Bernard Sesboüé, La Résurrection et la vie, Petite catéchèse sur les choses de la fin, Desclée de
Brouwer, Paris, 2004, 169 p.
La Résurrection est déjà là. Le Seigneur qui vient est celui qui dès maintenant est à l’œuvre dans
l’humanité et dans le cœur de chacun ; il est le Dieu des vivants.
Parler de la Résurrection
« Du côté chrétien, la demande se fait de plus en plus instante de recevoir une annonce crédible de
la vie éternelle promise à l’homme. Nous sortons d’une époque où l’on avait peur de parler de la mort.
Aujourd’hui chacun se préoccupe davantage du sens de sa propre mort, persuadé que celui-ci est solidaire
du sens de la vie. En réalité, personne n’échappe au cours de son existence à l’épreuve de la mort des
siens : perdre ses parents, quel que soit leur âge, est toujours une grande douleur, même si cette mort
appartient en quelque sorte au grand cycle de la vie […] Enfin la mort de l’être cher, qu’elle soit le fait
d’une maladie douloureuse, d’un accident stupide ou éventuellement d’un suicide inexplicable, est
toujours un scandale et débouche sur une solitude, parfois sur une culpabilité. Elle s’accompagne d’une
nuit (épreuve) de la foi… » (p. 10)
Le discours sur « les fins dernières »
« Le sujet des fins dernières a été traité par l’Ecriture et la tradition ancienne de l’Eglise avant tout
du point de vue communautaire ou collectif : il s’agit de la fin de l’humanité dans l’histoire, anticipée
avec la résurrection de Jésus, Christ et Seigneur, et de l’annonce de la résurrection de la chair et du retour
du Christ, juge des vivants et des morts. Ce thème fera l’objet de la première partie de ce livre, car il
permet de poser les affirmations essentielles sous le jour le plus large. Mais cette annonce enveloppait
évidemment la considération du sort de chaque homme au moment de sa mort physique et après
celle-ci. Car chacun d’entre nous a le statut de personne dans le grand corps de l’humanité. Ce sont les
différents aspects des fins dernières individuelles qui sont scrutés à partir du Moyen Age : la mort, le