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Les insectes de la culture de riz
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Résumé
Les insectes de la culture de riz incluent les insectes nuisibles et leurs ennemis naturels, les
insectes utiles. La gestion intégrée des insectes, sans utilisation d’insecticides nécessite une bonne
connaissance de leur cycle de développement. Cette référence présente les grandes familles des
insectes utiles et nuisibles pour la culture de riz, ainsi que leur cycle de développement et propose
des méthodes de lutte intégrée contres les insectes nuisibles. Les dangers dans l’utilisation et la
manipulation des insecticides sont également abordés.
Un écosystème est un environnement naturel formé par des interactions dynamiques entre des éléments
biotiques et abiotiques dans une zone définie. Les éléments biotiques incluent des plantes, insectes
(déprédateurs, leurs ennemis naturels, décomposeurs), microbes et autres organismes vivants. Les
éléments abiotiques incluent les éléments du temps comme la température, l’humidité relative, le vent,
le rayonnement du soleil, la pluie, les sols. Chaque élément a ses caractéristiques spécifiques et joue un
rôle particulier dans le système qui, en fonction du temps et de l’endroit, influencera la distribution de la
population des organismes vivants. Le terme écosystème implique aussi les flux des éléments nutritifs
et l’énergie à l’intérieur du système.
L’écosystème riz est une composition plutôt complexe d’éléments biotiques et abiotiques, lui donnant
ainsi une stabilité relative. L’utilisation abusive de pesticides dérange cet équilibre parce que les ennemis
naturels des insectes nuisibles et autres organismes non ciblés dans la rizière sont aussi tués.
Le fondement des concepts de lutte intégrée contre les déprédateurs (LID) et de GIR se trouve dans
la stabilité du système agro-écologique et dans l’efficacité économique. En entretenant la stabilité du
système agro-écologique, les populations de déprédateurs peuvent être maintenues à des niveaux faciles
à gérer. Pour y parvenir, il faut tenir compte des points suivants :
le nombre, la position, le rôle et l’intensité de tous les éléments d’un écosystème se transforment et
se développent continuellement. Ils forment un système vivant, en mouvement continu : un écosystème
dynamique ;
dans chaque écosystème on trouve une structure hiérarchique. Par exemple : les plantes produisent
de la nourriture végétale qui nourrit des herbivores. Les herbivores (dont les déprédateurs font
partie) mangent les plantes sous différentes formes d’attaque. Les herbivores servent de nourriture
aux carnivores (parmi lesquels les ennemis naturels), qui à leur tour peuvent être mangés par
d’autres carnivores. Finalement, chaque organisme sert de nourriture aux décomposeurs. Si, dans
un système agro-écologique il n’y a pas d’ennemis naturels, les déprédateurs vont proliférer et
détruire la culture. Les ennemis naturels dans les champs sont donc un mécanisme de protection
important. Ainsi, le maintien de l’équilibre entre les différents éléments qui composent l’écosystème
est primordial pour sa durabilité.
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La biodiversité
Un écosystème sain a un haut degré de diversité, aussi bien dans le nombre d’espèces que dans la
diversité génétique parmi les individus dans une même population. Dans la pratique cela veut dire que
dans cet écosystème on voit différentes sortes de plantes et d’animaux. Les vers de terre qui augmentent
la fertilité des sols et les ennemis naturels tels que les araignées, les cochenilles, les grenouilles et les
lézards qui aident à supprimer les populations de déprédateurs, sont des animaux utiles. Si on ne
trouve pas beaucoup de ces animaux utiles dans un agro-écosystème, ceci peut être dû à une multitude
de problèmes, comme :
l’utilisation intempestive de pesticides qui ont tué ces animaux utiles ;
la rareté de la nourriture pour les ennemis naturels. Au stade larvaire, la plupart des ennemis naturels
mangent d’autres animaux comme les chenilles et sauteriaux, tandis que les adultes peuvent vivre
du miel ou du pollen des plantes sauvages dans l’environnement. C’est pourquoi une grande variété
de plantes est nécessaire, pour maintenir les populations de ces ennemis naturels. Plus la végétation
d’un système agro-écologique est diversifiée, plus les populations d’ennemis naturels seront
diversifiées et plus il y aura de chance pour que les populations de déprédateurs soient éliminées de
façon naturelle ;
la structure du sol qui ne permet pas d’avoir des vers de terre ou d’insectes du sol. Des conditions
défavorables pour les habitants des sols sont : le sol ne contient pas assez de matière organique ou
le champ a été trop longtemps inondé.
