REPUBLIQUE DE GUINEE Travail – Justice – Solidarité Première Session Ordinaire du Parlement de la CEDEAO – MAI 2017 RAPPORT PAYS : GUINEE Présenté par les Députés : Hadja Nantenin KONATE Marie Anne FOFANA Hadja Aissata DAFFE Alpha Souleymane BAH Fischer Sory HABA Yaya TRAORE 1 Monsieur le Président du Parlement de la CEDEAO, Honorables députés, chers collègues Mesdames et Messieurs, C’est pour moi un réel plaisir de m’exprimer devant cette auguste Assemblée Communautaire au nom de la délégation guinéenne et à ce titre permettez-moi tout d’abord, de vous transmettre la cordiale et chaleureuse salutation du Président de l’Assemblée nationale de la Guinée, l’Honorable Claude Kory KONDIANO qui me charge de vous signifier tout son soutien pour la réussite de la mission du parlement communautaire et de vous exprimer toute sa reconnaissance à la communauté pour son soutien et sa solidarité dans les moments difficiles de l’histoire de la République de Guinée. Aujourd’hui à travers les activités menées par le parlement de la CEDEAO sous votre présidence, le président Claude Kory KONDIANO souhaiterait davantage renforcer l’axe de coopération parlementaire avec l’institution communautaire, cela pour le plus grand bien de nos peuples. Monsieur le Président, Honorables députés, chers collègues Cette session se tient, à un moment où le monde en général et notre sous-région en particulier sont confrontés à une situation de déstabilisation des groupes armés, au terrorisme et aux turbulences sociopolitiques, qui menacent sérieusement la paix, la stabilité et le développement durables de notre espace géographique. Pour nous parlementaires, le développement suppose en premier lieux la paix, donc le règlement pacifique des conflits et une politique de conciliation entre les Etats. Il est aussi de notre devoir, nous Parlementaires, de jouer un rôle important dans la réalisation des objectifs de la Communauté en matière de bonne Gouvernance politique, économique, sociale et d’Intégration. Monsieur le Président, Le présent rapport s’articule essentiellement autour des points suivants: Etat de mise en œuvre des textes communautaires Situation Politique ; Situation sécuritaire ; Etat de mise en œuvre du programme macroéconomique de la CEDEAO Etat de mise en œuvre des Politiques et programmes de la CEDEAO en matière d’Infrastructure et de Transport ; Environnement et changement climatique Etat de mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement durable ; Activités de sensibilisation menées par les parlementaires. 2 1. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES TEXTES COMMUNAUTAIRES a) Protocoles et Conventions : La CEDEAO, depuis sa création le 28 Mai 1975, a adopté 54 Protocoles et Conventions devant être ratifiés par les Etats membres. Aussi sur un total de 54 Protocoles et conventions de la CEDEAO signés par la République de Guinée, à date seuls treize (13) n’ont pas été ratifiés et cela amène la Guinée au 6ème rang des Etats membres ayant le plus ratifiés de Protocoles et Conventions. b) Etat de Mise en Œuvre des Programmes Communautaires La Guinée a bénéficié du financement de plusieurs projets et programmes, dans le domaine énergétique, environnemental et social qui sont entre autres : Le programme d’Urgence d’approvisionnement en Energie Electrique de la ville de Conakry qui est déjà bouclé ; Le projet d’interconnexion électrique entre la Cote d’ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra-Leone ; Le Projet pour le développement de l’électrification rurale et péri-urbaine en Afrique de l’Ouest. Projet de création d’une Organisation Ouest-Africaine de l’Environnement et du Développement Durable en vue de faire face aux défis environnementaux auxquels notre région est confrontée. Le Projet d’Appui au Renforcement des capacités en matière de Migration et de Développement. Le projet régional CEDEAO-UE sur la circulation des armes légères en Guinée. Programme d’appui aux femmes transformatrices de produits agricoles, halieutiques et artisanaux. c) Prélèvement communautaire au profit de la CEDEAO L’Endettement de la Guinée auprès de la Commission de la CEDEAO s’explique par le principe de l’unicité de caisse que le Gouvernement a adopté afin de mieux lutter contre les détournements. Ainsi tous les fonds collectés par l’administration des Douanes sont versés automatiquement dans le compte unique du Trésor Public en lieu et place du compte de la CEDEAO ouvert à la Banque Centrale. Apres pour le reversement dans le compte de la CEDEAO les procédures sont longues et une fois les fonds versés une autre problématique survient c’est celle des devises qu’il faut trouver. Mais néanmoins des efforts considérables ont été faits car en 1 année (2016-2017), la Guinée a remboursé 2 tiers de sa dette. Aussi a ce jour la Guinée reste devoir à la CEDEAO, selon le dernier relevé du Trésor Public à la Banque Centrale de Guinée du mois d’Avril 2017, la somme de 42.032.269.537 Francs guinéens soit 4.595.632 US Dollars par rapport à l’année 2016 ou la Guinée devait environ 93 milliards de Francs guinéens soit environ 12 millions de US Dollars. 