Chap. 1.1
Document1 Page 5 sur 8 Aix-Marseille, sept. 2015, P. Auffant
A / Vieillissement et croissance (doc bac)
L'impact du vieillissement sur la productivité moyenne dépend du profil de productivité par
âge, or celui-ci est très mal connu. L'opinion courante voudrait que la productivité par âge suive
une courbe en U inversée : croissante dans un premier temps grâce aux acquis de l'expérience
qui augmentent et améliorent le capital humain, et décroissante ensuite. Cette réduction de la
productivité des travailleurs âgés s'expliquerait par la diminution de certaines compétences
physiques au-delà d'un certain âge, la détérioration de l'état de santé, l'obsolescence du capital
humain acquis durant la période de formation initiale, voire la résistance aux innovations des
personnes âgées. [...] L'accélération des départs à la retraite peut être a priori perçue comme
une chance pour les jeunes entrants sur le marché du travail et le papy-boom serait alors
synonyme d'une baisse du chômage. L'argument [...] est cependant fragile. Le raisonnement
présuppose que les secteurs, à débouchés constants, auront des besoins de main d’œuvre
équivalents aux sorties du marché du travail. Les taux d'emploi actuels des jeunes et des seniors
indiquent cependant que des secteurs à maturité (automobile, mécanique, par exemple) soumis
à la concurrence des pays émergents à bas salaires recherchent d'ores et déjà à limiter le poids
de la main d’œuvre, pour faire face au différentiel de coûts. Le vieillissement pourrait alors
accélérer ce phénomène en incitant les entreprises à embaucher des jeunes mieux formés à des
technologies économes en main d’œuvre, pour compenser des départs accélérés. [...] Le
vieillissement démographique ne garantira donc pas une baisse mécanique du chômage. Le
vieillissement peut également susciter le développement de nouveaux secteurs.
Source : AUBRY-LOUIS Florent, SYLVAIN Mickaël, Écoflash, novembre 2011.
B/ Le journal Les Échos du 07/08/2014 a publié un article intitulé « La croissance mondiale
plombée par le vieillissement démographique»
Le chapeau de l’article : « Selon une étude de Moody’s, le vieillissement de la population aura
des effets négatifs sur la main d’œuvre mais aussi sur le taux d’épargne des ménages, la
productivité et l’investissement. »
Source : http://www.lesechos.fr/07/08/2014/lesechos.fr/0203690338741_la-croissance-mondiale-
plombee-par-le-vieillissement-demographique.htm#mVrd0QwsfTTjAvqE.99
C/ Le vieillissement démographique affecterait directement la croissance économique en
freinant l’« accumulation » du facteur travail, voire même en réduisant la quantité de facteur
travail, mais aussi indirectement, notamment via ses effets sur la productivité du travail, sur
l’épargne et sur l’accumulation du capital. Or, ces divers effets sont loin d’être clairs.
Le vieillissement démographique est considéré comme problématique, car les personnes âgées
continuent de consommer, mais leur consommation doit nécessairement être financée
autrement que par le salaire car elles ne travaillent plus. […] Avec le vieillissement
démographique, […] les systèmes de retraite et de santé connaissent des difficultés croissantes
de financement.
L'impact net du vieillissement démographique sur l'épargne agrégée reste imprécis.
Théoriquement, dans un modèle de cycle de vie standard, les [...] retraités puisent dans leur
patrimoine pour financer leurs dépenses : ils désépargnent. La transition démographique devrait
donc se traduire par une hausse de l’épargne agrégée, puisque la part croissante de la population
est dans la force de l’âge. En réduisant la part des travailleurs dans la force de l’âge dans la
population active, le vieillissement démographique tendrait au contraire à réduire l’épargne
agrégée si les agents ne changent pas de comportement. Or, l’allongement de l’espérance de
vie pourrait justement inciter les agents à changer de comportement, notamment à rester plus
longtemps sur le marché du travail et donc finalement à davantage épargner durant leur vie