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LE CHOUF
Page réalisée avec l’aide de Noël Jovignot
1- Présentation
2- Du livre... au spectacle
3- Le spectacle
4- Revue de presse
5- Informations pratiques
6- Journal de tournée - compte-rendu du spectacle
1- PRÉSENTATION
Le Chouf
D’après La Vie de ma mère ! de Thierry Jonquet
Par le Théâtre de l’Index
Compagnie Les Déplacés subventionnée par la DRAC de Bourgogne, le Conseil Régional de Bourgogne, le
Conseil Général de Côte-d’Or, la Ville de Dijon, le Ministère de l’Éducation Nationale
Au terme de sa cavale, un gamin des cités raconte au juge-public sa dégringolade dans la délinquance. Il
s’exprime dans le langage des rues, mélange d’argot et de verlan, et il a juré « la vie de ma mère si je mens » de
dire toute la vérité. En tant que chouf (celui qui fait le guet et donc le premier témoin), il a tout vu sans avoir rien
fait mais le regard est-il innocent ?
Conception, jeu : Noël Jovignot
Mise en scène, espace : Sophie Renauld
Lumière & son : Emmanuel Faivre
Construction décor : François Devineau
Contact, administration : Manon Letourneur
Affiche : Renaud Contet
2- DU LIVRE... AU SPECTACLE
Du livre...
Un gamin des cités enregistre son histoire à l’intention du juge qui instruit son dossier. Le roman de Thierry
Jonquet est la transcription de cette cassette. Le personnage s’exprime dans le langage des rues et il a juré "la vie
de ma mère si je mens" de dire toute la vérité : la rentrée au collège, la jeune professeur de la SES dévouée mais
débordée, les bandes et rivalités du quartier.
Un milieu familial désagrégé par le récent départ des aînés, que le père a déserté depuis longtemps ; reste une
mère qui n’est jamais là, épuisée par son travail de nuit, en tous cas démissionnaire. Le gamin se retrouve seul,
avec les cassettes vidéos et son repas à réchauffer.
Intégré dans une bande de reurtis (voleurs) dont il devient le chouf (guetteur), il participe à des cambriolages, est
le témoin de bagarres, viol, trafics, pillage... ce qui ne l’empêche pas de nourrir pour Clarisse les sentiments les
plus purs. Elle a le même âge que lui, fréquente le même collège mais habite du bon côté des boulevards : elle
travaille son violon, fête son anniversaire auquel elle l’invite.
Emporté dans la spirale de la violence, le gamin voit s’éloigner toutes chances, pour nous bien réelles, de s’en
sortir. Jusqu’à commettre l’erreur qui mènera à l’arrestation de toute la bande.
...au spectacle
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Le livre fait comprendre de l’intérieur beaucoup de choses sur le problème des banlieues et sur la société qui l’a
engendré : la démonstration très pertinente de Thierry Jonquet tient beaucoup à la qualité de son travail sur la
langue. Il réinvente le langage du gamin avec ses expressions familières ou argotiques, l’usage du verlan, mais
surtout sa logique et la justesse de ses réactions. Passé le premier effet d’étrangeté, tout à fait nécessaire pour
marquer la marginalité du personnage, on pénètre peu à peu dans sa tête pour voir le monde avec ses yeux.
Par ailleurs cette lecture a recoupé une préoccupation par rapport au théâtre : comment parler du monde
d’aujourd’hui et à qui ? La question du public n’est-elle de toute évidence liée aussi à celle du contenu ?
Le roman noir s’intéresse à la marge, aux dysfonctionnements de la société, s’inspire souvent, c’est le cas de
Thierry Jonquet, de faits divers. En outre, traditionnellement soumis à une grande efficacité narrative, il se doit
d’emporter le lecteur. Mais il fallait encore que le texte se prête à un traitement dramatique, c’est le cas, assez
rare dans ce genre, de La vie de ma mère !
