histoire de paris et de l`ile de france

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La France : histoire et territoire
Conférences de M. Sebban
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Comment la France s’est –elle constituée ? Quelles sont les différentes phases de la formation de
son territoire et quelles sont les influences politiques, culturelles et religieuses qui ont donné à
France sa physionomie actuelle.
1. Géographie générale de la France (situation, relief, climats et paysages) Le peuplement originel
du territoire, l’acte de naissance de l’Etat français et son évolution jusqu’à la fin de la Guerre de
Cent ans (1453)
2. Evolution du territoire de la Renaissance à nos jours.
3. Paris une simple bourgade devenue une grande capitale qui fascine le monde.
4. La Normandie, une position géographique qui a façonné largement l’histoire de France
5. La Bretagne, un espace très différent des autres régions françaises.
6. L’Ouest de la France un espace ouvert sur le monde, l’ancien et le nouveau
7. Le Midi de la France : une histoire traversée par des crises culturelles, religieuses et sociales à
l’ouest du Rhône et des espaces à l’est, marqués par le cloisonnement jusqu’au XIXe siècle. Ces
régions, aujourd’hui, attirent toute l’Europe.
8. Les montagnes françaises (Alpes, Jura, Vosges et Massif Central) : des paysages incomparables,
une histoire très riche.
9. Le Nord et l’Est de la France, des espaces historiquement convoités aujourd’hui en mutation.
10. Les territoires ultra-marins (Antilles, Guyane, Nouvelle Calédonie…..) : des traces de la
puissance coloniale française.
La France et son territoire.
Introduction
La France d'aujourd'hui avec ses 551 000KM2 en forme d’hexagone (671 000 km2 avec
l’Outre-mer), et ses 65 millions d'habitants est l'aboutissement de tout un processus
complexe fait d'alliances, de guerres et de legs que cet exposé se fixe d'expliciter dans
les contextes historiques précis.
Mais avant, il est indispensable de disposer de quelques repères sur la géographie et sur
le peuplement de l'espace correspondant à l'actuelle France.
L’Homme a trouvé très tôt sur ce territoire de bonnes raisons pour s'y fixer et y
prospérer.
L'homo erectus chassait, il y a 450 000 ans, le mammouth et le renne, présents en
abondance comme l'atteste la présence de l'homme de Tautavel près des Pyrénées.
L'homme de Neandertal puis l’homme de Cro-Magnon, il y a 30 00- 25 000 ans, occupaient
les grottes. Ils y enterraient leurs morts et se consacrait à des activités qui n'étaient pas
uniquement centrées sur la recherche de nourriture et la procréation. Il découvrait l'art
(grottes de Lascaux).
Mais c'est surtout il y a 10 000 ans que ce territoire allait fournir une terre d'accueil pour
les populations. C’est le début du néolithique en Afrique mais pour l’Europe, la dernière
glaciation avait constitué des zones hostiles à toute vie. L'Inlandsis recouvrait toute
l'Europe du Nord jusqu'à la Cornouaille britannique. La disparition des grands
mammifères dans les zones froides entraînait de facto, la concentration des réserves
alimentaires dans les territoires moins froids de l'Europe du Sud. L'effet entonnoir du
continent européen accrut automatiquement la présence humaine sur le futur territoire
«français ».
L’extension de la révolution néolithique dans l’espace français avec le développement de
l’agriculture et de l’élevage n’intervient que vers 3000 ans Av-JC. Le peuplement devint
beaucoup plus important sur tout le territoire laissant des monuments (menhirs,
dolmens) pour vénérer les morts et les dieux ( le site de Carnac en Bretagne).
Le peuplement est accéléré lors de la migration des Celtes (ou Gaulois), vers 600 AV JC,
et ce jusqu'à la Renaissance. Ainsi au XVe siècle la France et de loin le pays le plus
peuplé d'Europe avec 25 millions d'habitants alors que l'Angleterre ne compte que 5
millions d'âmes. La pression démographique est très aigue à la veille de la Révolution de
1789. Elle constitue indéniablement d'une des causes de son éclatement.
La France par sa situation au cœur de l’Europe et au débouché des flux Ouest-Est
(Finistère de l’Eurasie) se présente comme un véritable carrefour des peuples d'Europe et
d'Afrique. Territoire riche en ressources du sol et du sous-sol, il aura attiré durant deux
millénaires des peuples très divers. Quels sont les différentes phases de sa formation.
Nous allons considérer trois phases:
De la genèse de la France (486) à l'affirmation de l'unité territoriale de la France (Xe
siècle)
Le renforcement de la monarchie et l'extension du territoire (Xe-XVIIIe siècle)
La défense du territoire au cœur des évènements contemporains (XVIII-XXe siècle)
I) De la genèse de la France (486) à l'affirmation de l'unité l'Etat français (Xe siècle)
A° Clovis roi des Francs
Pour les historiens le baptême de Clovis, roi des Francs constitue l'acte de naissance de
la France.
L'empire romain d'occident s'effondre (476) sous les coups des peuples qui attendaient à
la porte de l'empire, que Rome appelait "les barbares".
Les plus nombreux sont les Germains. Ils viennent des régions du Nord-est de l'Europe.
Ils parlent et écrivent le germain, l'allemand ancien et sont polythéistes.
Les Francs sont l'un de ces peuples. Ils sont répartis dans deux tribus les Ripuaires et les
Saliens. Ce sont ces derniers qui vont se ruer sur le nord de la "France", piller la ville de
Soisson et installer un royaume franc.
Un roi germain envahisseur, à la tête d’une armée de 85 000 hommes, doit se faire
accepter par une population de 8 millions d'âmes. Clovis comprend très vite qu'il lui faut
un allié dans la place. C'est l'église. Il passe un accord avec l'évêque de Soisson, se
marie avec Clotilde, une princesse Burgonde christianisée, puis se convertit au
christianisme. Au passage il reprend à son compte le mythe de Geneviève, cette jeune
moniale qui aurait sauvé Paris des hordes d'Attila, chef des Huns, et demande à être
enterrée dans la basilique qui lui a été consacrée, sur la Montagne Sainte-Geneviève.
B) Les Mérovingiens et les Carolingiens
Les successeurs de Clovis, les Mérovingiens, auront les plus grandes difficultés à
assurer la maîtrise du territoire. Leurs détracteurs à l'instar de Grégoire de Tours les
qualifient de " rois fainéants". On se sait pas grand chose ces difficultés mais il a suffit
d'une simple chevauchée de quelques milliers d'arabes islamisés en 732 pour provoquer
l'effondrement de la dynastie. Le Maire du palais, Charles Martel, prit l'initiative de
stopper cette chevauchée à Poitiers et ouvrait une nouvelle dynastie, celle des
Carolingiens.
Pépin le Bref, en 751, se lance dans l'extension du territoire qui dépasse largement les
limites actuelles. Son fils Charlemagne obtient du Pape le titre d'empereur (en 800) et
structure une ébauche d'état à l'échelle de l'Europe occidentale. Ce dernier meurt sans
avoir modifié le droit successoral hérité des Francs.
Le royaume étant considéré comme la propriété personnelle du roi, il est partagé entre
ses fils ou leurs descendants mâles, à sa mort. Les fils se déchirent en organisant le
dépeçage de l'empire
Les conflits entre les descendants de Charlemagne vont se conclure par le traité de
Verdun de 843.
L'absence d'état centralisé incite les barons et les comtes, nouveaux roitelets, à des
guerres privées. Ils favorisent donc à l'émiettement du pouvoir. Les Normands (Vikings)
sont prêts à s'emparer de Paris après s'être installés dans la région qui portera leur nom.
C) L'unité du royaume
La menace normande fait réagir les comtes, dont celui de Paris, Hugues Capet. Ce
dernier se faire élire roi en 987, et proclame une nouvelle dynastie, les Capétiens.
Il règle au passage les avatars du droit successoral. Désormais la monarchie est de droit
divin et seul le fils aîné peut prétendre à la succession. Un pas considérable est franchi
dans le sens de la pérennité et de l'unité du royaume. L'hommage lige définit la relation
de subordination entre le roi et les pairs du royaume (les grandes familles). La question
normande sera régler par un compromis....
II) Consolidation du pouvoir et extension du territoire sous l’Ancien Régime
A°Les Capétiens et le renforcement du pouvoir royal
Pour faire face à la menace des Normands (hommes venus du nord )au IXe siècle, les
nobles français avaient besoin d’une monarchie forte et durable et pour réformer le
système monarchique, la haute aristocratie élisait en 987 le comte de Paris, Hugues
Capet, roi de France.
Ainsi fut instituée une nouvelle dynastie, les Capétiens.
