14UE3 – Pr Ganry – 22/11/12
1 / 3
PR E V E N T I O N D E S C A N C E R S
Item 139, facteurs de risque, prévenon et dépistage des cancers.
Expliquer et hiérarchiser les facteurs de risque des cancers les plus fréquents chez l’homme et la femme.
Expliquer les principes de prévenon primaire et secondaire.
Argumenter les principes du dépistage du cancer.
I. Pourquoi mettre en place une politique de prévention ?
Cancers de mauvais pronosc : ORL, œsophage, estomac, etc.
Eet connu de l’arrêt du tabagisme, de l’alcoolisme, alimentaon, etc.
Ecacité dépistage de certains cancers.
Prévenon primaire : Absence de la maladie facteurs exogènes et endogènes.
Prévenon secondaire : phase préclinique dépistage.
Prévenon teraire : maladie traitement (évoluon guérison ou décès).
II. Efficacité de la prévention
Cancer du col de l’utérus : dépistage permet de diminuer la
mortalité.
Cancer de la prostate : dépistage augmente mais la
mortalité reste environ constante.
Exemple : on a abandonné le dépistage radio-pulmonaire du cancer du poumon malgré le diagnosc, on ne pouvait pas le guérir.
III. Prévention primaire
III.A. Lutte antitabac
Faciliter l’applicaon de la loi Évin (janvier 1991) :
- Renforcer l’interdicon de fumer dans les lieux publics, interdicon de publicité directe ou indirecte en faveur du tabac.
- Restricon de la vente : mineur, manifestaons culturelles ou sporves, établissements de santé.
Augmentaon des prix.
Campagnes d’informaons. Exemple : campagne sur les paquets de cigaree.
Aide à l’arrêt du tabac : consultaons.
III.B. Lutte anti-alcool
Loi Évin : encadrement de la publicité +++. Campagne
médiaque.
Oul pour professionnels (médecins généralistes) :
dépliants, revue, guide des associaons, etc.
III.C. Éducation pour alimentation équilibrée
Mise en place du plan naonal nutrion santé PNSS.
Campagne pour la promoon des fruits et légumes, pour
praque de l’exercice physique.
Interdicon des distributeurs de boissons et aliments dans
les établissements scolaires (2005).
III.D. Lutte contre exposition solaire
Campagne lancée en 2004 par l’INPES.
Diusion dépliant qui informe des dangers et des modes de protecon.
Lancement d’une journée de dépistage annuelle.
14UE3 – Pr Ganry – 22/11/12
2 / 3
III.E. Cancers origine professionnelle
Médecine du travail.
Interdicon de certaines substances.
Protecon des ouvriers.
Renforcement des contrôles sur la règlementaon dans les entreprises
Prévenon secondaire : dépistage
III.F. Les critères de lOMS
1. Un problème majeur de santé publique (fréquence, gravité, etc.).
2. Connaissance de l’histoire naturelle de la maladie.
3. Possibilité d’un diagnosc précoce.
4. Existence d’un traitement ecace (exemple du poumon plus haut).
5. Test sensible et spécique.
6. Acceptabilité du test (exemple : coloscopie pour cancer du côlon pas accepté).
7. Le rythme doit être déterminé (cancers de l’intervalle).
8. Risques acceptables (< bénéces aendus) (exemple : eets secondaires nombreux de la coloscopie).
9. Couts économiques compensés par les avantages aendus (mortalité, incidence, gravité des traitements, qualité de vie).
III.G. Dépistage organisé / dépistage individuel
Dépistage organisé
Dépistage individuel
Sein + Colorectal (les deux seuls).
Implique le maximum de personnes.
Vérie la qualité des examens.
Permet une démarche d’évaluaon.
Utérus + Mélanome + etc.
Laisse de côté une pare de la populaon.
Pas de contrôle systémaque.
Ne permet pas de vérier le rythme des examens.
III.H. Dépistage du cancer du sein
Dépistage de masse organisé.
Pris en charge par AM à 100%.
Invitaon de femmes de 50 à 74ans par lere.
