Matchik Labreun, Marseille
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INTRODUCTION AU BOUDDHISME
mai à septembre 2003
Il y a environ deux mille cinq cent ans, en Inde du Nord, le roi Budhodhana et la reine Maya mirent au
monde un fils, le prince Siddharta. Ce dernier épousa à l’âge de 16 ans la princesse Yasodar. Un jour le
prince Siddharta sortit de son palais luxueux et fût confronté à la réalité de la vie et à sa souffrance
inhérente. Dès lors il décida de chercher une solution à cette souffrance. A l’âge de vingt neuf ans il quitta sa
femme et son fils unique Rahula, et renonça à ses possessions au bénéfice d’une quête intérieure.
Il rencontra de nombreux maîtres religieux auprès desquels il étudia. Après six ans d’ascétisme rigoureux il
abandonna toute forme de religion et poursuivit son chemin. Un soir, il s’assit sous un arbre, faisant vœux de
ne pas en bouger avant d’avoir trouvé les moyens qui effacent toutes souffrances. Un matin, Siddharta, âgé
de trente cinq ans obtient ces réalisations et fut désormais connu sous le nom de Bouddha (l’éveillé). Cet
arbre fut connu ensuite sous le nom de l’arbre de la Boddhi (l’arbre de la sagesse) et le lieu fut nommé
Bouddha Gaya contracté depuis sous la forme de Bodh Gaya.
Bouddha a donné son premier enseignement à Bénarès (Varanasi actuel) à cinq ascètes qui étaient ses
anciens compagnons. Cet enseignement connu sous le nom des « quatre nobles vérités » est
l’enseignement menant au delà de toute souffrance. Pendant quarante cinq ans, il enseigna cette voie à qui
voulait l’entendre, sans distinction de castes, ni aucune autre. Le Bouddha mourut à Kusinara à l’âge de
quatre vingt ans.
Le bouddhisme connut un essor considérable en Inde, avant de gagner peu à peu toute l’Asie et de nos
jours l’occident.
Atisha naquit en 982 en Inde, étudia tous les textes du Bouddha. Après en avoir acquis des réalisations, il
enseigna en Inde avant de réintroduire le bouddhisme au Tibet en 1042. Il composa un texte fondamental
appelé Lam Sgron « La lumière de la voie » présentant l’essentiel du bouddhisme. Lama Tsong Khapa,
fondateur de l’école Guélougpa, écrivit le Lam Rim « La voie graduelle vers l’éveil » en s’inspirant du Lam
Sgron d’Atisha. Cette tradition du Lam Rim a été transmise de Maîtres à disciples jusqu'à nos jours de
manière ininterrompue.
Au Tibet, il y a eu quatre écoles bouddhiques principales : les Nyingmapas, les Kagyupas, les Sakyapas et
les Guélougpas. Depuis 1988, Sa Sainteté le Dalaï lama, chef spirituel et politique du Tibet a reconnu la
tradition Bön, la plus ancienne tradition tibétaine, comme étant la cinquième école bouddhique tibétaine.
Le bouddhisme, tradition pacifique, eut un tel impact au Tibet, que les tibétains qui étaient alors des
barbares craints dans toute l’Asie déposèrent leurs armes. On peut dire que le Tibet fut le premier pays de
cette terre à comprendre l’importance du désarmement au profit de la paix. Les guerriers se firent moines et
le bouddhisme y connut un essor considérable, des milliers de monastères y furent construit et malgré
quelques querelles entre les différentes écoles, les tibétains vivaient en Paix et en accord avec
l’enseignement du Bouddha. Avant le Tibet était un pays rustre, fermé au reste du monde, centré sur lui-
même, qui faisait la guerre pour la guerre, avec ses moines guerriers
Aussi quand Atisha est venu à la demande du roi, et a donné tous ses enseignements, ils ont vraiment
alisé qu’en faisant la paix et en devenant moine, ils créaient une telle harmonie qu’ils n’avaient plus cette
peur continuelle des invasions des pays voisins, et ils sont réellement devenus, pendant des années, un
peuple pacifique.
En 1959, le Dalaï Lama fut contraint de fuir le Tibet et arriva en Inde. Dès lors de nombreux maîtres
bouddhistes, encore appelés Lamas ou « enseignants » quittèrent le Tibet et trouvèrent refuge auprès de lui,
à Dharamsala, dans le nord de l’Inde.
