la république ou la burqa (link)
Interview de Dounia BOUZAR* pour le site du "Discriminologue"
*Anthropologue du fait religieux
Problématique centrale
le discours sur l'islam est devenu un objet politique
Positions affectives ou idéologiques mais difficulté à avoir une approche
rationelle ou à s'appuyer sur la loi...
Dounia Bouzar propose un discours équilibré et modéré
l'interview
La république est elle fachée avec l'Islam ?
Particularité française du "vivre ensemble"
ex: jour de l'Aïd férié pour tous ne serait pas revendiqué en Angleterre (proposition
du groupe Stasi)
Quelles est la différence entre un musulman et un intégriste musulman ?
Religion = relier
Séparer= secte ou radicalisme
Quand le discours amène à l'auto-rupture
La laîcité est elle une religion comme les autres ?
Non, la laïcité est un système juridique intéressant: liberté historique de ne pas
avoir la même religion que le roi
Mais il ne s'agit pas de "ne rien montrer ne rien voir" Il y a des traces de
visibilité des religions dans l'espace public
"Je respecte ta vision du monde"
on peut-être musulman et laïc...
on peut-être athée et pas laïc, si on veux imposer sa vision laïque du monde
S'appuyer sur des critères issus du DROIT
La question de l'interdiction du voile intégral est mal posée
Niquab:
Vetement qui existait avant l'Islam (14 siècles), alors que le discours sur
le Niqab à 70 ans
Burqa:
Vetement traditionel pachtoune, sacralisé par les Talibans
Faire croire qu'il s'agit d'un commandement religieux
La Burqa est un vêtement traditionnel des tribus Pachtounes d'Afghanistan que les
Talibans on sacralisée
Le Niqab est le voile imposé par les salafistes depuis 70 ans
C'est le Niqab qui apparaît en Occident : sorte de drap noir prescrit
par les groupes dits « salafistes » depuis environ 70 ans. Comme la
burqa, c'est d'abord un vêtement traditionnel. Mais certains savants
ont voulu le troquer contre le simple foulard musulman. Ils y sont
arrivés au début du XXème siècle en Arabie Saoudite.
2 questions essentielles qui ne sont pas posées:
Pourquoi ces thèses sont actuellement bien reçues chez ces jeunes filles?
Les jeunes filles sont volontaires, le discours fait autorité sur elles
Signe de reclusion, pas d'utopie sociale ou de projet politique, contrairement aux intégristes
Si elles n'étaient pas volontaires, ça serait plus facile !
Quelles sont les étapes de l'endoctrinement, et comment désamorcer ?
Ne pas les valider comme des musulmans par essence archaïque,
renforce la théorie du complot
Avec une attaque frontale, on les renforce dans leur légitimité
Les pratiques sectaires sont alors validées comme des pratiques religieuses
Les considérer comme une secte
dans le sens d'un isolement;
Ex de désarois de mères avec leurs filles en rupture, mais à qui on
répond qu'elles sont devenues plus musulmanes que leur parents;
A quelles types de problématiques sont confrontés les services publics
Les musulmans pratiquants sont suspectés d'intégrisme
Les intégristes sont pris pour des musulmans (présomption d'altérité)
Le religieux se transforme en espace pour projeter son mal être
La laïcité n'est pas la toujours la solution
La laicité n'est pas une réponse aux gens qui ne vont pas bien, et qui utilisent
la religion pour projeter leur mal être
ex: refuser de cracher par terre au non de la laïcité
Un exalté à l'Hopital ne peut-pas entendre la loi, il se prend pour dieu
Répondre "ici c'est interdit parce que c'est laïc" à un jeune qui crache par terre le
conforte dans l'idée que cet acte est un commandement religieux, et que la société
rejette sa religion.
les exemples concrets
Refuser de serrer la main
Repas à la cantine
Pour répondre: La revendication permet ou empêche de vivre ensemble ?
(segmentation ou non) Approche rationelle
La viande Halal à la cantine provoque une segmentation, mais proposer des plats
alternatifs ne fait pas de segmentation
Des horaires réservés à la piscine provoquent la segmentation, le maillot de bain
couvrant, non
Que dire aux fonctionnaires qui ont peur d'être accusés de racisme ?
S'appuyer sur des critères du droit, sans entrer dans le débat religieux
(déconfessionnaliser les critères, et s'appuyer sur le savoir faire)
La laïcité est un apprentissage à respecter la vision du monde de l'autre, mais
les professionnels manque de grille de lecture, et chacun réagit avec ses
représentations ou ses peurs
Laïcité et lutte contre les discriminations ; espace tenu.
Modification culturelle
Normes héritées de notre histoire chrétienne
Musulmans tres "francisés"
La question du foulard
contexte français
Signe de dignité
Signe religieux
Signe de soumission à l'autorité masculine
En Egypte, le renoncement au voile à permis l'émancipation des femmes
les textes musulmans sont tres ouverts
La lutte contre le foulard était synonyme d'émancipation
Mais les traditions sont tres dures et ont privilégié une interprétation machiste du Coran
Mais, même si les frères musulmans veulent faire revenir le foulard...