2. SITUATION POLITIQUE La situation politique de la Guinée est marquée par les préparatifs des élections Communales et Communautaires prévues cette d’année 2017, qui mettra fin aux mandats des délégations spéciales. 3 Depuis 2 ans nous n’avons toujours pas pu organiser ces élections car des insuffisances au niveau du code électoral et du code des collectivités faisaient défauts. Aussi le pouvoir et l’opposition ont conclu, en octobre 2016, un accord politique afin de modifier le code électoral et le code des collectivités afin de pouvoir organiser des élections transparentes et crédibles. C’est ainsi que le gouvernement a introduit pour examen et adoption les projets d’amendement du code électoral et du code des collectivités lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale convoquée à cet effet en février 2017. Aujourd’hui les obstacles juridiques sont levés puisque les textes ont été adoptés. Actuellement les autorités multiplient la concertation avec la CENI, les acteurs politiques, la Société civile et les autres acteurs faisant partis du processus électoral (NDI, PNUD, UE, IFES, OIF…) en vue d’harmoniser leurs positions pour parvenir à organiser ces élections communales et communautaires le plutôt que possible. Le Président de la République, toujours dans son souci de maintenir la paix et la stabilité a initié des rencontres permanentes entre lui et le Chef de file de l’Opposition en vue d’aplanir et décrisper les tensions. Sur le plan Africain et international, notre pays a repris sa place dans l’arène internationale, nous prenons part à toutes les instances sous régionale, régionale et internationale, et contribuons pleinement à son rayonnement actuel dans le cadre du maintien de la paix et la stabilité dans la sous-région Ouest Africaine notamment au Mali, en Guinée Bissau et en Gambie. C’est avec une légitime fierté que nous saluons le choix porté sur le Chef de l’Etat, le Professeur Alpha CONDE pour la présidence en exercice de l’Union Africaine. 3. SITUATION SECURITAIRE La situation sécuritaire nationale de la Guinée est tributaire de facteurs tant endogènes que de facteurs liés au contexte sous régional et régional. Sur le plan interne, il faut reconnaitre que le passé sociopolitique récent du pays a laissé des stigmates et des clivages qui ont fortement impacté la cohésion sociale, toute chose nécessitant des mesures courageuses pour un retour à une paix durable. C’est pourquoi après la remise du rapport des consultations nationales de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale (CPRN) au Chef de l’Etat le mois de juin 2016, la commission Co-présidée par l’Archevêque et le grand Imam de Conakry, avec l’appui des partenaires techniques et Financiers notamment le PNUD et le Hautcommissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), a mis des dispositifs en place pour parvenir à la réconciliation nationale à travers des ateliers d’information, de sensibilisation et de concertations avec les différents acteurs (Institutions nationales et société civile) en vue de parvenir à l’élaboration d’un projet de loi. Aujourd’hui l’avant-projet de loi portant « création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation”, est prêt depuis le 14 avril 2017 et il ne restera plus que son adoption par l’assemblée nationale. 4 Par ailleurs, on peut noter des avancées notables dans la réforme des secteurs de la Sécurité, de la Défense et de la Justice à travers, l’amélioration de l’environnement juridique (adoption du nouveau code pénal, code de procédure pénal, code de justice militaire, la loi sur l’organisation judiciaire) et institutionnelle (recrutement, formation, équipement de la police et la Douane construction et réhabilitation des tribunaux et de prison) traduisant la volonté du gouvernement guinéen à répondre à une certaine insécurité vécue par les populations. En ce qui concerne les facteurs externes, la situation sécuritaire de la guinée est tributaire de celle du Sahel tout entier marquée par la montée vertigineuse du terrorisme qui puise l’essentielle de ses ressources humaines dans la frange de la population très pauvre