Dans les années 1965 et plus, beaucoup d’occidentaux ont visité l’Asie. Le mouvement hippy a permis les
rencontres en Inde avec les religions orientales. Ils allaient vers ces monastères tibétains, reconstruits au
Népal, dans le sud de l’Inde, dans les ashrams hindous aussi. Ils écoutaient ces enseignements et
comprenaient que cela allait vraiment dans la mouvance de l’occident de ces années « peace and love ».
Petit à petit, à la demande de leurs étudiants occidentaux, de nombreux lamas quittèrent l’Asie pour
l’Occident. Au début ces lamas étaient invités dans des communautés créées en France.
De nos jours, de nombreux centres bouddhistes existent en occident. Des lamas Tibétains y enseignent à
qui veut bien l’entendre l’enseignement transmis par le Bouddha lui-même et ce de manière ininterrompue.
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En effet ces maîtres nous enseignent selon les écrits de Bouddha, mais avec une application à notre vie de
tous les jours. Car lorsqu’ils sont arrivés, ils ont étudié les mentalités occidentales, et ont adapté leurs
méthodes pédagogiques à notre fonctionnement. Les écrits sont restés purs, selon les transmissions
ininterrompues depuis Bouddha, mais avec cette souplesse qui appartient à la philosophie bouddhiste. Ces
maîtres enseignent aux occidentaux, transmettent aux occidentaux et souhaitent que des enseignants
occidentaux prennent le relais ou par des lamas qui parlent la langue du pays où ils enseignent. Ils
souhaitent que les écritures de Bouddha soient transmises dans la langue des étudiants, et cela pour une
compréhension plus complète. Car si nous ne voulons pas que la philosophie bouddhiste se perde dans le
monde, si nous voulons que ces transmissions ininterrompues perdurent, il est bon que la relève se fasse en
occident, mais avec la garantie de non-transformation des textes originaux. Car il est très clair que si nous
n’avons pas de traduction, si nous recevons les enseignements en tibétain, cela va se perdre dans la nuit
des temps. Par contre, ils sont très stricts par rapport aux lignages.
Certains bouddhistes se sont regroupés au sein d’association. Le but de ces associations est de garder
aussi pur que possible l’enseignement de celui qui énonça la voie menant hors de la souffrance. Pour
exemple, la F.P.M.T., Fondation pour la Préservation de la Tradition Mahayaniste, (créée par Lama Yeshe et
Lama Zopa Rinpoche en 1978) pour les Gelugpa, afin de préserver les enseignements de Bouddha
développés au sein de leur lignée et de Lama Tsong Khapa, qui a fondé cette école. Il en est de même pour
les autres écoles. Le bouddhisme souhaite se préserver de toute forme de fanatisme. Pour les bouddhistes,
la voie la meilleure est celle du Bouddha, ceci n’empêche pas les bouddhistes de tolérer sans restriction les
autres philosophies et religions, considérant que toutes les voies mènent à l’illumination des êtres aux
aptitudes et aux aspirations différentes. Le bouddhisme est juste l’une d’entre elles.
Il faut toujours garder à l’esprit, quand on prend refuge dans les Bouddha, Dharma et Sangha, l’aspect que
l’on prend refuge dans le médecin, le médicament, et les infirmiers. On sait que toujours parmi les trois, il y
en aura un pour nous aider. Et de plus dans la communauté, on ne se sent plus seul. On sait que quelqu’un
nous tendra la main pour nous aider. Même dans un petit groupe, il y a vraiment une communauté qui
existe.
