Christoph Theobald propose de lire les Ecritures « comme dans l’expérience de Révélation, telle qu’elle
s’est accomplie entre le Christ et les siens pour s’inscrire au plus profond de notre histoire. » (p. 72). Il
nous introduit à la lecture de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, y compris l’Apocalypse, avec les
disciples et ceux qui ne sont pas devenus ses disciples, avec saint Paul qui ne l’a pas connu directement…
«Depuis notre traversée de l’Apocalypse de Jean, nous sommes confrontés avec la question inquiète du
prophète : « Mais qui est digne d’ouvrir le livre ? » ; et nous avons trouvé la réponse dans la manière de
Jésus d’occuper, en paroles et en actes, la place que lui offre ce livre : « Me voici, car c’est bien de moi
qu’il est écrit dans le rouleau du livre : je suis venu, ô Dieu pour faire ta volonté » (Ps 40, 7-9 en version
grecque citée par He 10, 7). Que le lecteur puisse faire cette même expérience avec d’autres ! Elle est en tout
cas sous-jacente à la rédaction de tous les textes néo-testamentaires parcourus dans ce chapitre. L’Eglise les
a rassemblés progressivement dans un seul livre, notre Bible, en parcourant comme nous l’avons fait, le
chemin d’une pluralité de textes ou de situations humaines et ecclésiales vers l’unité d’une unique
Révélation. Probablement avons-nous déjà éprouvé, sur ce chemin de lecture et d’unification, la force
(dynamis) d’inspiration de ces textes. Nous allons l’expérimenter maintenant d’une tout autre manière
encore, quand nous ne les lirons plus pour eux-mêmes mais quand nous les redécouvrirons, de surcroît, à
partir de la « source » qui surgit à mille endroits dans nos rencontres quotidiennes, dans notre histoire et au
sein même d’un univers de plus en plus immense. » (p. 109)
Rencontrer l’autre, une révélation !
« Ce qui se passe en nous et entre nous, quand nous nous laissons rejoindre par autrui jusqu’au fond de
notre conscience, peut en effet devenir le lieu d’une révélation… » (p. 115)… « Quel événement doit donc
se produire dans l’itinéraire d’un être humain pour qu’il puisse tenir debout et éventuellement manifester
sa présence à autrui ? Peut-on considérer ce qui se passe alors comme événement « révélateur »,