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2.2.1 Giardia
Giardia est un protozoaire flagellé cosmopolite, parasite intestinal de nombreuses
espèces animales. En l’absence de traitement, un passage à la chronicité avec une aggravation
des symptômes peut être observé, notamment chez les personnes immunodéprimées. Giardia
est généralement caractérisé par une prévalence élevée chez les enfants, surtout lorsque les
conditions d’hygiène s’avèrent insuffisantes.
Le kyste constitue la forme de résistance de ce protozoaire excrétée dans les selles de
ses hôtes et par voie de conséquence dans l’environnement et notamment les eaux usées
brutes, les boues résiduaires, les eaux de surface. Le milieu hydrique, favorable à la survie des
kystes, constitue la principale voie de transmission. Ainsi, Giardia apparaît comme une des
causes les plus fréquentes d’épidémies d’origine hydrique dues à un agent infectieux dans les
enquêtes épidémiologiques réalisées principalement dans les pays anglo-saxons.
Au niveau de sa classification, le genre Giardia est composé de six espèces parmi
lesquelles une seule est pathogène pour l’Homme : Giardia lamblia. Les termes Giardia
duodenalis et Giardia intestinalis sont également employés comme synonymes pour cette
espèce complexe qui comporte sept génotypes. Seuls deux génotypes sont isolés chez
l’Homme, mais aussi chez de nombreux mammifères domestiques, d’élevage ou sauvages
(Bertrand 2005).
Concernant la pathologie, la giardiose se traduit habituellement par une résolution
spontanée des diarrhées en six semaines dans 90 % des cas. Toutefois, un traitement approprié
permet une résorption rapide des symptômes et l’éradication du parasite dans 94 à 100% des
cas (Butcher et al. 1994). Actuellement, le traitement de la giardiose est encore le sujet de
nombreuses controverses. La furazolidone et surtout le métronidazole constituent les
principaux traitements utilisés pour cette parasitose.
Les études concernant la détection de G. lamblia chez l’Homme en France aboutissent
généralement à des prévalences faibles estimée à 6%. Par contre, pour des professions plus
exposées comme les égoutiers, la prévalence peut être plus élevée et atteindre 16,5% (Doby et
al. (1983). Dans les crèches, la prévalence est de 35,5 % chez les enfants (n = 62) et
constatent également que 20% (n = 20) du personnel de cet établissement est porteur
(Dupouy-Camet et al. 1990).
2.2.2 Cryptosporidium
L’émergence de Cryptosporidium au début des années 1980, en terme de santé publique
est intervenue tardivement. L’intérêt porté à Cryptosporidium à cette période est
conjointement dû à l’apparition des premières épidémies de cryptosporidiose d’origine
hydrique et au développement de l’épidémie de SIDA ; en effet, les immunodéprimés sont
particulièrement sensibles à l’infection.
Il existe 10 espèces Cryptosporidium dont une seule est parasite des mammifères (Xiao
et al. 2000). Cryptosporidium parvum est un protozoaire, parasite intracellulaire obligatoire
des entérocytes de mammifères. Il est divisé en plusieurs génotypes (Peng et al. 1997), dont le
génotype I également appelé génotype humain (qui porte le nouveau nom de C. hominis) et le
génotype II (ou génotype bovin). Le génotype humain est spécifique de l’homme tandis que le
génotype bovin infecte aussi bien l’homme que le bétail. Le génotype I pourrait être plus
adapté ou plus facilement transmis à l’homme que le génotype II (Xiao et al. 2000). Chez les
immunodéprimés, les infections peuvent être provoquées non seulement par d’autres