Colloque International Bilingue
Identités, Mémoires et Culture: Une Vision Transnationale
du Patrimoine
Cette conférence souhaite examiner la relation entre mémoire et
culture dans la discipline de l'archéologie, la littérature et la
muséologie et abordera les problèmes sociaux de la construction
identitaire en général. Théoriser les identités est un facteur
imminent dans plusieurs disciplines dans les sciences sociales et
humaines. La sociologie, l'anthropologie, l'archéologie et la
littérature ne sont pas des domaines qui confèrent de l'immunité.
Il est peut-être très difficile de définir ou d'encadrer les identités,
mais à travers cette conférence, nous souhaitons achever un
certain dialogue et exposer des cas d'études différents dans une
perspective archéologique et littéraire. Les sessions examineront
les musées, le patrimoine matériel et immatériel comme lieux de
contentions. Les dernières années ont vu des changements
substantifs en ce qui concerne les débats des identités culturelles,
du nationalisme, du colonialisme dans les musées, le patrimoine
et la littérature.
Le patrimoine sert le bien public dans les domaines suivants : la
conservation de la mémoire collective et l'éducation du public. Le
patrimoine est devenu un mot bourdonnant de nos jours que ça
soit en archéologie et en littérature, et les débats concernant ses
concepts et théories de gestion ont mobilisé la plupart des
chercheurs en sciences sociales.
Ce colloque considèrera l'importance des artefacts archéologiques
comme symboles politiques, l'utilisation du passé pour légitimer
une présence politique, et comment ceci pourrait être exprimé
dans la construction des musées et des sites patrimoniaux. Il
démontrera que le passé forme un background silencieux pour
une nation. C'est l'histoire, les écrits et la perception de ce passé
qui joueront un rôle important. C'est aussi l'impact contemporain
du passé et la valeur placée sur le passé pour les besoins futurs
qui influencent la pratique de l'archéologie et la gestion du
patrimoine. Il s'avère qu'il est nécessaire que les archéologues
considèrent les implications politiques que produisent ce passé, et
de défier le raisonnement derrière chaque participation d'un
individu ou d'un état avec un passé spécifique et de questionner la
base sur laquelle l'identité nationale et culturelle s'est formée.
A travers chaque étape, l'archéologie reflète des valeurs légitimes
à travers les musées. Cette procédure est évidente dans la
sélection des restes matériels comme les artefacts et les sites
archéologiques. Reconnaissant ceci est une première étape d'une
perspective critique de notre engagement et notre
communication, alors que la deuxième est une réalisation des
implications multiples des passés.
Du Proche au Moyen Orient jusqu'aux pays du Maghreb, dans
ces pays d'islam regroupant plus largement encore d'autres
religions dans ces lieux meurtris par les guerres et les agressions,
la mémoire s'est dressée pour protéger le patrimoine culturel
qu'enfouissait les bombes. La littérature des récits mais aussi la
musique des jeunes et les chants des mères furent et restent les
instruments de cette volonté de conserver un passé, une histoire
et par là même une identité. Cette identité peut se décliner par
cercle concentrique du village à la famille, « la tribu », la
communauté et plus largement au pays à la patrie, la Nation ou
l'Islam - sans que ces éléments n'entrent forcément en
contradiction avec les autres.
Toute l'histoire de la littérature palestinienne est une quête des
origines où le mythe Andalou le dispute à la réalité d'une
présence galiléenne écrasée. Quelles que soient les vicissitudes et
les souffrances, le mythe nous redresse nous avons gardé nos
clefs : « ici nous restons », comme disait le poète de Nazareth,
Tawfiq Zayyad. Certes ce sentiment d'appartenance fluctue en
fonction des événements, des pressions des divers états sur les
communautés, du l'aiguisement du confessionnalisme. Les
identités sont également meurtrières d'Alger à Jérusalem, de
Beyrouth à Bagdad. Au sein de ce patrimoine immatériel, il n'y a
pas d'identité co-substantielle à une essence, qui subsume le tout :
de l'Arabité à l'Arabisme … de l'Islam à l'Islamisme. Il y a un
puzzle d'appartenances qui est la trame de la mémoire La
reviviscence du patrimoine matériel ou immatériel est un effort
douloureux : en témoignent les cinq derniers recueils du poète
palestinien, Mahmoud Darwich. Le retour se fait à pas hésitant.
Le retour au pays n'est plus le retour car le patrimoine à l'image
de l'enfance s'est effacé et transformé. Le lieu n'est plus le lieu et
le fils est renié par sa ville et décrié par sa mère. Ainsi l'identité
est une éternelle reconstruction dont le patrimoine est le matériau.
Contact :
Lina G. Tahan Gilles Ladkany
Laboratoire d’Anthropologie Sociale ENS-LSH
(LAS) EHESS
52 rue du Cardinal Lemoine 96 Boulevard Raspail
75005 Paris 75006 Paris
Tel : +33 (0) 6 11 64 90 66 Tel : +33 1 53 63 56 14
Fax : + 33 (0) 1 44 27 17 66 Fax : + 33 (0) 1 53 63 56 10
Jeudi 14 juin 2007 (EHESS, Salle Maurice et Denys
Lombard, 96 boulevard Raspail)
9h00-9h10: Welcome of Participants
9h10-9h20: A word on the conference
Gilles Ladkany (ENS-LSH, EHESS) & Lina G. Tahan
(University of Cambridge & LAS-EHESS, Collège de France)
MATINÉE
(09.20-12.30)
CONTESTED PASTS IN MUSEUM SPACES
Présidente de séance : Ziva Vesel (CNRS-Monde Iranien)
9h20-9h40 : Irene Maffi (Université de Lausanne),
Rediscovering the Ottoman Past in Jordan.
9h40-10h00 : Francesca de Micheli (VECT- Université de
Perpignan), La Question Identitaire et les Musées au Maroc.
10h00-10h40 : Lina G. Tahan (University of Cambridge &
LAS-EHESS, Collège de France), National Identity in Lebanon:
A Museum of National Antiquities or a National Museum of
Antiquities?
11h40-11h00 : Questions et discussion
11h-11h15 : Pause café
INJURED IDENTITIES IN LEBANON
Présidente de séance : Irene Maffi (Université de Lausanne)
11h15-11h35: Massoud Younès (Université Saint Joseph), Le
Centre Ville de Beyrouth : Mémoire(s) et Identité(s).
11h35-11h55: Saïd Chaaya (Université Paris I, Panthéon-
Sorbonne & EHESS): Les Missionnaires Protestants au Liban et
la Construction des Identités.
11h55-12h15 : Marie-Thérèse Oliver-Saïdi (Service Culturel -
MAE) : Stratégies Identitaires au Crible de la Mémoire et de
l’Histoire.
12h15-12h30 : Questions et discussion
12h30-14h30 : Déjeuner offert aux présidents de séances et
intervenants à l’EHESS, 54 boulevard Raspail.