L'architecture religieuse médiévale à Marseille Marsei/l~. Trames el paysages urbains de G)plis au Roi Reni. Actes du colloque de Marsei/l~ 1999. AiX-en-Provence. 2001. Éludes M3Ssalièles 7, 279-292. ANDREAS HARTMAN -VIRNICH avec la collaboration de MARC BOUtRON, GABRIELLE DÉMIANS D'ARCHIMBAUD, MICHEL Flxar, FRANÇOISE PAO E. CÉLINE SALVETAT Les édifices religielu panicipelll pleinemem à l'animation du paysage urbain. Les exemples les mieux consen1és ou les mieLu documelllés (Notre-Dame-la-MajOl; Sailll-Lallrent. Saim-Jean, Notre-Dame des Accoules, Saint-Victor) témoignelll de programmes architecwraux d'envergure, SOLn'elllnovateurs. à la mesure des prételllions de leurs commarzdiraires. L'histoire de ce bâti illustre également les enje lU du pouvoir au Moyen Âge. Religiolls edifices arefully im'olved in the animation of the urballlandscape. The best preserved ordocwllemed examples (NotreDame-la-Major. Sailll-Laurelll, Saillt-Jeall, Notre-Dame-des-Accollles, Sailll- Victor) bear witness to large-scale, often inllovarive, arclzitectectltral pmjects inkeeping with tlteir sponsor's claims. Tite history of titis building equally illustrates t!Je power srakes in the Middle Ages. Dans un colloque dédié aux Trames eT paysages urbains, le regard sur l'architecture religieuse doit tenter avant tout de cerner la manière dont le monument s'inscrit dans la topographie de la ville et de ses abords et dont il affirme la présence de son propriétaire. L'état de nos connaissances nous oblige à traiter ce thème de manière sélective. En dehors des monuments majeurs, l'aspect de la plupart des églises médiévales de Marseille n'est connu que par les plans, vues et cartes des XVI', XVII' et XVIII' s., certes nombreux mais souvent trop schématiques et contradictoires pour nous en donner une idée fiable. Postérieurs à la destruction des églises extramuros en 1523-1524 (Bouiron 1995a, 42), ils ne peuvent renseigner qu'imparfaitement sur la topographie religieuse des faubourgs médiévaux. Trop emblématique, l'image du clocher, le type de représentation le plus courant dans les sources iconographiques, marque certes la présence monumentale des églises dans et autour de la ville, mais elle ne suffit pas à définir une réalité, d'autant que les clochers et tours des monuments les mieux connus sont de date tardive: il en va ainsi pour les clochers disparus de la Major et de l'église Saint-Laurent, comme pour celui de l'église des Accoules, sans parier du monastère fortifié de Saint-Victor. ous ne savons pas si, ou dans quelle mesure, les sites religieux des XI', XII' et XIII' s. s'affirmaient par la présence de tours, à l'exception notable de l'abbaye de Saint-Victor, dont la tour d'Isarn était toutefois sensiblement moins élevée. À plus forte raison, il est difficile, voire impossible d'évaluer la réalité architecturale à laquelle se rattachent les représentations des églises et de leur contexte monumental dans ces mêmes documents : ainsi, la célèbre vue d'Ercole igra (Ramière de Fortanier 1978, nO 6) 1, dont la précision - certes appréciable - reste toute relative, répète-t-elle plusieurs fois un même schéma: celui d'une église à trois nefs, ou nef centrale bordée de chapelles plus basses réunies sous un même toit, terminée par une abside et flanquée d'un clocher haut de plusieurs étages, associée à une clôture rectangulaire et à une cour de même forme bordée de deux ailes de bâtiments perpendiculaires. D'autres édifices se distinguent par des traits individuels vérifiables: la Major par son clocher-mur courbe, Saint-Laurent et les Accoules par leurs clochers disposés au sud-ouest de la nef, et avant tout l'abbaye de Saint- Victor. La commanderie Saint-Jean, au contraire, n'est figurée que par la seule tour du Roi René: comment donc faire la part du schéma et de la réalité pour le cas des édifices disparus? Dessinée probablement en 1591. Archivo di Stato di Torino, JB 1-5, Architettura militare, 1. 