent.
Les Arguments favorable à la lutte contre les inégalités :
John Maynard Keynes, bien que libéral, pense qu’il est nécessaire de lutter contre les inégalités. Pour
lui le marché admet des défauts, il ne se régule pas seul contrairement à ce qui est affirmé par ses
confrères. Keynes pense que les inégalités ne sont pas efficaces car les riches ne consomment pas
entièrement leurs revenus ils ont une forte propension à épargner. Pour lui il faut euthanasier les
rentiers puisque leur épargne est stérile. Il veut redistribuer les revenus et mettre en place l’impôt sur
les successions pour pouvoir redistribuer les richesses des rentiers
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Joseph Stieglitz dans les Prix des inégalités, un livre dans lequel il exprime une violente charge contre
les inégalités, parle de l’aspect inefficace des inégalités. Les plus riches ont pour lui une faible
propension à consommer. Il dénonce également l’économie financière qui pour lui est une pure
spéculation. Pour lui les plus diplômés vont apprendre à produire des choses qui ne rapportent rien à
la majorité de la population. C’est également inefficace au niveau du capital humain étant donné que
les jeunes venant de milieu défavorisé ne peuvent pas développer leurs potentiels. Pour lui la hausse
des inégalités aux Etats Unis n’est pas forcément le libre jeu du marché mais les 1% les plus riches
ont réussi à s’accaparer à leurs profits le système politique. Ils ont donc produit des lois allant dans le
sens de leurs intérêts. Warren Buffet, l’homme le plus riche du monde en 2008 a déclaré : « La lutte
des classes existent et ce sont les riches qui sont en train de la gagner. »
Pour Stieglitz il faut réduire les inégalités. La réduction des inégalités baissent les couts sociaux.
Pareto est un des 3 grands économistes néo-classiques il a définit ce qui, pour lui est une situation
optimale en économie : il désigne le moment durant lequel un individu ne peut pas améliorer son
propre bien être sans détérioré celui d’un autre : il s’agit de l’Optimum de Pareto.
Amartya Sen (prix Nobel d’économie ne 1998) les inégalités sont inefficaces car elles nuisent à la
cohésion sociale et risque d’aboutir à la désintégration de la société, et à la remise en cause du
contrat social. Pour lui il n’existe pas d’idéal de justice, on ne parviendra donc jamais à une égalité
réelle mais il soutient l’idée qu’il est important de définir un socle minimum d’inégalité qui mettrait tous
le monde d’accord. Il soutient également l’idée que chaque individu dispose de capabilité différente
tout le monde n’atteindra donc pas le même but.
Capabilités : ensemble des moyens dont dispose un individu pour améliorer son sort
Sen préconise des actions ciblées pour améliorer des situations concrètes dans lesquels l’Etat perd le
monopole de l’action sociale. Il faut qu’il y est une action conjointe de différence secteurs : le privée,
l’Etat, les ONG, association, médias… Il pense donc que le plus important est de laisser à chaque
individu la chance d’accomplir ce qui leurs permettra d’atteindre le bonheur.
Exemple : microcrédit créé par Mohamed Yunus
Le microcrédit permet de financer des petits projets locaux en espérant que les recettes gagner grâce
à leurs projets vont permettre de pouvoir rembourser le crédit. Sur le terrain des employés de la
banque vont aider les emprunteurs pour que leurs projets réussissent.
https://www.youtube.com/watch?v=_EOy9gWNnss
John Rawls, théorie de la justice (1987) ouvrage majeure sur la réflexion de la justice sociale.
L’égalité est liberticide mais lorsqu’on laisse les gens totalement libre il ne peut y avoir d’égalité.
Ce sont 2 principes difficiles à concilier Rawls pense qu’en respectant simultanément la liberté et
l’égalité on peut aboutir à la justice. la société doit offrir à tous le monde les mêmes moyens de
réussir, la société doit limiter les différences et donner des meilleures conditions à tous le monde..
John Rawls pense que les inégalités sont acceptables si elles sont profitables aux plus défavorisés.
Rawls est un libéral, il justifie l’intervention de l’Etat qui doit corriger les inégalités à l’aide de
mécanismes. Rawls va aboutir à une parfaite théorie de la justice mais qui s’avère très difficile à
mettre en place, les problèmes se détachent très largement de l’Etat.
.
Les marxistes veulent supprimer les conflits de classe pour cela ils souhaitent supprimer la propriété
des moyens de production, les moyens de production vont donc être sociabiliser.
Pour les marxistes l’égalité des droits est une fiction, on accorde des droits théoriques sans aucun
mécanisme concret pour qu’ils puissent se réaliser. Tous les mécanismes de redistribution sont pour
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eux des stratagèmes visant à retarder la révolution prolétarienne. La démocratie libéral est ni plus ni
moins une démocratie bourgeoise où la bourgeoisie a mis en place des stratégies pour conserver le
pouvoir et sa domination.
