COUTAUD Lauranne EGC1
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Fiche de lecture : 2 économistes face aux enjeux climatiques
1. Introduction
Présentation générale de l’ouvrage :
Cet ouvrage intitulé 2 économistes face aux enjeux climatiques a été publié en
2012. Les auteurs, Roger Guesnerie et Nicholas Stern, débâtent sur différentes
interrogations essentielles sur l’avenir de notre planète face aux changements
climatiques.
Tout au long de leur conversation, ces grands économistes évaluent les
contraintes potentielles du changement climatique. Ils font le lien entre le calcul
économique et le réchauffement climatique en suggérant d’instaurer des politiques
économiques dès maintenant afin d’anticiper les futures évènements climatiques. Ils
nous dévoilent leur point de vue en confrontant tous les sujets délicats de la politique
économique climatique (taxe carbone, ajustement aux frontières...) et abordent le
sujet de la négociation internationale.
Enfin il évoque la possibilité d’une relance de l’économie mondiale grâce aux
différents projets évoqués de politiques climatiques. En effet ce serait l’ouverture à
une nouvelle révolution industrielle dû au manque d’innovations majeures
aujourd’hui. Ces projets susciteraient créativité et ouvriraient la porte à une
nouvelle croissance sobre en carbone. Cependant, les auteurs abordent le sujet en
mettant des limites à leur parole, une nouvelle croissance n’est pas si simple à
instaurer.
Brève biographie :
Roger Guesnerie est professeur au Collège de France et directeur d’études de l’Ecole
des hautes études en sciences sociales. De plus il détient le poste de président du Conseil
d’administration de l’Ecole d’économie de Paris. Il est l’auteur de plusieurs articles,
ouvrages et rapports portant sur la théorie et la politique économique mais aussi sur la
question climatique comme « Kyoto et l’économie de l’effet de serre » en 2003.
Nicholas Stern est le “IG Professor of Economics and Government” à la London School
of Economics et le Président du Gratham Research Institute sur le changement climatique
et l’environnement. Ancien vice-président senior de la Banque mondiale de 2000 à 2003, il
est surtout connu pour le rapport Stern sur l’économie du changement climatique publié le
30 octobre 2006. Il a été titulaire en 2009-2010 de la chaire annuelle « Développement
Durable : Environnement, Energie et Société du Collège de France ».
Ce livre est découpé en trois parties. La première traite le problème climatique et
ses enjeux de manière générale à travers les opinions des deux économistes. La seconde est
axée sur les politiques nationales et régionales liés à ses enjeux. Enfin la troisième est
consacrée à la question des négociations internationales.
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2. Résumé des étapes de raisonnement
Chapitre 1 : Le problème climatique et sa lecture par les économistes.
Tout d’abord les auteurs expliquent tous les moteurs et les risques liés au
changement climatique. Ils estiment que les températures pourraient augmenter
d’environ 6°c ce qui causerait une multitude de catastrophe météorologique comme
des inondations, sécheresses…etc. Ces effets provoqueraient des situations
dévastatrices pour l’humanité. De plus les effets d’un tel réchauffement restent,
pour aujourd’hui, un mystère pour les scientifiques.
Par la suite, la conséquence majeure serait la migration des populations
exposées au danger vers des endroits moins sensibles. Ces flux risqueraient de créer
de fortes tensions dans certaines gions. De plus le problème de l’accès aux
ressources, aujourd’hui présent, risque de s’accroitre car les régions qui seraient
touchées par ces évènements seraient les plus densément peuplées.
Cependant, de nombreuses incertitudes demeurent sur les effets rétroactifs
et sur la partition des effets sur terre au changement climatique. Ces dernières
inquiètent et amènent donc les scientifiques à parler de politique climatique afin de
prévenir ces évènements.
Une autre question complexe est abordée: celle du coût. Les deux auteurs
font la distinction entre les coûts monétaires et humains. Néanmoins c’est une tâche
assez difficile car ce ne sont que des prévisions et cela dépend des politiques des
pays. En effet, ils estiment soit le coût de l’inaction des pays non veloppés qui
n’ont pas cette préoccupation, soit le coût de l’adaptation ou encore le coût de
l’atténuation en installant des structures moins polluantes…etc. Ces estimations
peuvent facilement doubler tant au niveau monétaire qu’au niveau humain surtout
avec les flux de populations.
Pour finir, les deux auteurs se mettent d’accord sur le fait que l’existence d’un
risque élevé justifie le fait d’agir dès maintenant afin minimiser les chances d’une
telle catastrophe. Cependant pour certains l’incertitude pousse plus vers une
politique d’inaction du fait que le pire ne soit pas certain.
Chapitre 2 : Les politiques climatiques nationales et régionales.