3, Francia. Raymon 1965-1966. 166; Démians d'Archimbaud 1971. 88 ct nO 1 ; publié dans Dainville 1969. ro 19 VO - 202°. Cf. Bianchi, Durbec, 280 Aussi préférons-nous nous limiter aux édifices dont nous pouvons restituer, au moins dans leurs grandes lignes, l'ordonnance architecturale, et qui intéressent plus particulièrement la relation entre le bâti el le pouvoir: Notre-Dame-la-Major. la cathédrale ; Saint-Laurent, l'église de la Prévôté; la chapelle Saint-Jean. de l'ordre militaire des Hospitaliers: Notre-Dame des Accoules, dépendance de l'abbaye Saint-Sauveur dont l'aspect nous est toutefois bien moins connu: enfin. face à la ville, l'abbaye de Saint-Victor. e pouvant traiter les complexes monumentaux cathédraux et monastiques dans leur ensemble. nou nous concentrerons sur l'architecture de leurs églises, en tenant compte de l'état très inégal de la recherche' . Les églises majeures s'affirmaient dans la topographie urbaine par leur emplacement exposé, par l'emprise du complexe monumental auquel elles appartenaient el par leurs dimensions dominant le bâti environnant par la masse de leurs nefs 3 : la cathédrale surplombant le littorai: l'église de la commanderie hospitalière de Saint-Jean et la paroissiale Saint-Laurent, l'entrée du port; "église des Accoules, la rive nord du Lacydon ; et Saint-Victor, particulièrement visible, la rive sud de celui-ci. J. Les églises de Marseille du XI' au XIII' s. La cathédrale médiévale hérite de ses antécédents son emplacement particulier, en conservant jusqu'au XIV' s. le baptistère de l'Antiquité tardive" La reconstruction romane de l'église, à proximité de laquelle se situent ou se situeront les bâtiments du quartier cathédral, dont la Prévôté, accentuera encore la proximité du littoral, une situation qui ne semble pas sans rapport avec la manière dont les autres édifices religieux majeurs se présentent, eux aussi, du côté de la mer et du port. II en va ainsi pour la paroissiale de la Prévôté, Saint-Laurent, dont la construction, peut-être pas antérieure au début du XIII' s., s'inspire, entre autres, du parti architecturaJ de la nef de la cathédrale, déjà terminée ou en cours d'achèvement. La chapelle de la commanderie Saint-Jean, si elle reste en retrait sur l'aile principale du complexe monumental en bordure de l'entrée du port, en impose non moins par son volume qui marque l'importance du lieu de culte dans cet Andreas HARTMA N-VIRNICH er alii établissement à vocation militaire. De l'autre côté du port, l'abbaye suburbaine de Saint-Victor. tributaire comme la cathédrale de l'emplacement d'un site antique, mais sans continuité d'occupation altestée avec certitude, fait l'objet de plusieurs reconstructions, pour la plupart difficiles à restituer, dont chacune met en relief le prestige du monastère en empruntant au vocabulaire architectural caractéristique des édifices majeurs de la région. Ce n' est pas le lieu ici de proposer une véritable étude monumentale de ces édifices. Aussi nous limiterons-nous aux particularités remarquables qui leur confèrent une place à part dans l'architecture romane régionale et qui posent la question des intentions qu'elles pouvaient traduire aux yeux des commanditaires. 2. La cathédrale Notre·Dame·la·Major : l'église romane En dépit de l'apport des investigations archéologiques récentes, l'histoire monumentale de la cathédrale médiévale avant sa reconstruction romane reste pour ainsi dire inconnue. Des fragments de chancels à entrelacs et une bordure de table d'autel (Benoit 1932, 158-159; Roustan 1905, pl. 23) 5 supposent, pour le moins, l'existence d'aménagements liturgiques du haut Moyen Âge à l'intérieur de l'édifice, ou d'un des édifices de l'Antiquité tardive. Si les sources attestent un rétablissement du temporel du siège épiscopal à partir du dernier tiers du X, s. (GCNN, nO 70 et suiv.), la façon donl le cadre monumental de la cathédrale a évolué au cours du XI' s. est incertaine. La