3- LE SPECTACLE
Pour passer du livre à la scène nous avons dû faire un choix parmi les événements rapportés tout en préservant
l’essentiel. Les modifications de détail ont été apportées pour tenir compte des ellipses, ruptures, raccourcis que
nécessite le jeu d’un comédien et obtenir un texte dramatique.
Dans le spectacle, le personnage ne se confie pas à un magnétophone mais il adresse son récit directement à un
juge assimilé au public. Il n’est pas du même monde, il vient défendre sa peau, il ne parle que contraint et forcé.
Face à ce juge, le Chouf n’a pas de stratégie : il ne cherche ni à dissimuler ni à mentir, il ne prémédite rien. Au
cours de son récit, il livre contre son gré les moments clés de son histoire, celui par exemple où il a préféré
gagner de l’argent, vite et beaucoup, plutôt que d’envisager un avenir de chaudronnier au chômage. Il est plus
agi par les événements qu’acteur de son destin ; à l’entendre, nous pressentons une machination ne s’est-il
laissé emporté par le cours d’événements qu’il ne maîtrise pas ? C’est en racontant qu’il prend peu à peu
conscience de sa responsabilité : « J’ai déconné grave. » Certes en tant que chouf (celui qui guette et donc le
premier témoin), il a tout vu sans avoir rien fait mais un regard est-il innocent ?
Thierry Jonquet décrit un état de guerre (de « barbarie) : Djamel et sa bande n’ont pas le moindre état d’âme
lorsqu’ils brutalisent une femme dans le métro ou qu’ils blessent à coups de cutter des contrôleurs de la RATP
ou des vigiles. Pour le chouf cette violence-là qui est certes une réponse à la misère, à l’exclusion, est naturelle,
elle fait partie de son monde : c’est dans ses silences que le personnage pose question.
C’est autour de cette prise de conscience sous le regard du juge, avec ses zones d’ombre et ses éclairs de lucidité,
que s’est construite la mise en scène.
Le texte est dit dans un espace abstrait, blanc, neutre. Une cage où le personnage est enfermé avec son histoire,
où il n’y a plus d’issue que dans sa tête. Au sol, un tapis gris, deux chaises, et en fond deux écrans tendus sur une
armature métallique qui dessinent une perspective.
Parce que le comédien est adulte, nous évitons le réalisme. En reconstituant de l’intérieur sa logique, son échelle
de valeurs, sa façon de réagir, nous explorons sa solitude, sa recherche d’une identité, son refus de se couler dans
le moule que lui propose la société mais aussi l’illusion d’innocence sur laquelle il se repose.
En définitive, dans cette quête impossible de la pureté qui est une constante de l’œuvre de Thierry Jonquet, l’âge
du personnage importe moins que la condition qui lui est faite, son désespoir et sa révolte.
Noël JOVIGNOT
4- REVUE DE PRESSE
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Le Journal de Saône-et-Loire samedi 2 octobre 1999 : « Le Chouf en garde à vue »
Le Chouf, c’est tout simplement l’histoire d’un jeune de banlieue, un « keum » comme tant d’autres, qui raconte
avec ses propres mots le mal des cités, comment un jeune sans repères familiaux peut basculer très vite dans la
délinquance. Le comédien dijonnais Noël Jovignot, à la tête du théâtre de l’Index, seul au milieu d’un décor
épuré, jette à la figure d’un public interpellé, le témoignage poignant mais si quotidien d’un garçon simple,
mélange d’un enfant amoureux d’une fille de la « sixième normale », timide, et d’un adolescent, qui tente de
faire sa place dans un monde où les vols et les casses sont un moyen tentant et facile de s’enrichir.
Sans tomber dans la facilité et les clichés propres aux problèmes de banlieue, cette pièce, à travers le langage des
rues, livre un témoignage poignant et sincère, d’une grande portée sociale, servi par un comédien sobre, dont le
jeu extériorise parfaitement l’angoisse permanente du personnage. On ne sait, si à travers le public pris à témoin,
ce n’est pas la société elle-même qui est mis en procès. Le public était conquis.
