Le 29 novembre 2016
JORF n°0276 du 27 novembre 2016
Texte n°44
Décret n° 2016-1605 du 25 novembre 2016 portant code de déontologie des
infirmiers
NOR: AFSH1617652D
ELI:https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2016/11/25/AFSH1617652D/jo/texte
Alias: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2016/11/25/2016-1605/jo/texte
Publics concernés : infirmiers inscrits au tableau de l’ordre des infirmiers ; conseils et
chambres disciplinaires de l’ordre des infirmiers.
Objet : définition du code de déontologie des infirmiers.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.
Notice : le décret définit le code de déontologie des infirmiers. A ce titre, il énonce les
devoirs des infirmiers envers leurs patients. Il précise les modalités d’exercice de la
profession, ainsi que les rapports des infirmiers envers leurs confrères et les membres des
autres professions de santé.
Références : les dispositions du code de la santé publique modifiées par le présent décret
peuvent être consultées, dans leur version résultant de cette modification, sur le site
Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre des affaires sociales et de la santé,
Vu le code des relations entre le public et l’administration, notamment ses articles L. 231-1
et L. 231-5 ;
Vu la code de la santé publique, notamment son article L. 4312-1 ;
Vu le code de la sécurité sociale ;
Vu les délibérations du Conseil national de l’ordre des infirmiers des 9 février 2010, 2 avril
2015 et 12 janvier 2016 ;
Vu l’avis du Haut Conseil des professions paramédicales en date du 4 février 2016 ;
Vu l’avis de l’Autorité de la concurrence en date du 11 mai 2016 ;
Le Conseil d’Etat (section sociale) entendu,
Décrète :
Article 1
Les chapitres II et III du titre Ier du livre III de la quatrième partie du code de la santé
publique sont remplacés par les dispositions suivantes :
« Chapitre II
« Déontologie des infirmiers
« Section 1
« Devoirs généraux
« Art. R. 4312-1.-Les dispositions du présent chapitre constituent le code de déontologie
des infirmiers. Elles s’imposent à tout infirmier inscrit au tableau de l’ordre, à tout infirmier
effectuant un acte professionnel dans les conditions prévues aux articles L. 4311-1 et
suivants ainsi qu’aux étudiants en soins infirmiers mentionnés à l’article L. 4311-12.
« Conformément à l’article L. 4312-7, le Conseil national de l’ordre des infirmiers est
chargé de veiller au respect de ces dispositions par tous les infirmiers inscrits à son
tableau.
« Les infractions à ces dispositions sont passibles de sanctions disciplinaires, sans
préjudice des poursuites pénales qu’elles seraient susceptibles d’entraîner.
« Art. R. 4312-2.-Tout infirmier, lors de son inscription au tableau, doit affirmer devant le
conseil départemental de l’ordre qu’il a eu connaissance du présent code de déontologie
et s’engager sous serment et par écrit à le respecter.
« Art. R. 4312-3.-L’infirmier, au service de la personne et de la santé publique, exerce sa
mission dans le respect de la vie humaine. Il respecte la dignité et l’intimité du patient, de
sa famille et de ses proches.
« Le respect dû à la personne continue de s’imposer après la mort.
« Art. R. 4312-4.-L’infirmier respecte en toutes circonstances les principes de moralité, de
probité, de loyauté et d’humanité indispensables à l’exercice de la profession.
« Art. R. 4312-5.-Le secret professionnel s’impose à tout infirmier, dans les conditions
établies par la loi.
« L’infirmier instruit les personnes qui l’assistent de leurs obligations en matière de secret
professionnel.
« Art. R. 4312-6.-L’infirmier ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous
quelque forme que ce soit.
« Art. R. 4312-7.-L’infirmier en présence d’un malade ou d’un blessé en péril, ou informé
qu’un malade ou un blessé est en péril, lui porte assistance, ou s’assure qu’il reçoit les
soins nécessaires.
« Art. R. 4312-8.-L’infirmier apporte son concours à l’action entreprise par les autorités
compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation sanitaire.
« L’infirmier auquel une autorité qualifiée fait appel soit pour collaborer à un dispositif de
secours mis en place pour répondre à une situation d’urgence, soit en cas de sinistre ou
de calamité, répond à cet appel et apporte son concours.
« Art. R. 4312-9.-L’infirmier s’abstient, même en dehors de l’exercice de sa profession, de
tout acte de nature à déconsidérer celle-ci.
« En particulier, dans toute communication publique, il fait preuve de prudence dans ses
propos et ne mentionne son appartenance à la profession qu’avec circonspection.
« Section 2
« Devoirs envers les patients
« Art. R. 4312-10.-L’infirmier agit en toutes circonstances dans l’intérêt du patient.
« Ses soins sont consciencieux, attentifs et fondés sur les données acquises de la
science.
« Il y consacre le temps nécessaire en s’aidant, dans toute la mesure du possible, des
méthodes scientifiques et professionnelles les mieux adaptées. Il sollicite, s’il y a lieu, les
concours appropriés.
« Il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins
dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience, ses compétences
ou les moyens dont il dispose.
« L’infirmier ne peut pas conseiller et proposer au patient ou à son entourage, comme
salutaire ou sans danger, un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé.
Toute pratique de charlatanisme est interdite.
« Art. R. 4312-11.-L’infirmier doit écouter, examiner, conseiller, éduquer ou soigner avec la
même conscience toutes les personnes quels que soient, notamment, leur origine, leurs
mœurs, leur situation sociale ou de famille, leur croyance ou leur religion, leur handicap,
leur état de santé, leur âge, leur sexe, leur réputation, les sentiments qu’il peut éprouver à
leur égard ou leur situation vis-à-vis du système de protection sociale.
