Forum Med Suisse 2011 ;11(6):103–107 103
NOVA
Dépistage du cancer du côlon
Le test Septin9
Benjamin Misselwitza,Andreas Beckera,Peter Bauerfeindb,Stephan R. Vavrickaa, b
aAbteilung für Gastroenterologie,Tr iemlispital, Zürich
bKlinik für Gastroenterologie, UniversitätsSpital Zürich
Résumé
Le cancer du côlon est une tumeur fréquente et souvent
fatale. Le dépistage peut réduire la mortalité de ce type
de cancer. Il existe des méthodes de screening efficaces
pour en déceler la présence, mais les gastro-entéro-
logues privilégient la coloscopie parce qu’elle permet de
détecter et de traiter les lésions précancéreuses au
cours de l’examen. Malheureusement, les différentes
options de dépistage ne sont utilisées que chez une mi-
norité des patients entrant en ligne de compte. Le nou-
veau test Septin9 mesure sur un simple échantillon san-
guin la méthylation du promoteur du gène Septin9 avec
une sensibilité d’environ 70% et une spécificité de
l’ordre de 90% pour le dépistage du cancer du côlon. Sa
faible sensibilité et son incapacité à détecter les lésions
précancéreuses font qu’il n’est pas approprié pour l’ex-
clusion, ni la prévention du cancer du côlon. Le test
Septin9 devrait dès lors être réservé exclusivement à
des patients asymptomatiques sans risque familial, qui
refusent une coloscopie de dépistage primaire malgré
unebonne information, mais qui seraient disposés às’y
soumettreencas de test positif. Les médecins de famille
conservent un rôle essentiel dans le dépistage du can-
cer du côlon, qui doit être à la fois économique et
adapté à la situation de chaque patient.
Le dépistage du cancer du côlon
Le cancer du côlon est aujourd’hui encore l’une des tu-
meurs les plus fréquentes àl’âge adulte. En Suisse, plus
de 2100 hommes et 1800 femmes sont victimes chaque
année d’un cancer du côlon ou du rectum [1]. Un cancer
du côlon découvert au stade précoce peut être traité de
manière relativement économique. Au stade tardif, il né-
cessite en revanche des thérapies coûteuses et souvent
seulement palliatives. La reconnaissance précoce de la
maladie détermine donc très largement le pronostic du
cancer du côlon. Des examens de screening chez des pa-
tients asymptomatiques peuvent permettre la découverte
de cancers encore asymptomatiques et même des pré-
cancéroses. Le cancer du côlonest àcepoint de vue le cas
idéal et exemplaire, qui remplit toutes les conditions pour
un dépistage efficace: le développement du cancer du cô-
lon est un processus lent, qui passe par une série d’étapes
relativement bien comprises et partant d’un adénome
pour évoluer vers un cancer d’abord localisé, puis métas-
tatique. Atous ces stades, la tumeur est directement vi-
sualisable àlacoloscopie, qui permet d’examiner le côlon
surtoute sa longueur.Les stades précancéreux se présen-
tent commedes polypes en général facilement extir-
pables durant l’examen.
Les patients disposent pour le dépistage de toute une
série de tests biochimiques, radiologiques et endosco-
piques, ainsi que de méthodes de screening de biologie
moléculaire. Le présent article n’a pas pour objet une
discussion détaillée de chacune de ces méthodes [2, 3],
mais le lecteur en trouvera un bref aperçu dans le ta-
bleau 1 p. On peut mentionner à l’une des extrémités
du spectre la recherche de sang occulte dans les selles
(FOBT). Ce test est le plus simple et le plus économique
et consiste à détecter des traces de sang dans les selles,
comme signe indirect d’un éventuel cancer du côlon,
par un procédé chimique ou immunologique. A l’autre
extrémité du spectre, on trouve une technique particu-
lière de tomographie computerisée («coloscopie vir-
tuelle»), capable de dépister les cancers et les polypes
avec une grande précision. Seul le FOBT basé sur le
gaiac [4–7] et la rectosigmoïdoscopie [8] ont fait l’objet
d’essais randomisés et contrôlés ayant réussi à démon-
trer une efficacité préventive contre le cancer du côlon.
Il est d’autre part important de relever que tout test de
dépistage positif pose l’indication impérative àune colos-
copie complète pour confirmation du diagnostic et pré-
lèvement histologique. Parmi toutes ces méthodes, la co-
loscopie est le gold standard en termes de sensibilité (env.