signification du célèbre passage de l'obiit de l'évêque Pons Il (1073) qui reœdificavit al1tiquam sedem (GCNN, nO 131, col. 62) reste en effet obscure. La consécration de l'abbatiale de Saint- Victor en 1040, événement dont le caractère exceptionnel est attesté par la présence d'un grand nombre d'ecclésiastiques, religieux el laïcs de haut rang (GCNN, nO 104 col. 54-58), suppose certes l'existence d'un chantier important sur l'autre rive du Lacydon au second tiers du XI' s., époque à laquelle débute, dans d'autres villes épiscopales de la région, la reconstruction du groupe cathédral, comme à Cavaillon • et à Aix 7 : un renouvellement qui pouvait toutefois se limiter à la transformation du bâti d'origine paléo- 2 Voir aussi Hartmann-Vimich 1997. 3 À cet égard. certains dessins réalistes du xvn c s. apportent un témoignage précieux: une vue de Marseille réalisée entre 1623 et 1636 (attribuée à Cornelis Vroom. Vienne. Osterreichische Nationalbibliothek, Allas Blaeu van der Hem. Publié dans: Ramière de Fonanier 1978, nO 9) fait ressortir ainsi la masse de J'église des Accoules qui. dans un dessin du milieu du XVIIe 5.. d'une exceptionnelle acuité (auribué à Israël Silvestre. Marseille. Musée Cantini. Publié dans: Ramière de Fortanier 1978. nO 14). domine l'enchevêtrement des toitures par sa nef centrale et son chevet (?) carré (cr. illfra, p. 287). 4 Clerc 1927-1929. tome Il. 468-472. cité dans Barral i Aller. Drocourt 1974, nO 3: Février 1954,424. Le maintien du baptistère antique s'inscrit dans le contexte des efforts réalisés depuis le XI~ s. dans d'autres diocèses. dont Aix et Riez, pour restaurer les baptistères paléochrétiens. 5 Un autre fragment de chancel à entrelacs a été trouvé en 1993 aux abords de l'édifice (Fournier 1993); deux autres en 1995 dans le sondage de l'abside de l'édifice roman (Souiron 1995b. 76). 6 Cf. notice de R. Guild dans le dossier Cavaillon, Inventaire général, PACA, Aix-en~Provence, 1989; Thirion 1991,387. 7 C'est pour le moins le cas du baptistère, entièrement reconstruit vers 1060-1080; cf. Guild 1987.63-65. 281 L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE chrélienne, comme à Digne (Démians d'Archimbaud 1989 ; NOIre-Dame du Bourg, une vie de cathédrale 1990, 19; Démians d'Archimbaud 1997, 160 sq). Si les lermes de )'obiit suggèrent non seulement la « réédification» du temporel, mais aussi celle de l'édifice de 1'« ancien siège» épiscopal, comme l'admettent sans hésiter F. Benoit (1932, 159) 8 et, après lui, J.-M. Rouquette (1974, 409), rien n'atlesle l'étendue de ces Iravaux. Aussi est-il possible que ceux-ci se soient bornés à une simple remise en élat de l'édifice ou des édifices paléochrétien(s), accompagnée de modifications et d'ajouts. Peut-être en allait-il ainsi pour le polygone absidal intérieur en appareil mixte au-dessous de la voûte plus tardive, vestige possible d'un premier état du XI' s., comparable à J'abside installée vers la même époque dans le chevet du VI' s. de Notre-Dame du Bourg à Digne? Ruffi (1696, li, 5) signale en effet qu'« en l'an 1050, l'évêque Pons Il du nom fit rebâtir la voûte du chœur qui étoit entièrement en ruine », une information loutefois non référencée qui ne peut servir à conforter cette hypothèse '. On ne peut donc écarter d'office une autre attribution du polygone à une première phase, encore hésitante, de la mise en œuvre de l'église actuelle, à partir de la fin du XI' ou du début du XII' s. (Hartmann-Virnich 1992 (2000), 574-575, 583-584, et fig. 2, fig. 5). La mise en œuvre de l'église romane dut se poursuivre jusqu'à la seconde moitié du X\I' s., d'après la typologie de l'appareil et de la modénature de la dernière travée de la nef, plus tardive que les parties orientales. Si la nef romane devait sans doute atteindre la limite occidentale de l'édifice antique dans l'alignement de la façade du baptistère voisin, la réalisation effective de ses cinq travées 10 reste incertaine: