Programme National - ACI du FNS Risques naturels et changement climatique Appel d’offres 2003 Responsables scientifiques : Pascale Delecluse (DR CNRS, LSCE) et Michel Campillo (Professeur à l’Université Joseph Fourier, LGIT) A. Changement climatique I. Préambule L’action thématique CLIMAT vise à soutenir un nombre très limité de propositions de recherche ciblées dans le domaine des sciences du climat afin de promouvoir des actions transversales innovantes entre les programmes nationaux existants dans ce domaine : programmes de l’INSU (PNEDC, PROOF, PNCA, PATOM, ECLIPSE) et du MEDD (GICC). L’objectif est de construire une synergie ente des actions provenant de thématiques différentes afin de permettre à la communauté scientifique d’aborder les nouvelles questions scientifiques qui émergent au niveau international. Cette action vise à sensibiliser la communauté océan-atmosphère-surfaces continentales sur la compréhension de l’évolution du système climatique sous l’impact des activités anthropiques, en particulier, par les émissions de gaz à effet de serre, et d’apporter des éléments de connaissance fondamentaux pour consolider les scénarios à échelle régionale. Elle vise à fortifier les méthodologies de modélisation, d’analyse et d’observation pour soutenir le développement d’une expertise et d’une maîtrise scientifique et technique sur l’évolution du climat. Il apparaît clairement que la compréhension du système climatique terrestre requiert une approche intégrée, dans laquelle physiciens, dynamiciens, chimistes et biologistes apportent chacun un élément d’expertise important II - Cadre général L’appel d’offre vise à promouvoir quelques actions ciblées dans trois domaines d’étude : 1) Nature et mécanismes de la variabilité climatique. Il s’agit de mieux appréhender la variabilité dite naturelle du climat tant à l’échelle régionale que planétaire, afin ensuite de mieux pouvoir détecter des changements climatiques liés aux actions anthropiques. Cette variabilité du climat peut être pensée à différentes échelles de temps (depuis les régimes de temps et l’intra-saisonnier aux échelles de temps décennales et centennales), l’interaction entre ces échelles étant un élément clé de l’effort à entreprendre. Ceci requiert en particulier l’analyse de séries de données sur les derniers millénaires et un effort de modélisation permettant d’identifier les mécanismes de la variabilité observée. Ceci requiert aussi de mieux comprendre le rôle de l’océan dans la variabilité climatique, ainsi que la variabilité de grands phénomènes climatiques, en particulier celui de la mousson africaine (les propositions qui peuvent être soumises sur ce point, doivent être associées au projet AMMA). 2) Changement du climat global depuis le début de l’ère industrielle et sur le prochain siècle Cette thématique peut en partie s’appuyer sur des séries d’observations (in-situ, spatiales, ou reconstruction d’après diverses archives) afin de répondre au questionnement de la détection des changements climatiques, ainsi que sur un important effort de modélisation afin de mieux explorer les incertitudes sur l’amplitude du changement global actuel ou à venir – en particulier l’effet indirect des aérosols-, leur régionalisation, ainsi que l’évolution de fréquence ou d’amplitude de divers types d’évènements extrêmes, de modes de variabilité du climat, ou de régimes de temps. 3) Interaction entre climat et perturbations des grands cycles bio-géochimiques Il s’agira en particulier d’explorer le cycle du carbone, tant dans l’actuel que dans le futur et de préciser le rôle des biosphères continentale et océanique dans ce cycle. Pour les surfaces continentales, les modes d'occupation du sol devraient faire l'objet d'une évaluation simultanée de leur influence sur le bilan énergétique de surface et sur le cycle du carbone. On pourra aussi s’interroger sur l’impact de différents scénarios sur les émissions anthropiques ou sur l’efficacité de stratégies de réduction du gaz carbonique dans l’atmosphère (fertilisation de l’océan, enfouissement dans l’océan profond, accumulation de biomasse dans les biosphères continentales) permettant d’atteindre un objectif climatique spécifié. Le programme soutiendra un nombre très limité de projets qui s’appuieront sur des thématiques transverses qui relèvent d’au moins deux programmes actuels (PNEDC, PROOF, PNCA, PATOM, ECLIPSE et GICC, voir sites webs pour plus d’infos *) afin d’aborder une question scientifique transversale par rapport à ces programmes, même si certains aspects complémentaires aux projets soumis pourront continuer à être proposés aux programmes actuels. Le programme sera sensible à l’exploitation et à la valorisation des observations ; il sera également vigilant à favoriser l’exploitation et l’interprétation des simulations de scénarios. Un projet de recherche peut apporter des éléments de réponse sur des questions posées dans plusieurs thèmes ; il doit clairement décrire les questionnements sur lesquels porte son action. sites web des appels d’offres des programmes pour plus d’informations : http://www.insu.cnrs-dir.fr B. Risques Naturels – Fonctionnement de la Terre Solide Problématique scientifique Les problèmes d’environnement font intervenir d'autres composantes du système Terre : les enveloppes solides et fluides, leurs couplages et, plus spécifiquement, la compréhension et la gestion des risques. Ces problèmes nécessitent d’importants investissements pour des campagnes en mer et sur le terrain ainsi que la mise en place de plates-formes technologiques spécialisées. L’action thématique RISQUES NATURELS et ANTHROPIQUES vise à soutenir un nombre très limité de propositions de recherche ciblées dans le domaine des sciences de la Terre afin de promouvoir des actions transversales innovantes. Cette action vise à financer des actions structurantes sur 3 ans qui viendront renforcer le programme Dynamique et Evolution de la Terre Interne (DyETI) en finançant des actions spécifiques qui, pour certaines, touchent aux problèmes d’environnement et de risques sur Terre. L’accent sera mis sur les risques associés aux séismes, volcans, glissements gravitaires et géocroiseurs. Il s’agit en particulier d’actions dédiées aux chantiers qui suivent, afin d’aborder les nouvelles questions scientifiques qui émergent au niveau international. 