Son diplôme de médecin obtenu il y a tout juste un an, Nurul-
lah Aslan travaille actuellement dans un centre de réadapta-
tion accueillant des personnes âgées. Cette expérience de six
mois dans le domaine de la gériatrie fait partie d’un pro-
gramme organisé par le département de médecine interne de
l’hôpital dans lequel il effectue une partie de sa formation
postgraduée. «Par la suite, je ne sais pas encore si je vais
m’orienter vers une spécialité de la médecine interne (car-
diologie, pneumologie, gastroentérologie, etc.) ou si je vais
m’installer en cabinet en tant que médecin de famille. Tout
est encore ouvert.»
Le matin, Nurullah Aslan s’occupe généralement des visites
médicales. Il s’informe d’abord de l’état de santé des patients
auprès du personnel soignant et vérifie les graphiques qui
affichent les constantes (tension, pouls et température, entre
autres). Ensuite, dans les chambres, il échange quelques
mots avec chaque patient avant de l’examiner, adapte les trai-
tements, prescrit les médicaments pour les jours à venir, etc.
L’après-midi est consacré aux examens d’entrée des nou-
veaux patients et aux tâches administratives. Cette activité
clinique planifiée est régulièrement interrompue par des
urgences et des imprévus, «un patient qui a du mal à respirer,
qui a des douleurs au thorax ou qui est tombé, par exemple».
Même si les journées de travail comptent officiellement neuf
heures, dans les faits l’assistant fait beaucoup d’heures sup-
plémentaires. «Ce n’est plus l’époque où les assistants tra-
vaillaient 80 heures par semaine, mais il y a quand même
une importante charge de travail et, quand j’arrive le matin,
je ne sais jamais à quelle heure ma journée va se terminer.»
Construire sa carrière
Nurullah Aslan, 28 ans
Assistant en médecine interne dans un hôpital périphérique
LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ÂGÉS
La plupart des patients dont s’occupe Nurullah Aslan sont
âgés de plus de 75 ans. Ils sont accueillis au centre de réédu-
cation principalement après un séjour dans un hôpital de la
région suite à une intervention chirurgicale ou à un problème
médical aigu. «Par rapport au patient jeune, la personne
âgée a des besoins différents en raison, par exemple, de pro-
blèmes auditifs ou de difficultés à parler, à bouger et à se
nourrir, ou alors elle peut présenter des symptômes de dé-
mence dus au vieillissement. Nous devons l’aider dans ses
mouvements, parler lentement et à voix bien haute et, de
manière générale, nous adapter à son rythme.» L’objectif des
médecins du centre de réadaptation est que les patients
puissent rentrer chez eux et y rester le plus longtemps pos-
sible. «Nous évaluons le degré d’autonomie de la personne.
Prendra-t-elle régulièrement ses médicaments? Est-ce
qu’elle pourrait se mettre en danger, par exemple en oubliant
les plaques allumées ou en se promenant sans canne alors
qu’elle a des troubles de l’équilibre?»
Nurullah Aslan est très à l’aise avec ses patients, même si
certains, en le rencontrant pour la première fois, sont éton-
nés par son âge: «Vous êtes jeune!», observent-ils. Ils sont
pourtant vite rassurés par ses compétences et lui font entiè-
rement confiance. «En cas de doute, je peux toujours me ré-
férer au chef de clinique, qui peut à son tour s’adresser à son
supérieur hiérarchique. C’est une pyramide», explique l’as-
sistant.
«Contrairement à ce qu’on voit dans les séries télé, une grande
partie de notre temps est consacrée aux tâches administratives.»
Contacts avec les spécialistes, planification d’examens, lettres de
sortie destinées au médecin traitant, etc.: Nurullah Aslan est
responsable du dossier médical des patients, dès leur entrée et tout
au long de leur séjour.
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