« Il leur apporte son concours en toutes circonstances.
« Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne prise
en charge.
« Art. R. 4312-12.-Dès lors qu’il a accepté d’effectuer des soins, l’infirmier est tenu d’en
assurer la continuité.
« Hors le cas d’urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité, un infirmier a le
droit de refuser ses soins pour une raison professionnelle ou personnelle.
« Si l’infirmier se trouve dans l’obligation d’interrompre ou décide de ne pas effectuer des
soins, il doit, sous réserve de ne pas nuire au patient, lui en expliquer les raisons, l’orienter
vers un confrère ou une structure adaptée et transmettre les informations utiles à la
poursuite des soins.
« Art. R. 4312-13.-L’infirmier met en œuvre le droit de toute personne d’être informée sur
son état de santé dans le respect de ses compétences professionnelles.
« Cette information est relative aux soins, moyens et techniques mis en œuvre, à propos
desquels l’infirmier donne tous les conseils utiles. Elle incombe à l’infirmier dans le cadre
de ses compétences telles que déterminées aux articles L. 4311-1 et R. 4311-1 et
suivants. Dans le cas où une demande d’information dépasse son champ de
compétences, l’infirmier invite le patient à solliciter l’information auprès du professionnel
légalement compétent.
« L’information donnée par l’infirmier est loyale, adaptée et intelligible. Il tient compte de la
personnalité du patient et veille à la compréhension des informations communiquées.
« Seules l’urgence ou l’impossibilité peuvent dispenser l’infirmier de son devoir
d’information.
« La volonté de la personne de ne pas être informée doit être respectée.
« Art. R. 4312-14.-Le consentement libre et éclairé de la personne examinée ou soignée
est recherché dans tous les cas. Lorsque le patient, en état d’exprimer sa volonté, refuse
le traitement proposé, l’infirmier respecte ce refus après l’avoir informé de ses
conséquences et, avec son accord, le médecin prescripteur.
« Si le patient est hors d’état d’exprimer sa volonté, l’infirmier ne peut intervenir sans que
la personne de confiance prévue à l’article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses
proches ait été consulté.
« L’infirmier appelé à donner des soins à un mineur ou à un majeur protégé s’efforce, sous
réserve des dispositions de l’article L. 1111-5, de prévenir ses parents ou son
représentant légal et d’obtenir leur consentement. En cas d’urgence, même si ceux-ci ne
peuvent être joints, l’infirmier donne les soins nécessaires. Si l’avis de l’intéressé peut être
recueilli, l’infirmier en tient compte dans toute la mesure du possible.
« Art. R. 4312-15.-L’infirmier informe le patient de son engagement dans un protocole
associant d’autres professionnels de santé dans une démarche de coopération entre eux,
impliquant des transferts d’activités ou d’actes de soins ou de réorganisation de leurs
modes d’intervention auprès de lui.
« Art. R. 4312-16.-Le consentement du mineur ou du majeur protégé doit être
systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la
décision.
« Art. R. 4312-17.-L’infirmier amené à examiner une personne privée de liberté ou à lui
donner des soins ne peut, directement ou indirectement, ne serait-ce que par sa seule
présence, favoriser ou cautionner une atteinte à l’intégrité physique ou mentale de cette
personne ou à sa dignité.
« S’il constate que cette personne a subi des sévices ou des mauvais traitements, sous
réserve de l’accord de l’intéressé, il en informe l’autorité judiciaire. S’il s’agit d’un mineur
ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de
son état physique ou psychique, l’accord de l’intéressé n’est pas nécessaire.
« Art. R. 4312-18.-Lorsque l’infirmier discerne qu’une personne auprès de laquelle il est
amené à intervenir est victime de sévices, de privations, de mauvais traitements ou
d’atteintes sexuelles, il doit mettre en œuvre, en faisant preuve de prudence et de
circonspection, les moyens les plus adéquats pour la protéger.
« S’il s’agit d’un mineur ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en
raison de son âge, d’une maladie ou de son état physique ou psychique, l’infirmier doit,
sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience, alerter les autorités
judiciaires, médicales ou administratives.
« Art. R. 4312-19.-En toutes circonstances, l’infirmier s’efforce, par son action
professionnelle, de soulager les souffrances du patient par des moyens appropriés à son
état et l’accompagne moralement.
« L’infirmier a le devoir, dans le cadre de ses compétences propres et sur prescription
médicale ou dans le cadre d’un protocole thérapeutique, de dispenser des soins visant à
soulager la douleur.
« Art. R. 4312-20.-L’infirmier a le devoir de mettre en œuvre tous les moyens à sa
disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu’à la mort.
« Il a notamment le devoir d’aider le patient dont l’état le requiert à accéder à des soins
palliatifs et à un accompagnement.
« Il s’efforce également, dans les circonstances mentionnées aux alinéas précédents,
d’accompagner l’entourage du patient.
« Art. R. 4312-21.-L’infirmier doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments,
assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin,
sauvegarder la dignité de la personne soignée et réconforter son entourage.
« L’infirmier ne doit pas provoquer délibérément la mort.
« Art. R. 4312-22.-Lorsqu’il participe à une recherche impliquant la personne humaine,
notamment dans le domaine des soins infirmiers ou en est le promoteur, l’infirmier
respecte les dispositions du titre II du livre Ier de la première partie du présent code.
« Il en est de même en ce qui concerne sa participation à une activité de prélèvements
d’organes mentionnée au livre II de cette même partie.
« Art. R. 4312-23.-L’exercice de la profession d’infirmier comporte l’établissement par le
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