Synthèse :
Pour les libéraux, les inégalités sont justes à condition que la liberté et l'égalité des droits des
individus soient respectées. Elles résultent de différences de talent et d’effort des individus. Les
libéraux ne sont pas favorables à l’intervention de l’Etat pour réduire les inégalités. D’une part, le
marché conduit spontanément à l’allocation optimale des ressources. D’autre part la lutte contre les
inégalités est inefficace (car elle dés incite au travail ou à l’investissement), mais aussi attentatoire aux
libertés (elle peut conduire au despotisme selon Tocqueville).
Les keynésiens et leurs héritiers au contraire font remarquer que les inégalités ne sont ni justes ni
efficaces. Les plus riches ayant une forte propension à épargner, les inégalités diminuent la demande
globale et conduisent au sous-emploi. De plus, les inégalités ont des coûts sociaux importants
(délinquance, conflits sociaux,…) qui nuisent à la cohésion sociale et à la productivité.
Pour John Rawls, la société doit offrir à tous les mêmes moyens de réussite afin que chacun puisse
exprimer ses potentialités. Les inégalités sont alors acceptables si elles profitent aux plus défavorisés
(principe de différence). Ainsi, les inégalités de revenus induites par le marché sont justes si elles
favorisent la croissance et améliorent la situation de tous, y compris des plus défavorisés au départ.
Cependant donner à tous les mêmes chances de départ ne suffit pas. Il faut encore que les individus
soient capables de les utiliser (Amartya Sen) et qu’ils aient un droit à l’erreur ou une seconde chance
(des programmes de formation pour ceux qui ont échoué à l’école, par exemple). Pour être libre,
l’homme doit avoir à sa disposition à tout moment des ressources nécessaires (logement ou revenus
suffisants), pour pouvoir exprimer tous ses talents.
Pour les marxistes, la démocratie libérale étant un outil de domination au service de la bourgeoisie, la
réduction des inégalités est un leurre qui retarde la révolution qui seule mettra fin aux rapports de
classe
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C- Quels sont les moyens de l’Etat pour contribuer à la justice ?
En Europe, on considère généralement que la pauvreté est due à de mauvaises conditions de départ, il y a
donc une injustice qu’il faut réparer grâce à l’intervention de l’état. Les pouvoirs publics disposent de différents
moyens pour tenter de réduire ces inégalités.
Protection social et redistribution :
La protection sociale désigne l’ensemble des mécanismes que la société met en place pour faire
face aux conséquences de risques sociaux, généralement grâce aux prestations sociales.
Les risques sociaux sont financés par les cotisations sociales qui vont être prélevées sur les
salaires. Il existe d’autres prestations sociales comme le RSA ou les impôts. Les prestations
d’assurance sont financées par les cotisations.
L’Etat providence s’est alors développé à partir de la fin du XIXe siècle. Il intervient dans
l’économie et met en place une protection sociale plus ou moins étendue.
Les libéraux préconisent un Etat gendarme qui désigne l’Etat minimal n’intervenant pas dans
l’économie et le social. Il assure seulement ses fonctions régaliennes (justice, défense, sécurité,
diplomatie…)
- Explication en vidéo de l’Etat providence :
https://www.youtube.com/watch?v=DscKN8QoNYA
La logique d’assurance est une logique horizontale, des valides vers les malades, des actifs
vers les inactifs… C’est le principe selon lequel on va couvrir un individu contre certains risques
sociaux sous réserve que l’individu participe au financement. Cette Logique a d’abord été mis en
place en Allemagne avec Bismarck, à l’époque, il y avait un objectif politique sous-jacent : la lutte
contre le communisme. Le système d’assurance est financé par les cotisations sociales versées par
les salariés (allocation chômages, vieillesse, etc.)
La logique d’assistance est une logique verticale de ceux qui ont le plus d’argent vers
ceux qui en ont le moins. Elle consiste à donner une protection minimale ou étendue à des
personnes considérées comme étant dans le besoin sans contrepartie de leur part. C’est une
logique de redistribution provenant d’Angleterre instaurée par Lord Beveridge.
- Explications supplémentaires
https://www.youtube.com/watch?v=c0WZCjJcbV4
Les régimes d’assurance étant en déficit (Sécurité sociale), ils ne sont plus seulement financés par
les cotisations mais également par les impôts. Les impôts sont prélevés par l’Etat et les cotisations
sociales par la Sécurité sociale.
Plus l’Etat prend une part importante à sa charge de dépenses de santé plus l’indice d’équité est
élevé. Les individus meurent à peu près tous au même âge indépendamment de leurs conditions
sociales. Le service public de la santé réduit les inégalités face à la mort. Pourtant la dépense
publique peut être plus ou moins efficace selon l’organisation des systèmes de santé..