Hugues Capet introduisait trois changements décisifs :
Le sacre du roi avec un rituel magique consacrait la monarchie de droit divin. Il s'agissait
de la fiole d’huile de St Rémy remplie comme par magie et avec laquelle les rois de
France étaient oints et qui leur conférait des pouvoirs de guérison.
Un système de succession nouveau était introduit, la primo géniture mâle. Seul le fils
aîné pouvait succéder, ou son frère le plus âgé en cas de disparition. Cette mesure
garantissait l'unité du royaume.
Enfin, l'obligation était faite à la grande noblesse (les pairs du royaume) de se soumettre
(hommage lige) au nouveau roi, le jour du sacre.
Parmi les premiers capétiens, Philipe Auguste (1165-1223) était le plus déterminé. Il
installait le pouvoir royal définitivement à Paris qu’il fit agrandir (forteresse du Louvre).
Il unifiait le royaume en soumettant les princes de l’Artois et du Valmondois à l’hommage
lige et en éliminant le danger normand.
Il fit reculer les possessions des Plantagenêt (conquête de la Normandie et du Maine) et
provoqua un soulèvement de la Bretagne contre l’Angleterre.
Il prit le contrôle du Languedoc et livrait un combat sans merci aux Cathares (région des
Corbières). Il ordonna la « la croisade des Albigeois », pour mettre fin à la première
grande crise religieuse du royaume.
Les Cathares voulaient rompre avec Rome et pratiquer leur religion. Ils avaient obtenu le
soutien d’une partie de l’aristocratie du Roussillon (Région entre Narbonne et les
Corbières).
L’évêque d’Albi soutenu par les troupes royales lançait une guerre contre l’hérésie
cathare qui dura plus d’un siècle sera achevée sous l’autorité de Louis IX et de
l’inquisition.
En soumettant les nobles, le roi capétien assurait son pouvoir sur l’ensemble du
royaume.
Quelques années plus tard, sous le règne de Philippe le Bel (1268-1314), le pouvoir
capétien devenait véritablement le maître dans son royaume.
Philippe le Bel épousa Jeanne de Navarre et prit le titre de roi de France et de Navarre qui
fut celui de tous les rois de France qui lui succéderont. Il se lançait dans un conflit avec
Rome en niant son pouvoir temporel.
Il soumit le clergé à un impôt royal ce qui provoqua la colère du Pape. Pour légitimer sa
décision il convoquait les premiers Etats généraux, assemblées des ordres du royaume
où il proclamait la supériorité temporelle du roi sur celle du Pape (thèses du
gallicanisme). Pour que la discussion entre les différents ordres (noblesse, clergé et tiers
état) puisse s’engager il distinguait les Etats de langues d’oïl, pour les provinces au Nord
de la Loire) des Etats de langues d’oc pour les provinces du Sud.
Les Templiers, ordre le plus puissant de la chrétienté donc le plus dangereux, fut détruit
et ses richesses confisquées par le roi (1307). Philippe le Bel en avait besoin pour
réorganiser les institutions du pourvoir et créer une chambre des comptes.
Pour administrer le royaume introduisait la petite noblesse dans son entourage La
grande noblesse, noblesse de cour, était éloignée au profit d’une noblesse « de robe ».
C’est le premier Capétien qui rompait avec le mode de relations féodales, soumission à la
personne (hommage lige), et lui substitua la soumission à l’institution politique,
introduisant ainsi la légitimité politique.
C’est dans ce contexte que la société française abordait le X IVe siècle et son évènement
majeur pour la France : La guerre de Cent ans
Commencée en 1337, elle se termina en 1453. A l’origine, il s’agissait d’un problème
dynastique.
En 1337, le roi d’Angleterre, Edouard III revendiquait la couronne de France. Il déclarait
être l’unique descendant en ligne directe des capétiens, contrairement à Philippe VI qui
n’était qu’un descendant de la branche cadette des Capétiens, les Valois. En effet,
Edouard III était le petit fils issu du mariage d’Isabelle, la fille de Philippe le Bel, et
d’Edouard IlI.
Philippe VI, neveu de Philippe le Bel avait bénéficié de la situation créée par la mort
prématurée des fils de ce dernier (« les rois maudits »par la prédiction des Templiers) qui,
de fait avait tari la descendance en ligne directe.
Mais pour les Valois et la noblesse française, il n’était pas question de donner le royaume
aux Anglais. Les juristes firent valoir la fameuse loi salique (celle des Francs saliens)
pour justifier ce choix. Une femme ne pouvait ni régner, ni transmettre la couronne, donc
Edouard était illégitime.
La guerre, qui dura 116 années, devait régler la question.
Après une série de défait, le roi Jean le Bon, était fait prisonnier à l’issue de la bataille de
Poitiers (1356) et dû céder de nombreux territoires à l’Anglais, provoquant dans le même
temps une révolution parisienne menée par le prévôt des marchand Etienne Marcel (135658).
Le dauphin (fils aîné du roi) Charles écrasait la révolte, paya la rançon pour libérer son
père et fut, proclamé roi à son tour sous le nom de Charles V. Il parvint à récupérer les
territoires perdus par son père. Mais à sa mort, son fils Charles VI qui lui succédait, se
mit sous la tutelle des Anglais après la défait d’Azincourt (1415).
La noblesse française se déchirait en deux factions : «les Bourguignon » (duc de
Bourgogne et Charles VI alliés aux Anglais) et « les Armagnac » (Duc d’Armagnac et
d’autres alliés au fils de Charles qui voulait régner à la suite de son père). La guerre de
Cent ans prenait la forme d’une guerre entre les grandes familles aristocratiques.
C’est dans ce contexte de division extrême qu’intervint l’épisode de Jeanne d’Arc, une
jeune paysanne dit la tradition. Elle a déclaré lors de son procès avoir « entendu voix lui
donnant la mission "de libérer la France » et de "bouter l'Anglais hors de France".
L’histoire a donné une place fortement symbolique à cette jeune Lorraine qui poussa le
dauphin Charles à se proclamer roi de France en 1429, alors que tout semblait perdu.
Après avoir convaincu Charles VII, de se faire sacrer à Reims dans la grande tradition des
Capétiens, elle se lança avec quelques chevaliers dans des chevauchés victorieuses à
150 km de Paris. Elle était parvenue à libérer Orléans en 1430 mais ces faits d’armes
s’arrêtent lorsqu’ elle fut jetée au cachot avant d’être brûlée vive à Rouen.
Le récit de ses exploits dans le royaume avait certainement contribué à l’émergence
d'un sentiment national et alimentait une résistance anti-anglaise. La crise qui secoua les
grandes familles britanniques à cette époque contribua à l'affaiblissement le roi
d’Angleterre, qui n’avait que 6 ans.
La noblesse française s’était ressoudée derrière le roi. La reconquête du territoire
s’acheva en 1453, la Guyenne (Aquitaine) fut annexée à la France. Seule la ville de Calais
restait britannique.
Le risque anglais était éliminé.
B°Une monarchie en quête d’absolutisme
Charles VII constitua un corps permanent d’archers, les francs archers, afin de disposer
d’une armée permanente, indispensable à l’affirmation du pouvoir politique.
Son successeur, Louis XI régla définitivement la menace de sédition du duc de
Bourgogne, Charles le Téméraire, et affermit le pouvoir royal en le faisant simplement
exécuter. La monarchie se voulut absolutiste.
Après une période marquée par les guerres de religions (XVIe siècle) qui n’eurent pas de
conséquences sur le plan territorial, le règne de Louis XIV ouvrait de nouvelles
opportunités.
Dès 1648 le roi Louis XIV, qui juste 5 ans, est soumis aux conflits d’intérêts qui se
développent dans son entourage. Le pouvoir est effectivement exercé par le cardinal
Mazarin, petit neveux de Richelieu, mais il est contesté par les grandes familles
aristocratiques qui s’engagent dans une véritable guerre contre l’entourage du roi : c’est
« la fronde ».
La « Fronde » couvre la période de 1648/1653.
Le prince de Condé, chef de la fronde, enlève le jeune roi et c’est probablement cet
événement qui a provoqué la détermination du roi à sa majorité (1661) d’en finir avec
cette haute aristocratie trop turbulente.
Louis XIV exclut les grandes familles (noblesse de cour) du pouvoir en s’appuyant sur
Colbert, issu de la noblesse de robe assurait la direction de l’Etat.
Louis XIV fait bâtir à 15 cm de Paris (Versailles) un gigantesque palais. Il impose à la cour
un train de vie démesuré qui ruine économiquement la haute noblesse et la met sous
dépendance financière. Il distribue des fonctions d’auxiliaires de l’état (fermiers généraux
pour la levée de l’impôt devenu permanent) et d’officiers dans une armée de plus de 200
000 hommes.
