titre, on note une province d’Afrique, mais cela correspond en gros à la
Cyrénaïque, c'est-à-dire à la partie est de l’actuelle Lybie. Quant à
l’Europe, on n’en parle pratiquement pas. Ce ne sont que les érudits du
seizième siècle qui ont donné de l’importance à cette division arbitraire en
croyant qu’elle avait été la clef de la vision antique du monde. Ce partage
est strictement artificiel et conçu pour satisfaire les esprits intellectuels. En
revanche, cela ne correspond pas à grand-chose. Même où cela semble le
plus évident, Gibraltar, il ne faut pas oublier qu’il existe un petit morceau
d’Espagne sur le continent africain. Les Dardanelles n’ont jamais
correspondu à une limite d’état et je ne vous parle pas de l’Egypte qui se
verrait coupée en deux avec une partie africaine et une partie asiatique.
Il est donc entendu que ces « parties du monde » ont des limites entre
elles assez floues et parfaitement arbitraires. Qu’en est-il des limites
lointaines ? Le monde
antique est éminemment
asiatique. En Europe et en
Afrique, les terres connues ne
sont, en fait, qu’une fine
bande littorale ponctuée, de
façon discontinue, de colonies
grecques ou phéniciennes. En
revanche, l’Asie comporte
tout le proche et le moyen
orient. L’immense empire de
Perse, à son apogée va des rives de la mer Egée à l’Iran. Une de ses capitales
est Persépolis. Hérodote voulant explorer le monde va surtout explorer la
Perse. Un siècle et demi plus tard, Alexandre qui rêve d’unifier la totalité
du monde sous un même souverain va surtout guerroyer en Perse. Il la
dépassera même et atteindra l’actuel
Pakistan.
Les choses vont légèrement se
modifier au cours de l’expansion
romaine. Simultanément, la relation
avec la Perse va s’atténuer et, Rome
étant située plus à l’ouest, la partie
européenne va s’agrandir. S’agrandir,