en ce cas, les deux premières travées auraient disparu très tôt, peut-être dès le milieu du XI\' s. ", pour faire place à la prévôté. La destruction de celle-ci avec les deux travées suivantes de la nef, en 1852-1853, nous prive de tout indice de la chronologie d'un chantier de premier ordre qui inspira manifestement la construction de l'église Saint-Laurent, vers le début du XJJJ' s. Les fouilles de F. Paone " ont mis en évidence la relation étroite entre l'emprise au sol de la cathédrale romane et celle des vestiges, certes très fragmentaires, du premier groupe cathédral. Les murs et lambeaux de mosaïques de pavement reconnus en fouille attestent la permanence d'alignements hérités de l'Antiquité tardive à l'emplace- .. '; ,1 Fig. 1. Plan des parties romanes de la Major (A. Hartmann-Virnich). Fig. 2. La Major: vue de l'abside (A. Hartmann·Virnich). ment de la cathédrale médiévale, dont la largeur hors œuvre était identique, selon le plan du XIX' s. (Roustan 1905, pl. 3) (fig. 1) ", au module de celle du baptistère paléochrétien voisin, données qui ont sans doute influencé certains choix qui confèrent à l'ordonnance de l'église romane un caractère particulier. L'envergure inhabituelle du plan de l'église, notamment celle des espaces axiaux (abside, travée de chœur, croisée et nef principale), pourrait en effet être tributaire 8 D"après de Rufli (voir note 9). 9 Voir dans ce sens: 8ouiron 1995b. 70-83. L'on peut envisager la possibilité que les libages de la fondation de l'abside identifiés en fouille proviennent d'une abside préromane. 10 Affirmée par F. Benoit (1932.160). F. Roustan (1905) ne mentionne pourtant aucun vestige de ces travées qui aurait été repéré lors des fouilles à l'emplacement de la nouvelle Major. Il Selon une hypothèse de M. Bouiron. 12 Cf. ['étude de F. Paone et M. Bouiron supra, p. 225-234. 13 La longueur des cinq travées hypothétiques de la nef romane, depuis sa façade alignée sur le mur occidental du baptistère jusqu'au mur orientai du groupe cathédral antique, pourrait avoir été égale au double de ce même module. 282 Andreas HARTMANN-VIRNICH et alii Fig. 3. La Major: croisée et nef, vers l'ouest (A. Hartmann-Virnich). Fig. 4. La Major: croisée et nef, vers le nord (A. Hartmann-Virnich). des antécédents paléochrétiens dont l'organisation nous échappe toutefois. Elle a, en tout cas, donné lieu à des solutions architecturales inhabituelles ou insolites: la vaste abside (fig. 2) à enveloppe polygonale intérieure - dont l'antériorité partielle à l'édifice du second âge roman, non impossible, reste à élucider; la travée de chœur dotée de passages latéraux larges et élevées; le plan barlong de la croisée, qui imposa le recours à un nombre exceptionnel d'arcs en encorbellement superposés pour établir le tambour carré de la coupole sur trompes, empruntée au répertoire classique de l'architecture régionale (fig. 3) ; le transept non saillant dans l'alignement des murs gouttereaux de la nef; l'épaulement de la voûte en berceau de la vaste nef centrale (fig. 4) par les berceaux latéraux des collatéraux spacieux qui remplacent les bas-côtés exigus voûtés en demi-berceau de la majorité des nefs apparentées, l'équilibre des trois voûtes interdi- sant ainsi la surélévation de la nef centrale et son éclairage indépendant. Les nefs de la cathédrale de Vaison et de la priorale Saint-Honorat des Alyscamps, près d'Arles, illustrent l'influence du réemploi d'une vaste enveloppe plus ancienne 14 sur l'ordonnance de l'édifice voûté du second âge roman, caractérisée par des solutions comparables. Quelles qu'aient été les raisons pour avoir adopté cette ordonnance originale, l'ampleur de l'espace interne de l'église, la hauteur de son voûtement, la longueur de la nef, ainsi que certains détails insolites 15 manifestent la volonté de placer la cathédrale marseillaise parmi les plus grands monuments religieux de la région. La nef possédait, ou devait recevoir, les