Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique de la région Rhône-Alpes
(guide méthodologique régional, C.S.R.P.N. Rhône-Alpes)
FAUNE DETERMINANTE
Coléoptère
Barbot ou Pique-prune (Osmoderma eremita)
Photo : Stephane Chemin (BIOTOPE)
Description
Le Pique-prune, aussi appelé « Barbot », est une sorte de
gros scarabée mesurant de 2 à 3,5 centimètres. Il
présente un corps très sombre de couleur brun-noir,
parfois roux, avec des reflets métalliques pourpres. Les
larves, semblables à de gros « vers blancs », peuvent
peser jusqu’à 12 grammes au dernier stade de leur
développement. Leur extrémité abdominale, très renflée,
peut atteindre 1,2 centimètre de largeur.
Ecologie
Le Pique-prune fréquente les forêts anciennes de feuillus.
La femelle pond dans une cavité d’arbre entre 20 et 80
œufs qui mettent en moyenne 2 ans à se développer. Les
larves consomment le bois mort. Principalement
crépusculaires et nocturnes, les adultes restent une
grande partie de leur vie dans la cavité où ils sont nés.
Particularités de l'espèce
Le Pique-prune se détecte dans une cavité grâce à l’odeur
de « cuir de Russie », de « pot pourri » qui se dégage de
l’arbre. Les adultes sont le plus souvent observés en juillet,
leur période de vol s’échelonnant de fin mai à début
septembre. La femelle protège chacun de ses œufs par un
enduit de terreau très souple.
Distribution
Le Pique-prune est présent dans toute l’Europe
septentrionale et centrale où il fréquente les anciennes
zones plus ou moins boisées, anciennement utilisées pour
le pâturage et dont la taille des arbres a favorisé le
développement de grandes cavités. L’espèce occupe
presque toute la France bien qu’un inventaire national
semble nécessaire pour améliorer les connaissances sur
sa répartition. Au sein de son aire connue, le nombre des
populations diminue de manière inquiétante bien que,
dans le Sud, on trouve encore quelques populations
isolées d’importance notable. En Rhône-Alpes, il est
mentionné comme « peu présent » dans la Drôme, très
rare ou localisé dans l’Isère et le Rhône. En Ardèche et
dans l’Ain, les données anciennes sont à confirmer.
Présence dans les ZNIEFF de Rhône-Alpes
Les indications de cette carte sont basées sur les citations de présence avérée de l'espèce dans les
diverses ZNIEFF de la région.
Les lignes vertes délimitent les trois zones biogéographiques : continentale, sub-méditerranéenne et
alpienne.
source : DIREN - cartographie : INFOSIG
DIREN 208 bis, rue Garibaldi - 69422 LYON CEDEX 03
tél : 04 37 48 36 00 - Fax : 04 37 48 36 01 - www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr
Menaces et sauvegarde
Le Pique-prune est l’un des Coléoptères les plus menacés
en Europe. L’abandon de la taille des arbres et de
l’émondage, l’abattage des vieux arbres à cavités
réduisent considérablement le nombre d’habitats propices.
Le maintien sur pieds des vieux arbres (notamment
saules, chênes, hêtres, ifs) et le vieillissement de certaines
parcelles forestières de feuillus seraient des mesures
favorables. Le renouvellement des arbres en têtards
(méthode de taille favorisant la formation de grandes
cavités) à l’intérieur des espaces agricoles où l’espèce est
présente serait aussi bénéfique. Des corridors entre
massifs forestiers permettraient des échanges de
populations, qui devraient en outre bénéficier d’un réseau
de surveillance national.
Statut et régime de protection
Statut ZNIEFF :
déterminante pour les domaines alpien, continental et
subméditerranéen
Livre rouge national :
En Danger
Livre rouge régional :
Directive Habitats annexe 2 :
Directive Habitats annexe 2*
(Prioritaire) : x
Directive Habitats annexe 4 : x
Directive Habitats annexe 5 :
Directive Oiseaux annexe 1 :
Convention de Berne : annexe 2 (Cette espèce est
prioritaire dans le cad
Convention de Washington :
Protection nationale : x
Protection régionale :
Protection départementale
(01, 38, 42, 74) :
Bibliographie concernant l'espèce
MNHN - Cahiers d’habitats. Tome 7. Espèces animales.
pp 236-238. MNHN,
1995 - Inventaire de la faune menacée en France. Nathan,
Paris, 175 p. Du Chatenet
G., 1990 – Guide des Coléoptères d’Europe. Delachaux et
Niestlé, 480 p.
