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CM Histoire Romaine
03/11/2011
l’héroïsme qui permet de transcender et que Rome est une cité remarquable dont
les représentants se sacrifient pour elle. Ce récit est tardif, situé dans le contexte des
années 130 avant Jésus-Christ. On met l’accent sur le supplice enduré par Atilius, la
valeur du serment prononcé devant le sénat carthaginois, porteur des décisions du
sénat romain, devient l’élément clé des récits. Mais le récit n’a plus rien à voir avec la
réalité du personnage. Il a cherché sa défaite, il a cédé, il semble avoir été lâche, pas
du tout à la hauteur de l’héroïsme tant évoqué. Il a servi à un récit permettant à
Rome de véhiculer l’unité des généraux, la sienne et l’image de la parole engagée.
L’épisode de Regulus est historique, idéologique : on transmet des valeurs morales. Il
permet de conforter le concept de fides et amène l’auditeur à méditer sur le
comportement remarquable de Rome. Le but est de sentir l’idée selon laquelle Rome
est porteur de la bonne foi et a un devoir envers tous, même l’ennemi.
Les notions de fides se sont développées dans le monde aristocratique car c’est un
moyen d’affirmer que son gouvernement se fonde sur des vertus cardinales, qu’elle
mérite donc sa place dans la cité grâce aux valeurs profondes de Rome. C’est une
sorte de code moral qui s’impose, on légitime un ordre politique romain et
international. Rome commande le monde selon ces règles, ses principes auxquels elle
ne renonce jamais même en cas de crise grave. La notion de fides est ancrée dans les
esprits et permet d’ancrer Rome dans la Méditerranée.
Ces récits sont moralisateurs, embellis mais Rome s’arrange tjs pour se donner le
beau rôle dans les relations extérieures. Rome peaufine et améliore progressivement
son système, avec la notion de deditio. Une sorte de scénario est bâti et utilisé :
quand Rome est dans son tort complet, qu’elle se mêle d’affaires qui ne la regardent
pas, comment elle peut retourner les choses en sa faveur ? Il faut faire évoluer les
évènements de manière déloyale et que celui dont on veut contrôler les territoires
doive demander de lui-même la protection de Rome ; l’adversaire se met la corde au
cou.
La 1e manœuvre date de la deditio de Capoue. Un traité fixe les limites d’intervention
de Rome : elle ne peut soutenir les campaniens, elle est alliée aux Samnites. En 343,
les Samnites sont portés sur la Campanie. On voit une collision assez forte entre les
chevaliers campaniens, l’élite de Capoue et Rome. En vertu du traité passé avec les
Samnites, conforme à la fides, Rome est privé de la richesse de Capoue. Elle ne
voulait pas que les Samnites s’emparent de la cité. Pour concilier les engagements
internationaux et leur ambition de mainmise sur la Campanie, les romains se livrent à
un tour de passe-passe juridique avec la deditio de Capoue, purement fabriquée et
artificielle. Elle est considérée comme une falsification historique clé. Dès l’Antiquité,
des auteurs ont insisté sur cet aspect tendancieux. Mais pas à juste titre, car la
deditio a été réelle : elle permet de donner à Rome le territoire campanien en
fonction d’un traité parfaitement justifié et réel. Elle permet aux romains une guerre
juste, c’est un retour sur l’échiquier international. Rome soutient Capoue contre les
Samnites, dont elle était l’alliée ! Cette manœuvre donne une apparence de bon