cinq travées qui caractérisent plusieurs grands édifices romans provençaux, dont les cathédrales d'Arles et d'Aix 1., l'abbatiale de Cruas ", et les priorales de Saint-Honorat des Alyscamps, de Donzère 14 D'après les sondages récents, le premier état des murs gouuereaux de la nef « découverte» des Alyscamps, déjà modifiés une première fois à une époque romane antérieure à la reconstruction du XIIe s., pourrait remonter à l'Antiquité tardive (cf. Hartmann-Virnich, Heijmans 1994; 1995). L'enveloppe de la nef du XIe s. de Vaison, conservée lors de la réédification complète des structures internes avec "introduction du voû- tement, hérite l'écart exceptionnel entre ses murs gouuereaux d'un édifice antique conservé en fondation (voir récemment: les rapports de fouilles dactylographiés, déposés au SRA-PACA, de C. Michel d'Annoville, Vaison-La-Romaine. Sauvetages urgents 16 août - 30 décembre 1993. La cathédraLe Notre-Dame de Nazareth. Étude des sondages du chanoine 1. Sautel, et de F. Guyonnet, Vaison-la-Romaine. Cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth, décembre 1995-janvier 1996.). 15 tnsoiiles sonl, par exemple, les demi-coupoles sur trompes des travées de chœur latérales - dont l'originalité est toutefois incertaine - et les puissantes nervures sur consoles du cul-de-four absidal. 16 La nef septentrionale Sainte·Marie·du-Siège, du début du XIIe s., comportait cinq travées, division reprise par les travées homologues de la nef méridionale Saint-Maximin, plus lardjve (vers 1165 selon R. Guild), qui distingue toutefois une travée de chœur orientale précédée d'une travée à coupole (Guild 1987,88-108). 17 À Cruas, la travée occidentale, non prévue à l'origine, fut mise en place avec la travée contiguë lors d'une ultime campagne de construclion, à la fin du XIIe s., en remplacement d'un massif occidental hérité des édifices antérieurs, mis en évidence par les fouilles de J. Tardieu (Tardieu, Hartmann-Vimich 1992, 100-102, 108-1 10). 283 L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE la construclion de la nouvelle Major et au réaménagement du litloral (fig. 5) 20 Si l'église en impose par ses dimensions, son décor - pour autant qu'il soit possible d'en parler - reste sobre : les colonnes en réemploi de l'arcature absidale, les symboles du Tétramorphe des trompes de la coupole et, pour les aménagements liturgiques, un devant d'autel en marbre sont les principaux éléments sculptés repérables. L'emplacement et l'aspect du ou des portails romans sont apparemment inconnus. La construction d'un portail au sud de la seconde travée orientale au début du XV, s. ", portail remplacé au XVII' s. par un frontispice baroque, palliait-elle l'absence ou la disparition d'un portail latéral roman plus sobre? Fig. 5. État de la Major au début du XVIII' s. Michel Serre, La peste de 1720 à la Tourette (détail). Montpellier, musée Atger. et de Savasse: un nombre maximal 18, qui n'eût été dépassé qu'à l'abbatiale Notre-Dame de Montmajour, restée inachevée ". Une ordonnance semblable fut adoplée par la suite à l'église de la Prévôté, Saint-Laurent, et, peut-être, à celle construite par l'abbaye Saint-Sauveur aux Accoules, édifice disparu à la Révolution. L'aspect eXlérieur de la cathédrale à l'époque de sa création est difficile à imaginer, notamment la hauteur originelle de ses différentes parties par rapport aux inégalités du sol contemporain. 11 est toutefois certain que l'importante masse architecturale dominait surtout à l'ouest et au sud. à en juger par la situation topographique antérieure à Dans sa relation avec l'emprise au sol de la basilique paléochrétienne et avec le baptistère antique préservé, la cathédrale romane s'inscrivait visiblement, peut-être ostentatoirement, dans une tradition: un signe fort qui répondait à celui de la continuité qui était l'objectif principal de la construction de l'abbatiale romane de Saint- Victor, face à la ville, à l'aplomb des monuments de la nécropole antique. 