2 / RAMSES 2017 Un Monde de ruptures / 3
« Le rêve de la mondialisation heureuse se dissipe mais
la mondialisation n'est pas morte. Heureusement, car si cela
devait arriver, avec un retour en force des rideaux de fer,
de béton ou de barbelés, électroniques aussi, ce serait un
grand bond en arrière à l'échelle planétaire, avec en prime le
spectre d'une vraie Troisième Guerre mondiale. » (p. 17)
Sommaire
Sous le triple signe de l'extension du terrorisme djihadiste, des dynamiques de
décomposition du Moyen-Orient et du doute qui s'approfondit sur le projet européen,
les mois qui s'annoncent seront décisifs pour un monde où se redessinent les rapports
entre puissances et les logiques économiques.
Thierry de Montbrial, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, professeur émérite du CNAM, fondateur et
président de l'Ifri.
Migrations •
États-Unis/Canada
•
Russie/NEI
• Europe •
Énergie/Climat
•
Économie
•
Asie
•
Afrique
Avec 26 contributions de chercheurs.
Chronologie • Le monde en cartes • Le monde en chiffres
Partie 1
Perspectives
Partie 2
Trois enjeux
pour 2017
Partie 3
Le Monde en
questions
Partie 4
Repères
1. Sécurité : combattre la terreur
Sous la direction de Corentin Brustlein, responsable du Centre
des
Études de sécurité de l'Ifri.
2. Moyen-Orient, monde arabe :
de la division au chaos ?
Sous la direction de Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-
Orient à l'Ifri, et Dorothée Schmid, responsable du programme
Turquie contemporaine de l'Ifri
.
3. Le projet européen a-t-il un avenir ?
Sous la direction de Philippe Moreau Defarges, chercheur à l'Ifri.
Partie 1
Perspectives
Dépasser le rêve d'une mondialisation pacique et qui ne ferait que des gagnants,
c'est à la fois reconnaître les interdépendances croissantes, et organiser l'équilibre des
forces et la sécurité collective – en Asie, au Moyen-Orient, en Europe par exemple. C'est
rendre la mondialisation raisonnable, gouvernable, et acceptable par les peuples.
« Le monde qui prend forme restera dominé par les Nations, les États
et leurs interactions positives et négatives, démultipliées sous l'effet
de la technologie. Il sera très différent d'aujourd'hui, mais ne ressem-
blera pas à celui des rêveurs d'une mondialisation uniforme, où
les frontières seraient abolies, où les entreprises auraient dénitive-
ment supplanté les gouvernements comme décideurs majeurs
des sociétés humaines. » (p. 22)
« Les institutions de la gouvernance mondiale restent gros-
sièrement inadaptées au degré d'interdépendance déjà
atteint de nos sociétés, et le sentiment d'impuissance qui en
résulte contribue à nourrir le populisme. Ce qui est déjà vrai
dans une certaine mesure à l'échelle de l'Europe, l'est encore
plus à l'échelle planétaire. » (p. 34)
« Le succès d’une mondialisation raisonnable n’est pas davan-
tage acquis que celui de la COP, et ne pourra l’être qu’au prix d’un
long apprentissage, auquel tous les États de la planète intéres-
sés au bien commun doivent se prêter. Ce sera sans doute l’un des
enjeux de la prochaine présidence aux États-Unis, mais surtout à
l’échelle de la réorganisation de l’Europe post-Brexit. La ruine de
l’espérance européenne serait un drame planétaire. » (p. 35)