
Forum Med Suisse 2011 ;11(6):103–107 107
NOVA
la meilleure sensibilité et la meilleure spécificité avec la
possibilité, en plus, d’une intervention préventive. On
rappellera une fois encore le flou qui préside encore à
la prise en charge de cet examen dans le système de
santésuisse. Le test Septin9 pourrait être utile chez cer-
tains patients bien déterminés: ceux qui refusent une
coloscopie primaire malgré une information bien faite,
mais qui seraient prêts à s’y soumettre après une stra-
tification du risque. Ce test n’est en revanche pas indi-
qué dans les autres situations cliniques et pourrait par-
fois même être dangereux et donc contre-indiqué
(tab. 3 p). Les médecins-traitants continueront à l’ave-
nir à jouer un rôle essentiel dans l’organisation d’un
dépistage systématique du cancer du côlon judicieuse,
adaptée au patient et économique du dépistage du can-
cer du côlon.
Correspondance:
PD Dr Stephan R. Vavricka
Abteilung für Gastroenterologie
Triemlispital Zürich
Birmensdorferstrasse 497
CH-8063 Zürich
Références recommandées
–Atkin WS, Edwards R, Kralj-Hans I, Wooldrage K, Hart AR, Northover
JM, et al., Once-only flexible sigmoidoscopy screening in prevention
of colorectal cancer: amulticentre randomised controlled trial. Lancet.
2010;375(9726):1624–33.
–Grützmann R, Molnar B, Pilarsky C, Habermann JK, Schlag PM,
Saeger HD, et al., Sensitive detection of colorectal cancer in peripheral
blood by septin 9DNA methylation assay.PLoS One. 2008.3(11):e3759.
–Marbet UA, Bauerfeind P, Brunner J, Dorta G, Valloton JJ, Delcò F.
Colonoscopy is the preferred colorectal cancer screening method in
a population-based program. Endoscopy. 2008;40(8):650–5.
Vous trouverez la liste complète et numérotée des références dans la
version en ligne de cet article sous www.medicalforum.ch.
Ta bleau 3. Rôle du test Septin9 dans différentes situations cliniques.
Situation clinique Rôle du test Septin9 Commentaire
Patient avec risque de cancer du côlon moyen.
Désir d’exclusion d’un cancer.
Non indiqué Pour l’exclusion d’un cancer, n’entrent en ligne de compte que
la coloscopie et la «coloscopie virtuelle» (CT).
Patient avecrisque de cancer du côlon moyen. Désir de stratifi-
cation du risque avant la poursuite éventuelle des investigations.
Possible Le FOBT peut constituer une alternative pour la stratification
du risque.
Patient avec risque de cancer du côlon moyen. Refus absolu
de la coloscopie.
Non indiqué Des études d’adhérence démontrant une meilleure compliance face
à la coloscopie de dépistage à la suite d’un test Septin9 positif font
encore défaut.
Patient à haut risque de cancer du côlon (anamnèse familiale
claire ou maladie génétique, maladie intestinale inflammatoire).
Contre-indiqué Lesschémas de dépistage avecdes coloscopies àintervalles réguliers
sont bien établis dans différentes situations.
Patient avecsignes cliniques de cancer du côlon (anémie ferriprive,
selles en forme de crayon, constipation d’apparition récente).
Contre-indiqué Une coloscopie ne saurait être retardée à la suite d’un test Septin9.
Patient avec cancer du côlon traité, recherche d’une récidive. Non indiqué Le schéma de suivi par coloscopie, mesures du CEA et examens CT
est bien documenté dans ces situations.
Ta bleau 2. Stratification du risque par le test Septin9.
Patients Risque
standard
Te st Septin9
positif
Te st Septin9
négatif
50 ans, hommes 0,3% 2,1% 0,10%
50 ans, femmes 0,2% 1,4% 0,067%
60 ans, hommes 0,7% 4,7% 0,23%
60 ans, femmes 0,5% 3,4% 0,17%
70 ans, hommes 1,3% 8,4% 0,44%
70 ans, femmes 0,9% 6,0% 0,30%
80 ans, hommes 1,7% 10,8% 0,57%
80 ans, femmes 1,4% 9,0% 0,47%
Tous: Polypes 20,0% 33,3% 18,2%
Exemple: Une femme de 50 ans sans autre facteur de risque aun
risque de 0,2% d’être atteinte d’un cancer du côlon. Un test Septin9
positif ferait passer son risque à1,4%, alors qu’un résultat négatif
àcetest le diminuerait à0,067%. Un test Septin9 ne permet
ni l’exclusion, ni la démonstration de l’existence d’un cancer avec
100% de certitude. On acalculé dans le cas de ce test une
sensibilité de 70% pour le dépistage d’un cancer [16] et de 20%
pour celui d’un adénome [15], ainsi qu’une spécificité de 90% [16].
Selon le risque standard (risque à5ans) [24, 25], chiffres semblables
dans [19]. Il existe toute une série de sites Internet permettant
de calculer le risque individuel de cancer du côlon, par ex.[25].
Encadré4.Algorithme de dépistageducancer du côlon chez
les patients de plus de 50 ans sans symptômes d’appel
(anémie, perte de poids, modification du transit habituel).
1.
Détermination du risque: si le patient répond par non au trois ques-
tions suivantes, il présente un risque normal de cancer du côlon.
a) A-t-on découvert chez vous par le passé un polype
ou diagnostiqué un cancer du côlon?
b) A-t-on trouvé par le passé un polype ou un cancer
du côlon chez un parent proche?
c) Avez-vous jamais souffert d’une maladie inflammatoire
du côlon (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse)?
2. Entretien approfondi avec le patient sur l’importance du
dépistage du cancer du côlon. La question de la recomman-
dation de la coloscopie en tant que gold standard du
dépistage du cancer du côlon et de mesure de prévention
anticancéreuse est discutée dans les détails.
3. Les autres méthodes de dépistage sont aussi abordées. Le
patient doit pouvoir prendre une décision en toute connais-
sance de cause pour ou contre le dépistage et opter pour le
test de son choix. Avant de procéder àuntest visant stratifier
le risque (par ex. FOBT, Septin9), il est très important d’avoir
un entretien préalable sur la portée qu’aura un résultat de
test positif, respectivement négatif.
4. Réalisation des tests chez le médecin de famille, le
radiologue ou le gastro-entérologue.
5. Discussion des résultats avec organisation, le cas échéant,
d’un suivi par coloscopie en cas de test positif.