3. L'église Saint-Laurent" À la différence de la cathédrale, les origines de l'église Saint-Laurent restent obscures. Mentionnée déjà en 1153 dans une bulle pontificale parmi les possessions de l'évêché de Marseille ", l'église ne réapparaît dans les textes qu'au début du XIII' s., bien après l'émancipation du chapitre, qu'un arbitrage de 1158 avait encore soumis à l'autorité épiscopale ", mais qui avait acquis son autonomie en 1163" : il n'est toutefois pas à exclure que le projet 18 Comme pour la Major de Marseille, nous ne complons ni la travée de chœur, ni le LranSepL 19 L'ébauche du mur goullereau nord a été laissée en attente au-delà de son pilier occidental actuel, avec l'amorce d'une sixième travée à partir du lransepl. les deux travées orientales seules ayant été effectivement construites. C'est donc à ton que J.-M. Rauquene (]974. 364) n'en comple que cinq. L'élude de É. Magneni resle silencieuse à ce sujet (1976. 198.200). 20 Une des premières photographies de Marseille. datée des années 1840 (publiée dans Bonillo el al. 1998. 10). illustre mieux que les nombreuses représentations de l'ancien front du littoral les proportions réelles de l'ancienne Major par rapport à son environnement. La qualité médiocre de l'image ne pennet toutefois de distinguer l'édifice que dans ses grandes lignes. 21 Portail élevé avant 1416 par l'évêque Paul de Sade (Roustan 1905. 46. d' après Michel de Nostre-Dame (Nostradamus). Chronique de Provence. V~ partie. p. 561) et dont la« pierre de jaspe »fut offerte au cardinal de Richelieu« qui J'avait demandée» (Ruffi 1696.11,5). Il fUI remplacé en 1634. S'agirait-il de restes de ces matériaux qui ont été retrouvés en réemploi dans des réaménagements à l'intérieur des vestiges de la chapelle des Pénitents moderne lors des fouilles du tunnel de la Vieille-Major, en automnelhiver 2000 ? 22 Nous remercions C. Salvetat de nous avoir communiqué les résultats de ses recherches bibliographiques et archivistiques. 23 Sauvegarde pontificale d'Anastase IV, 3 ka!. de janvier 1153: ADBdR. 5 G 91, Livre Vert de l'évêché de Marseille. ra 114 vO. Le texte n'est cité que partiellement dans la GCNN, n° 154. L'identification de l"église semble claire, dans la mesure où elle est nommée après Sainte·Marie des Accoules et Saint·Martin d'Arenc, qui dépendait elle aussi du chapitre. 24 Livre Vert, actc du 28 janvier 1158. Cf. Belsunce 1747- 1751, 1.481-483 ; cité partiellement dans GCNN, nO 1092. 25 Accord (composiJio) entre l'évêque et le chapitre, du 25 mai 1163. Livre Vert (cf. note 24), F Il ct Livre Jaune de l'évêché de Marseille (ADBdR. VI G 438), t'" 1 - 1 y" (GCNN, n" 162). 284 Andreas HARTMANN- vIRNtCH el (liii d'une (re)construction de l'édifice à l'initiative du chapitre remonte à l'époque de ce changement :: ) .\ , , \ 26. La relation topographique de SaintLaurent avec le château Babon, au nom duquel l'église est associée 27, n'est pas univoque: selon l'acte qui mentionne pour la première fois expressément l' eeclesia saneti Laurentii, en 1208, l'église semble se trouver en marge de ce dernier 28. En 1215, le prévôt et le chapitre reprennent l'entière possession du château '9 En 1219 existe une crola Saneli Laurenrii, cavité naturelle ou construction voûtée, que l'on ne saurait guère identifier avec "église elle-même, mais qui pourrait attester l'existence d'autres constructions associées à celle-ci 30 Dès avant 1234, l'église Saint-Laurent est érigée en paroisse JI. Si, en 1205, il n'existe qu'un eapellanus Saneti Laurentii 32, elle est régie par un prieur en 1249/1250 33 Plusieurs accords établissent alors ses droits, notamment de baptême et de sépulture, indépendants de ceux de la cathédrale "'. ..... , " Fig. 6. Plan de J'église Saint-Laurent et de la chapelle Sainte-Catherine (XVII" s.) (d'après J.