90%) et de spécificité. Celle-ci est de pratiquement 100%
grâce àl’examen histologique des prélèvements. Pour les
gastro-entérologues, la coloscopie est donc clairement
l’examen de dépistage primaire àrecommander dans la
grande majorité des cas. Dans certains pays (par ex. les
Etats-Unis et l’Allemagne), les examens de screening pour
le cancer du côlon sont remboursés par la caisse maladie.
Ce n’est malheureusement pas le cas en Suisse [9].
D’une manière générale, les patients n’ont que peu re-
cours aux tests de dépistage du cancer du côlon. Les mo-
tifs invoqués le plus souvent sont la préparation relative-
ment compliquée nécessitée par certains examens, le
sentiment de gêne qu’ils suscitent chez certains patients
ou encore les craintes qu’inspirent certains procédés ré-
putés désagréables, voire douloureux. Le grand nombre
de tests de screening provoque d’autre part une certaine
confusion chez les patients et les médecins, même s’il
permet de répondre aux besoins et aux souhaits des pa-
tients moyennant une bonne information.
Le test Septin9
La firme Epigenomics a introduit en 2009 un nouveau
test: le test Epi proColon ou test Septin9 [10]. Ce test est
Les auteurs
certifient
qu’aucun conflit
d’intérêt n’est lié
à cet article.
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le seul procédé de dépistage se suffisant d’une prise de
sang. Il s’intègre donc facilement aux examens de labo-
ratoire de routine du cabinet du médecin de famille, tels
que la glycémie ou la cholestérolémie.
Le test Septin9 repose sur un principe nouveau et
constitue peut-être un changement de paradigme dans
le domaine du dépistage du cancer du côlon. Il utilise
pour détecter la tumeur maligne la détermination de la
méthylation d’un fragment de gène. Le développement
du cancer est associé à une modification extensive de la
méthylation de l’ensemble du génome. Les affections
oncologiques ont dès lors aussi été appelées maladies
de la méthylation de l’ADN (encadré 1 x, [11, 12]). Le
test Septin9 utilise pour la première fois les altérations
des modes de méthylation pour le diagnostic.
Le développement du Septin9 a passé par le screening
systématique de nombreux gènes susceptibles d’inter-
venir dans les modes de méthylation propres au cancer
[13]. La méthylation de segments géniques candidats
prometteurs a été comparée dans le cadre de petites sé-
ries de cas dans la muqueuse intestinale et dans des
échantillons de tissus de cancer du côlon. Quatre essais
consécutifs [14–17] ont réussi à démontrer une aug-
mentation de la méthylation du promoteur du gène
Septin9 (encadré 2 x). Ces travaux ont conclu à une
sensibilité de l’ordre de 70% dans le dépistage du can-
cer du côlon. On ne sait pas encore avec certitude pour
l’heure si l’augmentation de la méthylation du promo-
teur Septin9 est àl’origine du développement du cancer
ou s’il s’agit d’un marqueur pour des effets généraux à
l’échelle du génome. Une étude prospective, réalisée
dans les conditions du terrain où se déroule le screening
du cancer du côlon, a constitué la dernière étape avant
la mise en œuvre du test. L’ étude PRESEPT, dont les ré-
sultats n’ont pas encore été publiés en détails, a inclus
7940 patients allant se soumettre à une coloscopie de
dépistage du cancer. Les coloscopies effectuées à la
suite des prélèvements sanguins ont permis de décou-
vrir 53 cancers du côlon. Les résultats du test Septin9
ont ainsi pu être directement confrontés au gold stan-
dard pour le diagnostic de cette affection. L’ étude PRE-
SEPT n’a pas encore été publiée, mais selon les commu-
niqués de presse, on peut estimer que la sensibilité du
test Septin9 pour le cancer du côlon était d’environ 67%
et sa spécificité de l’ordre de 88%, ce qui en ferait un
test validé pour le dépistage du cancer du côlon.
Les adénomes du côlon sont des précancéroses. Le dé-
pistage de ces pathologies est par exemple possible
avec la coloscopie. Comme certains de ces adénomes
évoluent vers un cancer,l’excision des adénomes
Encadré 1. Méthylation de l’ADN et développement du cancer.