Le royaume est engagé dans une guerre contre toutes les cours d’Europe durant 29 ans.
« Le roi soleil » place ainsi la haute noblesse sous contrôle étroit et sous sa totale
dépendance financière.
A la fin de son règne, qui fut exceptionnellement long (1643/1715), il avait gagné sa
« guerre » contre la grande aristocratie. Il avait réussi à modeler un régime absolutisme,
sans partage, sans fronde. Il avait renforcé la noblesse de robe contre la noblesse
d’épée….. La France s’était agrandie de territoires à l’Est et au Sud. Des conquêtes qui
ont coûté très cher, trop cher.
Le royaume est ruiné, les paysans sont affamés. L’impôt royal était devenu lourd et
permanent.
C) Vers la chute de l’Ancien Régime
Le règne de Louis XV apporte la Corse et la Lorraine au territoire française mais il cède
aux Anglais le Canada. C’est aussi un règne marqué par des crises financières
(banqueroute de Law) et des scandales. A sa mort, la France est exsangue sur le plan
économique. Louis XVI se laisse séduire par la guerre d’indépendance des Etats Unis
mais ne tire aucun avantage territorial qui contribue à vider les caisses de l’état. Il
convoque les Etats généraux en 1789 ce qui provoque la Révolution française.
Le territoire est menacé en 1792 lorsque le roi des Français, Louis XVI déclare la guerre à
la coalition de la Prusse et de l’Autriche, mais l’attitude ambiguë du roi qui misait sur une
défaite militaire pour rétablir le pouvoir absolu allait provoquer sa chute. Le 10 août les
sans-culottes prennent d’assaut les Tuileries et abolissent la monarchie, une République
jacobine mobilise le peuple au nom de la « Patrie en danger ». En septembre les sansculottes infligent une défaite à la coalition le 22 septembre à Valmy. Le territoire de la
France révolutionnaire sera préservé.
III) La défense du territoire, enjeu des évènements contemporains
A° La Première République et l'Empire
Les velléités de la coalition sont contrecarrées par l'action du gouvernement jacobin, le
comité de salut public en 1793
Les Jacobins mobilisent l'énergie révolutionnaire pour vaincre le danger intérieur, la
Vendée, et le danger extérieur, la coalition Austro-prussienne. La tentative de
débarquement britannique à Quiberon....en soutien au mouvement vendéen démontrait la
conjugaison des forces contre-révolutionnaires intérieures et extérieures.
L'écrasement de la Vendée et la victoire de Fleurus contre la coalition mirent fin aux
menaces. Les élites bourgeoises cherchaient dès lors à stabiliser la situation en mettant
fin à la Terreur jacobine. Robespierre, chef des Jacobins, était le principal obstacle à
cette stabilisation. Il est éliminé en juillet 1794, laissant ainsi la place à une république
des propriétaires dite thermidorienne.
Après avoir écrasé la conjuration de Babeuf, jacobin radical, la convention
thermidorienne cherchait un César. Un général corse de 25 ans, très populaire, Bonaparte
fut choisi pour diriger un coup d'état (18 brumaire de l'an VII, 1799). Il mit fin à la
Révolution et instaura un régime despotique et conquérant.
B° Les victoires et les défaites des Premier et Second empires
Premier consul en 1799 , puis consul à vie et enfin empereur en 1804, Napoléon I, s'était
lancé dans des guerres de conquête, au nom de « la liberté », qui le menèrent jusqu'à
Moscou. L'Europe était quasiment sous contrôle mais l'extension maximum fut
immédiatement suivie du déclin. De la retraite de Russie 1810 à la défaite de Waterloo
1815, l'empire s'effondra et le territoire français était ramené à la case départ, moins Nice
et la Savoie, qui furent annexés au royaume de Piémont-Sardaigne
En 1815, au congrès de Vienne les cours européennes se partageaient les lambeaux de
l'Empire.
Elles favorisèrent une restauration monarchiste en France jusqu'en 1848. La Révolution
de 1848 rétablissait La République.
La Seconde république ne dura que 3ans. Son président, Louis- Napoléon Bonaparte,
petit neveu de Napoléon 1er, organisa un coup d'état pour conserver le pouvoir le 2
décembre 1851 et instaura, peu de temps après, le Second empire.
Napoléon III a soutenu militairement les troupes de Cavour, pour parachever l'unité
italienne. A titre de récompense le gouvernement italien lui accorda le rattachement de la
Savoie et de Nice à la France en 1860.
Malgré ce succès, le second empire perdait peu à peu son contrôle sur la société
française. Les républicains de retour remportèrent des succès électoraux. C'est dans ce
contexte que fut déclenchée la guerre franco-prussienne qui décida du sort du régime
impérial.
A la suite d'une manipulation de Bismarck, chancelier d'Allemagne en cours d'unification,
la guerre se concluait par l'humiliante défaite de Sedan (2 septembre 1870). L'empereur
fut destitué la République proclamée. Un gouvernement d'union nationale signe
néanmoins un armistice qui ampute le territoire français de l'Alsace et d'une partie de la
Lorraine.
La perte de ces provinces alimentera un sentiment de haine et une volonté revanche des
deux camps qui s'exprimera dans les guerres du XXe siècle.
C° Les guerres du XXe siècle
La guerre de 1914-1918 et la défaite des Empires centraux permirent à la France de
récupérer ses provinces de l'Est. Les autorités françaises espéraient aussi s'approprier
ce territoire allemand, riche en charbon, la Sarre, mais les Etats unis s'y opposèrent au
nom du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
Cette fois-ci c'est en Allemagne que le sentiment d'humiliation sera le plus fort.
L’Allemagne, humiliée et effondrée économiquement au lendemain de la crise
économique de 1929, portait Hitler soutenu par industriels et banquiers allemands.
Hitler se lança à partir en 1937 à la conquête de nouveaux territoires (Autriche,
Tchécoslovaquie, Pologne) ce qui provoquera l’entrée en guerre de la France et de
l’Angleterre.
La seconde guerre mondiale qui débute en septembre 1939 en Pologne s'étend en mai
1940 à l’Europe du Nord et à la France. Le 13 Juin l'armée allemande défile à Paris. Le 22
juin le nouveau chef du gouvernement, Philippe Pétain signe un armistice qui met à mal,
à nouveau, le territoire français.
La France est découpée en 4 zones en juin 40. L'Alsace et la Lorraine sont annexées au
Grand Reich. Leurs habitants enrôlés dans l’armée allemande. Ces territoires sont de
nouveau rattachés à la France à la libération mais la libération totale des habitants
n'interviendra que plusieurs mois après la fin de guerre.
Le territoire français ne connaîtra aucune modification durant la 2nd moitié du XXe siècle
sauf à considérer les pertes qui résultent de la décolonisation.
L'Indochine est décolonisée en 1954 à la suite d'une guerre de 8 ans, l'Algérie après une
guerre de 6ans (1954-1962). Maroc et la Tunisie obtiennent sans guerre leur
indépendance en 1956, ainsi que l'empire français d’Afrique noire en 1960. De ce vaste
empire il ne reste plus que les DOM (départements d’outre-mer) et les TOM (Territoires
d’outre-mer), ces derniers disposent aujourd’hui d’une relative autonomie politique.
HISTOIRE DE PARIS ET DE L’ILE DE FRANCE
Comment une simple bourgade perchée sur une île de la Seine est devenue
la Capitale du royaume de France et la ville la plus peuplée d’Europe à la fin
du Moyen-âge ?
Origines du peuplement
Les dernières fouilles réalisées lors de l’aménagement du quartier Bercy
ont permis de mettre au jour deux barques datant de plus de 4000 av JC.
La Seine connaissait déjà un trafic fluvial important et constituait un
moyen de transport des hommes et des marchandises très utilisé sur un
axe est-ouest.
Au IIIe siècle av JC, une tribu celte, les Parisii, s’installait sur un des
méandres de la Seine, entre les affluents de l’Oise et de la Marne, et au
débouché d’un affluent qui est aujourd’hui souterrain, la Bièvre. Plusieurs
iles s’offraient aux Celtes. Mais la plus importante était l’actuelle Ile de la
Cité.
L’Ile de la Cité : site historique de la ville des Parisii
Les Parisii choisirent cette île car c’est la seule, dans cette région, qui ne
soit pas inondable. Elle constituait de fait un gué pour accéder facilement,
même lors de crues importantes aux deux rives du fleuve qui étaient deux
fois plus larges.