et surtout chez les jeunes chômeurs. Le gouvernement avec l’appui de ses partenaires techniques, financiers bi et multilatéraux s’active pour répondre à cette nouvelle menace terroriste à l’intérieur de la guinée et dans la région à travers entre autre : la présence parmi les forces de maintien de la paix au Mali (MINUSMA), l’adoption de la loi portant lutte contre du terrorisme en République de Guinée; Loi portant autorisation de l’Accord de Coopération militaire signé le 13 janvier 2014 à Conakry entre la République de Guinée et le Gouvernement de la République Française La signature de l’accord de coopération militaire avec la République du Mali ; L’accord de coopération militaire avec la Turquie 4. MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME MACRO-ECONOMIQUE DE LA CEDEAO : Selon le rapport économique et financier 2016, l’état de mise en œuvre des critères de convergences de la CEDEAO se présente comme suit : CRITERES NORMES 2015 2016 er Critère de convergences de 1 rang 1 Le Déficit budgétaire dons compris (base engagement)/PIB ≤ 3% 8,9% 0,6% 2 3 Le taux d’inflation annuelle moyen Financement du déficit budgétaire par la banque centrale/recette fiscale de l’année précédente en % Réserves brutes en mois d’importations ≤ 10% ≤ 10% 8,2% 15,2% 7,8% 10,8% ≥ 3% 2,3%% 2,5% ≤ 70% +-10% 23,1% -1,7% 42,9% -18,9% 4 Critère de convergences de 2e rang 1 2 Ratio dette publique/PIB nominal en % Variation du taux de change nominal Nombre de Critères satisfait en 2015 : 4 et en 2016 3 critères. L’analyse de la performance de la guinée en fin juin 2016 par rapport aux critères de convergences indique une stagnation de la position du pays par rapport à la même période de l’année précédente. 5 En effet deux(2) critères ont été remplis au cours de la période sous revue. Il s’agit du critère budgétaire (Déficit budgétaire global sur le PIB et celui de l’inflation (Taux d’inflation en moyenne annuelle). Les deux(2) autres critères de 1er rang n’ont pas été respectés à savoir le Financement du déficit budgétaire par la Banque Centrale et les Réserves brutes de change en mois d’importation. En revanche la situation de la performance économique et financière de la Guinée en fin juin 2016 indique que la position du pays s’est dégradée au niveau des critères de second rang dont un seul a été respecté ; il s’agit de l’encours de la Dette publique sur le PIB. Le critère relatif à la stabilité du taux de change nominale n’a pas été respecté. 5. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES ET PROGRAMMES DE LA CEDEAO EN MATIERE D’INFRASTRUCTURE ET DE TRANPORT La contre performance de ce sous-secteur s‘explique par les effets combinés du ralentissement des investissements et des reports de plusieurs travaux d’infrastructures due à la psychose de l’épidémie d’Ebola de 2015. Le transport routier joue un rôle stratégique dans l’économie guinéenne en raison notamment de la large ouverture de l’économie, du nombre élevé de pays frontaliers, de la forte intégration de fait dans les échanges sous régionaux, de la dispersion des zones d’intenses activités économiques sur l’ensemble du territoire et de la croissance rapide de l’urbanisation du pays et donc des besoins d’approvisionnement des villes. La déclaration de la fin de l’épidémie d’Ebola en Mars 2016 par l’OMS a permis la reprise des projets de construction et de réhabilitation de routes reportés en 2015 dont entre autres: Le projet de construction du pont Kaka à Coyah financé par le Japon La réhabilitation de la route KM 36-Coyah par le Budget national Construction et réhabilitation de la route Conakry-Mamou (RN1)financé par le Budget national Construction et réhabilitation de la route Dabola-Kouroussa financé par la BID Le bitumage de la route Beyla-Nzérékoré financé par la société minière Rio Tinto Le bitumage de la route Kissidougou- Kondebadou (Gueckedou) financé par le BID, UE et la BADEA. Les travaux de dragage d’entretien et d’approfondissement du chenal d’accès et du bassin portuaire de Conakry. Dans le plan de relance post Ebola, le gouvernement avec l’appui des partenaires financiers poursuit l’objectif principal de développement des infrastructures routières pour le désenclavement des zones de production (reprofilage des routes communautaires ou construction d’ouvrages de franchissement) en vue d’améliorer les chaines de valeurs et redynamiser les échanges. C’est dans ce cadre que la BAD a accepté de financer entièrement le Programme d’Aménagement des Routes et de Facilitation des Transports au sein de l’Union du Fleuve Mano (PAR-FT-UFM) dans la partie guinéenne. 