La méthylation de l’ADN est l’adjonction d’un groupe méthyl en position 5delabase cytosine. Lessites de prédilection de ce type de
modifications sont les dinucléotides CG (= cytosine suivie de guanine). Lesmotifs CG se trouvent en grandes quantités dans de nombreux
endroits et on appelle ces segments d’ADN des îlots CG. Il existe plus de 20 millions d’îlots CG dans chaque cellule de l’organisme.
La plupart des gènes humains possèdent des îlots CG dans la région de leur promoteur (promoteur = segment de gène régulant l’ADN).
Une méthylation d’un motif CG peut favoriser ou inhiber la liaison des protéines modulatrices (facteurs de transcription) avec l’ADN, mais
le fait que les segments d’ADN méthylés soient plus densément représentés dans les nucléosomes que les segments non méthylés
ret en fait beaucoup plus d’importance; l’ADN méthylé est en effet moins actif, si bien que la méthylation d’un îlot CG peut revenir à
l’inactivation d’un gène donné.
La survenue d’un cancer est associée à des modifications de la méthylation de l’ADN [11, 12, 21]. Le veloppement d’un cancer
nécessite l’inactivation de certains gènes suppresseurs des tumeurs (autrement dit les mécanismes de défenses de la cellule face à
une dégénérescence cancéreuse). L’ une des manières d’inactiver un gène suppresseur de tumeur est la méthylation du promoteur
de ce dernier. C’est ainsi que l’activité de plus de 75% des quelque 200 enzymes de réparation de l’ADN est contrôlée par méthylation
de l’ADN et peut être stoppée par méthylation au cours de la genèse de cancer [12].
Ta bleau 1. Méthodes disponibles pour le dépistage du cancer du côlon et évaluation du test en fonction de difrents critères
(d’après [18]).
Méthode SensibilitéSpécificitéPparation Désagréments
pour le patient
Coût Réduction de la mortalité
démontrée par des essais
randomisés et contrôlés
FOBT basé sur le gaiac Faible Faible gime En général minimes* Modique Oui
Test immunologique
dans les selles
Faible Moyenne Aucune En général minimes* MoyenNon
Test basé sur le DNA
dans les selles
Faible Moyenne Aucune En général minimes* MoyenNon
Lavement baryté en
double contraste
Faible Moyenne Purge Importants MoyenNon
CTcoloscopie virtuelle» EleeEleePurge Importants EleNon
Rectosigmoïdoscopie Elee dans
les parties
intestinales
visualisées
EleeLavement Modérés MoyenOui
Coloscopie Gold standard Gold standard Purge Importants EleNon
Test sanguin Septin9 Faible Moyenne Aucune Minimes MoyenNon
*Les tests sur les selles peuvent susciter chez certains patients un sentiment de gêne ou de dégoût.
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constitue une prévention du cancer. De nombreuses
guidelines donnent leur préférence à la prévention du
cancer face au dépistage de ce dernier. Le test Septin9
permet également de repérer des adénomes coliques
avancés, mais sa sensibilité pour cette pathologie est
assez décevante avec environ 20% [15]. La raison de
l’échec des tests Septin9 dans le dépistage du cancer du
côlon n’est pas claire. La méthylation du promoteur
Septin9 est un phénomène précoce dans le processus
de développement du cancer et se déroule probable-
ment déjà dans de nombreux adénomes. Une vascula-
risation intensive et un contact direct entre les cellules
altérées et des vaisseaux sont par contre caractéris-
tiques des cancers avancés. Le nombre de cellules pa-
thologiques et donc la quantité d’ADN méthylé sont plus
faibles dans les petits polypes que dans les grandes tu-
meurs. Il yaainsi peu de chances que de l’ADN méthylé
provenant d’adénomes au stade précoce passe dans la
circulation sanguine. La sensibilité des tests augmente
au fur et à mesure du développement du cancer et at-
teint environ 50% au stade I, 75% au stade II, 78% au
stade III et près de 100% au stade IV [16].