Des découvertes récentes semblent permettre une autre hypothèse. Le site
originel pourrait être l’emplacement de l’actuelle ville de Nanterre, à
l’ouest de Paris. Mais tous s’accordent à admettre qu’en lors de l’attaque es
habitants de cette cité devenue se réfugiaient sur l’Ile de la Cité. L’Ile de la
Cité était, de fait, un site défensif efficace pour se protéger des tribus
rivales et de tout danger d’invasion. Il suffisait de mettre le feu aux ponts
après avoir accumuler sur l’île les réserves nécessaires pour tenir un siège.
Ces aménagements favorisaient les circulations des hommes et des
marchandises sur un axe nord-sud. La ville des Parisii prenait le nom de
Lutèce au 1er siècle av-JC et devient un carrefour majeur de communication
et d’échanges dans la Gaule celtique.
Occupation et influence romaine
En 52 av-JC les Romains prennent Lutèce quelques mois avant la conquête
totale de la Gaule malgré une résistance acharnée des Gaulois.
L’occupation romaine dura 4 siècles. Lutèce qui prit le nom de Paris
prospéra durant cette période (thermes de Cluny, arènes de Lutèce…)
En 451 Attila, chef des Huns, menaçait de piller Paris. Les parisiens
convaincus par une femme, membre du clergé, Geneviève, ne s’enfuirent
pas et montrèrent leur détermination face aux « barbares ». Attila
renonçait à prendre Paris et poursuivait sa route et ses pillages vers au Sud
de la Gaule et en Italie.
C’est dans ces termes que la tradition rapporte le rôle essentiel de la
patronne de Paris, Geneviève qui sera enterrée sur la colline qui porte le
nom de Montagne St Geneviève.
Paris, capitale du royaume franc
Clovis, chef de Francs, vainqueur des Romains en 486 fondait le royaume
franc. L’histoire de St Geneviève semble l’avoir influencé dans sa décision
de s’établir à Paris et d’en faire sa capitale. Les successeurs de Clovis, les
Mérovingiens, continuèrent de considérer Paris comme la capitale du
royaume mais n’y demeurèrent pas régulièrement.
Les Carolingiens qui leur succédèrent abandonnèrent purement et
simplement Paris. Charlemagne, roi de France et aussi empereur s’installait
à Aix-la-Chapelle. Paris n’était plus capitale du royaume.
Les premiers capétiens à Paris
Hugues Capet, comte de Paris, élu roi en l’an 987, cherchait à renforcer le
pouvoir royal. C’est
à cette époque que les Normands (Vikings) qui
occupaient le Nord-Ouest de la France (région qui a pris le nom de
Normandie) menaçaient directement Paris. Encore une fois Paris résista et
un compromis permit d’établir la paix dans le royaume. Les pour terres du
roi se limitent à l’Ile de France. Le roi doit se contenter du revenu de ces
terres pour gouverner et assurer son train de vie. Il peut lever un impôt
pour les dépenses exceptionnelles; les nobles et le clergé en sont
exemptés.
Philippe-Auguste à la fin du XIIe siècle agrandit Paris protégé par un mur
d’enceinte, son successeur, Louis IX dit Saint Louis fondait l’Université de
Paris, dirigée par Robert de Sorbon.
A la fin du XIIIe siècle le roi Philippe le Bel cherchait à limiter le pouvoir de
l’Eglise et en particulier celui des Templiers, ordre religieux très puissant et
très riche.
La destruction de l’ordre des Templiers marquait le début d’une crise de
succession (les Rois maudits) qui s’acheva avec la Guerre de Cent Ans
(1337-1453).
En 1356, le roi Jean le bon, battu à Poitiers, est prisonnier des Anglais. Son
fils, le dauphin Charles et confronté à la première révolte parisienne. Elle
est dirigée par Etienne Marcel, le prévôt des marchands, qui réclamait la
création d’un pouvoir municipal (la Grande Chartes) en échange de la
rançon réclamée par les Anglais. Charles mit fin à cette révolte en 1358 en
divisant les bourgeois de Paris. Il faut attendre près d’un siècle pour que
les Anglais soient battus.
Paris concentrait désormais les trois pouvoirs :
-politique, siège du pouvoir royal et de son administration
-religieux, clergé régulier et séculier
-économique, pouvoir municipal et marchand
La Renaissance ; Paris des guerres de religion
Le roi François Ier au début du XVIe siècle voulait être un roi de son temps. De retour
des campagnes d’Italie, il rapporta l’Humanisme et l’art de la Renaissance. Il fondait le
Collège royal en 1530, futur Collège de France. Protecteur d’Erasme de Rotterdam,
mécène de Léonard de Vinci, il assurait la promotion de la Renaissance Française par la
construction de châteaux (Rambouillet et Châteaux de la Loire) et l’ouverture d’une
école de peinture (l’école de Fontainebleaux)
Les nouvelles idées s’opposaient aux conceptions dogmatiques de l’Eglise. Rome,
refusant toute réforme interne, provoque la rupture avec Martin Luther qui fonde en
Allemagne (en 1517) une nouvelle religion. Dans son sillage Jean Calvin établit une
nouvelle église réformée en Suisse et en France. Les calvinistes français (appelés «
Huguenots ») connaissaient un succès auprès des grandes familles aristocratiques
comme celle des Bourbon.
Catherine de Médicis, en accord son fils le roi Charles IX, donnait l’ordre au parti
catholique (la ligue) de massacrer les 3000 gentilshommes huguenots venus assister
au mariage de sa fille et du fils du duc de Bourbon, Henri de Navarre ; c’est la Saint
Barthelemy (24 août 1572)
Les guerres de religion s’achèveront en 1594 avec l’entrée victorieuse d’Henri de
Navarre dans Paris après un terrible siège. Il devient roi sous le nom d’Henri IV et
fondait la dynastie royale des Bourbon.
Pour se faire accepter des Parisiens fortement papistes, Henri IV renonça à la religion
protestante et réalisa des travaux dans la capitale. Il acheva le Pont Neuf (premier pont
de pierre). Il fit aménager une place à la pointe de l’Ile de la Cité (place Dauphine). Il fut
néanmoins assassiné en 1610 par un catholique fanatique, du nom de Ravaillac. Les
successeurs du « bon roi Henri » se désintéressent de leur capitale.
Louis XIV, le roi soleil, quitte Paris
La nouvelle période de régence ouverte avec la mort de Louis XIII, fils d’Henri IV, était
aussi une période troublée.
Les grandes familles derrière le Prince de Condé entraient en rébellion. C’est « La
fronde ».
Le jeune roi est enlevé, menacé de mort mais à sa majorité (1664), il reprend en main le
pouvoir et pour longtemps.
Paris était rempli de mauvais souvenirs et le roi qui veut oublier « la fronde », il décide
de faire construire un palais à Versailles.
Le « Roi soleil » a déserté Paris. Son règne exceptionnellement long (il meurt en 1715)
ne profite pas à la capitale, son pouvoir est absolu. Il mit sous contrôle la haute
aristocratie en lui imposant une vie de cour ruineuse.
A sa mort, une nouvelle période de régence et de troubles s’ouvrait.
La société parisienne et le pouvoir de 1715 à 1789
Louis XV entrait en conflit ouvert avec le parlement de Paris qui résiste à l’absolutisme,
en particulier sur la question de l’impôt. Plus préoccupé par les grandes fêtes qu’il donne
à Versailles, il laisse les Parisiens appauvris ruminer leur colère.
La critique populaire alimente celle des philosophes des Lumières. Voltaire, Diderot,
Montesquieu ne ménagent pas le régime.
Louis XVI succéda à Louis XV en 1774. La situation économique et sociale s’était encore
dégradée. Les caisses du royaume étaient désespérément vides.
Louis XVI fit construire l’enceinte des fermiers généraux qui agrandit la capitale en y
intégrant les faubourgs. Il s’agissait pour les collecteurs d’impôts (indirects), que sont
les fermiers généraux, de contrôler les flux de marchandises pour les taxer.
Mais cela ne suffit pas à régler les problèmes financiers du roi, par contre cela accentua
le mécontentement des Parisiens.
Le roi décidait de convoquer à Versailles les Etats Généraux le 5 mai 1789.
Les députés du Tiers état (qui sont ni nobles ni clercs), porteurs de cahiers de
doléances, réclamaient notamment l’abolition des privilèges.
Le roi hésita et demanda aux députés de se disperser. Le Tiers-Etat refusa et se
proclama le 17 juin, assemblée nationale. Le 20 juin, elle se réunit dans une salle où
l’on pratique le jeu de paume (ancêtre du tennis) dans les jardins des Tuileries. Les
députés juraient de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution. Cet
événement appelé « le serment du jeu de paume » et le premier acte de désobéissance
au roi.
Le 14 juillet les Parisiens s’emparaient de la forteresse de la Bastille. C’est le début de la
Révolution française.
L’Assemblée nationale constituante abolit les privilèges dans la nuit du 4 août 1789. Une
constitution fut adoptée limitant les pouvoirs du roi.