...Il y a des jeunes filles qui se sont ré approprié le foulard, tout en étant émancipées, voir
féministes, besoin de revendiquer à partir des valeurs parentales
L'uniforme à du sens
ex: le foulard Iranien n'est pas neutre
Comment faire la différence
Une même fille peut cheminer dans des directions différentes ?
Avoir le droit au conflit de génération sans trahir ? culturalisation des pratiques,
désacralisation des symboles
"Grâce à dieu je me libère de tes traditions, sans être en rupture avec toi"
Le débat etait mal posé
Raisonner à partir des valeurs et des discours, et non des signes
fin des ateliers de fabrication de foulard à la française
Le foulard ne fait pas la fille, c'est la fille qui définit le sens de son foulard
interview "le Figaro"
Le Figaro, 10.03.06 : « Les jeunes consomment de lislam comme de la
Radicalisme L'ancienne éducatrice du ministère de la Justice analyse
l'islam radical chez les jeunes.
LE FIGARO. Ce radicalisme est-il un phénomène nouveau ?
Dounia BOUZAR. Face à ces jeunes, chaque jour plus nombreux,
emportés par le radicalisme, travailleurs sociaux et professeurs ne
savaient pas comment réagir. Beaucoup se sentaient impuissants, car ils
considèrent que la pratique de l'islam mène au radicalisme. Et qu'il faut
cesser d'être musulman pour en sortir ! Certains ont tenté de contrer ces
dérives par des arguments religieux, en opposant un «islam modéré».
Sans succès, puisque dans le fond la religion n'est qu'un prétexte pour
ces jeunes en très grande difficulté, un écran de fumée pour s'arroger du
pouvoir, pour refuser de se soumettre à la loi.
Leur démarche n'est-elle pas religieuse ?
Normalement, les pratiquants se soumettent à l'autorité des religions et
des religieux. Ces jeunes radicalisés s'approprient l'autorité de la religion
pour se mettre à la place de Dieu, au-dessus de tous les hommes. Ils
récusent imams ou aumôniers qui les contrarient. Former des imams
républicains, comme le souhaite le gouvernement, n'endiguera pas le
radicalisme. Car le phénomène est d'une autre nature.
S'agit-il d'un mouvement de contestation ?
Pendant des années, les sociologues ont expliqué le radicalisme par la
perte d'espoir social. Or les terroristes de Londres étaient parfois
ingénieurs et bien insérés. En réalité, les jeunes radicalisés n'ont pas de
projet, mais ils cherchent la toute puissance, la supériorité et l'extase. Ils
se servent de la surenchère religieuse pour souder leur groupe, pour
s'imposer aux autres. Leur idée de la religion est tellement absolue,
inaccessible que la seule façon de l'atteindre est de ressembler au
gourou. Ils fonctionnent exactement comme une secte.
Quels sont les facteurs qui conduisent au radicalisme ?
Tous ces jeunes ont en point commun de se sentir de nulle part. Ni
marseillais, ni arabe, ni kabyle, ni parisien, ni roubaisien. Ce qu'ils vivaient
comme une errance est soudain valorisé par le discours d'un Ben Laden.
Ils ne sont plus des êtres sans racines, mais des soldats de la révolution
mondiale, supérieurs aux autres. Ils trouvent une place et une fonction.
Tous les intervenants l'ont dit : ils consomment de l'islam comme de la
drogue, comme leurs aînés étaient toxicomanes.
Comment contrer le radicalisme ?
Ce livre est déjà un tournant, puisque des travailleurs sociaux, mais aussi
des religieux disent publiquement que ce radicalisme n'est pas de l'islam.
Nous allons pouvoir contourner l'écran religieux et revenir au droit
commun. Il faut s'étonner du comportement de ces jeunes, et comprendre
leur version de l'islam comme un simple symptôme.
La France doit aussi cesser de mettre tous les musulmans dans un grand
sac, comme le voudraient les intégristes. Enfin, et ce n'est pas un gadget,
l'école doit proposer une histoire partagée. Car faute de récit commun,
certains de ces jeunes, issus de l'immigration, ne comprennent plus quelle
place ils ont en France. Alors ils se fabriquent leur mémoire, leur monde,
contre les autres.
n (1) «Quelle éducation face au radicalisme religieux», Dounia Bouzar,
éditions Dunod.
Rapport d'audition Assemblée Nationale
Dounia BOUZAR (link)
origine
Mère intellectuelle française, et père marocain
Rejetée par son père
Éducatrice 10 ans dans le Nord
Reprise d'études
activité
Consultante sur les questions du fait religieux
Directrice du cabinet "cultes et cultures consulting" (link)
dernières publications
La république ou la burqa: Les services publics face à lislam manipulé
Allah a-t-il sa place en entreprise ?