Application du test Septin9 en pratique
Pour le médecin et le patient, la réalisation du test Sep-
tin9 est très simple. Il suffit de prélever un échantillon
de sang dans un tube EDTA, à un moment quelconque
de la journée, sans devoir être à jeun et sans prépara-
tion intestinale particulière. Le laboratoire procède en-
suite à l’isolation de l’ADN contenu dans l’échantillon,
puis à la transformation de la cytosine méthylée de ce
dernier en thymine. Une PCR sérique à la molécule mé-
thylée permet ensuite de détecter le promoteur Septin9
méthylé (encadré 3 x). La sensibilité de la méthode est
remarquable, puisqu’ilsuffit de 3copies du génome par
millilitre de sang pour obtenir un résultat positif. Le test
est proposé depuis septembre 2009 par des labora-
toires suisses et allemands au prix de 240 francs.
L’ utilité du test Septin9 est actuellement très controver-
sée et il n’a pour l’instant pas trouvé place dans les gui-
delines officielles concernant le dépistage du cancer du
côlon. Sa simplicité et sa grande acceptance auprès des
patients constituent des arguments en sa faveur, car il
va de soi que pour être efficace, il faut qu’un test soit
réellement appliqué. Mieux vaut un dépistage du can-
cer à l’efficacité limitée que pas de dépistage du tout.
Aux Etats-Unis, seuls 40% de la population cible concer-
née se soumettent en effet à une endoscopie de dépis-
tage [18] et en Allemagne, l’acceptance de cet examen
est encore beaucoup plus faible [19]. Il reste qu’on ne
dispose pas de données démontrant que le test Septin9
serait mieux accepté et on ne connaît même pas, à
l’heure actuelle, la périodicité optimale du test lors de ré-
sultatsnégatifs (après 1, 2, 5ou10ans?). Les utilisateurs
et les patients doivent être parfaitement conscients de
ce que le test Septin9 ne peut pas garantir: une préven-
tion du cancer et l’exclusion de la présence d’une lésion
cancéreuse. Une coloscopie permet au contraire de dé-
pister avec une grande sensibilité un cancer à un stade
précoce ou une précancérose, une sécurité que de nom-
breux patients apprécient grandement [20]. La colosco-
pie permet la plupart du temps l’excision préventive
des polypes. Un résultat (faussement) négatif lors d’un
test Septin9 réalisé dans une situation où l’indication à
une coloscopie serait clairement posée, par exemple
chez des patients présentant des symptômes d’alarme
Encadré 2. La famille des septines.
Chez l’homme, la famille des septines possède 14 membres (SEPT1–SEPT14) [22]. C’est chez les levures que le mécanisme moléculaire
des septines est le mieux compris. Lesseptines sont des protéines liant le GTP.Typiquement, 3 x2molécules forment un complexe hexamère
(par ex.lecomplexe SEPT7-SEPT6-SEPT2-SEPT2-SEPT6-SEPT7). Nombre de ces complexess’assemblent en longs filaments capables de
se fixer àlamembrane cellulaire. Au cours de la division cellulaire, on les trouve àl’endroit où la cellule-fille se détache de la cellule-mère.
Selon un modèle récent, les filaments de septines sont disposés àl’origine en iris. Au cours de la séparation, les filaments glissent les uns sur
les autres et forment finalement deux systèmes annulaires séparés [22, 23] (cf.graphique ci-dessous). On admet que la septine 9intervient
dans des processus cellulaires autres que la division, par ex.letransport siculaire ou l’organisation des membranes et du cytosquelette [23].
La question de savoir si la méthylation du promoteur de la septine 9mesurée par le test Septin9 joue un rôle causal dans le développement
du cancer ou s’il s’agit d’un marqueur d’un autre processus reste pour l’heure sans réponse (figure modifiée d’après [23]).
Cytokinèse
Cellule-mère
Bourgeon
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et/ou un risque augmenté de cancer, risque de retarder
l’endoscopie, ce qui serait carrément dangereux.
Un résultat positif n’implique pas forcément un cancer,
en particulier lorsque le taux de faux positifs est élevé.
La probabilité d’une coloscopie négative est par contre
beaucoup plus grande dans cette situation que celle
d’un examen positif(tab. 2 p). L’ interprétation clinique
d’un test Septin9 positif avec une coloscopie négative
resteunproblème et les développeurs du test ne recom-
mandent actuellement pas d’autres investigations dans
ce cas de figure. Un faux-positif lors d’un FOBT peut
s’expliquer de manière plus ou moins plausible au pa-
tient (par ex. consommation de vitamine C en grande
quantité, ingestion de viande rouge ou blessure de gen-
cive). Un faux-positif lors d’un Septin9 est en revanche
beaucoup plus inquiétant, tant pour le patient que pour
le médecin-traitant, et conduira souvent à des investi-
gations complémentaires très probablement inutiles.