Inventaire ZNIEFF modernisé Rhône-Alpes - fiches descriptives des espèces et habitats naturels déterminants # 1ère édition - novembre 2007
dépôt légal : novembre 2007 # ISBN n° 2-11-095226-1
DIREN 208 bis, rue Garibaldi - 69422 LYON CEDEX 03
tél : 04 37 48 36 00 - Fax : 04 37 48 36 01 - www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr
Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique de la région Rhône-Alpes
(guide méthodologique régional, C.S.R.P.N. Rhône-Alpes)
FAUNE DETERMINANTE
Coléoptère
Cétoine bleue (Eupotosia mirifica)
Photo : G. Bouloux (OPIE)
Description
La Grande Cétoine bleue est un scarabée allongé
entièrement violet. Elle mesure entre 2 et 3 centimètres de
longueur. Contrairement à d’autres espèces, elle ne
présente aucune tache blanche sur le dessus et les
genoux. La sous-espèce « balcanica » d’Europe
occidentale est d’un violet plus foncé que celui de la forme
typique.
Ecologie
La Grande Cétoine bleue fréquente les forêts et les
maquis thermophiles de chênes caducifoliés (notamment
les vieux chênes à cavités) des collines et des régions
montagneuses au climat subméditerranéen. Elle est visible
à partir de juin-juillet.
Particularités de l'espèce
La Grande Cétoine bleue vole à assez grande hauteur
d’une frondaison à une autre, se posant parfois sur les
troncs de Chêne liège, là où l’écorce se décolle et où
suinte la sève. Comme les scarabées du genre Cerambyx,
elle joue un rôle important dans la dégradation du bois.
Distribution
Toujours rare et localisée, la Grande Cétoine bleue ne
s’observe que dans deux pays. En Italie, l’espèce est
présente dans le Latium, aux environs de Rome et de Rieti
et en Toscane, près de Grosseto. En France, elle se
trouve seulement dans l’Hérault et au sud de l’Ardèche,
dans le secteur du bois de Païolive. Depuis près d’un
siècle, ces boisements de chênes pubescents qui
s’étendent sur une surface d’environ 700 hectares ne font
l’objet d’aucune exploitation forestière en raison de leur
grande difficulté d’accès due à un véritable labyrinthe de
relief calcaire ruiniforme, composé de lapiaz (crevasses) et
dolines (cuvettes).
Présence dans les ZNIEFF de Rhône-Alpes
Les indications de cette carte sont basées sur les citations de présence avérée de l'espèce dans les
diverses ZNIEFF de la région.
Les lignes vertes délimitent les trois zones biogéographiques : continentale, sub-méditerranéenne et
alpienne.
source : DIREN - cartographie : INFOSIG
DIREN 208 bis, rue Garibaldi - 69422 LYON CEDEX 03
tél : 04 37 48 36 00 - Fax : 04 37 48 36 01 - www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr
Menaces et sauvegarde
La Grande Cétoine bleue voit ses populations décliner en
raison des prélèvements qu’elle subit depuis plusieurs
années. De plus, elle est menacée par les mesures de
gestion phytosanitaire, responsables de l’abattage des
arbres pourrissants. La destruction du Grand Capricorne
(espèce également saproxylophage : consommant le bois
mort et participant à sa décomposition) souvent jugé
néfaste, entraîne également sa destruction). La
sensibilisation des forestiers et promeneurs à la
préservation de ces insectes permettrait de lutter contre
l’idée reçue qu’une forêt est mal gérée lorsqu’on y laisse
des arbres morts ou du bois mort au sol. Le maintien des
vieux chênes sénescents et le classement comme espèce
protégée aux niveaux européen et local sont fortement
souhaitables.