6 Au niveau du transport aérien toutes les compagnies qui avaient annulé leurs plans de vols sur Conakry ont repris leurs vols et des nouvelles compagnies (Aigle Azur, Ethiopian Airlines, Tunisair, Emirat) desservent Conakry et bientôt Turkish Airlines. Il faut également signaler l’arrivée dans l’espace aérienne guinéenne d’une nouvelle compagnie nationale dénommée Guinée Airlines en vue de desservir l’intérieur du pays et la sous-région, fruit d’un partenariat privé Franco -Guinéen. Ces mesures augmentent incontestablement le cumul de mouvement des avions et accroissent les activités de la Société de Gestion et d’Exploitation de l’Aéroport de Conakry(SOGEAC) et les Agences de voyages. 6. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE La Guinée dispose d’importantes de ressources forestières (13 millions ha), hydriques (1165 cours d’eau avec des bassins versants d’au moins 5 Km2.), maritimes (le littoral guinéen long d’environ 300 Km, avec une superficie de 47 400 Km2). Cependant, la plupart de ces ressources naturelles sont actuellement menacées (déforestation, déboisement, feu de brousse, près 35.000ha par an). Faute de stratégie et de ressources pour leur protection et compte tenu des pressions de l’homme sur la nature dues surtout à la pauvreté notamment dans les zones rurales, le développement des zones minières et l’urbanisation accélérée, les défis à relever sont multiples et portent principalement sur : la lutte contre la dégradation des sols ; la maîtrise des ressources en eau ; l’amélioration de la contribution des ressources naturelles à l’économie nationale ; la préservation de la diversité biologique terrestre et maritime ; l’approvisionnement durable en énergie. La règlementation de l’orpaillage ; L’implication des communautés dans la protection e l’Environnement A ces éléments, il faudra associer ceux liés aux effets néfastes des changements climatiques. Parmi les principaux impacts des changements climatiques affectant la guinée, on peut citer : une augmentation générale des températures moyennes ; une baisse des précipitations moyennes annuelles en particulier dans le Nord-Ouest et le nord- Est du pays ainsi que la modification de la fréquence et de la répartition intra annuelle des précipitations ; destruction du rivage, des plages, disparition de sable et parfois même des terres agricoles et de la mangrove’’. La guinée est partie prenante de l’ensemble des conventions internationales relatives à la promotion d’un environnement durable. Cela se traduit par un accroissement substantiel des dépenses de protection de l’environnement et changement climatique à travers, l’amélioration de l’environnement juridique (révision du code forestier et du code minier ), et institutionnelle visant à la sensibilisation, au reboisement des berges des cours d’eau, des têtes de sources, le renforcement des sites forestiers, à la vulgarisation de l’utilisation de l’énergie solaire, la responsabilisation des collectivités locales, la poursuite du programme de foyers améliorés et la promotion des énergies renouvelable ( butane, biogaz et solaire). 7 Ces actes traduisent ainsi la volonté des autorités de répondre à une certaine préoccupation liée à la dégradation du milieu naturel et changement climatique. Il s’agira, entre autres de : renforcer la capacité de l’administration et les collectivités pour la gestion environnementale et climatique du territoire ; rendre rigoureuse l’application de la réglementation en matière de restauration des zones dégradées ; Plusieurs autres dispositions sont en train d’être prises pour la mise en œuvre des recommandations issues des COP 21 et 22 par le gouvernement guinéen à travers le département en charge de l’environnement et du développement durable notamment : La poursuite des efforts dans le cadre du Projet de Renforcement de la Résilience et d’Adaptation aux Impacts Négatifs du Changement Climatique dans les Zones Côtières Vulnérables de Guinée(RAZC) ; accroître l’implication des femmes dans les prises de décision en matière de protection de l’environnement et de leur autonomisation compte tenu de leur rôle grandissant dans le développement de l’économie domestique. Promotion et utilisation de l'énergie solaire pour l'extraction du sel marin; Elaboration d'un système d'alerte rapide afin d'assurer la productivité agricole et la sécurité alimentaire; Réalisation de micro-barrage à buts multiples; Protection des cultures dans la zone côtière; 7. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DURABLE La Guinée a eu beaucoup de difficultés dans sa mise en œuvre des ODD a cause notamment des problèmes de gouvernance qui ont entraine une détérioration de l’environnement politique, d’épidémie avec le virus Ebola mais aussi a cause de l’insuffisance d’investissements dans les secteurs sociaux (éducation et santé). Mais néanmoins la République de Guinée s’engage à poursuivre son combat pour atteindre les Objectifs de développement durable(ODD) à travers sa stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) qui englobe un certain nombre de thèmes transversaux au nombre desquels figurent les droits humains, la population, l’emploi, la prévention des conflits, le genre, l’environnement, les changements climatiques et le VIH-Sida. Tous ces thèmes seront intégrés dans les stratégies et politiques sectorielles. En dépit de ces nombreuses difficultés, la République de Guinée a enregistré des progrès au cours des dernières années dans l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, dans la réduction de la pauvreté rurale, dans l’agriculture, la foresterie et la pêche qui sont aujourd’hui plus productives et plus durables. Sur le plan de l’Education La Guinée a le taux le plus bas d’alphabétisation de la région, avec des pourcentages de 23% pour les femmes et de 38% pour les hommes Même si des progrès significatifs ont été réalisés en matière d’éducation surtout au niveau du primaire (88,8% en 2015) et de l’enseignement technique et professionnelle, beaucoup d’efforts restent à faire. En Guinée, l’éducation est obligatoire seulement au niveau du primaire, le taux de scolarisation à ce niveau en 2015 était de 81% pour les garçons et de 69% pour les jeunes filles. La scolarisation aux niveaux secondaire et supérieur est beaucoup plus faible, d’autant 8 plus pour les femmes avec des pourcentages de 23% dans le secondaire et 6% dans le supérieur contre 37% et 14% respectivement pour les hommes. Pour faire face à la problématique de l’Education Pour Tous dans un contexte difficile, le Gouvernement guinéen opte pour le développement d’un système éducatif inclusif de qualité, capable de produire un capital humain qui réponde aux besoins des secteurs informels et modernes de l’économie. En fonction de ces priorités, le Gouvernement a adopté les stratégies suivantes : l’accroissement des taux d’inscription aux niveaux de l’enseignement préscolaire, primaire et du premier cycle de l'enseignement secondaire et le soutien à des mesures spécifiques pour les filles; la promotion de l’éducation des enfants porteurs de handicaps en vue d’atteindre les ODD ; l’atteinte de la scolarisation primaire universelle de qualité à l’horizon 2020 à travers la construction/réhabilitation d’infrastructures permettant l’augmentation des inscriptions au primaire, la réduction de la taille des groupes pédagogiques au secondaire et la création de filières de formation courte d’insertion professionnelle; la lutte contre l’analphabétisme au sein de la population adulte, notamment chez les femmes. Sur le plan de la Promotion de l’égalité et l’autonomisation des Femmes La Politique Nationale Genre (PNG) se focalise sur la réduction, à moyen et long termes, des disparités entre les femmes et les hommes en lien avec les instruments juridiques internationaux et régionaux que la Guinée a ratifié en la matière, à travers une approche qui impliquera tous les secteurs afin de contribuer à l’autonomisation des femmes ((accès au crédit surtout en zone rurale). La Politique Nationale Genre (PNG) est structurée autour de cinq axes stratégiques, à savoir l’accès aux services sociaux de base, le respect des droits humains et l’élimination des violences, l’accès/contrôle des ressources et le partage équitable des revenus, l’amélioration de la gouvernance et de l’accès équitable aux sphères de prise de décision et l’intégration du genre dans la politique macroéconomique. En partenariat avec Afriland first Bank plusieurs caisses MUFFA (Mutuel Financière des Femmes en Afrique) sont ouvertes presque dans les 38 communes urbaines de la Guinée pour rendre effective le processus d’autonomisation des femmes. Les filles représentent 46,21℅ de l’effectif total des apprenants de l’enseignement technique et de la formation professionnelle publique et privée. Il existe cependant une forte ségrégation par secteur d’activité: les hommes sont largement majoritaires dans les formations du secteur secondaire et les femmes dans les formations du secteur tertiaire. En effet, les femmes représentent 67% des apprenants dans les formations du secteur tertiaire et les hommes représentent 80% des apprenants dans les formations du secteur secondaire. Par ailleurs, en 2012, les Institution d’Enseignement Supérieur Publiques ne comptaient que 22,11% d’étudiantes contre 37,09% dans les Institution d’Enseignement Supérieur privées. 