Polémique: "délivrons les musulmans du discours de Dounia Bouzar"
(link)
Site web "riposte laïque"
Délivrons les musulmans du discours de Dounia Bouzar
mercredi 19 mars 2008, par Radu Stoenescu
Il y a quelques semaines est venue à Paris Ayaan Hirsi Ali, une des
femmes les plus courageuses qui soient à lheure actuelle en Europe. Elle
est venue demander à la France, le pays des droits de lhomme et de la
libre autocensure, la protection et la nationalité. A lheure où même
Zacharias Moussaoui est Français, je ne sais plus si cest encore un
honneur d’être Français, comme la pourtant magnanimement déclaré
Ayaan Hirsi. Répondre à sa requête serait tout de même un moyen de
montrer que la République na pas totalement oublié ses valeurs
fondamentales, et quelle se rappelle encore quen être citoyen, cest les
respecter, fut-on né en Afrique noire.
Le passage à Paris dAyaan na pas manqué de déclencher des passions,
notamment du côté des bien-pensants néo-munichois. Sur le plateau de
Duel sur la 3, Ayaan a déclaré sans ambages « Lislam est incompatible
avec la démocratie ». Cest le message quelle martèle avec conviction,
courage et humour depuis six ans, et cest pourquoi tous les agélastes
enturbannés veulent la réduire au silence. Elle ne se bat pas simplement
pour la laïcité, mais contre lislam. Ayons le courage de ne pas déformer
son message, Monsieur Val. Ayaan Hirsi veut libérer les musulmans de
lislam !
Sur le plateau de la Trois, un François Bayrou qui ratissait large, na pas
manqué de réagir à la ferme déclaration dAyaan, en disant que « le
christianisme aussi, il y a trois cents ans, était incompatible avec la
démocratie ». Comme si c’était un contre-argument ! Monsieur Bayrou, on
sen fout complètement de lincompatibilité du christianisme dil y a trois
cents ans avec la démocratie daujourdhui. Ayaan parle de lislam
daujourdhui, pas de celui qui existera peut-être dans trois siècles !
Quest-ce que cela peut nous faire si lislam sera enfin compatible avec
les valeurs de la république quand nous serons morts depuis longtemps ?
Le problème que soulève Ayaan est celui de lincompatibilité présente
entre lislam actuel et la démocratie actuelle. Monsieur Bayrou, et tous
ceux qui reprennent ce pseudo-argument, ne font qu’éluder le problème :
ils ne veulent pas voir lislam daujourdhui, mais celui quils fantasment, et
quils aimeraient voir enfin exister : lislam démocratique.
Dire que le christianisme dil y a trois siècles était aussi incompatible avec
la démocratie, nexcuse pas lislam de l’être aujourdhui. Ce nest pas
parce que la démocratie a eu des problèmes avec dautres religions
quelle nen a pas avec celle-ci ! Remettons les choses à lendroit,
Monsieur Bayrou : si vous faites ce parallèle, vous reconnaissez en effet
que lislam est arriéré ! Si vous faites ce parallèle, vous avouez en fait que
lislam daujourdhui est comme le christianisme dil y a trois siècles :
fanatique, fermé et dangereux pour la république.
La réaction la plus hallucinante à la visite dAyaan, à part celle des «
indigènes de la république », qui seront toujours hors concours en ce qui
concerne la bêtise et la mauvaise foi, a été celle de Dounia Bouzar,
publiée dans Le monde daujourdhui 15 février. Le quotidien présente
lauteur de larticle comme une « anthropologue du fait religieux, et
ancienne membre du Conseil Français du Culte Musulman. »
Je vais essayer de commenter les passages les plus hallucinants de ce
texte indigne, qui ose sintituler : « Lerreur dAyaan Hirsi Ali ». Le ton est
donné dès le premier paragraphe : « Ayaan Hirsi Ali ne le fait
certainement pas exprès, mais elle renforce le pouvoir des terroristes en
présentant lintégrisme comme le produit de lislam. Que la France la
protège est naturel, mais que la France l’écoute serait contre-productif
pour la sécurité ! Accuser ou défendre lislam nest plus le thème du
débat. Lurgence est de combattre ce processus dextension externe et de
purification interne - puisque les premières victimes sont musulmanes.
Comment affaiblir lintégrisme ? Là est la vraie question. En le présentant
comme lapplication littérale de lislam, Ayann Hirsi Ali valide la définition
de lislam des intégristes et sacralise les propos de ces illuminés. »
Jai une précision à faire à propos de lintégrisme. Si chrétien intégriste
veut dire un chrétien qui prend la Bible à la lettre, musulman intégriste doit
vouloir dire un musulman qui prend le Coran à la lettre. Dites-moi,
connaissez-vous un musulman qui ne prenne pas le Coran à la lettre ?
Connaissez vous une tradition musulmane qui pratique, que dis-je, qui
autorise la lecture non littérale du Coran ? Si on considère quintégriste
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