D’autres données, par ex. le suivi des patients de PRE-
SEPT, seraient très utiles à ce propos.
Recommandations pour la pratique clinique
L’ encadré 4 xprésente un algorithme de dépistage du
cancer du côlon chez les patients à profil de risque nor-
mal. Ce qui importe, c’est d’abord que le médecin-trai-
tant conseille au patient de se soumettre à un dépistage
du cancer du côlon et ensuite que la coloscopie soit re-
commandée comme test de dépistage primaire offrant
Encadré 3. Principe du test Septin9.
L’ analyse débute par l’extraction de l’ADN génomique contenu dans un échantillon de sang EDTA. Le promoteur du gène de la septine 9
est méthylé dans le cas d’un ADN provenant de cellules de cancer du côlon (M), ce qui n’est pas le cas de l’ADN cellulaire normal.
L’ étape suivante consiste à transformer chaque cytosine (C) en uracile (U) au moyen d’une réaction bisulfite. Les molécules de cytosine
méthylées sont protégées de cette transformation. Une réaction en chaîne par polymérase (PCR) multiplie (amplifie) ensuite l’ADN dans
la région du promoteur de la septine 9. Un agent bloquant ne se fixe que sur de l’ADN non méthylé où il inhibe la PCR. L’ADN amplifié
est reconnu, suivant la méthode, par un ou deux échantillons de détection et émet un signal mesurable; l’échantillon de détection ne
se fixe que sur les séquences contenant les cytosines préseres par la méthylation. Un signal distinctif de la tumeur peut être obtenu
grâce à la spécificité de la méthylation de l’agent bloquant et de l’échantillon de détection [10, 16].
DNA tumoral DNA normal
Extraction du DNA
Traitement au bisulfite
PCR spécifique de la méthylation
Multiplication du fragment de DNA
Signal
Pasdemultiplication du fragment DNA
Pasdesignal
Détection
Détection
Agent bloquant
Agent bloquant
Agent bloquant
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la meilleure sensibilité et la meilleure spécificité avec la
possibilité, en plus, d’une intervention préventive. On
rappellera une fois encore le flou qui préside encore à
la prise en charge de cet examen dans le système de
santésuisse. Le test Septin9 pourrait être utile chez cer-
tains patients bien déterminés: ceux qui refusent une
coloscopie primaire malgré une information bien faite,
mais qui seraient prêts à s’y soumettre après une stra-
tification du risque. Ce test n’est en revanche pas indi-
qué dans les autres situations cliniques et pourrait par-
fois même être dangereux et donc contre-indiqué
(tab. 3 p). Les médecins-traitants continueront à l’ave-
nir à jouer un rôle essentiel dans l’organisation d’un
dépistage systématique du cancer du côlon judicieuse,
adaptée au patient et économique du dépistage du can-
cer du côlon.
Correspondance:
PD Dr Stephan R. Vavricka
Abteilung für Gastroenterologie
Triemlispital Zürich
Birmensdorferstrasse 497
CH-8063 Zürich
stephan.vavrick[email protected]ich.ch
Références recommandées
–Atkin WS, Edwards R, Kralj-Hans I, Wooldrage K, Hart AR, Northover
JM, et al., Once-only flexible sigmoidoscopy screening in prevention
of colorectal cancer: amulticentre randomised controlled trial. Lancet.
2010;375(9726):1624–33.
–Grützmann R, Molnar B, Pilarsky C, Habermann JK, Schlag PM,
Saeger HD, et al., Sensitive detection of colorectal cancer in peripheral
blood by septin 9DNA methylation assay.PLoS One. 2008.3(11):e3759.
–Marbet UA, Bauerfeind P, Brunner J, Dorta G, Valloton JJ, Delcò F.
Colonoscopy is the preferred colorectal cancer screening method in
a population-based program. Endoscopy. 2008;40(8):650–5.
Vous trouverez la liste complète et numérotée des références dans la
version en ligne de cet article sous www.medicalforum.ch.
Ta bleau 3. Rôle du test Septin9 dans difrentes situations cliniques.
Situation clinique Rôle du test Septin9 Commentaire
Patient avec risque de cancer du côlon moyen.
