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PREAMBULE
Avec 11 millions d’habitants sur 2 % du territoire national, l’Ile-de-France se
caractérise par une forte influence urbaine. Il ne faut cependant pas oublier que la
ville ne couvre que 20 % de son territoire. Les espaces naturels et ruraux occupent
80 % du territoire : 52 % pour les espaces agricoles, 24 % pour la forêt et 4 % pour
les espaces naturels. La pression de l’urbanisation y est très forte. C’est ainsi
qu’entre 1982 et 1999, environ 1700 ha par an d’espaces naturels agricoles et
forestiers disparaissent. En outre, les urbains ont besoin de la campagne qu’ils
« consomment » sous les formes les plus diverses : espace de promenade, lieu
d’épandage, lieu d’implantation d’activités polluantes, couloir de passage
d’infrastructures.
Par ailleurs, du fait de la richesse de ses terres, l’Ile de France a la chance d’être une
très grande région agricole. Ses productions autrefois très diverses et dédiées
principalement à l’alimentation du marché parisien, se sont spécialisées et ont fait
des progrès considérables de productivité, ce qui leur permet d’être largement
exportatrices. En contrepartie, cependant, il convient d’observer que cette
intensification de l’agriculture a réduit le nombre de ses produits et, surtout a modifié
l’espace rural. De plus, le remembrement et la mise en œuvre de méthodes
culturales principalement tournées vers les gains de productivité, ont modifié le
paysage rural en fragilisant les lieux d’habitat de maintes espèces. La quasi
disparition de l’élevage et de l’arboriculture ont également entraîné une modification
des paysages, principalement dans les vallées et sur les coteaux.
C’est pourquoi, la gestion durable du territoire francilien est aujourd’hui devenue un
impératif. A ce titre, le maintien de la biodiversité est nécessaire. Aussi, la Région et
ses partenaires marquent leur volonté de mieux intégrer la biodiversité dans chacun
de leurs projets et d’assurer la protection et la gestion des milieux naturels
franciliens. Ensemble, ils ont conçu et préparé cette charte.
L’Ile-de-France est marquée par l’existence de sites d’une richesse biologique
exceptionnelle. Ils forment une sorte d’arc allant du Vexin occidental à la Bassée en
passant par les boucles de la Seine, les forêts de Rambouillet et d’Yveline, les
vallées du sud Essonne, le massif des Trois-Pignons et de Fontainebleau. Il en
existe d’autres, remarquables, comme les vallées (Seine, Marne, Loing, Morins,
Ourcq, Viosne, Mauldre, Oise) ainsi que les grands massifs forestiers (Montmorency,
Carnelle, Armainvilliers, Notre-Dame, Sénart, Villefermoy, Jouy).
En dehors de ces territoires remarquables, à des échelles et des niveaux de qualité
plus faibles, mais néanmoins fondamentaux et compte tenu de la pression humaine
qui s’exerce sur ces espaces, la biodiversité doit également être protégée. C’est dire
toute l’importance des enjeux et des actions contenus dans les articles consacrés à
la biodiversité en ville et à la biodiversité et l’agriculture.