-P. Dufoix. dir. - Marseille. Église Saint-Laurent Étude préalable. dossier dacrylographié.Aix-en-Provence, DRAC PACA. 1991, p. 10). La construction de l'église actuelle ne saurait être antérieure à la fin du XII' oU au début du XIII' s., époque qui correspond autant à la typologie qu'au contexte historique. Construite en pierre de taille, la nef-halle de Saint-Laurent (fig. 6-7-8) est scandée par des piliers cruciformes à dosserets simples qui soutiennent les grandes arcades brisées à double rouleau, et dont les ressauts nord et sud s'élèvent jusqu'aux cordons d'imposte des voùtes en berceau brisé pour soutenir des doubleaux à rouleau simple. Les caractéristiques de sa nef, à trois vaisseaux de cinq travées, de largeur presque égale 35 dont les voûtes en berceau naissent à une même hauteur, renvoient à la fois à l'exemple de la nef de la cathédrale, dont l'achèvement, en tant que dernière campagne de la construction de la Major, devait être proche dans le temps, et à celui des églises des ordres monastiques austères: à cet égard, le rapprochement avec l'ordonnance presque identique prévue pour l'abbatiale cistercienne contemporaine de Saint-Pons de Gémenos, fondée en 1205 à l'initiative de l'évêque et du chapitre de Marseille 36, est particulièrement significatif 37. L'absence de tout décor sculpté, une caractéristique qui distingue Gémenos des « trois sœurs provençales » de Sénanque, de 26 L'arbitrage du différend entre le chapitre et l'abbesse de Sai nI-Sauveur au sujet des limites des paroisses de Saint-Marlin et des Accoules. en dale du 13 mars 1163 (GCNN, nO 161. cols. 78-79), stipule que lume pOpl/lllm recipicmt ill eeclesia Beati Marrini. sive irl ecc:!esia 11O\'a q/wmfaciant. Dans le contexte topographique décrit. et en l'absence de la mention d'un vocable. rien ne permet d'aflïrmer que ce projet de construction concerne l'église Saint-Laurent. 27 L'appellation ecclesia Sm/eti Laurentii de Castro Babone apparaît au plus tard dans des textes de 124911250 (cf. Belsunce 1747-1751. nO XLI. p. 188- 19 1. chartes XLI). 28 La concession d'un terrain à bâtir;n tenemell10 Cœuri Babonis situe ce bien par rapport à la via ill medio qua itLlr apud SallC1U11I LllUrell1iul1l : l'église se trouve donc à distance du terrain, quoique. peut-être, encore à l'intérieur du« château ». Cf. GCNN, nO 1134, col. 708-709. 29 GCNN, nO 214 cité dans Véritier 1926,96. Cf. aussi la rétrocession de Roncelin. de la famille vicomtale, du 7 juillet 1215 (GCNN, nO 215). En 1179 (GCNN. nO 1104), le prévôt et les chanoines avaient concédé aux vicomtes mediam partem de monte Babonis pour construire des habitations (cf. aussi Jouve 1962,43-44). 30 GCNN, n° 221, cols. 108-110, col. 109. Pour la relation topographique entre Saint-Laurent, le château Babon et les limites entre les juridictions épiscopale et vicomtale. voir st/pra, p. 76-80. 31 Cr. Teissier 1891. 88-89 d'après: Livre jaune (ADBdR. VI G 438), f" 60. 32 Ce chapelain Vgo est cité comme témoin dans un acte relatir à Hermeline, abbesse de Saint-Sauveur, en date du 13 avril 1205 (ADBdR. 61 H 2. pièce 8). 33 Prim'(i) sel/ rector(i) Sallcti ul/lreflcii de Cas/ro Babollo infra Massilia(m) : cf. Belsunce 1747-1751, nO XLI, p. 188- 191. 285 L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE Fig. 7. Saint-Laurent. vue de la nef, vers l'ouest (A Hartmann-Virnich). Fig. 8. Saint-Laurent. l'intérieur vu depuis le collatéral sud (A. Hartmann-Virnich). Silvacane el du Thoronet, renforce encore celle parelllé. La même sobriélé différencie Saint-Laurel11 de l'église proche des Hospitaliers, dont l'élévation intérieure était rythmée par des demi-colonnes soutenal11 des doubleaux somplUeusement moulurés (cf. illfra, p. 286). Les analogies avec l'ordonnance de la cathédrale de Toulon 38, celle de Saint-Louis d'Hyères (Sacy 1966) et celle de l'abbatiale romane de Lérins, détruile au XIX' s. (Révoil 1873, Il, pl. XII-XIII) placent Saint-Laurent dans le contexte des églises-halles du début du XIII' s. sur le lilloral. L'ordonnance à trois nefs, inhabiluelle dans