gauche, l'affrontement des enseignements chrétiens et païens, l'affrontement
de l'art moral et immoral, entre le vrai culte et les sectes ... Et nous n'en
sortons pas.
Et nous ne pourrons pas en sortir, tant que nous en resterons à la conclusion
actuelle que, seul, notre monde actuel nous convient.
Le monde actuel cherche la clé du bonheur perdu. Peine perdue : il y faut la
clé en forme de Croix, forgée par l'Esprit Saint. Mais l'homme n'en a cure.
La première histoire du monde est celle de la conjonction de deux mondes :
du monde des anges venu au service de la remontée du monde charnel aussi
charnel que possible, mais aussi préféré qu'il est possible par Dieu.
Voici le peuple juif, un peuple choisi, un peuple qui va à l'encontre de ses
dispositions naturelles, par ordre de Dieu.
Il est marqué d'un impératif de l'amour sur sa propension au culte des idoles,
des biens temporels; sur son culte de la loi matérialisée jusqu'au légalisme
absurde, exprimant un culte de l'autorité religieuse détournée au service des
hommes jusqu'à devenir odieuse à Dieu.
Ce choix formel pourtant, se continue : «Israël, Je suis Ton Dieu; tu n'auras
pas d'autre Dieu que Moi».
Voici la parole qui accompagne pendant des siècles cette procession
splendide et lamentable de patriarches, de prophètes vrais mélangés aux faux
de Rois dignes de leur titre et d'autres prévaricateurs de leur rôle, de Reines
relevant les courages avec des audaces héroïques, et tout cela trébuchant dans
les fossés de l'histoire, psalmodiant au Dieu unique en plein désert, toujours à
la merci de la lassitude de la fidélité, fustigés par des prophètes soutenus par
la lumière intérieure de l'Esprit du Dieu unique ... Procession inénarrable,
encadrée par un service d'ordre échelonné depuis Adam jusqu'à Noël, le
service d'ordre des Anges qui se présentent, avertissent, encouragent,
agissent, redressent ce formidable cortège qu'ils remontent, de la chute
d'Adam à Bethléem.
Et ce service d'ordre ne badinait pas : il s'agissait de la rédemption de tous.
Tant pis pour Sodome et Gomorre, tant pis pour les années de captivité, tant
pis pour les révoltes au désert, tant pis pour ceux qui ne veulent pas.