La redistribution ne réduit pas toujours les inégalités en revanche les prestations sociales d’assistance
réduisent les inégalités. L’impôt qui devrait être progressif est faiblement progressif voir même
dégressif pour les 1% les plus riches.
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Les Services collectifs :
L’Etat fournit des services collectifs, des activités de service général, considérés comme
indispensable pour la cohésion sociale mis en œuvre par le pouvoir public. Les services collectifs sont
une forme de redistribution pourtant ils peuvent renforcer les inégalités (la gratuité des universités par
exemple aurait dû profiter aux classes les plus défavorisées pourtant la plupart des étudiants sont des
enfants de cadres).
Les Impôts :
L’impôt est un outil important qui aide à lutter contre l’injustice sociale :
Il existe Trois types d’impôts :
- proportionnelle tous les ménages subissent les même taux (ex TVA 19.6% des revenus)
- progressif : le taux change en fonction des revenus, les revenus élevés versent une part plus
importante que les revenus moins élevés. (ex : ISF et impôt sur le revenu). L’impôt progressif
fonctionne par un système de tranche allant de 0 à 45%.
- forfaitaire (redevance TV)
Finalement le seul impôt réduisant les inégalités est l’impôt progressif pourtant la recette de l’Etat la
plus importante provient de la TVA. L’impôt fait partie des moyens de l’Etat pour contribuer à la justice
sociale tous les impôts participent au financement des services collectifs.
L’impôt proportionnel est jugé relativement injuste. Cela s’explique par le fait que les riches ne
consomment pas la totalité de leurs revenus, une partie de leurs revenus ne subit donc pas la TVA or
les pauvres, qui consomment l’intégralité de leurs revenus, ont tous leurs revenus taxés à la TVA.
Aujourd’hui on constate que l’impôt est faiblement progressif, il est même dégressif pour les plus
riches qui ont une part plus faible de leurs revenus soumises aux impôts contrairement aux classes
moyennes qui ont un taux d’imposition de 46%
Niche fiscale : certains nombres de dispositions permettant de payer moins d’impôts c’est
parfaitement légal souvent pour un très bon motif. Par exemples les œuvres d’art sont défiscalisés
pour ne pas qu’elles partent à l’étranger, en défiscalisant on incite les plus riches à posséder des
ouvres d’arts.
La lutte contre les discriminations :
L’état met en œuvre des politiques de lutte contre les discriminations par l’intermédiaire de traitement
préférentiel accordé à des minorités défavorisés pour compenser les inégalités dont ils sont victimes.
Les principaux concernés par les discriminations sont les handicapés, les immigrés et les femmes.
En effet il y a un écart de rémunération entre les hommes et les femmes d’environ 20%. Il y a une
partie qui s’explique car les femmes n’ont pas les mêmes emplois ni les mêmes travailles que les
hommes... Elles occupent également beaucoup d’emploi atypique. Mais à situation identique il
subsiste un écart qui vient de la perception qu’on les employeurs sur la gente féminine, ils pensent
qu’elles peuvent interrompre à n’importe quel moment leurs carrières pour privilégier leurs vies de
familles.
La discrimination se mesure sur une base sociale, il est interdit de faire des statistiques ethniques en
France. Aux Etats-Unis des statistiques ethniques sont régulièrement établit.
Les plaintes pour discrimination sont peu nombreuses car elles sont souvent très difficiles à établir.
REGARDS CROISES 1
L’Etat sanctionne les entreprises la parité en politique est également sanctionné lorsqu’elle n’est pas
respecté ; il y a des sanctions et de campagnes de sensibilisations.
Discrimination positive :
La discrimination c’est un traitement inégal des individus sur la base de critères stigmatisés (physique,
social, religieux). La discrimination se traduit par des inégalités d’accès à des ressources rares,
emplois, logement, consommation de certains services.
Les politiques de discrimination positive sont traduits par des plus gros financements dans les zones
d’éducation prioritaire (ZEP), lois sur la parité, les lois en faveur des handicapés, les CV anonymes
etc.
Pour lutter contre les discriminations on mène parfois des opérations de testing :
https://www.youtube.com/watch?v=wV_OzNwGfVE&index=2&list=PLCPB6Kal0Lmyfs6mOOgcuTryVh
6GpydyU
Synthèse :
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, un Etat-Providence a été progressivement instauré.
L’intervention de l’Etat permet de réduire les inégalités par la redistribution (les cotisations sociales et
les impôts financent des prestations sociales). Après avoir longtemps favorisé l’assurance sociale
(chômage, santé,..), le système de protection sociale français recourt davantage à l’assistance (RSA,
CMU,..).