En 1791, il tenta de s’enfuir avec sa famille mais il est rattrapé à Varenne et doit changer
de tactique. Il décidait de jouer le jeu constitutionnel en attisant les tensions avec la
Prusse et l’Autriche. Bien que favorable à la guerre, le roi s’opposait à la levée en masse
(mobilisation générale). Cette attitude était considérée par les Parisiens comme une
trahison lorsque le duc de Brunswick, chef de la coalition, menaçait de massacrer la
population. L’insurrection est lancée le 10 Août 1792. La commune insurrectionnelle de
Paris en arme (composée de ceux que l’on appelle les sans-culottes) fit voter la mise en
accusation du roi et de la reine. Le 21 septembre la monarchie était abolie.
Robespierre, l’homme fort de cette première République, instaurait « la Terreur »contre
les ennemies de la Révolution, et prenait des mesures d’exception pour faire face aux
dangers extérieurs (la guerre) et intérieurs (la guerre civile en Vendée).
Le tribunal révolutionnaire élimina les opposants de droite (Danton) et de gauche
(Hébert), puis Robespierre était à son tour exécuté le 28 juillet 1794, c’est la fin de la
révolution. La première République devint une république conservatrice proche des
propriétaires, situation qui favorise les crises politiques et les coups d’état.
En 1799, Bonaparte, général populaire, prend le pouvoir.
Couronné empereur en 1802, il renforce les institutions de l’Etat et se
lance dans des guerres de conquête pour élargir son empire. Son échec en
Russie marque la fin d’une ascension hors du commun. Parmi les traces
napoléoniennes laissées dans la capitale citons : la colonne Vendôme, l’arc
de triomphe du Carrousel et cimetière du Père Lachaise, le canal de l’Ourcq
et l’Arc de triomphe de l’Etoile.
Après une période de restauration monarchique (1815-1830) les parisiens
s’opposent au retour de l’absolutisme et déclenche une nouvelle révolution,
juillet 1930 qui installe Louis-Philippe, duc d’Orléans, à la tête du pays. Les
républicains provoquent une nouvelle révolution en 1848 qui l’installe la
Seconde république. En 1851, le neveu de Napoléon organisait un coup
d’état et instaura un second empire. Il prit le titre de Napoléon III. Aidé du
Baron Haussmann, il agrandit Paris.
C’était le plus grand chantier de l’Histoire de Paris.
L’intégration dans Paris des villages périphériques doublait d’un seul coup
la superficie de la ville.
De grandes avenues sont dessinées sans tenir compte du réseau
préexistant. Les quartiers populaires
de l’ouest étaient détruits, les
pauvres
déplacés dans les anciens villages périphériques comme
Montmartre ou Ménilmontant.
Les classes sociales ne se mélangeaient plus dans un même quartier. Paris
devenait la capitale mondiale du XIXe siècle, lieu de plusieurs expositions
universelles. Lors de l’exposition de 1889, le Tour Eiffel est présentée. Elle
devient le véritable symbole de Paris.
Avec la fin du XIXe siècle Paris adoptait sa physionomie actuelle.
Le Paris du XXe siècle c’était d’abord une grande métropole moderne dotée
de la « fée électricité » et de son métropolitain (première ligne ouverte en
1900).
C’est la « belle époque » celle du Moulin rouge, du quartier Montparnasse
avec ses cafés (La coupole), de l’insouciance et du plaisir pour une partie
de la population.
Cette période prit fin brutalement dans le fracas des armes. C’est la
Première Guerre mondiale. Dans les années 1920, les années folles, la ville
fournit des logements sociaux pour les classes populaires (HBM) sur les
boulevards périphériques. En 1930 Paris compte 3 200 000 d’habitants.
Peu de changement important jusqu’à la fin des années 1960.
La rénovation du centre de Paris et l’extension de la banlieue
Le centre de Paris accueillait en 1960 une population modeste et de
migrants récents (Espagnoles, Portugais…). Le gouvernement de l’aprèsguerre avait fait adopter une loi qui bloque les loyers, mesure sociale
indispensable pour une population modeste et en l’absence de logements
sociaux. Il faut attendre les années 60 pour qu’ils se développent en
banlieue (premiers HLM).
Dans un premier temps les communes construisent des cités dortoirs dans
la petite couronne, la banlieue proche. Puis, à partir de 1970, l’Etat favorise
le développement des villes nouvelles (Cergy-Pontoise, St Quentin en
Yvelines, Melun-Sénart…) reliées en elles par le RER et un réseau
d’autoroutes circulaires.
Les propriétaires évitaient, quand ils le pouvaient, d’accueillir des
locataires que la loi protégeait. Ils préféraient louer à des sociétés pour en
faire des bureaux.
Il fallait attendre le début des années 60 pour qu’une loi (Malraux) oblige
les propriétaires à entretenir leurs immeubles.
L’Etat, dans le même temps, se lançait dans de grands travaux de
rénovation du centre. La révolte étudiante de mai/juin 1968 reprenait les
traditions révolutionnaires des périodes précédentes (barricades).
Les principaux travaux de la fin du XXe siècle
Les travaux de la période gaullienne
Valérie Giscard d’Estaing (1974-1981) :
poursuivis sous la présidence de
La Défense dans le prolongement de la voie triomphale et devient le
premier centre d’affaires d’Europe
La construction du RER
Le déplacement des Halles à Rungis
La construction de la faculté des sciences (Jussieu)
La création du centre Pompidou
L’Institut du Monde arabe
Des travaux importants sont effectués sous la présidence de François
Mitterrand (1981-1995) :
Le Grand Louvre
La Très Grande Bibliothèque
L’arche de la Défense
Aujourd’hui les projets de rénovation se poursuivent surtout dans les
quartiers périphériques (XXe-XIXe-XIIIe arrondissement).
La Normandie
La conquête normande de 871 est le point de départ de l’existence historique de cette région. Bordée
par la Manche son littoral et son arrière-pays offrent des variétés de paysages qui attirent les
Parisiens en quête de calme de volupté et de luxe...
Un endroit où il fait bon vivre. Le climat tempéré est sous l’influence des masses d’air océanique,
offrant douceur et verts pâturages.
Le paysage rural est fortement marqué par le bocage où les parcelles (les champs) sont délimitées
par des haies. On y pratique une polyculture (blé, lin, vergers, maïs et plantes fourragères) associée
à l’élevage bovin à vocation laitière. Lait et sous-produits du lait (beurre, fromages, yaourt…) font
la richesse de la Normandie.
L’estuaire de la Seine entre Rouen et Le Havre offre à la navigation maritime un espace protégé de
la houle, propice au développement d’un complexe industrialo-portuaire. L’activité industrielle se
concentre donc nécessairement à proximité du port du Havre, second port de commerce français.
Le Havre a été Créé par François 1er qui se fixe, au début du XVIe siècle, la conquête du Nouveau
Monde.
L’industrie est aussi présente à la campagne dans le secteur de l’agro-alimentaire qui a permis de
maintenir une population en milieux rural malgré la baisse de l’emploi agricole.
L’unité de cette région est le fait de l’histoire.
Les premiers drakkars des Vikings qui pour les Français prennent le nom de « nortman » hommes
venus du nord, origine de Normand, accostent dès 799 sur les plages de cette région. En 911, leur
chef, Rolon, se lance dans la conquête de Paris. Les Parisiens résistent sous la direction du comte
de Paris Eude. Le roi Charles le simple préfère renoncer aux territoires à l’ouest de Paris sous le
contrôle des Normands. Ces terres prendront le nom de Normandie. Rolon devient le premier duc
de Normandie et accepte de se soumettre au roi de France.
En 1066, Guillaume, duc de Normandie, se lance à la conquête de l’Angleterre. Il inflige une défaite
au Saxon Harold à Hastings de devient roi d’Angleterre. La tapisserie de la Reine Mathilde, exposé
à Bayeux relate cet évènement.
Les descendants de Guillaume devenu » le conquérant » étendent leur influence sur le territoire
français. Le roi de France Philippe Auguste lance une offensive contre Jean sans Terre en 1204 à
Château Gaillard Il récupère l’essentiel des territoires des Anglais lesquels ne conservent que la
Guyenne (l’Aquitaine actuelle).
Les exigences anglaises reviennent aux XIV et XVe siècle durant la guerre de Cent ans. Après la
défaite d’Azincourt en 1415, les Anglais occupent de nouveau la France. En 1430, Jeanne d’Arc
convainc le dauphin Charles (futur Charles VII) de se faire sacrer à Reims et libère Orléans. Elle
est faite prisonnière par les Anglais et condamnée, comme sorcière, à être brûlé vive à Rouen.