5- INFORMATIONS PRATIQUES
Durée du spectacle : 1 H 10
Public : tout public et scolaires à partir de la 4e
Ce spectacle a déjà été joué :
En 1999 à :
Octobre : Chalon-sur-Saône, Un Automne au Théâtre,
Pernand Vergelesses, Rencontres Jacques Copeau,
Chalon-sur-Saône, Théâtre Grain de Sel
En 2000 à :
Louhans, La Grange Rouge,
Quétigny, salle Méliès,
Le Creusot, LARC-Scène nationale (29 février)
Chenôve, Maison des Jeunes et de la Culture,
Paris, Rencontres Urbaines de la Villette
En 2001 à :
Chenôve, Maison des Jeunes et de la Culture,
En tournée dans les centres de vacances CCAS du 5 au 19 juillet 2001 : Courvières Sept Fontaines (5 juillet),
Cuzieu (6 juillet), Banyuls (8 juillet), Sainte-Marie-la-Mer (9 juillet), Sérignan (10 juillet), Sète (11 juillet),
Aimargues (12 juillet), Ile du Frioul (13 juillet), Théoule (16 juillet), Mandelieu (17 juillet), Le Pradet (18
juillet), Six-Fours-les-Plages (19 juillet)
En 2003 à :
En tournée dans les centres de vacances CCAS du 4 au 14 août 2003 : Mondoville (50) : 3-4 août / Quillan (75) :
5 août / Matemale (80) : 6 août / Ceilhes (25) : 7 août / Rivière-sur-Tarn (40) : 8 août / Espalais-d’Agen (20) : 10
août / Campan (25) : 11 août / Caro (Saint Jean Pied de Port) (55) : 12 août / Capbreton (30) : 13 août / Urugne
(60) : 14 août
Contact :
Manon Letourneur
Théâtre de l’Index / Compagnie Les déplacés
BP 159 21 004 DIJON Cedex
Tel / Fax : 03-80-58-76-21
Tél. portable : 06 90 57 11 19
noel-jovignot@wanadoo.fr
6- JOURNAL DE TOURNÉE
COMPTE-RENDU DES REPRÉSENTATIONS
Par Noël JOVIGNOT
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Journal de tournée CCAS du 5 au 19 juillet 2003
5 juillet 2001 - Courvières Sept Fontaines (près de Pontarlier)
Le décor occupe une bonne moitié de la salle à manger de cette grosse maison du haut Doubs qui abrite le centre.
Arrivés la veille, nous répétons le matin du 5 alors que la directrice, Hortense, a dépêché les ados qui de porte à
porte vont inviter les habitants à la représentation du soir.
Le public, ados et mamies francomtoises mélangés, est très attentif et reçoit le spectacle dans un silence presque
lourd. « C’est très noir », nous dit-on à la fin. Après le démontage, on casse la croûte avec Hortense et l’équipe
d’animation : Sylvain, 24 ans, qui a grandi dans une cité du Havre, se retrouve complètement dans ce « Chouf ».
Il fait remarquer qu’après avoir raconté tout ça, le personnage a toutes les chances de subir le sort peu enviable
des « lanceba ». Je n’avais jamais considéré le gamin du roman comme une balance. D’après l’équipe, le
spectacle sera un bon appui pour parler dans les jours qui viennent, avec les ados sur les problèmes qui les
intéressent : la drogue, l’argent, la violence.
6 juillet 2001 - Cuzieu (près de Saint-Étienne)
Dans une dépendance du château, une salle haute de plafond, le décor respire. Très bonne représentation, avec un
public ado (toujours des 14-15 ans) très captivé. Au cours du spectacle, les plages musicales qui rythment le récit
fonctionnent bien : ils en profitent pour remuer un peu, échanger quelques mots et ils replongent dans le récit dès
qu’il reprend.