Les ennemis naturels
Les animaux de grande taille vivent normalement plus longtemps et ont peu de descendants tandis que
les petits animaux ont de courts cycles de vie et beaucoup de descendants. Les insectes ont une immense
quantité de descendants. Un couple de foreurs a environ 100 descendants, qui deviendront tous des
foreurs adultes. Si dans un mois, chaque femelle produit à son tour 100 descendants survivants et
productifs, la croissance de la population de foreurs atteindrait en six mois plus de trente milliards.
Heureusement qu’il y a maints facteurs de mortalité qui réduisent (naturellement) la croissance des
populations d’insectes et de tout être vivant. La croissance des populations de tous les organismes
vivants est réglée par des conditions environnementales défavorables et par les ennemis naturels.
Qu’est-ce qu’un ennemi naturel ?
Un ennemi naturel est un organisme vivant qui tue, nuit et provoque des maladies dans d’autres
organismes vivants. Il y a trois types d’ennemis naturels :
les prédateurs ;
les parasites ;
les pathogènes.
Les prédateurs
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Ce sont des animaux qui chassent et mangent d’autres animaux : tigres, serpents, araignées et des
coccinelles. Le corps d’un prédateur est adapté à chasser, tuer et manger ses proies. Généralement,
les prédateurs ont des dents ou parties de bouche, très puissantes, une excellente vision et des pattes
fortes.
Les parasites
Les parasites consomment aussi d’autres organismes, mais en entrant dans le corps de leurs victimes
où ils se nourrissent de leurs tissus et fluides, ce qui affaiblit ou même tue la victime. Le parasite vit
donc aux dépends d’un autre organisme, qui est la victime ou l’ « hôte » dont le parasite retire toutes
ses ressources alimentaires.
Les pathogènes
Les pathogènes sont des micro-organismes qui provoquent des maladies. Comme les parasites, ils
entrent dans le corps de leur hôte. Ils vivent à l’intérieur de l’hôte et s’y multiplient, affaiblissent et
finalement tuent leur hôte. Les bactéries, champignons et les virus sont des formes de pathogènes.
Les prédateurs du riz : les insectes utiles
Les prédateurs du riz comprennent les araignées, les fourmis, certaines familles d’insectes comme les
carabes, les punaises (assassins), les amphibiens, les libellules, et autres coléoptères et punaises aquatiques,
mais les plus importants sont les araignées. En effet, une araignée peut consommer par jour une
trentaine de cicadelles blanches. Les araignées ne sont pas des insectes, ce sont des arachnides.
C’est-à-dire des animaux dont la tête et le cou sont confondus. Une des particularités des araignées est
qu’elles ne consomment jamais de riz, elles ne se nourrissent que d’insectes, contrairement aux insectes
prédateurs qui se nourrissent de riz et d’insectes.
Les principales familles d’araignées communes aux rizières africaines sont les suivantes :
la famille des Lycosidae : les araignées « loup ». Elles sont ainsi appelées parce qu’on les rencontre
toujours en bande de 3 ou 4 comme les loups en Europe, p.e. Pardosa spp, Lycosa spp, Wadicosa
spp. ;
la famille des Thomisidae : les araignées « crabe ». Elles sont ainsi appelées parce qu’elles
ressemblent effectivement à des crabes et peuvent changer de direction sans se retourner comme
les crabes, p.e. Thomisus spp. ;
la famille des Tetragnatidae : les araignées géantes. Les parties du corps de ces araignées sont non
seulement longues mais bien développées, p.e. Tetragnata spp. ;
la famille des Araneidae ou Argiopidea : les vraies tisseuses. Ce sont les espèces qui tissent de
vraies toiles d’araignées, p.e. Argiope spp., Gasteracantha spp. ;
la famille des Pholcidae : « Grand-père longues jambes ». Ce sont des araignées aux jambes très
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longues et très fines, p.e. Pholicus spp. ;
la famille des Salticidae : les araignées sauteuses. Pour leur déplacement ils ne courent ni ne
marchent mais sautent, p.e. Salticus spp.
Les plus importants déprédateurs du riz : les insectes nuisibles
On peut grouper les insectes nuisibles du riz selon le type de dégâts qu’ils provoquent. Les cinq
principaux groupes d’insectes qui s’attaquent aux plantes de riz sont :
les foreurs de tiges ;
les défoliateurs ;
les piqueurs, suceurs ;
les coupeurs de racines ;
les ravageurs de stocks.