D’après N. Stern et R. Guesnerie le problème climatique repose sur un problème
d’externalité. L’analyse économique envisage la réponse aux problèmes
environnementaux de manière économique (en jouant sur les prix et les quantités)
ou glementaire (en interdisant certains comportements). Pour que les agents
économiques tiennent compte des conséquences nuisibles de leurs actes, une taxe
permet d’accroître le prix payé pour certains biens ou services. Une autre solution
est envisagée celle d’un marché des permis d’émission de droits à polluer. Grâce au
marché les individus possèdent l’information adéquate pour prendre les bonnes
décisions : ils peuvent réagir aux variations de prix et de quantité en cherchant à
produire ou consommer de manière moins polluante. Enfin la glementation permet
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de fixer des quotas qui préservent certaines ressources ou rendent illégaux des
comportements nuisibles. Ces deux politiques se distinguent : le marché offre plus
de flexibilité et la taxe plus de sécurité. Cela dépend bien sûr de la priorité des
gouvernements : limiter les quantités émises ou assurer des investissements.
Ensuite certaines contraintes rentrent en jeu. En effet S’il n’y a pas de politique
d’innovation et de protection, la politique sera moins efficace d’où le rôle de la
recherche et du développement. De plus le grand défi d’une politique climatique est
l’adhésion de tous à cette dernière. Une réglementation est efficace seulement si
tout le monde se prête au jeu, ce qui est difficile. Les auteurs soulignent bien le
décalage entre la simplicité des solutions énoncées et la réalité des politiques
climatiques.
Chapitre 3 : Les négociations internationales.
La dernière partie traite des négociations internationales. Les auteurs soulignent
la difficulté de faire émerger un consensus mondial et mettent en avant le décalage
entre pays riches et pays en développement. Alors que ce sont les pays riches qui
sont principalement responsables de la pollution passée, ce sont les pays pauvres qui
devraient aujourd’hui adopter les comportements vertueux et en supporter le coût.
Une négociation internationale juste devrait ainsi faire supporter l’essentiel de
l’effort de lutte contre le réchauffement climatique sur les pays riches et opter pour
une approche distributive afin de favoriser un veloppement respectueux du climat
dans les autres pays.
Pour arriver à un accord international, Nick Stern met en avant deux conditions.
Il faut convaincre les pays réticents que la pauvreté peut être réduite en favorisant
une croissance « verte ». Il est aussi nécessaire que ces pays prennent la dimension
du risque qu’ils prennent en ne s’engageant pas dans la lutte contre l’effet de serre
: risque de passer à côté d’une révolution industrielle fondée sur les énergies vertes,
risque d’être victimes de mesures non-coopératives comme une taxe carbone aux
frontières ou de représailles dans divers domaines comme le commerce
international. Cela ne sera possible que si les pays ont confiance les uns avec les
autres. Une question porte sur le cadre plus ou moins flexible d’un accord. Les
auteurs ne sont pas forcément d’accord sur ce point-là.
3. Retour critique sur l’ouvrage
A travers cet ouvrage, facilement compréhensible, on peut constater que la
question du changement climatique est très particulière et complexe en
économie. C’est, en effet, une discipline qui est nécessaire d’aborder en vue des
différentes préoccupations aujourd’hui. J’ai pu comprendre les différents
moteurs et contraintes de cette thématique qui me laisse perplexe. En effet
aucune réelle solution ne semble ressortir de cet ouvrage. Les deux économistes
abordent tous les problèmes économiques d’une façon assez trouble et débâtent
sur les interrogations liés à l’avenir de l’humanité si rien n’est fait. Cependant,
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les auteurs semblent un peu considérer que c’est par les outils qu’offre la
discipline économique que le problème climatique sera résolu. Il est difficilement
imaginable d’aborder les coûts qu’engendraient une politique climatique avec
tant d’incertitudes à la clé et sans prendre en compte les autres facteurs en jeu
dans ce changement climatique.
En effet, estimer les coûts de l’inaction ne serait qu’estimer les pertes
des biens et services. Ceux-sont liés à d’autres outils qui ne peuvent rentrer
dans un calcul mais qui sont, néanmoins, essentiels. C’est pourquoi aucune
estimation ne me parait crédible et donc je comprends le non-agissement direct
et total contre le changement climatique de la part des gouvernements. De plus,
l’idée d’un accord international basé sur la confiance parait impossible vu les
tensions existantes aujourd’hui entre les pays, notamment lié à la politique d’un
pays mais aussi à la religion ou bien leur niveau de développement.
Toutefois les auteurs ont raison d’expliquer que la discipline
économique à sa place dans le débat. Elle peut apporter des avantages à certains
mécanismes par rapport à d’autres. Cet ouvrage m’a permis de voir et de
comprendre les différents acteurs dans le changement climatique et tous le côté
problématique du sujet. Venant d’une rie scientifique, j’ai réussi à comprendre
les idées des différents auteurs et à me faire ma propre opinion. Toutes fois
quelques idées m’échappent et me paraissent invraisemblable comme celle d’un
accord international. En effet rien que dans l’Europe les pays n’arrivent pas à se
faire confiance et à se mettre en accord alors imagine un accord commun sur
l’ensemble du globe me parait inimaginable.
Pour finir, je pense que cette question du changement climatique est plus une
préoccupation pour les pays développés qui ont les moyens et qui ont conscience
des enjeux d’un tel changement. En effet plusieurs mesures, en France par
exemple, sont mis en place afin réduire l’effet de serre tel que l’écologie
industrielle qui se développe de plus en plus chez les entreprises et qui offre une
ouverture d’emplois locaux grâce à la coopération de plusieurs acteurs publics.
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