J’attaque le personnage plus vif, plus en défi, moins sous le poids de son histoire. Se repose du coup la question
des regards du chouf au « juge » : regards fuyants, inquiets, en provocation, à travers lesquels est donnée à lire la
prise de conscience du personnage.
8 juillet 2001 - Banyuls
Ambiance détendue dans ce camp d’ados 16-17 ans. On s’installe en plein air, entre les pousses d’olivier. Les
deux écrans du décor trouvent étonnement bien leur place. Le temps menace et vers 20h30, grosse averse. Manu
protège les enceintes, pousse les projos à fond pour que l’eau s’évapore. Vers 21h, la pluie cesse, on essuie
chaises et bancs pour une représentation superbe. Comme dans les autres centres, pas de débat organisé avec les
ados mais quelques impressions échangées autour d’un verre ou lors du démontage. « M’sieur, vous êtes de
Paris ? »
9 juillet 2001 - Sainte-Marie-la-Mer
Un grand camp de toile : c’est jour d’arrivée des vacances et je profite de la réunion d’accueil pour dire, à
l’invitation de Maurice, le directeur, quelques mots sur le spectacle. Beaucoup de monde le soir sous la grande
tente, beaucoup d’enfants. Nous redoutons une représentation difficile. Je suis obligé de forcer mais le spectacle
est bien reçu.
10 juillet 2001 - Sérignan
À l’heure de l’apéro, je fais le tour des tentes pour présenter le spectacle avec les animateurs. Le sous-directeur
aurait souhaité que nous jouions dehors : un environnement difficile (vent dans les arbres, éclairage public
important) nous en dissuade. Pour passer, le spectacle a besoin d’un rapport intime, préservé avec le public.
Cette fois, la tente nous sommes installés est toute en longueur les enfants prennent place aux premiers
rangs, ils bougent un peu mais derrière le public suit bien, riant au début et plus du tout à la fin. « On a bien senti
la progression », m’explique-t-on autour du bar. Après le démontage, nous reparlons de cette question des
enfants : même si c’est délicat ils se font une joie de venir au spectacle il vaut mieux les en dissuader. La
violence de certains passages, la forme même du théâtre récit, la langage des rues qu’ils ne comprennent pas,
seront autant d’arguments. Par la suite, nous suggérerons aux animateurs et à la direction des camps « famille »
de proposer aux enfants une cassette vidéo pendant la durée du spectacle. Par contre, nous chercherons à
rencontrer les ados, naturellement peu enclins à venir au théâtre, pour les convaincre de l’intérêt du spectacle
pour leur tranche d’âge.
11 juillet 2001 - Sète
Bonne affluence dans ce camp de 110 personnes environ. On cause à la fraîche. Des spectateurs qui vivent à la
campagne ont été impressionnés par ce « document » sur la violence urbaine.
12 juillet - Aimargues (près de Lunel)
Une fois le décor monté, je profite du déjeuner pour présenter le spectacle à la trentaine d’ados et lire deux pages
du roman. Ils sont très séduits et le soir ils sont quasiment tous alors que la venue au spectacle n’était pas
imposée. Après ils se montrent très chaleureux, l’un raconte comment il s’est fait racketter, un autre qui fait du
théâtre, apprécie la performance. Un petit gars du 93, crâne rasé, confirme : « c’est ça com’ dans les cités. »
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13 juillet - Ile du Frioul (Marseille)
Là encore, difficile de s’installer dehors, la salle où nous plantons le décor est exiguë. Nous attendons plus d’une
centaine d’ados : des CCAS et un autre groupe hébergé dans le même centre Léo Lagrange. La plupart sont assis
par terre, la chaleur est étouffante. Le public ne perd pas un mot mais 5 minutes avant la fin, un animateur fait
circuler une bouteille d’eau et des verres en plastique. C’est fou ce que ça peu craquer un verre en plastique.