Il existe une cinquantaine d’espèces réparties en deux ordres : les lépidoptères et les diptères. Les plus
importantes espèces de l’ordre des lépidoptères sont : Chilo spp., Maliarpha separatella, Sesamia
calamistis, Nymphula depunctalis, Eldana saccharina, Scirpophaga spp. Dans l’ordre des diptères on
trouve Diopsis spp. et Orseolla oryzivora. Cette dernière espèce provoque la cécidomyie du riz
(Références 21 et 22).
La plupart des insectes se présentent sous quatre stades différents : l’adulte, l’œuf, la larve et le
cocon ou la nymphe. Ce sont des stades d’évolution de l’insecte, formant le cycle de vie.
Les foreurs de tiges
Les foreurs de tiges constituent les ravageurs les plus importants, infestant les plants de riz du stade de
plantule à la maturité. Il y a principalement deux types de dégâts :
1. Les dégâts causés sur les jeunes plants en début et en cours de tallage. Les chenilles pénètrent dans
les gaines foliaires et à la base de la jeune tige ; le dégât pouvant entraîner la mort de la tige : le cœur
mort. (Référence 23)
2. Les dégâts causés à partir de la panicule : les panicules blanches (Référence 23). Les jeunes
chenilles (surtout de 2e génération) se groupent à quelques centimètres en dessous de la panicule à
Adulte
Oeuf
Larve
Cocon
Adulte
Oeuf
Larve
Cocon
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l’intérieur de la hampe florale. Celle-ci se dessèche entièrement et donne, selon le moment de
l’attaque, une panicule entièrement blanche ou desséchée. La cassure peut intervenir par la suite.
En dehors de ces deux cas bien visibles, toute atteinte sur la tige est aussi néfaste. Lorsque l’insecte
attaque alors que la plante a atteint un stade avancé de développement, la chenille âgée se loge dans
les parties basses de la tige et peut assurer la réduction ou la rupture de l’alimentation de la panicule.
Le dégât se traduit alors le dessèchement d’une ou plusieurs ramifications entraînant la réduction du
nombre de grains récoltables. Cet effet, beaucoup moins visible que les précédents, entraîne une réduction
de poids que l’on ne peut apprécier que sur la bascule.
Les défoliateurs
Les dégâts occasionnés par les destructeurs de feuilles se font généralement par prélèvement de
fragments aux extrémités des feuilles. Dans d’autres cas les feuilles peuvent être complètement coupées.
Souvent ces dégâts restent sans grande importance économique quand la plante est suffisamment
développée. Par contre en début de la culture et jusqu’au milieu du tallage, des infestations peuvent
atteindre une grande partie du végétal et entraîner des destructions irréparables.
Une espèce assez répandue est Nymphula depunctalis. Il s’agit d’un petit papillon blanc nacré de
10 à 12 mm. Les œufs sont déposés en rangs serrés le long des feuilles. La larve, dès sa naissance,
grimpe sur une feuille et la cisaille transversalement à quelques millimètres de l’extrémité en laissant
un lambeau qui sert d’attache. Le fragment de feuille s’enroule par manque de turgescence autour de
la chenille. Celle-ci ferme ensuite cet étui par quelques films de soie, achève de découper le restant du
morceau, puis se laisse tomber dans l’eau. Ainsi protégée, elle peut se déplacer à la surface de l’eau,
la partie antérieure de son corps étant sortie hors de l’étui. Elle nage vers une tige de riz sur laquelle
elle monte et s’alimente. Elle peut ainsi passer facilement d’une tige à une autre. Au cours de sa vie
larvaire elle change plusieurs fois de fourreau. La mise à sec pendant au moins trois jours est un
moyen efficace de lutte. D’autres espèces défoliateurs sont : Cnaphalocrocis medinalis, Marasmia
trapezalis, Diacrisia scortilla, Parnara spp., Hispides spp.
Les piqueurs, suceurs
Les insectes piqueurs, suceurs peuvent attaquer les feuilles, tiges ou grains. Ils sont parfois nombreux
et peuvent causer des dégâts importants en cas de forte pullulation. On regroupe dans cette catégorie
les punaises, les aleurodes, les acariens qui provoquent des dégâts surtout en phase de maturation ;
aux stades laiteux et pâteux.
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