de leurs modes de vie, de leurs savoirs ou de leurs droits sur l'espace comme une
des conditions de leur contribution au bien commun.
>La question des savoirs naturalistes locaux oblige à penser le lien entre l'accès
aux ressources et l'usage de ces ressources à l'échelle locale (de la même manière
que la question de la valorisation a induit l'idée d'un lien entre accès et équité à
l'échelle nationale). >lire Meriem Bouamrane et Natarajan
Ishawaran: Réconcilier les intérêts. Au-delà des oppositions trop
souvent simplistes entre appropriation privée et souveraineté des Etats à propos de
la gestion des biens communs, on a pris conscience qu'il fallait s'intéresser plus en
détail aux formes d'usage intermédiaire, elles aussi créatrices de normes et,
surtout, garantes d'une certaine efficacité. Les connaissances, innovations et
pratiques des communautés autochtones et locales entrent dans cette catégorie des
formes d'usage intermédiaire avec lesquelles le cadre international formel de
négociation n'a jamais eu l'habitude d'interagir.
>Les discussions qui résultent de la nécessaire prise en compte de la diversité des
règles d'accès, des systèmes juridiques et des pratiques de conservation et
d'utilisation conduisent à une réflexion sur le moyen de mieux articuler les
différents échelons de gestion de la biodiversité. Plus que tout autre sujet de
négociation internationale sur l'environnement, la biodiversité renvoie en effet à
une multitude de situations locales très diverses, notamment pour la prise en
compte des savoirs et pratiques liés à la biodiversité. Cette subsidiarité, au sens
large, a permis de renouveler en profondeur l'approche classique de division
verticale des responsabilités : acteurs locaux gérant des ressources locales, acteurs
nationaux élaborant des politiques publiques et Etats négociant les normes
internationales.
Associer les nouveaux acteurs
La notion d'équité, en lien avec le contrôle des ressources biologiques et génétiques
par les Etats détenteurs, est une pierre dans le jardin des systèmes de droit de
propriété intellectuelle. Elle ouvre le débat sur la compatibilité des accords de
l'Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle avec les objectifs de la CDB. >lire Anil K. Gupta: Protéger
pour partager.
Pour jeter les bases d'un règlement équitable de l'utilisation des ressources
biologiques, il convient de reconnaître que les difficultés posées par les droits de
propriété intellectuelle ne se limitent pas au seul problème technique d'application
de normes juridiques. Or, jusqu'ici, les réponses apportées n'ont suivi que deux
pistes : l'aménagement du système existant des droits de propriété intellectuelle
(combinaison de différents types de droits, ré-interprétation des critères de
protection, création de droits spécifiques dits sui generis) ou bien le développement
de nouveaux outils en complément des droits de propriété intellectuelle.
Mais si l'on décide de prendre en compte la nécessité de promouvoir d'autres
valeurs sociales telles que la libre détermination des peuples, l'équité, la
redistribution de bien-être et la préservation d'identités culturelles (autant de
valeurs attachées, qu'on le veuille ou non, à la préservation de la biodiversité), les
ressources juridiques existantes dans le champ de propriété intellectuelle s'avèrent