Expérimenter, contribuer à la réduction de la pauvreté urbaine
Des actions pilotes autour de l'environnement et du cadre de vie, menées directement
par les citoyens en collaboration avec des ONG locales sont soutenues par le projet
"Villes" à Port au Prince en Haïti, en banlieue de Dakar au Sénégal, et à Rio au Brésil.
Toutes doivent déboucher sur une (re)mobilisation des énergies sociales et
économiques, la création de services, initiatives ou équipements de proximité (santé,
eau, assainissement, lutte contre la pollution, la délinquance..), mais aussi sur des
partenariats locaux entre acteurs "de "base" et pouvoirs locaux pour la gestion,
l'amélioration des quartiers.
L'expérience de Yeumbeul en banlieue de Dakar (Sénégal) présentée ci-après est l'une
de ces actions pilotes. Elle témoigne de la contribution (possible) d'une Organisation
Internationale à la mise en place de politiques urbaines et sociales au "plus près" des
habitants. Elle témoigne aussi des espaces de coopération (possibles) au sein même
des services et des programmes de l'Unesco.
Yeumbeul , une action de coopération , interne et externe
Yembeul et ses quartiers d'extrême pauvreté, choisis pour faire partie du programme
"Villes" apparaît comme symbolique, à la fois des phénomènes de prolétarisation et
paupérisation d'une grande métropole, et en retour des formes d'organisation et de
réaction possibles des communautés de base, dans un contexte institutionnel de
décentralisation et démocratisation.
Au terme de la première phase du programme (1995-1997), l'expérience apporte des
enseignements, sur les mécanismes de participation des acteurs "du bas" ou sur les
conditions de mise en oeuvre d'une expérience de gestion urbaine populaire.
Dans le champ des sciences sociales (notamment francophones), les travaux sur la
participation urbaine, la formation de l'acteur collectif dans la production de la ville
(stratégies, dynamiques sociale...).sont encore peu nombreux.
Peu fréquentes sont les tentatives qui procèdent d'un itéraction entre recherche et
expérimentation appelées aussi Recherche-Action.
L'expérience de Yeumbeul parce qu'elle est menée en temps réel et s'appuie sur des
partenaires de terrain (une ONG et des associations de développement) permet de
délimiter un champ d'intervention et d'expérimentation nouveau pour une Organisation
Internationale telle que l'Unesco, situé entre la connaissance empirique et l'action.
Participer à la construction de politiques urbaines et sociales, aux cotés de partenaires
locaux et en même temps faire l'expérience concrète des dynamiques et des pratiques
d'acteurs, de leur inscription dans le champ social sinon ethnique et culturel intéressent
au plus haut point les sciences sociales.
Action de coopération interne au sein de l'Unesco, car l'expérience conduite à
Yeumbeul appelle différents métiers, domaines de réflexions (environnement , santé,
hydrologie, appui au développement urbain) et donc un rapprochement disciplinaire
entre sciences sociales et sciences naturelles. La première phase du programme a ainsi