Faut-il surveiller ce danger sanitaire dans la faune

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Faut-il surveiller ce danger sanitaire dans la faune sauvage ?
Outil d’appui à la décision
Points à documenter pour analyser la pertinence de mettre en œuvre une surveillance
du danger sanitaire « Maladie d’Aujeszky » dans la faune sauvage dans le cadre de la Plateforme ESA
Description synthétique du danger sanitaire (y
compris nature du danger sanitaire : agent
pathogène (microbe ou parasite), contaminant,
etc. ?)
Herpèsvirus (virus à ADN) non zoonotique présent en France responsable majoritairement de symptômes
respiratoires et d’avortements chez les suidés (mortalité chez les jeunes) et de ménigo-encéphalite aigue chez les
carnivores (pseudorage chez le chien), bovins et ovins.
 Qualification du danger sanitaire dans les trois compartiments (faune sauvage, animaux domestiques, population humaine)
Si le danger sanitaire est un agent pathogène…
L’agent pathogène est il inscrit dans la liste OIE ?
Oui
Quelle est sa catégorisation en France (1, 2 ou 3)
?
Virulence de l’agent pathogène : existence de
différentes souches, sérotypes, etc. ? virulence
vis-à-vis des espèces sensibles ?
Catégorie 1 (arrêté du 13 août 2013)
Potentiel d’évolution de l’agent pathogène :
variabilité de l’agent (mutations,
réassortiments) ? Changements d’espèces hôtes
ou de vecteurs identifiés récemment ?
Un seul type antigénique ayant un tropisme nerveux chez toutes les espèces mais en plus chez les suidés un
tropisme pulmonaire et génital.
Chez les suidés, on n’observe des mortalités que chez les jeunes ; les adultes expriment des symptômes
respiratoires, des avortements et des retards de croissance.
Les autres espèces sensibles, carnivores, bovins et ovins manifestent des signes de méningoencéphalite aigüe avec
prurit démentiel, automutilation et mort en quelques jours voire quelques heures d’où l’appellation de pseudorage.
Chez les suidés, différents travaux d’épidémiologie moléculaire allemands et espagnols menés par Muller et al
(1997, 1998, 2001) et Romero et al (2001, 2003) tendent à conclure que les souches circulant en Europe chez le
sanglier et le porc seraient légèrement différentes au plan génomique (clusters différents), les souches sauvages
semblant moins virulentes pour les sangliers que pour les porcs, et que la contamination entre sangliers et porcs
doit se faire principalement par voie vénérienne. Quoiqu’il en soit, l’émergence de foyer d’Aujeszky dans des
élevages de procs en plein air (Loir et Cher en 2004, Pyrénées Atlantiques en 2010) montre que le risque de
contamination de la filière porcine par des sangliers est bien réel.
Pas de potentiel évolutif décrit mais il existe chez les suidés des souches de virulence différentes aussi bien chez les
porcs que chez les sangliers.
Rédacteurs : Jean Hars, Sophie Rossi (ONCFS) et Marie-Frédérique Le Potier (Anses Ploufragan – LNR Maladie d’Aujeszky)
Relecteurs : Céline Richomme, Didier Calavas (Anses), Plateforme ESA (groupe Faune sauvage)
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Espèces réceptives au danger, dont l’Homme
(susceptibles d'être infectées ou d'héberger le
pathogène considéré) ?
Espèces sensibles à l’agent pathogène (chez
lesquelles l'infection peut se traduire par des
signes cliniques) et statut de conservation des
espèces?
Potentiel de contagion de l’agent pathogène
dans les différentes espèces réceptives (R0)
Potentiel d’introduction ?
Modalités de diffusion de l’agent pathogène ?
Vitesse de dissémination dans une population
infectée ?
Persistance du danger sanitaire dans
l’environnement physique (hors vecteurs) :
durée de persistance en fonction des conditions
climatiques ? S’agit-il d’une maladie tellurique ?
Conséquences de l’infection/contamination
dans les différentes espèces réceptives : portage,
maladie clinique (durée d’incubation, signes
cliniques, lésions, morbidité, létalité, mortalité,
séquelles), constitution d’un réservoir.