La fiscalité constitue également un outil redistributif. De tous les prélèvements obligatoires, l’impôt sur
le revenu est celui qui corrige le mieux les inégalités économiques car il est progressif. La fourniture
de services collectifs gratuits en matière de santé, d’éducation ou de logement permet également de
redistribuer la richesse et de lutter contre l’inégalité des chances.
L’Etat met également en œuvre des politiques de lutte contre les discriminations, qui sont un
traitement inégal des individus ou des groupes sociaux sur la base de caractéristiques physiques
et/ou sociales stigmatisées. Les discriminations sont pénalisées, et peuvent faire également l’objet de
mesures compensatrices (discrimination positive).
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D- L’intervention de l’Etat en débat
La place tenu par l’état à toujours fait débat, doit il être omniprésent ou au contraire laisser le marché se
réguler seul ? Aujourd’hui ce qui pose problème est le degré d’intervention de l’état. L’état à forcément un rôle à
jouer mais jusqu’à quel point?
L’état doit faire face à différentes contraintes :
-Il doit permettre aux entreprises de rester compétitives car s’il augmente les cotisations sociales cela
entraine également une augmentation des couts de production des entreprises qui deviennent moins
compétitives face à l’étranger ce qui dégrade le solde commercial.
-La contrainte de finance publique/contrainte budgétaire : Une part importante du budget de l’Etat est
attribuée au remboursement de la dette. L’endettement excessif pose le problème de la solvabilité.
L’état cherche donc à maitriser la dette en menant des politiques de rigueur.
Les individus ont de moins en moins confiance en l’Etat, ils critiquent l’assistanat et remettent en
cause l’Etat Providence.
Les 3 crises de l’Etat providence :
Pierre Rosanvallon 1981 « la crise de l‘Etat Providence » explique ces trois crises :
-Une crise de financement : L’ensemble des prélèvements obligatoires est insuffisant, il ne permet pas
à l’état de couvrir toutes les dépenses. La crise de financement est du à la hausse du chômage qui
réduit le nombre de cotisants et également au vieillissement de la population et à l’allongement des
études qui réduisent encore une fois le nombre de cotisants.
-Une crise de légitimité : Les classes moyennes ont l’impression de payer pour tous le monde et de ne
pas bénéficier suffisamment des avantages de l’état.
-Une crise d’efficacité : la protection sociale a un cut qui augmente alors que son efficacité diminue. La
protection sociale ne touche pas toutes sa cible (ex : RSA). La protection entraine les désincitation :
-Les individus sont désincité à travailler, pour eux il n’y a pas un écart suffisant entre le revenu que
l’on tire de l’assistance et celui tiré de l’activité. Pour cette raison la redistribution est critiquée, elle
serait désincitative.
Incitation : toutes mesures qui vise à modifier le comportement des agents économiques dans un sens
souhaitable.
Désincitation : Modifie le comportement des agents économiques dans un sens non désiré.
Quand un individu reprend le travail il y a des frais qui viennent s’ajouter tel que la garde d’enfants, les
transports, impôt sur le revenu... Cela désincite à l’emploi.
N’étant pas suffisamment inciter à prendre un emploi les individus se maintiennent dans la pauvreté,
ils sont poussés dans une « trappe à pauvreté » (On peut également parler de trappe à inactivité ou
de trappe de chômage), le fait de travailler ne s’avère en aucun bénéfique pour ces personnes ils sont
désintéressés par le fait de prendre un emploi. Pour cette raison le RSA a été créé, il succède au RMI.
Le RSA est composé du RSA socle et du RSA activité c’est ce dernier qui peut être cumulé avec le
revenu du travail. Le RSA serait peu désincitatif.
REGARDS CROISES 1
Mais les individus préfèrent avoir un emploi car l’emploi est considéré comme une norme sociale forte
dans la société on se définit souvent par son métier. Cela donne un statut social et permet de cotiser
pour la retraite, les allocations chômage, d’accéder au crédit, etc.…
Le RSA est un dispositif compliqué il ne touche pas toutes sa cible. Une grande partie des individus
pouvant le prétendre ne le demande pas, car il ne connaisse pas son existence… Cela limite donc
l’effet du dispositif entre 45 et 50% des individus éligible ne le demande pas.
Synthèse :
Cependant l’intervention de l’Etat subit une triple crise financière, d’efficacité et de légitimité. En effet,
la protection sociale a un coût élevé pour la collectivité, grève les comptes publics et dégrade la
compétitivité-prix des entreprises. Selon les libéraux, elle désinciterait au travail. De plus, des
prélèvements obligatoires élevés décourageraient l’investissement. La protection sociale est perçue
par certains comme un carcan administratif coûteux et peu efficace, destiné à créer des clientèles
électorales.
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