Costa Rica: “La société entière a été mal informée et trompée quant à
la différence entre une plantation monocuturelle d’arbres et une
forêt... Ces discussions sémantiques n’auraient pas été réellement
importantes si ce n’est par leurs conséquences politiques et leurs
actions catégoriques. La classification de la plantation d’arbres
comme reboisement a attribué à ce type de projets toutes les
associations positives que l’humanité, à juste titre, attribue aux forêts.
Pour cela, dansla majorité des pays, dans tous les secteurs, depuis les
écoles jusqu’aux plus hauts niveaux de discussion, la plantation
d’arbres est associée à une forme de reboisement, bonne et bénéfique
pour l’environnement et la société. Ceci est certainement faux dans la
majorité des cas...
... Par la pression des monocultures, beaucoup de traditions et de
savoirs se sont perdus. Un exemple est celui du peuple Maleku au nord
du Costa Rica. Dans cette zone, quelques 40.000 hectares de
plantations d’arbres ont été introduites dans les dernières décades,
avec quelques 41 millions d’arbres de quatre espèces différentes.
Environ 90% de ces plantations ont bénéficié d’indemnités du secteur
forestier de l’Etat. Cependant pas un centime n’a été dépensé pour
aider le peuple Maleku à récupérer le “Mastate” (Poulsenia armata,
famille des Moraceae), un arbre disparu à cause de la pression du
déboisement, dans la zone, et qui est la base de l’industrie de tapis et
d’artisanats de ce peuple”
Equateur: “ En Equateur, les plantations se font de préférence dans les étendues désertiques, qui absorbent plus de
carbone qu’une plantation d’arbres, étant donné qu’elles peuvent l’emmagasiner dans leurs sols à travers leurs algues,
leurs champignons et autres micro-organismes. Dans le cas de PROFATOR (projet de réalisation conjointe de
Compagnies électriques hollandaises en Equateur), on a calculé que, dans le meilleur des cas, une plantation d’arbres
pourrait absorber 80 tm/ha, tandis que la destruction de l’étendue désertique libèreraient plus de 1000tm/ha.”
Plantations d’arbres comme puisards de carbone: une option à perte
Le changement climatique est l’une
des plus graves menaces pour
l’humanité.
Des millions de personnes ont déjà
perdu leurs maisons, leurs terres
agricoles, et dans le pire des cas,
leurs vies, ceci du à l’augmentation,
causée par le changement
climatique, des incidences de
phénomènes extrèmes, comme les
ouragans et les sécheresse. Les
Communautés locales et les peuples
indigènes appauvris sont les
principales victimes des désastres
dus au changement climatique. Ces
groupes sont les plus affligés par les
inondations, les ouragans, leur
subsistance dépendant de ce que la
terre leur fournit et ils n’ont pas d’autre endroit où aller s’ils perdent leurs terres. Le
changement climatique est aussi une grave menace pour les forêts et autres écosystèmes. Des
forêts entières disparaîtront si les négociateurs du climat ne parviennent pas à des accords
effectifs qui obligent les pays à réduire leur émission de gaz de serre.
La 6ème Conférence des Parties du “Convenio Marco sobre Cambio Climático”, qui a conclu
ses délibérations en juillet 2001, a décidé de permettre que les forêts et autres puisards de
carbone soient une alternative à la réduction d’émissions de gaz. Elle a établi des modalités qui
permettent aux états industrialisés de compter le
boisement, le reboisement, le déboisement et le
maniement des forêts parmi leurs inventaires
d’émissions de gaz de serre. Elle inscrit
également les projets de reboisement à travers le “Mecanismo de Desarollo Limpio à travers
lequel les pays industrialisés peuvent acheter des crédits d’émission dans les pays en voie de
développement. Il est généralement admis que cette large acceptation des puisards de carbone a
porté préjudice au Protocole de Kyoto
et au régime climatique en général. Comme l’affirment
“El Instituto Internacional para el Análisis Aplicado de Sistemas” et “El Movimiento Mundial
por los Bosques Tropicales Húmedos, les incertitudes et les confusions associées à la
comptabilisation du carbone “dépassent de loin toute réduction possible”
. Cela donne le droit,
aux pays du nord qui ont recours aux “puisards de carbone” de faire d’énormes réclamations,
Le Protocole de Kyoto a été adopté en 1997. Il comprend un objectif fondé légalement sur la réduction moyenne
de 5% d’émission de gaz de la part des principaux pollueurs de la planète, les pays industrialisés.
Voir http://www.iiasa.ac.at/Admin/PUB/Documents/IR-00-021.pdf,
http://www.iiasa.ac.at/Publications/Catalog/PUB_PROJECT_FOR.html and http://www.wrm.org.uy
Cameroun: “Sur 200.000 Eucalyptus plantés en deux
ans par ONADEF dans la savane camerounaise, au
moins 70% contribuent déjà à l’acidification du sol par
les secrétions de ses racines secondaires.”
Tanzanie: “L’option de contrat entre Tree Farms et Industrikraft Midt-Norge a
un prix de réserve de carbone légèrement inférieur à NOK 40 (USD 4.5) par
tonne de CO2. Sur une période de 25 ans. Ceci donnerait à la compagnie un
bénéfice en Carbone de quelques 27 millions de dollars pour la plantation de
Uchindile forest, tandis qu’il resterait au gouvernement de Tanzanie USD
565.000 de rente. Par conséquent, les bénéfices attendus par Tree Farms pour
le commerce en crédit de Carbone sont en flagrant contraste avec les recettes du
gouvernement pour la rente de la terre.”