Malgré cette fin perturbée, le spectacle est très applaudi.
« Ça fait réfléchir grave » conclut une spectatrice.
16 juillet 2001 - Théoule (Côte-d’Azur)
Nous sommes dans la grande salle du chateau qui sert aussi de lieu de passage et il est difficile de rester
concentré.
17 juillet 2001 - Mandelieu
Aucune salle possible dans ce camp de toile. Les rafales de vent nous font craindre un accident avec les écrans
du décor et nous les montons pour nous installer finalement devant un préfabriqué. Nous retrouvons sur la
façade les lumières du spectacle. Cette fois, beaucoup de rires dans le public. L’animatrice qui a lu le livre lance
le débat : nous sommes une quinzaine, nous parlons de l’auteur, du langage des rues qui aide bien « à faire
passer l’histoire », du réalisme...
18 juillet - Le Pradet (près de Toulon)
Nous sommes très attendus : un ado a fait un tract sur le spectacle, qui circule dans les tentes depuis quelques
jours. Nous nous installons dans une pinède, le chant des cigales est assourdissant. Quand vont-elles s’arrêter ?
« C’est physiologique nous assure-t-on, en dessous de 30° C, elles arrêtent ». Heureusement, la soirée est fraîche.
Grande affluence encore. Au début, je force un peu pour accrocher, puis je sens le public, jusqu’au dernier rang,
se laisser emporter. Le plein air a toujours quelque chose de plus rare, de plus indécis, et, quand ça marche, de
magique.
Après la représentation, une spectatrice, éducatrice à Lyon, nous fait part de son enthousiasme : elle a retrouvé
dans le personnage, les enfants dont elle s’occupe, qui sont souvent de formidables comédiens (on ne sait s’ils
brodent, s’ils bluffent), avec leurs réactions (« j’ai rien fait »), les mécanismes de la vengeance puisqu’on m’a
fait ça, je le fais à mon tour »), ce mélange de provocation, de naïveté qui caractérise leurs aveux, qu’ils font
souvent avant de s’endormir. Le responsable du camp, Michel, raconte sa jeunesse à Sarcelle, les bandes qui
s’affrontent, les « écoles pour feuj »...
L’animatrice regrette que la CCAS n’ait pas fait circuler le bouquin dans les bibliothèques avant la venue du
spectacle : l’idée semble très intéressante.
19 juillet - Six Fours les plages
La tournée se termine dans une très belle salle de spectacle et heureusement car il pleut beaucoup ce jour là.
L’accueil est très sympathique et cette fois encore le public nombreux, qui là, s’installe sur un gradin. Malgré
quelques remuements je regrette de n’avoir pu rencontrer les ados ce qui est toujours plus difficile dans un
camp « famille ».
Le public suit et réagit jusqu’au bout.
Bilan
Emmanuel Faivre (le régisseur) et moi avons été très satisfaits de cette tournée : beaucoup de rencontres et
globalement de très bonnes conditions de travail.
Devant Le Chouf, les ados oublient qu’ils sont au théâtre ; pleinement concernés par le sujet, ils sont de plein
pied avec le langage, adhérent à l’histoire.
Les réactions du public adulte sont plus contrastées : que le spectacle choque (langage cru, scènes violentes),
trouble ou fasse sourire, il ne laisse pas indifférent.
« C’est réaliste » nous dit-on tantôt comme une louange, tantôt comme un reproche. C’est sur le plan artistique,
la question qui ressort : lors de la création avec Sophie Renauld, la metteuse en scène, et Emmanuel, nous avons
essayé de doser contradictoirement le concret (le jeu) et l’abstrait (l’image, lumières et son), le réel (le langage)
et les décalages (la situation, l’âge du comédien). C’est sur la combinaison de ces éléments qu’il faudra réfléchir
pour trouver, sur un sujet très actuel, très « chaud », la plus grande pertinence tout en ouvrant le spectacle sur
d’autres niveaux de lecture.
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