La Normandie est libérée définitivement des Anglais à la fin de la guerre de Cent ans (1453). Elle
sera de nouveau occupée mais cette fois-ci par l’armée allemande durant le Seconde Guerre
mondiale (1940). C’est par la Normandie que le territoire français sera libéré en 1944.
Le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.
La Normandie sera le théâtre de la plus importante opération navale de l’histoire. Le jour J (D day)
5000 navires transportant des soldats Américains, Anglais, Canadiens et Français débarquent sur
les plages de Normandie. Au total plus de deux millions de soldats prendront pieds sur les plages
situées dans la région de Caen. La réussite de ce débarquement combinée à l’avance les Soviétiques
à l’Est, annoncera la défaite du troisième Reich.
Aujourd’hui la Normandie n’est envahie que par les Parisiens à la recherche d’un climat plutôt
doux, été comme hiver, et par les vétérans de toutes nationalités de la 2nd Guerre mondiale. La
guerre a fait dans cette région plus de 150 000 victimes.
Le mémorial de Caen, les plages du débarquement (notamment celle d’Arromanche) et les
cimetières militaires nous rappellent ces terribles évènements.
La Bretagne
La Bretagne est certainement le territoire de France qui possède la plus forte identité.
C’est une péninsule, l’avancée de terre la plus à l’est en fait le « Finistère » du territoire français
mais aussi du continent européen. Le département le plus à l’est porte d’ailleurs le nom de Finistère.
Les deux autres sont les Cotes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine au Nord, et le Morbihan et la Loire
atlantique au Sud.
Son relief est le résultat du travail de l’érosion sur une période de plus de 200 millions d’années
d’un massif issu de l’ensemble hercynien (plissement de l’ère primaire). Les Gaulois lui ont donné
le nom d’Armor à cette région qui signifie près de la mer. Massif armoricain se présente sous la
forme d’une pénéplaine associée à des ensembles collinaires et de plateaux ondulés, plus élevé au
centre ( l’Argoat se terminant par des littoraux très découpés La région du golfe du Morbihan, plus
basse constitue une exception.
La dernière phase de réchauffement (vers -10 000) a façonné les rias qui pénètrent très
profondément dans les terres, l’une des plus spectaculaire est l’embouchure de la Rance (plus de 60
kms de long sur 10 Kms de large par endroits), qui se rempli d’eau salée, véritable petite mer
intérieure qui fait le bonheur des plaisanciers et des pêcheurs.
La pêche et l‘élevage (laitier, porcin et de volaille) sont les activités traditionnelles des Bretons. Plus
récemment, la Bretagne a développée les cultures maraichères : choux, artichaut. L’Etat a
décentralisée certaines activités industrielles comme l’automobile ou à Rennes ou militaire à Brest.
La langue bretonne est reconnue officiellement comme langue régionale. Elle témoigne de l’histoire
du peuplement breton.
Au Ve siècle les invasions germaniques déferlent sur l’Europe. Les Angles et les Saxons s’emparent
de la Bretagne romaine. Les celtes d’Irlande (les Gaëls) lancent aussi leurs raids. Des Bretons du
Pays de Galles se réfugient en Armor qu’ils nomment petite Bretagne, puis Bretagne. Ils importent
leur langue, et leur tradition, leurs chants et leur musique.
Clovis intègre la Bretagne sans difficulté au royaume franc. La Bretagne est un duché disposant
d’une grande autonomie sous les capétiens dès le Xe siècle. Elle sera l’enjeu des rivalités entre
l’Angleterre et la France jusqu’au XVIe siècle.
Anne, duchesse de Bretagne, mariée en 1491 à Charles VIII et 1499 à Louis XII, rois de France,
contribuera au rapprochement. Il devient définitif sous François Ier (1532).
L’histoire retiendra aussi le nom de Jacques Cartier, navigateur au compte du roi François 1er,
originaire de Saint-Malo qui découvrit le Canada et remonta le Saint Laurent. Ses descriptions ont
convaincu les contemporain que le Nouveau monde était bien un continent.
Le Sud-ouest
C’est un ensemble régional relativement homogène. On y trouve des plaines posées sur un bassin
sédimentaire : le Bassin aquitain. Le Climat, fortement influencé par la présence de l’océan est très
humide et doux. Une région qui fait le bonheur des surfeurs.
L’altitude est proche du niveau de l’océan, les littoraux sont constitués essentiellement de côtes
basses donc de très grandes plages de sable. La seule région escarpée se situe à l’approche des
Pyrénées, le Pays basque. Plus au nord, le Poitou est en partie constitué de marais, le Marais
poitevin, aménagés depuis le XVIe siècle pour l’agriculture et l’élevage, aujourd’hui un parc
régional protégé.
Les paysages de bocage dominent largement cet espace. La polyculture (Maïs, blé, colza) est associée
à l’élevage bovin dans le nord et ovin dans le sud. Le vignoble est fortement présent en Charente
(Cognac) et dans les Vallées de la Garonne (Bordelais, Dordogne et Cahors).
Les Landes sont constituées de sables accumulés sur le littoral sur lesquels une forêt, la plus étendue
d’Europe, a été planté au XIXe siècle. En effet, pour fixer les dunes de sable, les gouvernements,
principalement sous le 2nd Empire, ont fait naître une gigantesque pinède qui a permis de
développer l’industrie du bois (bois de construction, pâte à papier).
Ces accumulations de sables vont sculpter des lagunes et des étangs entre la Gironde et le Pays
basque, notamment le Bassin d’Arcachon, exceptionnel avec sa célèbre dune du Pilat. Les
populations du littoral vont développer des activités liées à la Mer (Marais salants en PoitouCharente, ostréiculture à Marennes et dans le Basin d’Arcachon et pêche.
Un espace régional façonné par l’Histoire.
Aliénor d’Aquitaine
L’année 1137 est riche en événements pour Aliénor d’Aquitaine. Alors qu’elle n’est âgée que de
quinze ans, son père meurt et elle devient duchesse d’Aquitaine. Elle est mariée le 25 juillet 1137 à
Bordeaux au futur Louis VII fils du roi de France Louis VI, puis, toujours la même année, Louis VI
meurt à son tour, les deux très jeune époux deviennent ducs d’Aquitaine et souverains de France.
Il faut savoir que bien que duc d’Aquitaine par alliance, Louis VII n’aura jamais la main sur ce
duché, Aliénor en assurant la gestion toute seule. Très vite elle va faire de la politique et briser
l’ascendance de l’abbé Suger sur un Louis VII très influençable.
L’année 1145 voit la naissance de leur première fille, puis en 1147 se déclenche la deuxième
croisade, le roi prend la croix à l’appel de Bernard et emmène Aliénor en Orient. Que c’est-il passé
en Orient ? Le comte Raymond de Poitiers réserve à sa nièce un accueil qui provoque la jalousie du
roi. Certains avancent l’hypothèse qu’Aliénor d’Aquitaine aurait eu une aventure avec son oncle.
Une chose est sûre, les deux époux sont fâchés.
Au retour de croisade, une réconciliation semble se faire. Malgré la naissance de leur seconde fille,
les choses s’enveniment à nouveau à la disparition de Suger. L’ombre de la séparation plane sur le
couple royal, Aliénor d’Aquitaine rappelle au roi que leur proche parenté n’était pas convenable au
point de vue religieux et que très certainement ils ne pourraient plus vivre ensemble.
En 1151, Aliénor rencontre Henri Plantagenêt, fils du comte d’Anjou : il a onze ans de moins
qu’elle. Le 21 mars 1152, le synode de Beaugency annule le mariage de Louis VII et d’Aliénor : la
France perd le duché d’Aquitaine qui, réuni aux possessions des Plantagenet (Anjou, Maine,
Normandie) devient une terrible menace pour Louis VII. Le 18 mai, Aliénor épouse Henri
Plantagenêt à Poitiers. Dès le début de 1154, Henri Plantagenet devient roi d’Angleterre et monte
sur le trône sous le nom d’Henri II.
Henri de Navarre
Après son accession au trône de France, Henri IV cède ses domaines patrimoniaux en 1607 à
l'insistante demande du Parlement et les réunit à la couronne (Vendômois, Rouergue, Périgord, ...),
conformément à la tradition qui veut que le roi de France n'ait pas de domaine personnel.
Néanmoins, la Souveraineté de Béarn et la Basse-Navarre conserveront leur statut de pays
souverain. Ce n'est qu'en 1620 que Louis XIII rattachera le Béarn à la couronne de France par
l'Édit d'octobre 1620.
Bordeaux, deuxième port négrier du XVIe au XIXe siècle.
