
Dès mes 20 ans, je fleuris.
Mes fleurs apparaissent en juin-juillet. Comme mes chatons mâles et femelles ne sont
pas mûrs en même temps, il ne peut y avoir d'auto-fécondation. Ce sont le vent et les
insectes qui s'en chargent en transportant le pollen.
En octobre, mes bogues épineuses abritent chacune trois châtaignes.
D'un diamètre de 6 cm, elles sont recouvertes d'épines et s'ouvrent en 4 parties. C'est
entre 40 et 60 ans que j'en produis le plus !
Lorsque les châtaignes tombent au sol, vers octobre-novembre, elles sont disséminées
par des animaux (rongeurs, geais) : ils les enterrent pour se faire un garde-manger pour
l'hiver. Mais, oubliant parfois où ils ont caché leurs réserves, ils offrent une chance aux
graines de germer, une fois le printemps arrivé.
De la farine à la charpente, en passant par les castagnettes
De croissance rapide, je repousse facilement après la coupe et produis des tiges
régulières et faciles d'emploi.
Mon bois brun clair servait autrefois à la tonnellerie et en bois de mine. Actuellement,
je suis utilisé, en menuiserie, petite charpente, piquets et également pour la couverture
de bâtiments sous la forme de lauzes de châtaigniers.
Parfois atteint par le défaut de roulure (les cernes se décollent), je ne puis alors être
utilisé pour des poutres de grande section. Pourtant mes poutres chassent les araignées !
J'ai fait l'objet de nombreuses autres utilisations : riche en tanins (5 à 8%), j'ai été très
largement exploité pour cette raison, surtout dans la région lyonnaise au XIXe siècle ; les
castagnettes sont faites de mon bois ; mes feuilles servent parfois à parfumer et
emballer le fromage de chèvre ; autrefois utilisées comme farine, mes châtaignes sont
désormais surtout appréciées en confiserie pour les « marrons » glacés.
Quant au miel tiré de mes fleurs, il est foncé et de goût prononcé.
Le chêne
Je suis du genre Quercus, qui viendrait du celte « kaerquez », « bel arbre », et
me décline en plusieurs espèces : chêne pédonculé et chêne sessile ou rouvre
en France ; mais aussi chêne vert, chêne liège, chêne chevelu, chêne blanc.
Qui mieux que moi symbolise la force et la majesté ?
De 40 m de hauteur, de tronc droit et puissant – jusqu’à 2 m de diamètre, voyez-un peu
la chose – une longévité qui se compte en centaines d’années, des racines profondes et
des branches massives et tortueuses, mon nom est Chêne !
Je suis tellement impressionnant que mon nom grec, dru, signifie "arbre", rien que ça !
Tout comme le Châtaignier et le Hêtre, j'appartiens à la famille des Fagacées, du
grec phago, "manger", en référence à mes glands comestibles.
J'aime la lumière