Espèces réceptives : suidés, carnivores, ovins et bovins, qu’ils soient domestiques ou sauvages
Non transmissible à l’homme
Espèces sensibles : idem espèces réceptives (cf ligne virulence ci-dessus), les espèces réceptives non suidés meurent
rapidement, ce sont des culs de sac épidémiologiques, seuls les suidés sont capables de multiplier et transmettre le
virus
Contagion à partir des suidés infectés (les autres espèces étant des culs de sac épidémiologiques) par voie
respiratoire (groin à groin ou à distance par transport éolien), par voie vénérienne et par voie digestive pour les
carnivores qui consomment des viandes ou abats de suidés (chiens de ferme et porcs, chiens de chasse et sangliers)
Introduction sur un nouveau territoire par transit d’animaux vivants ou de carcasses, en particulier pour le sanglier
(transport de viandes ou abats et renforcement de population dans des parcs de chasse ou illégalement dans la
nature à partir d’élevages infectés (en 2011, par exemple, un élevage de sangliers a été trouvé infecté en Dordogne).
La diffusion de l’agent doit se faire assez rapidement au sein d’une population infectée au vu des différentes voies
de transmission potentielles.
La résistance du virus dans l’environnement n’est pas très élevée mais on décrit une persistance possible pendant 2
mois dans le lisier en hiver.
Les suidés domestiques et sauvages constituent le réservoir. Chez le sanglier, différentes enquêtes sérologiques
menées en France ont révélé des prévalences assez élevées (Nord-Est et centre du pays) à très élevées (Corse) :
dans ces régions, l’espèce peut être considérée comme le réservoir de la maladie d’Aujeszky (sachant que le cheptel
porcin est indemne en France continentale). La durée d’incubation est courte (2 à 5 jours). En cas d’invasion virale,
la mortalité doit être élevée chez les marcassins (comme chez les porcelets) et les sangliers adultes sont susceptibles
de manifester des troubles respiratoires et génitaux comme chez les porcs, sans que l’on en ait la preuve. Par
contre, la contamination de chiens de chasse mourant très rapidement de pseudorage est observée dans la plupart
des départements où la circulation virale chez le sanglier a été démontrée ; ces chiens de chasse peuvent faire office
de sentinelles de l’infection des sangliers.
Rédacteurs : Jean Hars, Sophie Rossi (ONCFS) et Marie-Frédérique Le Potier (Anses Ploufragan – LNR Maladie d’Aujeszky)
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
Quantification du danger sanitaire dans les trois compartiments (faune sauvage, animaux domestiques, Homme)
Danger exotique : quelle est la situation
épidémiologique de la maladie au plan
géographique, l’évolution récente de la
distribution spatiale, le risque d’introduction à
court terme ?
La maladie est présente chez les sangliers dans certaines régions françaises, d’autres semblent indemnes. Pas de
danger exotique réel sauf en cas d’importation et de lâchers illégaux de sangliers venant de pays infectés (ex :
Europe de l’Est), mais cette pratique a, a priori, beaucoup perdu de son importance mais ne dois pas être exclue
(ex : détection de cas canins émergents dans les Hautes-Alpes en 2012).
Danger présent dans au moins un des trois
compartiments : localisation, prévalence,
incidence, évolution spatio-temporelle de
l’incidence, potentiel de diffusion aux autres
compartiments
Chez les animaux domestiques, alors que les cheptels porcins ont été reconnus indemnes depuis 2008 en France
continentale, les derniers foyers de maladie d’Aujeszky ont été observée en 2004 dans un élevage de porcs en plein
air dans le Loir et Cher, puis en 2010 dans 15 élevages des Pyrénées Atlantiques et des Landes, le cas index
concernant un élevage de porcs en plein air (Marcé et al, 2011). En Corse, la MA circule de manière enzootique
dans la population de porcs qui est en très grande majorité élevée en liberté. Pour ces différents foyers observés
dans des élevages de porcs en plein air, l’origine de la contamination par des sangliers a été très fortement
suspectée (dans le cas de la Corse, on peut même considérer que les populations de porcs et de sangliers
constituent une seule entité épidémiologique ; Anses, avis 2009 SA 0030).
Impact économique, social, sanitaire ?
Impact sur dynamique de pop ?
Chez le sanglier, les résultats d’une enquête nationale menée entre 2000 et 2004 [Rossi et al., 2008] et d’une
enquête menée en 2009-2010 dans 5 départements [Payne et al., 2011] ont révélé une séroprévalence moyenne de
53% en Corse et de 6% dans les départements continentaux avec de fortes disparités entre départements. Les
départements les plus touchés sont les Ardennes, l’Ille-et-Vilaine, le Loir-et-Cher, le Loiret, la Meurthe-et-Moselle,
la Meuse, le Nord, les Pyrénées-Atlantiques (résultats à rapprocher de l’émergence de cas chez des porcs en plein
air du Loir et Cher et des Pyrénées-Atlantiques). A noter qu’en 2011, un foyer de MA a été détecté dans un élevage
de sangliers de la Dordogne et un en 2012 dans l’Indre.