Généralisaon en France en 2004.
Tous les 2 ans.
But : diminuer la mortalité par cancer du sein de 30%.
Test de dépistage : mammographie.
- Double incidence : face et oblique externe.
- Si pas anomalie ou si bénin : structure de geson pour 2ème lecture.
- Examen radiographie associé à examen clinique.
- CDQ rigoureux : matériel, personnel.
- Évaluaon niveau naonal.
Autres techniques : palpaon des seins, échographie, thermographies sans intérêt.
En 2003 le taux de parcipaon était d’environ 30%, en 2010 il approche les 60%.
Certaines femmes choisissent de se faire dépister hors campagne : dépistage individuel.
III.I. Dépistage cancer colorectal
Histoire
naturelle
Hemoccult
Dépistage
Études
randomisées
Avenir ?
Préexistence
adénome
bénin
Pronosc lié
au stade
d’extension
au diagnosc
Simple, non invasif
Non douloureux
Non onéreux
Biannuel |50-74 A|
Pop. non à risque
Se : 50-60%, Sp : 98%.
généralisé
en 2008
en Fce
Baisse mortalité
Sp à 10 ans : 20%
Parcipaon : 50%
coloscopie si test +
20 à 30% de refus
ES : perforaon,
hémorragie 1/1k
Décès : 1/10 k.
90 k coloscopies
avec DO/an.
Test immuno : Ac
monoclonaux dirigés contre
des protéines du sang.
Tests sanguins : méthylaon
ADN augmentaon Se.
III.J. Cancer du col de lutérus
Dépistage individuel : Fros cervico-vaginal.
Simple, ecace (faux posifs : 1 à 3%). Non invasif, non douloureux, peu onéreux.
14UE3 – Pr Ganry – 22/11/12
3 / 3
Ancien : 50ans.
Permet de dépister les lésions précancéreuses et des lésions in situ (100% de guérison).
Recommandé chez les femmes de 25 à 65 ans.
Tous les trois ans, après deux FCU négafs à un an d’intervalle.
Tout fros anormal doit être suivi d’invesgaons diagnosques en
foncon du résultat de la cytologie.
Situaon actuelle en France :
- En 2007 : 5,5 M à 6 M par an (CNAMTS).
- Couverture théorique :
o 16 M de femmes de 25 à 65 ans.
o En raison d’un fros tous les 3 ans.
- En praque :
o Intervalle plus rapproché (1 ou 2 ans).
o Certaines femmes n’ont pas accès au dépistage
Taux de couverture par FCU chez les femmes de 25 à 65 ans (2003-2005) :
Évoluon :
- Test HPV couplé au fros. Plus sensible pour détecter les CIN grade 3
et +, que fros seul.
- Mise en place d’un DO ? Expérimentaon en cours dans plusieurs
départements.
III.K. Cancer de la prostate
Historique : dépistage par toucher rectal.
Années 1980 : PSA (prostac specic angen) marqueur de surveillance des cancers.
1990 : seuil de 4ng/mL : biopsie de prostate.
Comité consultaf sur la prévenon du cancer dans l’union européenne (Vienne 1999) : Aussi longtemps que les études
randomisées n’ont pas montré un bénéce sur la mortalité du cancer de la prostate, le dépistage du cancer de la prostate ne doit
pas être une polique de santé publique recommandée. Des tests de dépistage potenellement promeeurs doivent être évalués
par des essais randomisés contrôlés
En France : ANAES en 1998 et groupes experts Ministère de la Santé 2000 sont arrivées aux conclusions idenques.
Associaon française d’urologie en 2002 :
- Dosage du PSA et TR tous les ans de 50 à 75 ans.
- À parr de 45 ans si risque familial informaon orale -écrite sur limites, bénéces, risques.
Conséquences :
- Développement du dépistage individuel : 1,3 M en 1999 2,2 M en 2009.
- Surdiagnoscs : mise en évidence de cancers qui en l’absence de dépistage n’auraient pas donné de signes cliniques (sur
autopsie : 30%) morbidité importante
1 / 3 100%