1) Chantier Antilles Lors de la prospective de la division science de la Terre de l’INSU (Vulcania 2002), la communauté scientifique a identifié le chantier "Antilles" comme cible prioritaire. Nous proposons la mise en place d’un grand projet d’instrumentation et de campagnes de terrain sur l’Arc des Antilles pour avoir une meilleure connaissance du fonctionnement de cette zone volcanique et sismique du territoire français, ainsi que son impact sur les sociétés de ces régions. Ce projet vise à donner une image en profondeur et de comprendre le fonctionnement du système de subduction, ainsi que les volcans qui y sont associés, afin de mieux évaluer les risques volcaniques, sismiques et gravitaires. Un volet de ce projet de recherche se fera en collaboration avec les chercheurs en science humaine et concernera l’aspect social de la gestion des risques sismiques et volcaniques aux Antilles (Coordonnateurs Charvis et Jaupart). 2) Chantier Méditerranée. Les résultats phares obtenus en mer de Marmara, ainsi que les récents évènements sismiques d'Algérie nous imposent de poursuivre en Méditerranée des études d’imagerie géophysique et tectoniques de pointe. Ces applications devront être étendues aux régions connexes d'Afrique et d'Asie de l'Ouest. En ce qui concerne l'aléa sismique, l’action encouragera la mise au point de méthodes de détections et d'analyse des failles actives, les études des lacunes sismiques et de la distribution spatio-temporelles des séismes, l'évaluation du potentiel sismogénique, les approches permettant d'échantillonner une grande échelle de temps (de la sismicité historique à la néotectonique en passant par la paléosismologie), le couplage mécanique entre failles et l'état de contrainte tectonique (e.g. le suivi historique de l'état de contrainte, influence des variations avec la profondeur), la simulation physique et numérique des séismes selon des approches dynamiques ou cinématiques, et enfin l'analyse des phénomènes liés à la déformation (Coordonnateurs Virieux, King, Rivera). 3) Algérie Une action spécifique est sollicitée pour l'observations et des études sismiques et tectoniques en Algérie (Coordonnateurs Bouchon et Bernard). 4) Stockage du CO2 et gestion des déchets. Une action structurante afin de démarrer une nouvelle thématique : le stockage du CO2 dans les réservoirs naturels, ainsi que la gestion des déchets industriels et domestiques. Plus spécifiquement, pour les actions en géosciences, il s'agit de comprendre la réactivité chimique, à différentes échelles de temps et d'espace, des circulations de fluides en milieu poreux. L'intérêt d'employer des analogues naturels est aussi souligné (Coordonnateurs Bonneville et Schott). 5) Géocroiseurs. Une action structurante dans le domaine des géocroiseurs et les risques potentiels d’une collision avec la Terre – (Coordonnateur Marcello Fulchignoni) C. Fonctionnement du programme Réponse à l'appel d'offres Le proposant est invité à répondre aux différentes rubriques de l’appel d’offres et à fournir un document projet exhaustif décrivant précisément le contexte scientifique, dans le cadre international, les questions abordées et la méthodologie originale choisie pour les résoudre dans un contexte global et exhaustif. Les collaborations nationales, européennes ou internationales doivent être mentionnées. Les projets couvrent une période de trois ans et suivent les règles générales des projets financés dans le cadre de l’INSU (financement de fonctionnement, mission, matériel, vacations). Le document projet présentera un échéancier sur trois ans à partir de l’automne 2003, en précisant les soutiens accordés ou demandés par ailleurs au niveau national (autres programmes nationaux, demandes d’équipements, demande de campagne à la mer, soutien interne d'organisme, heures de calcul sur un grand centre...) ainsi qu’au niveau européen. L’état d’avancement des projets retenus et le respect des calendriers annoncés sera assuré par une évaluation à mi-parcours sur la base d’un rapport intermédiaire. Le financement accordé sera réparti sur 3 versements de 30% chacun par année. Un rapport en troisième année conditionnera l’obtention de la fin (10%) des crédits. Seuls des projets coordonnés d’un montant total minimum de 100 keuros pour les 3 années seront considérés. Pour sa recevabilité, le projet devra non seulement être jugé prioritaire de par la pertinence de son questionnement scientifique et l’innovation et/ou la solidité de sa méthodologie, mais de plus il devra être accompagné d’une analyse attentive de sa faisabilité en terme de calendrier et de moyen humain. L’ensemble de ces éléments sera déterminant pour son acceptation. Les dossiers seront évalués par un comité scientifique spécifique. Les proposants sont invités à utiliser le formulaire d'appel d'offres en annexe et le transmettre à l'INSU, à l'attention de Mme Révillon ([email protected]) (un exemplaire signé par le responsable du laboratoire du proposant lui étant adressé par courrier postal -INSU, cellule programmes, BP287, 75766 Paris cedex 16-), avant le 30/09/2003 et peuvent contacter G. Reverdin ([email protected]) et J. Ludden ([email protected]) pour de plus amples informations.