L`Europe Premières considérations. Hé oui, l`Europe. S`il y a une

L’Europe
Premières considérations.
oui, l’Europe. S’il y a une notion que l’on évoque souvent, c’est
bien celle-ci. Et l’Europe par-ci et l’Europe par- et c’est la faute de
l’Europe et c’est dans le cadre de l’Europe. On dit tout et le contraire de
tout à propos de l’Europe.
Il faut bien reconnaître, pour commencer que ce n’est pas clair du
tout cette histoire d’Europe. D’abord, qu’est-ce que c’est que l’Europe ?
Rien que le nom est on ne peut
plus vague. Dans le fond, ce que
nous appelons Europe n’est qu’un
morceau du continent Afro-
asiatique. Et si nous excluons
l’Afrique, ce n’est que la partie
occidentale de l’Eurasie. Alors,
pourquoi cette dénomination ? Et
qu’est-ce que cela recouvre ?
Si l’on en croit la légende
mythologique grecque, Zeus qui
était un coureur de jupons
impénitent, un jour, pour séduire une
princesse qui jouait sur la plage se
métamorphosa en taureau blanc. La belle,
subjuguée, grimpa sur son dos et, Zeus
l’enleva et la conduisit en Crète. La
demoiselle s’appelait Europe. Le sujet de
l’enlèvement d’Europe par Zeus transformé
en taureau à inspiré nombre de peintres de
Carrache à Titien, de Boucher à Rubens en
passant par Coypel et quelques autres.
C’est beau tout ça. L’ennui, c’est que la
beauté qui plut à Zeus était princesse en
Cilicie (actuelle côte sud de la Turquie).
Celui-ci la porta, certes, en Crète ; mais
à l’époque, la Crète était considérée
comme un prolongement de la
Cyrénaïque (actuelle Lybie) donc,
africaine et Europe vint terminer ses jours en Lycie (actuelle te sud ouest
de la Turquie). Il est
quand même
inquiétant et
regrettable que la
donzelle qui aurait
laissé son nom à
l’Europe n’y ait
jamais posé le pied. En
cherchant bien, on en
trouve d’autres des
Dames antiques
appelées Europe. Elles
ont toutes un point commun ; elles n’ont jamais traîné leurs savates en
Europe. Adieu ! L’image romantique d’une belle Europe séduite et enlevée
par Zeus donnant son nom à une partie du monde. Il faut trouver autre
chose.
Je vous livre une autre interprétation. Il existe des tablettes
assyriennes sur lesquelles les
deux rives de la mer Egée
sont différenciées selon deux
appellations qui
correspondent en gros à la
notion de levant et de
couchant. Le côté oriental,
donc le levant, se nomme
« assou » et le côté occidental,
donc le couchant, est appelé
« ereb ». On peut en toute
logique supposer que c’est de que dérivent les appellations de « Asie » et
« Europe ». Il est à noter que cela ne concerne que les deux rives de la
mer Egée. Il y a une chose qui m’amuse, au passage. J’aime à accepter un
rapprochement sauvage, dont j’ai les plus grands doutes sur la justification.
L’Erèbe, pour les anciens (gréco-latins puis chrétiens), c’est la partie la plus
obscure des enfers. Ce qui reviendrait à comprendre que l’Europe, c’est
l’enfer. Bon, je n’ai rien dit, hein !
Toujours est-il que nous avons une Europe et une Asie. En fait, cette
différenciation serait due à Hérodote que l’on considère comme le père de
la géographie (ainsi
que de l’histoire et
de l’exploration mais
n’est pas le sujet).
Hérodote (vers 484
av JC vers 420 av
JC), pour se
simplifier la tâche,
divise le monde
connu, à son époque,
en trois. De
l’Hellespont (les
Dardanelles) au Nil, c’est l’Asie. Du Nil aux colonnes d’Hercule
(Gibraltar) : L’Afrique et des Colonnes d’Hercule à l’Hellespont :
L’Europe. Il faut, cependant,
se souvenir qu’Hérodote,
même s’il meurt en Italie a
surtout voyagé en Perse et en
Egypte. Cette tripartition est
de toute façon peu importante
aux yeux des anciens.
