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LES GRANDES DÉCOUVERTES
Référence aux Instructions officielles
Avec la découverte de l’Amérique s’ouvre l’ère de la colonisation du monde par les Européens. Le « beau XVIesiè-
cle » est bien le premier siècle de la mondialisation, englobant les particularismes dans une philosophie universaliste,
l’humanisme, avec la certitude – du moins dans la minorité la plus instruite de la population européenne – d’un
progrès constant justifiant l’emploi du qualificatif « moderne ». La tradition scolaire fait aussi de 1492 la borne-
témoin entre le Moyen Âge et les Temps modernes.
Compétences
• Connaître les raisons des voyages de découvertes et les moyens mobilisés.
• Repérer les principaux voyages de découvertes.
Photofiche
Voir la photofiche p. 48.
Pages 6 à 11 du dossier
Le contexte historique
L’étude de la chronologie p. 6 montre que l’Europe de la
fin du XVesiècle est atteinte d’une fièvre conquérante. Les
raisons en sont multiples : fin de la guerre de Cent Ans
(1337-1453) et des « malheurs des temps » ; croissance
des effectifs (l’Europe passe d’environ 60 millions d’habi-
tants en 1500 à 80 millions d’habitants en 1600) ; amélio-
ration des techniques d’orientation et de navigation (bous-
sole, astrolabe, cartographie) permettant de longs voyages
sans escale ; émergence d’une bourgeoisie entreprenante
tournée vers le grand large et motivée par la soif de pro-
fit ; découverte d’un art de vivre qui atteint son apogée en
Italie avec la Renaissance, ce mieux-vivre appelant à son
tour à une intensification des trafics… Or, la fermeture de
la Méditerranée orientale, consécutive à la poussée turque
et concrétisée par la prise de Constantinople en 1453,
oblige les marchands européens à rechercher d’autres
voies d’accès aux Indes mythiques. Déjà, le Vénitien
Marco Polo avait pour la première fois exploré l’Asie au
XIVesiècle. Après la prise de Constantinople, les Portugais
poussent leurs vaisseaux le long des côtes africaines et
contournent le continent avant que Vasco de Gama n’at-
teigne les Indes en 1498. Dans le même mouvement, la
monarchie espagnole fait confiance au Génois Christophe
Colomb, qui découvre par hasard l’Amérique en 1492.
Dès lors, la Méditerranée est supplantée par l’océan
Atlantique, et ce jusqu’à la fin du XXesiècle, malgré l’ou-
verture du canal de Suez au XIXesiècle. L’exemple du sucre
symbolise ce basculement économique vers l’Ouest :
importée des Indes par les Arabes, la culture de la canne à
sucre se diffuse au Proche-Orient, puis de là à Chypre.
Acclimatée avec succès dans l’archipel de Madère, où
Christophe Colomb séjourne et se marie, la canne à sucre
suit ses traces, gagnant le Brésil et les Antilles. Le sucre,
produit de l’Orient, devient le symbole de la colonisation
du Nouveau Monde.
L’exploitation pédagogique
des documents en classe
➤Activité 1 : documents 1 et 2 pp. 6-7
Les Grandes Découvertes sont une affaire européenne.
Faire observer le document 1 p. 6 et faire répondre aux
questions 1, 2et 3. Tout commence avec les Portugais :
l’étroit royaume lusitanien bouscule l’ordonnancement du
monde dès la fin du XVesiècle. La côte africaine fait l’ob-
jet d’une reconnaissance poussée : le Rio de Oro est atteint
en 1436 ; l’équateur est franchi en 1475 ; le cap de Bonne-
Espérance est doublé en 1488 par Bartolomeu Dias ;
Vasco de Gama, parti en 1497, contourne l’Afrique et
arrive en Inde (question 1). L’aventure portugaise se pro-
longe jusqu’en Indonésie, en Chine et au Japon.
L’élargissement du monde connu entraîne l’arrivée de l’or
et des épices à Lisbonne : c’est une vraie révolution et
l’ébauche d’une « économie-monde »1. La course est
ouverte pour l’Amérique par le voyage de Christophe
Colomb en 1492. L’Espagne est gagnante. Huit ans plus
tard, les Portugais se saisissent de la Terre de Santa Cruz,
celle à laquelle le bois de teinture rouge (pao brasil) va
donner son nom de « Brésil ». Puis, les Français, dont les
navires marchands et pirates fréquentent les rivages atlan-
tiques du Nouveau Monde, de Terre-Neuve (1524)
jusqu’aux Antilles et de la Floride aux côtes du Brésil,
reconnaissent le Canada (1534-1535) et s’y installent fina-
lement en 1603. Les Anglais arrivent bons derniers :
Walter Raleigh relâche sur le littoral de ce qui sera la
Virginie à la fin du XVIesiècle ; les pèlerins du Mayflower
1. Dans sa grande synthèse, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIesiècle (1979), l’historien Fernand Braudel fait entrer dans la réflexion
des économistes et des historiens le concept d’« économie-monde ». Il ne faut pas y entendre l’économie mondiale mais une économie qui est un monde en
soi, un espace économique cohérent, non limité par des frontières politiques, et animé par une dynamique planétaire.
QU’APPELLE-T-ON « LES GRANDES
DÉCOUVERTES » ?