marquée par la parole et non point par l’écrit: tout d’un coup, les
gens se parlaient, se rencontraient et non pas simplement, de façon
virtuelle au travers d’une parution au sein d’une revue. C’est
d’ailleurs pour cette raison que les vingt cinq ans qui se sont écoulés
sont difficiles à cerner pour ceux qui n’en ont pas pleinement
profité: il existe certes des cassettes audio et des documents vidéo
mais c’est la participation même aux congrès qui transforma
insensiblement les esprits, qui sortit les astrologues de leur
coquille. Le travail est fait, il n’est plus à faire et les choses
se poursuivent sur leur lancée. Il est important que les astrologues
des nouvelles générations sachent que ce qui leur semble évident ne
l’était pas, qu’il a fallu essuyer les plâtres.
Nous apprécions peu que certains regardent ces premières années
de l’ère des congrès avec condescendance en disant: “je suis arrivé
et enfin ont commencé les choses sérieuses”, surtout quand ceux qui
profèrent ce type de propos ont été à l’école de ces congrès
“héroïques” sans lesquels le milieu astrologique français ne serait
pas ce qu’il est! Il faut quand même savoir que ce n’est pas d’hier
qu’ont été mises en place des Fédérations tant au niveau national
qu’international et que le mouvement fédératif a une histoire que l’on
ne peut ignorer. Un tel ouvrage servira également à ceux qui ont la
mémoire courte ou qui ont traversé les trente dernières années sans
faire l’effort de suivre ce qui se passait, avec attention: ceux là
ne savent que ce dont ils ont été les témoins directs et ont tendance
à minimiser les événements qu’ils ont manqués, ce qui leur fait
raconter l’histoire du milieu astrologique à leur façon, ce qui ne
les empêche pas d’en recueillir les fruits. L’importance d’une
bibliothèque comme la Bibliotheca Astrologica, fondée il y a trente
ans, tient notamment au fait qu’elle conserve des documents, des
archives, des correspondances et pas seulement des livres, elle est
la mémoire de la communauté et son existence empêche les amnésies et
les plagiats de toutes sortes.
Pour se faire une idée de ce que fut le phénomène MAU (Mouvement
Astrologique Universitaire), en son début, c’est à dire dans les
années 1975-1978, on ne peut que comparer - et son Livre d’Or en
témoigne, consultable à la Bibliotheca Astrologica - avec
l’engouement que connaît depuis 1999 le CURA (Centre Universitaire
de Recherche en Astrologie), passant de l’ère des congrès à celle des
sites, après une période de Purgatoire, de consensus mou, représentée
par les années Quatre Vingt Dix. Apparemment, le mot “Universitaire”
- et de là la lettre U - fait rêver les astrologues. Il convient en
effet de souligner que le MAU a incarné l’astrologie française à
l’étranger, et ce de diverses manières que l’on découvrira ci-après,
tout comme le CURA est, avec d’autres moyens qui n’existaient pas il
y a 25 ans, la voix de l’astrologie française dans le monde.