Désir d’exclusion d’un cancer.
Non indiqué Pour l’exclusion d’un cancer, n’entrent en ligne de compte que
la coloscopie et la «coloscopie virtuelle» (CT).
Patient avecrisque de cancer du côlon moyen. Désir de stratifi-
cation du risque avant la poursuite éventuelle des investigations.
Possible Le FOBT peut constituer une alternative pour la stratification
du risque.
Patient avec risque de cancer du côlon moyen. Refus absolu
de la coloscopie.
Non indiqué Des études d’adhérence démontrant une meilleure compliance face
à la coloscopie de dépistage à la suite d’un test Septin9 positif font
encore défaut.
Patient à haut risque de cancer du côlon (anamnèse familiale
claire ou maladie génétique, maladie intestinale inflammatoire).
Contre-indiqué Lesschémas de dépistage avecdes coloscopies àintervalles réguliers
sont bien établis dans difrentes situations.
Patient avecsignes cliniques de cancer du côlon (anémie ferriprive,
selles en forme de crayon, constipation d’apparition récente).
Contre-indiqué Une coloscopie ne saurait être retardée à la suite d’un test Septin9.
Patient avec cancer du côlon traité, recherche d’une récidive. Non indiqué Le schéma de suivi par coloscopie, mesures du CEA et examens CT
est bien documenté dans ces situations.
Ta bleau 2. Stratification du risque par le test Septin9.
Patients Risque
standard
Te st Septin9
positif
Te st Septin9
négatif
50 ans, hommes 0,3% 2,1% 0,10%
50 ans, femmes 0,2% 1,4% 0,067%
60 ans, hommes 0,7% 4,7% 0,23%
60 ans, femmes 0,5% 3,4% 0,17%
70 ans, hommes 1,3% 8,4% 0,44%
70 ans, femmes 0,9% 6,0% 0,30%
80 ans, hommes 1,7% 10,8% 0,57%
80 ans, femmes 1,4% 9,0% 0,47%
Tous: Polypes 20,0% 33,3% 18,2%
Exemple: Une femme de 50 ans sans autre facteur de risque aun
risque de 0,2% d’être atteinte d’un cancer du côlon. Un test Septin9
positif ferait passer son risque à1,4%, alors qu’un résultat négatif
àcetest le diminuerait à0,067%. Un test Septin9 ne permet
ni l’exclusion, ni la démonstration de l’existence d’un cancer avec
100% de certitude. On acalculé dans le cas de ce test une
sensibilité de 70% pour le dépistage d’un cancer [16] et de 20%
pour celui d’un adénome [15], ainsi qu’une spécificité de 90% [16].
Selon le risque standard (risque à5ans) [24, 25], chiffres semblables
dans [19]. Il existe toute une série de sites Internet permettant
de calculer le risque individuel de cancer du côlon, par ex.[25].
Encadré4.Algorithme de dépistageducancer du côlon chez
les patients de plus de 50 ans sans symptômes d’appel
(anémie, perte de poids, modification du transit habituel).
1.
Détermination du risque: si le patient répond par non au trois ques-
tions suivantes, il présente un risque normal de cancer du côlon.
a) A-t-on découvert chez vous par le passé un polype
ou diagnostiqué un cancer du côlon?
b) A-t-on troupar le passé un polype ou un cancer
du côlon chez un parent proche?
c) Avez-vous jamais souffert d’une maladie inflammatoire
du côlon (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse)?
2. Entretien approfondi avec le patient sur l’importance du
dépistage du cancer du côlon. La question de la recomman-
dation de la coloscopie en tant que gold standard du
dépistage du cancer du côlon et de mesure de prévention
anticancéreuse est discutée dans les détails.
3. Les autres méthodes de dépistage sont aussi abordées. Le
patient doit pouvoir prendre une décision en toute connais-
sance de cause pour ou contre le dépistage et opter pour le
test de son choix. Avant de procéder àuntest visant stratifier
le risque (par ex. FOBT, Septin9), il est très important d’avoir
un entretien préalable sur la portée qu’aura un résultat de
test positif, respectivement négatif.
4. alisation des tests chez le médecin de famille, le
radiologue ou le gastro-entérologue.
5. Discussion des résultats avec organisation, le cas échéant,
d’un suivi par coloscopie en cas de test positif.
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