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On: Wed, 19 Apr 2017 05:21:30
210 J. BERNARD
--les extraits pr6par6s/t partir des mouches u-p ne sont jamais infectieux.
--le virus o- inocul6 aux mouches u-p ne provoque l'apparition du sympt6me que tr~s
tardivement ou pas du tout, et sa multiplication est ralentie. Par contre, le virus de la stoma-
tite v6siculaire, virus trbs voisin de o-, se multiplie normalement dans les mouches u-p (Printz,
communication personnelle); l'immunit6 est donc spdcifique de o- et n'est pas due h un facteur
interf6rant diffusible produit par les cellules de la mouche.
--cette immunit6 caract6ristique, comme la sensibilit6 au CO~ des mouches stabilis6es
pour le virus o-, est ~t h6rddit6 exclusivement maternelle. La transmission h6r6ditaire n'est
d'ailleurs pas toujours parfaitement r6guli6re et il apparait parfois dans la descendance des
clones de mouches identiques aux mouches de r6fdrence. Tout comme dans le cas des
Drosophiles stabilis6es, ces accidents, appelds par Iconomidis & L'Heritier (1961) 'ddcro-
chages', peuvent ~tre soit spontan6s, soit provoqu6s par un traitement thermique.
-- on peut observer, en plus des mouches totalement gu6ries, des mouches partiellement
gu6ries. Ces derni6res pr6sentent une immunit6 partielle; elles manifestent le sympt6me aprbs
inoculation, mais le d61ai d'apparition de ce sympt6me est plus long que pour les lots t6moins.
Ces mouches sont interpr6t6es comme des mosaiques somatiques de cellules gu6ries et de
cellules ultra-p r6sultant d'un accident de la transmission verticale qui s'est produit ~ un
stade tardif du d6veloppement. La d6tection de l'6tat mosa~que se fait sur l'imago longtemps
apr6s le traitement thermique qui l'a produit. I1 apparait donc que dans les mosaiques les
deux types de cellules demeurent coexistantes, les cellules gu6ries ne pouvant passe r6in-
fecter selon le mode horizontal.
L'origine des mouches ultra-p, l'identit6 du mode de transmission h~r6ditaire de l'immunit6
des mouches u-p et de la sensibilit6 des mouches stabilis6es, l'identit6 de l'action du traite-
ment thermique sur la descendance des deux types de femelles, l'existence des mosa~ques
somatiques u-p et le fait que les extraits pr~par6s ~ partir de mouches u-p ne sont jamais
infectieux ont conduit Brun 0963) ~ interpr6ter les mouches u-p comme des mouches
stabilis6es pour un variant de o- qui serait d6fectif pour les fonctions de maturation. L'hypo-
th6se qu'il s'agit d'un variant de o- est confirm6e par le fait qu'il semblerait d'apr~s un travail
en cours, que l'on puisse obtenir des mouches u-p en faisant agir un mutag6ne sur des Droso-
philes stabilis6es (F. Diatta, communication personelle).
I1 a donc paru int6ressant de proc6der ~t des transplantations de disques d'aile emprunt6s
des larves de souches u-p et de rechercher s'il est possible de mettre en 6vidence, ~t leur
niveau, la pr6sence du virus d&ectif. Celle-ci devrait s'e×primer notamment par l'impossi-
bilit6 ou la difficult6 d'infecter les blast~mes avec un virus o- normal. La permanence de cette
immunit6 contre un surinfectant d6montrerait la perp6tuation du virus d6fectif, perp6tua-
tion qui ne pourrait ~tre qu'une transmission verticale.
METHODES
Souches de Drosophiles. Toutes les Drosophiles utilis6es, qu'elles h6bergent ou non le
virus o', sont h6t6rozygotes pour les gbnes sepia et ebony. Les Drosophiles de r6f6rence sans
virus sont toutes capables de subir la multiplication du virus o-, qu'il soit introduit ~t la suite
de l'inoculation d'un extrait virulent, ou de l'implantation d'un blast6me infect6; elles de-
viennent alors sensibles au gaz carbonique. Rdciproquement, l'apparition du sympt6me
permet de mettre en 6vidence la pr6sence de o-. Les h6tes sans virus peuvent donc atre
utilis6s soit comme h6tes interm6diaires lorsque plusieurs transferts successifs des blastbmes
sont n6cessaires, soit comme h6tes d6tecteurs lorsque nous cherchons ~ mettre en 6vidence la
prdsence de o- dans les blast6mes.