9 Participation politique : Les femmes restent peu présentes dans la sphère politique : aujourd’hui, les femmes occupent 22% des sièges parlementaires et 15% des positions ministérielles. Dans le Gouvernement par exemple les femmes occupent des postes clés dont le poste de Ministre des Affaires étrangères, le poste de ministre de la coopération internationale, le poste de Ministre de l’économie et des finances, le poste de Ministre des travaux publiques, le poste de Ministre de l’environnement, le poste de Ministre de l’agriculture ….etc Sur le plan sanitaire Les objectifs visés par le gouvernement sont le renforcement de la prévention et des capacités par la formation, le recrutement, la construction, la rénovation et l’équipement, des structures de santé en vue de disposer des services de soins de qualité et accessibles à toute la population, afin de rendre réellement effectif et plus équitable l’accès aux services et soins de santé sur l’ensemble du territoire. Les femmes guinéennes, particulièrement dans les campagnes, peinent à accéder aux services de santé adéquats, en particulier de soins obstétriques et de planification familiale». En 2015, seulement 45 % des naissances étaient assistées par du personnel de santé qualifié et seules 6% de femmes mariées ou en union utilisaient une méthode contraceptive. Si le taux de mortalité maternelle a chuté de près de 34,7% à 67% au cours de 20 derniers années, passant de 1040 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2005 à 679 en 2015, le taux de mortalité maternelle en Guinée est l’un des plus élevé de l’Afrique subsaharienne (546/100 000 moyenne régionale). De plus, une femme sur 26 risques de mourir en couche au cours de sa vie. La mortalité néonatale est de 33‰ naissances vivantes et, la mortalité pour 1000 enfants de moins de 5 ans est de 101. Il faut noter que le Gouvernement a accru les efforts liés à la gratuité de la césarienne, 43 996 accouchements dont 8 770 césariennes pour réduire la mortalité maternelle et infantile, et a également porté le taux de couverture vaccinale à 86% pour la poliomyélite et à 91 % pour la rougeole. Selon l’enquête STEPS menée en 2010 sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles(MNT) à Conakry et en Basse Guinée la prévalence du diabète est de 3,5% dans la population de 15 à 64 ans et 5,2% chez les sujets de 25 à 64 ans. Pour les maladies cardiovasculaires, l’HTA à elle seule représente 28,1% D’après l’Enquête démographique et de la santé et à des indicateurs multiples de 2012 « la fécondité précoce varie selon le niveau d’instruction; 48 % des filles de 15-19 ans sans instruction ont déjà commencé leur vie féconde contre 17 % parmi celles ayant un niveau secondaire ou plus ». VIH/SIDA : Les femmes restent les plus touchées par le virus du Sida en Guinée. Selon un rapport du comité national de lutte contre le Sida (CNLS), le taux de prévalence au VIH/SIDA chez les femmes est 2,1%, contre 1,2% chez les hommes. Alors qu’en 2012, le taux de prévalence était estimé à 1,7 chez les adultes. Toutefois, il faut noter que le paludisme demeure l’endémie majeure et la première cause de morbidité. Les données statistiques le font ressortir comme première cause de consultation (53%), d’hospitalisation (31%) et de décès (14,2%) tous âges confondus. La prévalence de la diarrhée est de 12,4% chez les enfants de 0 à 59 mois. 10 Pour lutter contre le paludisme, le Gouvernement à travers le Programme National de Lutte Contre le Paludisme poursuit, avec l’appui de ses partenaires (OMS, USAID, Fond Mondial, HC3 et autres) la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides et assuré la prise en charge des cas de maladies au niveau communautaire et dans les formations sanitaires. 8. ACTIVITES DE SENSIBILISATION MENEES PAR LES PARLEMENTAIRES Dans le cadre de ses activités, les parlementaires guinéens avec l’appui de l’Assemblée nationale, ont organisé des réunions de restitution sur la réunion délocalisée de Monrovia sur la vente des faux médicaments et des médicaments périmés dans l’espace CEDEAO et sur la réunion délocalisée de Praia sur les défis de la migration clandestine et le sous emploi des jeunes dans la CEDEAO. En dehors de ces réunions de restitution, les députés guinéens ont organisé le 5 mai 2017 une activité de sensibilisation sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO a la frontière Guinéo-Sierra léonaise avec les autorités locales, les Forces de Défense et de Sécurité et les populations de la localité. OBRIGADO THANK YOU MERCI pour votre attention 11