Par ailleurs, depuis 1997, l’observation d’une trentaine de cas de « pseudorage » (forme clinique suraigüe de la
maladie d’Aujeszky chez le chien) chez des chiens de chasse ayant eu des contacts rapprochés ou ayant
consommé de la viande ou des abats de sangliers confirme la présence du virus dans la plupart de ces départements
à forte séroprévalence mais aussi dans des départements où la maladie n’a pas pu être mise en évidence lors des
différentes enquêtes (sans doute du fait d’une taille d’échantillon trop faible).
Impact économique :
- Impact sur la filière porcine d’abord sur la filière élevages plein air, mais impact potentiel sur toute la filière car le
virus peut diffuser à partir de cas index en élevages plein air (cf Pyrénées-Atlantiques).
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- Impact sur la « filière » chasse : sur la santé des chiens exposés dans les départements à forte prévalence chez le
sanglier et sur la filière gibier de repeuplement s’il s’avère que des élevages de sangliers sont infectés (cf
Dordogne), sachant que le statut sanitaire de ces élevages est mal connu
Impact santé public : nul.
Pas d’impact connu sur la dynamique des populations des sangliers sauvages mais potentiel impact chez certaines
populations de carnivores sauvages (ex : lynx ibérique en Espagne).

Cycle épidémiologique
Quel est le rôle épidémiologique de la faune
sauvage : cul de sac épidémiologique, hôte
occasionnel, réservoir, participe au cycle
épidémiologique.
S’agit-il d’une maladie vectorielle ?
S’agit-il d’une maladie nécessitant un hôte
intermédiaire ?
1
Est-ce une maladie densité dépendante
2
ou fréquence dépendante dans la faune
sauvage ?
Caractéristiques de la faune sauvage par rapport
au danger sanitaire :
- proximité zoologique avec des animaux
domestiques proximité physique avec
les animaux domestiques (pratiques
d’élevage, contacts potentiels, sous
catégories d’animaux domestiques à
risque (par ex. élevages de plein air),
- démographie de la faune sauvage
Faune sauvage = réservoir
Pas maladie vectorielle
Pas d’hôte intermédiaire
Maladie a priori majoritairement fréquence dépendante du fait d’une transmission principalement vénérienne (force
d’infection proportionnelle à la proportion de malades dans la population) mais répondant à l’agrégation des
sangliers (cf travaux menés en Espagne).
- Espèces réceptives et sensibles déjà décrites : risque porc plein air et chien de chasse
- Evolution démographique des sangliers bien connue avec augmentation des tableaux de chasses nationaux de
400 % en 20 ans (données CNERA Cs et biblio Hars et Rossi, 2010 : impact sanitaire de l’augmentation
des effectifs de sangliers, Faune Sauvage n° 288)
1
Force d’infection proportionnelle au nombre de malades dans la population hôte - règle générale pour les maladies à transmission environnementale et certaines maladies à transmission
vectorielle [Guégan J.F. & Choisy M. (eds.) (2008) Introduction à l'Épidémiologie Intégrative des maladies infectieuses et parasitaires. De Boeck Université, 552 Pp.]
2
Force d’infection est proportionnelle à la proportion de malades dans la population - courante pour les maladies directement transmissibles, où la transmission se fait par contact rapproché
entre un individu susceptible et un individu infecté, et où le nombre de ces contacts est une quantité fixe, indépendante de la taille de la population totale et donc du nombre d’individus
infectés. [Guégan et Choisy, 2008]
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Zoonoses : Mode de transmission à l’Homme :
ingestion, contact avec animaux, environnement
Zoonoses : Qualification du risque que
représente la faune sauvage pour l’Homme :
professionnel (forestiers, éleveurs, employés
d’abattoir), alimentaire (gibier), loisir (« usagers
de la nature », promenades en forêt, chasse)
Enjeu conservation : statut de conservation des
espèces visées et impact sociologique

Pas zoonose
Pas zoonose
Pas d’enjeu de conservation connu en France, mais potentiel effet démographique chez les petites populations de
carnivores dans d’autres pays (Espagne, USA).
De quelle surveillance bénéficie actuellement le danger sanitaire en France métropolitaine
Décrire le dispositif éventuel (objectif,
organisation, modalités de surveillance,
résultats) ; évaluer sa pertinence
Chez le porc (Bronner et al, BE 2010 ; Marcé et al, BE 2011), surveillance événementielle sur suspicions cliniques
et active (sérologique) dans les élevages de plein air (y compris d’engraissement) et dans les élevages de
sélection/multiplication (reproducteurs).