La traite négrière, organisée par la France dans les colonies antillaises s’est développée sous Louis
XIV. Le statut de l’esclave fixé par le « Code noir » donne un caractère légal à l’exploitation
esclavagiste d’une main d’œuvre donc protégé. Les philosophes de Lumières, en particulier
Voltaire, condamnent cette situation. La Révolution française abolit l’esclavage en 1794 mais
Napoléon l’a rétabli en 1801. Toussaint Louverture, officier français issue d’une famille d’esclave
trend la tête d’une révolte contre Napoléon.
L’expédition Leclerc, maréchal d’empire, quitte la France en décembre 1801 avec 17 000 hommes,
renforcée entre mars et mai 1802 par 6 000 hommes. Toussaint, lui, dispose d’une armée de 20 000
hommes, répartie entre la cavalerie, l’infanterie et le génie. Par ailleurs, sa garde nationale,
véritable troupe aguerrie, compte près de 10 000 hommes.
Malgré une supériorité numérique, Toussaint Louverture est vite défait militairement. Toussaint
adopte une tactique défensive, pratiquant la stratégie de la terre brûlée. Celle-ci n’arrête pas
l’offensive menée dès février 1802 par le corps expéditionnaire. Le général Leclerc avait débuté par
un débarquement simultané dans tous les grands ports, suivi d’une offensive pour refouler les
rebelles. Les pertes françaises sont importantes mais se soldent par de nombreuses victoires. Si bien
que les officiers de Toussaint, à l’exemple de Maurepas ou Henri Christophe, font tout à tour
défections. Le 6 mai 1802, Toussaint Louverture est contraint de capituler, puis placé à résidence
dans l’île.
Bordeaux, qui accueillera dimanche la cérémonie de la journée nationale de commémoration de la
traite négrière, fut le point de départ entre 1672 et 1837 de près de 500 expéditions maritimes qui
déportèrent d’Afrique environ 130.000 esclaves vers les Antilles, occupant la deuxième place
derrière Nantes.
L’esclavage est définitivement aboli en 1848.
Les Cathares
Entre le Xe et XIIe siècle, une mystérieuse « hérésie » fait son apparition dans le Midi de la France.
Bientôt son expansion et sa menace sont telles que l'Eglise catholique est contrainte de mener une
guerre à l'éradication de cette religion. Deux croisades seront menées par le royaume de France, il
s'agit surtout pour le roi de France de dominer tout le Languedoc et l'Aquitaine. La lutte contre les
cathares s'achèvera par la chute de la forteresse de Montségur en 1244.
Un mythe dominant : La fée Mélusine
Au royaume d'Albanie, ancêtre du comté d'Albany, le roi Elinas chassait dans la forêt et rencontra
à une fontaine une magnifique jeune femme qu'il salua bien humblement. A son souhait de la
prendre pour épouse, celle-ci lui répondit de jurer à ne jamais chercher à la voir au temps de ses
couches. La fée Persine (ou Presine) épousa Elinas et ils eurent trois filles, toutes aussi belles que
leur mère. L'aînée s'appelait Mélusine, la deuxième Mélior et la dernière Palestine. Mataquas, fils
du premier lit d'Elinas, jaloux du bonheur de sa belle-mère, poussa son père dans la chambre où
Persine baignait ses filles. Celle-ci s'exila avec ses trois filles au sud, sur l'île magique d'Avalon, où
elles montaient chaque matin sur la colline d'Elénos, la montagne fleurie, d'où elles pouvaient
apercevoir la lointaine Albanie. La fée Persine leur dit qu'elles y étaient nées et que la fausseté de
leur père qui les a réduites à une misère sans fin. Chaque fois elle répétait son malheur, si bien que
l'aînée, Mélusine, poussa ses sœurs à enfermer le père en la merveilleuse montagne de
Northumberland, appelée Brumblerio, d'où il ne sortira plus jamais. Leur mère s'en montra fort
courroucée et condamna Mélusine, l'aînée, à devenir serpente au-dessous du nombril chaque
samedi. Si toutefois elle trouve un homme qui veuille l'épouser à la condition de ne jamais la voir le
samedi, elle vivra le cours naturel d'une vie de femme et mourra naturellement, enfantant une noble
et très grande lignée qui accomplira de belles et hautes prouesses. Mais si jamais elle se sépare de
son mari, elle retournera au tourment d'auparavant sans fin. Mélior fut condamnée à garder un
épervier merveilleux dans un château en Arménie. Quant à Palestine, elle fut enfermée dans le mont
Canigou avec le trésor de son père jusqu'à ce qu'un preux chevalier la délivre.
Le Midi de la France
Le Midi est à la fois un espace topographique précis, une bande de terre qui borde la Méditerranée,
et un espace climatique spécifique, le climat méditerranéen.
Le sol est constitué d’un sous-bassement calcaire dégagé des eaux il y a plus de 10 000 ans qui
s’appuie à l’ouest sur le Massif central et à l’Est sur la Chaîne des Alpes. Après les grands
défrichements de l’an 1000, il ne reste rien de la forêt primaire mais à la place c’est constituée une
végétation originale. Les habitants lui ont donné le nom de garrigue ou maquis en Corse.
Il s’agit de formation basses et d’espèce à feuilles persistantes : chêne-verts, chêne-liège et buissons
aromatiques, thym, lauriers ….capables de résister au climat très sec en été.
Le climat méditerranéen se caractérise par des températures très douces l’hiver et très élevées l’été
associées à de très faibles précipitations du fait de sous climat et de la beauté de ses paysages, cette
région attire des millions de touristes venus de tous les continents.
On y cultive l’olivier, la vigne, les fruits et légumes et les fleurs.
On distinguera 2 ensembles régionaux :
- Le Languedoc-Roussillon et la Provence sont séparés par le delta du Rhône qui forme la
Camargue.
Le bas-Languedoc dessine un littoral de plages de sable et de lagunes et se termine à l’ouest pas la
chaîne de Pyrénées qui offre des cotes plus découpées (le Roussillon). La vigne s’y ’est fortement
développée au XIXe et XXe siècle pour devenir le plus grand domaine viticole d’Europe
Cette région à été rattachée au royaume de France au XIIe siècle lequel a renforcé son autorité
après la « Croisade des Albigeois » qui s’achève au début du XIIIe.
Montpellier en est la capitale régionale. La ville compte aujourd’hui 250 000 habitants. Au Moyenâge Montpellier était essentielle dans le commerce des épices au sein du Royaume de France, ce qui
permit aux Montpelliérains d'acquérir une connaissance particulière des plantes et épices venant
essentiellement d'Orient, d'Extrême-Orient et même d'Afrique. La ville était le principal port
d'entrée des épices dans le royaume de France, Marseille faisant alors partie du comté de Provence
était placé sous l'autorité du Saint Empire.
L'église principale Notre-Dame-des-Tables constitue une étape renommée pour les pèlerins partant
vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Cet afflux de pèlerins provoque la naissance et l'extension
d'institutions charitables et hospitalières. Des médecins juifs et arabes chassés d'Espagne se
retrouvent à l'École de Médecine de Montpellier, première faculté de médecine de l’occident.
Chrétien, fondée en 1220. Aujourd’hui, cette métropole est grande ville universitaire et une
technopole spécialisée dans le domaine médical et dans l’agroalimentaire.
Montpellier a été le centre de l’agitation paysanne en 1907 avec le gigantesque rassemblement de
Montpellier, va marquer l'apogée de la contestation vigneronne dans la Midi de la France. La place
de la Comédie est envahie par une foule estimée entre 600 000 et 800 000 personnes. C'est la plus
grande manifestation de la Troisième République.
La Provence et la Côte d’Azur
Marseille est la seconde ville en population de France avec 900 000 habitants.
Fondée vers 600 avec. par des marins grecs originaires de Phocée sur la côte Égéenne de l'Anatolie
sous le nom de Massalia, ce qui en fait la ville la plus ancienne de France, Marseille est aujourd'hui
le premier port français
Plus découpée que le Languedoc, la Provence offre des paysages plus variés qui ont fait la fortune de
cette région.
Bordée par le massif des Maures puis celui de l’Estelle et enfin par le Mercantour(Alpes) qui plonge
dans le bleu profond de la côte d’Azur, cette région est l’une des plus réputées du tourisme
mondial.
Dès le XIXe siècle les aristocrates anglais venaient y apprécier la douceur du climat et les bains de
mer.
La reine Victoria au début du XXe avait fait de Nice la station balnéaire à la Mode. Les
investisseurs anglais avaient aménagé une promenade devenue célèbre : la Promenade de Anglais.
Cette ville avait été rattachée définitivement à la France en 1860 avec la Savoie en remerciement du
rôle jouée par Napoléon III en faveur de l’Unité italienne.