La tripartition
d’Hérodote, pendant
l’antiquité est très peu utilisée.
Il faut même, à ce sujet, remarquer que sous l’empire romain, il existe une
province d’Asie mais ce n’est qu’une province bien circonscrite
correspondant à la partie littorale ouest de l’actuelle Turquie. Au même
titre, on note une province d’Afrique, mais cela correspond en gros à la
Cyrénaïque, c'est-à-dire à la partie est de l’actuelle Lybie. Quant à
l’Europe, on n’en parle pratiquement pas. Ce ne sont que les érudits du
seizième siècle qui ont donné de l’importance à cette division arbitraire en
croyant qu’elle avait été la clef de la vision antique du monde. Ce partage
est strictement artificiel et conçu pour satisfaire les esprits intellectuels. En
revanche, cela ne correspond pas à grand-chose. Même cela semble le
plus évident, Gibraltar, il ne faut pas oublier qu’il existe un petit morceau
d’Espagne sur le continent africain. Les Dardanelles n’ont jamais
correspondu à une limite d’état et je ne vous parle pas de l’Egypte qui se
verrait coupée en deux avec une partie africaine et une partie asiatique.
Il est donc entendu que ces « parties du monde » ont des limites entre
elles assez floues et parfaitement arbitraires. Qu’en est-il des limites
lointaines ? Le monde
antique est éminemment
asiatique. En Europe et en
Afrique, les terres connues ne
sont, en fait, qu’une fine
bande littorale ponctuée, de
façon discontinue, de colonies
grecques ou phéniciennes. En
revanche, l’Asie comporte
tout le proche et le moyen
orient. L’immense empire de
Perse, à son apogée va des rives de la mer Egée à l’Iran. Une de ses capitales
est Persépolis. Hérodote voulant explorer le monde va surtout explorer la
Perse. Un siècle et demi plus tard, Alexandre qui rêve d’unifier la totalité
du monde sous un même souverain va surtout guerroyer en Perse. Il la
dépassera même et atteindra l’actuel
Pakistan.
Les choses vont légèrement se
modifier au cours de l’expansion
romaine. Simultanément, la relation
avec la Perse va s’atténuer et, Rome
étant située plus à l’ouest, la partie
européenne va s’agrandir. S’agrandir,
certes, mais pas mesurément. Vers le nord, l’empire ne dépassera jamais
vraiment le Danube. Les territoires de la rive droite du Rhin seront peu
importants et souvent instables. La Gaule et l’Espagne sont certes conquises
mais le Portugal ne sera latinisé qu’indirectement. Les légions atteindront
l’Angleterre mais jamais l’Ecosse. En fait, on peut considérer que l’Europe
ne sera jamais que le tiers sud Ouest de l’actuelle Europe. Les grandes
migrations du
cinquième siècle
apporteront de
nouvelles
populations dans la
partie romanisée,
mais ne permettront
pas vraiment
d’établir de vraies
relations avec leurs
régions d’origine. Le
monde antique et jusqu’au début du moyen âge est vraiment centré sur la
méditerranée et l’importance asiatique reste importante. Les grandes
religions monothéistes sont originaires du proche orient et, je ne voudrais
faire de la peine à personne, mais le Christ est quand même un asiatique.
Géographiquement, l’Europe n’est qu’une toute petite partie de
l’ancien continent. C’est une presqu’île (Entre la mer noire et la Baltique, il
n’y a guère plus de
mille deux cents
kilomètres) constituée
d’une invraisemblable
collection de
presqu’îles parcourues
par des chaînes de
montagnes
importantes,
constituant autant de
barrières et de
divisions. C’est aussi
une extrémité les
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