Chez le sanglier
- La surveillance événementielle (réseau SAGIR) est inopérante (pas de signes cliniques ni de mortalité dus à la
MA détectés)
- La surveillance active a été entreprise à l’échelon national en 2000-2004. Depuis cette date, seules des enquêtes
départementales ont été entreprises selon le contexte épidémiologique (exemple : enquêtes Loir et Cher 20082011 révélant 30% de séropositifs, n = 245) ou à l’initiative des GDS collaborant avec les FDC (ex : enquête
Orne 2011-2012, tous négatifs, n = 208)
- Le virus n’a pas été isolé à partir de tissus de sangliers mais il peut l’être à partir de tissus nerveux de chiens de
chasse qui font office de sentinelles ou de sanglier si les organes ad hoc sont prélevés (NL).

Paramètres pour une éventuelle surveillance de la faune sauvage
Outils de dépistage disponibles pour la faune
sauvage (clinique, anatomo-pathologique, tests
biologiques (validation sur faune sauvage,
performances))
Connaissance du compartiment faune sauvage
Méthode sérologique ELISA fiable chez le sanglier (qui fait partie de la même espèce que le porc)
Sensibilité >99%, spécificité >99%..
Méthode virologique : détection du génome viral par PCR validée chez le chien (encéphale)
Sangliers : connaissance correcte des tailles et de la distribution des populations.
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Statut des populations sauvages (espèces
protégées, chassées, nuisibles…)
Sanglier : gibier chassé, susceptible d’être classé nuisible.
Potentiel d’amélioration de l’efficacité de la
surveillance par la concertation au sein de la
Plateforme
Oui : potentiel d’amélioration par la Plateforme sur la définition de zones où la MA doit être surveillée chez le
sanglier (étendues des zones de surveillance, durée…) et sur les protocoles d’échantillonnage. Intérêt à mener un
suivi sur plusieurs populations sentinelles sur un pas de temps de ~5 ans pour pouvoir juger de l’évolution
temporelle et spatiale de l’infection.
Surveillance contrainte par la logistique de terrain comme pour toute surveillance active de la faune sauvage, mais
en général, bonne collaborations des acteurs locaux (DDPP, GDS, chasseurs et labo) qui sont de plus en plus
rodés à la surveillance faune sauvage.
Intérêt des chasseurs pour une maladie qui tue les chiens de chasse mais caractère potentiellement polémique entre
agriculteurs et chasseurs par rapport aux lâchers clandestins et à l’interface avec les élevages plein air.
Difficultés/facilités de mise en œuvre d’une
surveillance de qualité (contraintes pour l’accès
aux spécimens, accessibilité des prélèvements,
acheminement des prélèvements dans les
délais…)
Autres contraintes à la mise en œuvre de la
surveillance
Références citées :
Muller T., Teuffert J., Zellmer R., Staubach C., Klupp B., Otte M., Conraths F. - Pseudorabies virus infections in European Wild boar – a potentiel danger for domestic pigs. Epidémiol.
santé anim, 1997, 31-32
Muller T., Klupp B., Zellmer R., Teuffert J., Ziedler K., Possardt C., Mewes L., Dresenkamp B., Conraths F., Mettenleiter T. - Characterisation of pseudorabies virus isolated from wild
boar (Sus scrofa). Vet. Rec., 1998, 19, 337-340.
Muller T., Teuffert J., Zellmer R., Conraths F. - Experimental infection of European wild boards and domestic pigs with pseudorabies viruses with differing virulence. AJVR, 2001, 62(2),
149-276.
Romero C., Meade P., Shultz J., Chung H., Gibbs P., Hahn E., Lollis G. - Veneral transmission of pseudorabies viruses indigenous to feral swine. Journal of Wildlife Diseases, 2001,37(2),
289-296.
Romero C., Meade P., Homer B., Shultz J., Lollis G. - Potential sites of virus latency associated With indigenous pseudorabies virus in feral swine. Journal of Wildlife Diseases, 2003,
39(3), 567-575.
Rossi S., Hars J., Garin-Bastuji B., Le Potier M.-F., Boireau P., Aubry P., Hattenberger A.-M., Louguet Y., Toma B. Et F. Boue - Résultats de l’enquête nationale sérologique menée chez
le sanglier sauvage (2000-2004). Bull. Epidémiol. Santé Anim. Alim. , 2008, 29 : 5-7.