Un autre personnage a marqué l’histoire de cette région, Napoléon Ier
Napoléon Ier, né le 15 août 1769 à Ajaccio en Corse, dans le royaume de France, et mort le 5
mai 1821 sur l'île Sainte-Hélène, au Royaume-Uni, est le premier empereur des Français, du 18 mai
1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815.
Le Nord et l’Est
Le Nord et l’Est de la France est un axe important dans la construction européenne. Cette zone
comprend les régions Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Alsace et Franche-Comté. Ces régions ont connu
une grave crise industrielle et ont dû se reconvertir.
Le Nord :
Le Nord de la France est formé de trois régions : le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la ChampagneArdenne.
La capitale du Nord-Pas-de-Calais (4 millions d’habitants) Lille qui compte désormais un nouveau
quartier d’affaires (« Euralille ») comprenant une nouvelle gare TGV qui la relie à Paris ou à Londres
en 1h.
Les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (1,3 million d’habitants), dont la capitale est Amiens, sont
très importantes pour leurs activités commerciales et industrielles bien qu’elles aient connu de graves
difficultés depuis les années 60 du fait de la crise de la sidérurgie et du textile. À cela s’ajoute la
fermeture des mines de charbon. C’est pourquoi le Nord est appelé «Le pays noir ».. Dans le secteur
agricole ces régions occupent les premiers rangs (Blé, betteraves).
La capitale de la Champagne-Ardenne est Châlons-en-Champagne. La région est importante pour sa
forêt (les Ardennes) et l’agriculture (l’élevage bovin)) au nord mais aussi pour les plateaux crayeux de
la Champagne et les céréales au sud. La production du vin de Champagne produit dans les vignobles le
plus au nord, est concentrée dans cette région, notamment entre Reims et Épernay.
L’Est:
Quatre régions constituent l’Est de la France : la Lorraine, l’Alsace, la Bourgogne et la FrancheComté.
Dans la région de la Lorraine (2,3 millions d’habitants) avec sa capitale Metz les industries de
l’extraction du minerai de fer, du sel, du charbon et de l’eau prédominent. Dans les années 80 les
industries lourdes devaient faire face à la désindustrialisation qui se poursuit encore aujourd’hui. Les
conflits actuels dans la sidérurgie, déjà fortement touchée, (Mittal-Florange) en témoignent.
L’Alsace est importante pour l’investissement étranger, pour sa main-d’œuvre expérimentée et pour sa
position centrale en Europe. Mais cette région est la plus petite région française (1,7 million
d’habitants). Sa capitale, Strasbourg, est un port fluvial décisif grâce à l’aménagement du Rhin. Le
Parlement européen est situé à Strasbourg fait de cette ville l’une des capitales de l’Union européenne.
Autrefois territoire allemand, les Alsaciens parlent un dialecte germanique. La région est connue pour
sa production de vin blanc et de la bière. Le symbole de l’Alsace est la cigogne.
Les régions de la Bourgogne et de la Franche-Comté sont d’anciennes provinces françaises. En
Bourgogne on produit les vins parmi les plus prestigieux de France. Le centre de cette région viticole
est Beaune (Côtes de Beaune), bien que la capitale soit Dijon.
L’Histoire
Ces régions, proches de la frontière, ont été le théâtre des guerres et des invasions.
Au début de la guerre de Cent Ans (1346) à Crécy, Edouard III, le roi d’Angleterre, a battu Philippe VI,
le roi de France. En 1415, les Anglais ont triomphé des Français à Azincourt.
Jeanne d’Arc est née à Domrémy en 1412 (Lorraine). Chef de l’armée de Charles VII en 1430-1431 et
se fixait le but de « bouter les Anglais hors de France ». Les Anglais la firent prisonnière et la
condamnèrent au bûcher en 1431.
Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648) la Lorraine a été dévastée.
En 1792, la bataille à Valmy, première grande victoire de la Révolution française, ouvrait une ère
nouvelle. Le « chant de guerre pour l’armée du Rhin », qui est aujourd’hui l’hymne national, est
composé à Strasbourg.
Durant la Première Guerre mondiale, plus de 400.000 soldats se sont battus sur la Marne, sur la
Somme et à Verdun. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il y avait quelques durs combats dans les
Vosges, dans les Ardennes et en Alsace.
C’est la raison pour laquelle ces régions comptent de nombreux ouvrages militaires.
L'Alsace dans l'Empire allemand
Après la défaite de Sedan du 2 septembre 1870, 1871, l'Empire allemand annexe l'Alsace, par le traité
de Francfort, une partie de la Lorraine, mais renonce à Belfort en échange du droit de défiler dans
Paris accordé à l’armée de Guillaume I.
En 1914, les Français tentent des incursions dans le sud de l'Alsace. Thann devient capitale de l'Alsace
française. Jusqu’en 1918 les fronts se stabilisent.. En1918 les troupes françaises occupent l’Alsace qui,
après l’armistice du 11 novembre, réintègre le territoire français.
La guerre de 39-40 n’épargnera pas les populations de ces régions malgré la ligne Maginot construite
dans l’entre-deux-guerres. L’armistice signé le 22juin 1940, après une débâcle, accorde, de nouveau,
l’Alsace et une partie de la Lorraine à l’Allemagne. Les populations, considérées comme allemandes,
seront mobilisées dans l’armée du Reich jusqu’en 1945.
La France des montagnes
Les Alpes
Les Alpes culminent à 4 810,45 mètres, au sommet du Mont Blanc. On recense 82 sommets majeurs
de plus de 4 000 m d'altitude (dont 24 en France). Les cols de montagne reliant les vallées ou les
pays dépassent souvent les 2 000 m d'altitude.
Les massifs cristallins anciens constituent le soubassement profond des Alpes. Ils sont formés de
roches éruptives et métamorphiques qui sont les témoins des chaînes de montagne de l’Ere
primaire.
Ces massifs forment aujourd'hui de longues ondulations qui apparaissent par endroits à la surface
grâce au travail de l'érosion : ce sont notamment les massifs du Mont-Blanc et de l'Aar-Gothard
Un évènement qui a marqué cette région : Journée des Tuiles
La journée des Tuiles est le nom donné à une émeute qui s'est déroulée le 7 juin 1788 à Grenoble au
cours de laquelle des protestataires, dans le cadre de la fronde parlementaire consécutive à la
tentative de réforme sur les attributions des parlements, ont affronté à coup de tuiles les troupes
royales. Cette émeute marquante du début de la Révolution française fait 3 morts et 20 blessés dans
la population et un assez grand nombre de blessés dans le régiment de Royal-Marine
Un philosophe des Lumières natif de Genève : Jean-Jacques Rousseau
Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 (à 66 ans) à
Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone.
Le Jura
Le Jura a donné son nom à une période célèbre de notre planète, le Jurassique, durant l'ère
secondaire.
Dans le Jura, paysages de forêts et de pâturages, les roches restent souvent cachées à l'observation
et c'est dans les cluses, véritables cassures qui entaillent les plis du Jura, que sont mis à jour les
vastes anticlinaux qui révèlent l'architecture de ces plissements
Un personnage célèbre de cette région : Louis Pasteur
Louis Pasteur, né à Dole (Jura) le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette (à cette époque
en Seine-et-Oise) le 28 septembre 1895, est un scientifique français, chimiste et physicien de
formation, pionnier de la microbiologie, qui, de son vivant même, connut une grande notoriété pour
avoir mis au point un vaccin contre la rage
Le Massif central
Le Massif central est un massif essentiellement hercynien qui occupe le centre-sud de la France.
Avec une surface de 85 000 km2, c'est le massif le plus vaste du territoire, d'altitude moyenne et aux
reliefs souvent arrondis. Il culmine à 1 885 mètres au sommet volcanique du puy de Sancy
(département du Puy-de-Dôme). Dans l'ensemble, il s'est formé il y a 500 millions d'années, bien que
les Causses et surtout les reliefs volcaniques soient plus récents, ces derniers étant consécutifs à la
formation des Alpes et des Pyrénées. Le Massif central abrite en effet l'essentiel des volcans français
de métropole.
Un personnage important de cette région : Jean Jaurès
Jean Jaurès est un homme politique français, né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 et mort
assassiné à Paris le 31 juillet 1914. Orateur et parlementaire socialiste, il s'est notamment illustré
par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Une station thermale devenue tristement célèbre en 1940: Vichy
Suite à l’armistice signé le 22 juin 1940, le gouvernement s’installe à Vichy. Sa relative proximité
avec Paris (4 h 30 par l’autorail) et avec le passage de la ligne de démarcation au pont
Régemortes (à 50 km) ainsi que la deuxième capacité hôtelière du pays (avec notamment de
somptueux palaces) présente dans la ville emportent la décision de l’installation. De plus, la ville est
dirigée par l’État.
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