Statut et régime de protection
Statut ZNIEFF :
déterminante avec critère pour le domaine subméditerranéen
Livre rouge national :
Livre rouge régional :
Directive Habitats annexe 2 :
Directive Habitats annexe 2*
(Prioritaire) :
Directive Habitats annexe 4 :
Directive Habitats annexe 5 :
Directive Oiseaux annexe 1 :
Convention de Berne :
Convention de Washington :
Protection nationale :
Protection régionale :
Protection départementale
(01, 38, 42, 74) :
Bibliographie concernant l'espèce
Tassi F., Aberlenc H.P., Rasplus J.Y., Curletti G., Dutto M.,
Genson G., Lemperière G., 2004 - Eupotosia mirifica, la
Grande Cétoine bleue, joyau menacé du patrimoine
naturel européen. Proposition pour la protection de
l'espèce et de ses biotopes. (Coleoptera Cetoniidae
Cetoniinae). In : Lambillionea vol.104:n 1, suppl., p. 1-32.
Aberlenc H.P., 2006 - La Grande Cétoine bleue,
graal du patrimoine naturel de Païolive. In : La viste vol.19,
p. 42-48.
Du
Chatenet G., 1990 – Guide des coléoptères d’Europe.
Delachaux et Niestlé, 480 p.
Inventaire ZNIEFF modernisé Rhône-Alpes - fiches descriptives des espèces et habitats naturels déterminants # 1ère édition - novembre 2007
dépôt légal : novembre 2007 # ISBN n° 2-11-095226-1
DIREN 208 bis, rue Garibaldi - 69422 LYON CEDEX 03
tél : 04 37 48 36 00 - Fax : 04 37 48 36 01 - www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr
Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique de la région Rhône-Alpes
(guide méthodologique régional, C.S.R.P.N. Rhône-Alpes)
FAUNE DETERMINANTE
Coléoptère
Grand Capricorne (Cerambyx cerdo (Linné))
Photo : Jean-Yves Kernel (BIOTOPE)
Description
Le Grand Capricorne est un Coléoptère mesurant entre
2,4 et 5,5 centimètres. Il présente un corps noir brillant
avec l’extrémité des élytres brun-rouge. Les antennes sont
aussi longues que le corps chez la femelle et plus grandes
chez le mâle. Les œufs sont blancs et presque
cylindriques. Les larves sont blanches avec le thorax très
large et peuvent atteindre 9 centimètres au cours du
dernier stade.
Ecologie
Le Grand Capricorne fréquente les milieux comportant des
chênes relativement âgés, des habitats forestiers, des
arbres isolés y compris dans des contextes très
artificialisés (parcs urbains, alignements de bords de
routes). Les adultes (observables de juin à septembre
durant la période de ponte) se nourrissent de sève et de
fruits mûrs, alors que les larves consomment du bois.
Particularités de l'espèce
Le développement du Grand Capricorne dure trois ans.
Les œufs sont d’abord déposés séparément dans les
anfractuosités et dans les blessures des arbres. Puis les
larves éclosent et se développent durant deux ans. A la fin
du dernier stade, elles creusent une galerie ouverte vers
l’extérieur, puis une loge dont elles ferment l’entrée avec
du calcaire.
Distribution
Le Grand Capricorne est présent dans toute l’Europe,
l’ouest de la Russie, en Afrique du Nord et Asie Mineure
jusqu’au nord de l’Iran. Autrefois commun sur l’ensemble
de son aire de répartition, il voit ses populations régresser
dans la partie orientale de l’Europe. En France, il est plus
ou moins commun selon les régions. Les effectifs
semblent très localisés dans le Nord, mais l’espèce est
commune dans le tiers sud du pays, y compris en Corse.
En Rhône-Alpes, elle trouve surtout refuge dans le sud de
la région (Ardèche et Drôme) et est présente dans une
moindre mesure dans les autres départements. En Savoie,
les nombreuses chênaies pubescentes des massifs bien
exposés de l’Avant-pays (comme le mont Tournier)
constituent un habitat apprécié.
Présence dans les ZNIEFF de Rhône-Alpes
Les indications de cette carte sont basées sur les citations de présence avérée de l'espèce dans les
diverses ZNIEFF de la région.
Les lignes vertes délimitent les trois zones biogéographiques : continentale, sub-méditerranéenne et
alpienne.
source : DIREN - cartographie : INFOSIG
DIREN 208 bis, rue Garibaldi - 69422 LYON CEDEX 03
tél : 04 37 48 36 00 - Fax : 04 37 48 36 01 - www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr
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