Payne A, Rossi S, Lacour S, Vallee I, Garin-Bastuji B, Simon G, Herve S, Pavio N, Richomme C, Dunoyer C, Bronner A, Hars J. - Bilan sanitaire du sanglier vis à vis de la trichinellose,
de la maladie d’Aujeszky, de la brucellose, de l’hépatite E et des virus influenza porcins en France. Bull. Epidémiol. Santé Anim. Alim., 2011 ; 44 :2-8.
Bronner A., Fradin N., Rose N., Pol F., Le Potier M.F., 2010. Bilan de la surveillance de la maladie d’Aujeszky en 2009 : renforcement de la surveillance évènementielle et allègement de la
surveillance épidémiologique. Bull. Epid. Santé Anim. Alim. 40, 38-41.
Marcé C., Bronner A., Fradin N., Rose N., Simon G., Pol F., Le Potier M.F., 2011. Bilan de la surveillance de la maladie d’aujeszky en 2010 : détection de foyers en élevage plein air. Bull.
Epid. Santé Anim. Alim. 46, 41-42.
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SYNTHESE
Au vu de l’analyse ci-dessus, de la connaissance de la situation épidémiologique et en prenant en compte les contraintes qui s’appliquent au danger sanitaire (réglementations nationales et
internationale, contexte sociétal, etc.) est-il pertinent de proposer une surveillance dans le compartiment faune sauvage ? Si oui, avec quel objectif(s) potentiel(s), quelle(s) espèce(s) seraient-elles à
surveiller, quelles principes de surveillance (ponctuelle/longitudinale, événementielle/programmée), quelle zone de surveillance, etc.
S’agissant de faune sauvage, les principes généraux sont les suivants : surveillance active (infection à effet clinique faible ou peu détectable), surveillance événementielle (mortalité pour les maladies
suraigües sans circulation détectable chez animaux sains), les deux (effet clinique ou lésionnel variable, plus ou moins fréquent selon le stade de l’infection et la classe de risque).
Il ne s’agit pas de décrire dans le détail un dispositif potentiel de surveillance, mais d’en dessiner les grandes lignes. La déclinaison opérationnelle relèvera d’une deuxième phase, si la décision de
mettre en œuvre une surveillance est prise.
Situation actuelle
Il n’y a actuellement pas de programme de surveillance nationale « encadrée » de la MA chez le sanglier. Les dernières données de prévalence
sérologique chez le sanglier ont été acquises il y a plus de 10 ans dans 75 départements, avec quelques compléments d’informations depuis dans
certains départements. L’évolution de la prévalence de l’infection chez le sanglier demeure inconnue que ce soit à l’échelle nationale, départementale
ou unité de gestion cynégétique où l’on sait que le virus circule, limitant la possibilité d’évaluer les risques de contamination des élevages plein air.
Perspectives de surveillance
Afin d’actualiser la connaissance de la répartition de la MA, un point de la situation nationale serait nécessaire. L’enquête pourrait se limiter à
certaines régions afin de voir si depuis les dernières études, l’infection s’est étendue à des départements limitrophes de départements infectés.
De plus une surveillance sur au moins 5 ans dans plusieurs populations sentinelles dans un ou des départements à risque permettrait de comprendre
comment évolue la prévalence de la MA dans le temps et l’espace, car actuellement on ne dispose que d’une photographie à une échelle grossière et il
est impossible d’apprécier le côté évolutif de la MA à l’échelon locale. Ce suivi longitudinal de la MA pourrait être couplé à un suivi de la brucellose à
B. suis 2, pour les mêmes objectifs. La collecte des données individuelles et populationnelles en parallèle permettrait enfin d’apprécier les facteurs
(gestion, densité, etc) pouvant influencer la dynamique de ces deux maladies.
Modalités générales envisageables
Chez les sangliers, la surveillance programmée est la seule à pouvoir être mise en œuvre (pas de signes cliniques ni de mortalité associés à l’infection
chez le sanglier) : collecte de sérums de sangliers, permettant un suivi sérologique (durée de vie des anticorps longue chez les suidés), et, le
prélèvement des ganglions trijumeaux, où le virus va être retrouvé sous forme latente, si objectif d’isoler et typer les virus présents dans les
populations de sangliers sauvages (virus détectable dans les poumons qu’au cours des deux semaines suivant l’infection).
En complément, il serait pertinent d’améliorer la déclaration et la collecte d’informations sur les cas de pseudorage du chien de chasse en sensibilisant
à la fois les FDC et les vétérinaires praticiens (virus alors relativement facilement isolable à partir de l’encéphale pour typage ultérieur).
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