Quand on dit que c’est la médecine, c’est la médecine du corps bien sur, mais en premier c’est la médecine
de l’esprit. En effet, la philosophie bouddhiste est le moyen que l’on se donne de transformer son esprit pour
être bien dans son corps. C’est à dire que si nous sommes bien dans notre esprit, nous sommes bien dans
notre corps. Les enseignants nous donnent tous les moyens qu’ils connaissent à travers les 84000
enseignements de Bouddha. Il est obligé qu’il y en ait une qui nous convienne pour transformer notre esprit
et être mieux. En règle générale, nous avons toujours la méthode, et quand nous voyons tous ces
bouddhas, on peut se poser la question : Pourquoi y a-t-il autant d’émanations de bouddhas ? Tout
simplement parce que parmi eux, automatiquement, il y en a au moins un qui nous convient, avec qui nous
aurons une connexion. En sachant que chaque émanation est venue pour soigner un point particulier des
humains. Tara par exemple, forte de ses vingt et une émanations, est venue pour lever tous les obstacles
aux gens. La légende dit qu’elle est née d’une larme de Tchenrezi. Bouddha avait beaucoup de compassion
et voulait aider tous les êtres à sortir du samsara. Quand il a atteint l’Éveil, il s’est rendu compte que cela
n’était pas suffisant. Une émanation de lui est apparue sous la forme de Tchenrezi symbolisant la
compassion. Et Tchenrezi s’est rendu compte que malgré tout l’amour et la compassion qu’il pouvait
dégager, il ne pourrait pas aider tous les êtres. Alors mille bras et onze têtes lui ont été donnés, avec un œil
dans chaque main, pour voir toutes les souffrances et aider le maximum de personnes. Donc malgré ses
onze têtes pour regarder dans toutes les directions; les milles bras pour aider les êtres, il n’arrivait toujours
pas à lever toutes les souffrances de tous les êtres. Il pleurait et d’une larme est venu un lac, au milieu
duquel fleurit un lotus, et dans ce lotus est e Tara qui lui a dit « Je viens sur terre et t’aiderai à soulager
tous les êtres, à éliminer leurs souffrances, obstacles, maladies et perturbations ». De Tara verte est apparu
21 émanations. Lorsque l’on récite la louange, tout cela est très explicite. Lire les louanges aux vingt et une
Tara est fantastique car il y a toujours une strophe qui nous convient. Cette pratique fait partie des supports,
des moyens que nous appelons la médecine. Cela est tibétain, plus particulièrement du bouddhisme
tibétain, car quand les enseignements sont arrivés aux Tibet, les tibétains avaient déjà une iconographie
importante et ils l’ont développé encore plus pour pouvoir aider toujours plus de gens.
Le Bouddha Shakyamuni est le quatrième Bouddha venu sur Terre. On prédit que le cinquième sera le
Bouddha Maitreya. Il devrait apparaître lorsque les enseignements de Bouddha Shakyamouni auront
disparu. Il est représenté assis à l’occidentale, les pieds posés sur un coussin de lotus.
Ce qu’il ne faut jamais oublier aussi, quand on dit que la philosophie bouddhiste est le médicament, c’est
que très souvent lorsque nous voyons quelqu’un avec un défaut, c’est un défaut que nous avons et que
nous ne voulons pas voir. Je ne dis pas que nous avons tous les défauts, cela n’est pas ça. Mais si c’est
quelque chose qui revient très souvent, par exemple quelque chose qui vous arrive très souvent, le même
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environnement, les mêmes personnes que vous rencontrez. Il est dit que cela vient du fait que, nous les
avons déjà eu près de nous, ou nous avons déjà vécu cela, mais que nous ne le reconnaissons pas, car
nous avons des voiles sur notre esprit. Et si nous ne les reconnaissons pas, comment peut-on les éliminer ?
Donc il faut regarder l’autre et se dire, ce défaut que je retrouve tout le temps en l’autre, est ce que ce ne
serait pas le miroir de mon esprit ? Et si tu acceptes cela, ton esprit va vraiment changer car tu acceptes
tous les remèdes que tu possèdes dans les écritures.
D’ailleurs, il existe plusieurs aspects du bouddhisme, à première vue différents, pourtant ils véhiculent tous
la même essence, la quête d’un bonheur ultime au-delà de toute souffrance. Seule la forme change, le nom
de l’école aussi mais la quête d’un bonheur ultime libre de toute souffrance est inhérente à chaque être
vivant. Il n’y a pas un seul être vivant à la surface de cette terre qui souhaite la souffrance.
L’enseignement de Bouddha, le Dharma a pour but essentiel de nous libérer de toute forme de souffrance,
de nous amener à découvrir en nous même la solution à cette souffrance. Cette solution est la découverte
en soi de notre propre nature de Bouddha. On pourrait aussi l’appeler Dieu ou Allah. Bouddha n’est pas
Dieu mais la nature ou l’état de Bouddha, c’est à dire notre esprit pleinement éveillé est comparable à
l’amour infini de Dieu. Selon le bouddhisme il n’est pas un seul être qui ne possède pas cette qualité.
Cette qualité, cette nature de Bouddha, est présente en chacun de nous, ce qui nous empêche de la
percevoir ce sont les voiles de l’aversion, de l’attachement et de l’ignorance que l’on nomme également les
trois poisons de l’esprit. Demeurant sous l’emprise de ces trois poisons nous nous enfermons dans notre
propre souffrance.
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