le contexte de l'architecture romane tardive en Provence. était allachée surtout aux grands édifices cathédraux et monastiques des XI' et XII' s. ; elle confère à SaintLaurent une envergure importal11e et un aspect comparable à celui de la cathédrale, ainsi qu'à celui de l'abbatiale de Sailll- Victor dont l'ordonnance à trois vaisseaux était pour le moins projetée, sinon mise en œuvre dès le XII' s. Au-delà des considérations utilitaires qui peuvent avoir motivé ce choix, l'architecture participait à la mise en valeur de r édi fice en le mellant, toute proportion gardée. sur un pied d'égalité avec la cathédrale. Le clocher qui jouxtait la façade occidentale au sud, connu des représentations des XV, et XVI' s.. était un rajout tardif. allribué à la seconde moitié du XIII' s. Jo. 34 ADBdR. G (M.M.) 15 nO 82. Pour l"hisloire monumentale tardive. nous citons une campagne de réfections. en 1364. et la construction d'une maison claustrale. en 1373 (voir l'article de B. Robert Ydans Le Peli, Marseillais daté du mardi 26 juillet 1938 : Sainl-Laurent du château Babon (Les vieilles églises de Marseille: 3). 35 La limite occidentale de I"église romane est perdue. Les fouilles de 1987 ont mÎs au jour les fondations d'un mur anlérieur à la façade occiden· laie actuelle. à em iron -t m à r ouest de celle-ci. Ces struclUres tardives. construites peut-être dans la seconde moitié du XIIIe s.. ont pu appar· lenir à un escalier, cOnlemporain peut-être de l'ancien clocher. Il con\icnI de rappeler que ces vesliges ont naguère élé allribuéll il une faç;'lde plus ancienne. rejoignanl ainsi l'hypothèse d'une travée supplémenlaire délruile en 1664 lors de la construclion du fon Saint-Jean (cf. le rapport de fouilles dactylographié de L.-F. Gantès et M. Bouiron, RapporI préliminaire. 1987.5: Ganlès. Bouiron 1987: Jacob el al. 1987-1988.246. Cf. le postulat de l'existence de« travées supplémentaires à l'ouest» dans "Rapport sur l'état des bâtimenls". signé« Mr. Vignon », Marseille. 1963, documenl dactylogr. sans pagin.). époque à laquelle fUI égalemenl détruit le ponail occidental (Brieugne 1892). Celle inlerprélation est en efTet intenable: d'une pan, les fondations larges de 60 cm étaient insuffisantes pour supporter le poids d'une lei le superstruclure. O' aulre pan. leur orientation. conforme à celle des aulres murs retrou\'és sous le parvis. eSI incompatible avec l'axe de l'église romane. 36 Cf. le teslamenl du prévôl Pierre Bermond du 17 aOÛI 121-l (GCNN. nO 1141): Aureil i Cardona 1986.236. 2-t6·250. Sur la famille Roquefort el Gémellos. voir Guyonnel-Oupeyrat 1972 et 1979: les rappons de fouilles daclylographiés de G. Démians d'Archimbaud avec la collabora· tion de J.·P. Pelletier el J.-M. Allais. Gémenos. abboye de Saim-Po/ls, 1979: d·A. Bergerel. Abbaye SaÎnt-Pons de Gémenos, 1992: Abbaye Sailli-Pons de Gémellos. nord de l'église et bâtiments lIIo/UlstÎqlles: 1995 : d'A. Bergeret avec la collaboration de S. Bien, Abbaye de Saint-Pons de Gémellos. 1995. 37 Les premières assises de la construction laissées Cil atlente. sculle collatéral sud de l'abbatiale a élé achevé. L·église. longue de quatre travées seulement. aurait essenliellement différé de Sainl-Llurelll par ses proponions ct par l'adoplion du double rouleau sur piles il dosserels pour les grandes arcades comme pour les doubleaux. Le chevet carré du collatéral sud est une modification gothique. 38 Cf. Aubert 1966 : Doré 1932. 224. La nef de la cathédrale de Toulon ne comporte tOLllefois que trois Iravées. 39 Cf. note 35 : il fUI transformé en sacristie à partir de la construclion du fort Saint-Jean. 286 Andreas HARTMANN-VtRNICH et alii 4. Saint-Jean L'étude archéologique de la chapelle de la commanderie hospitalière 40 a permis de restituer l'ordonnance primitive de l'édifice, remarquable par ses volumes et par le soin apporté à sa construction comme à son décor intérieur (fig. 9). À nef unique sans chevet, elle était longue de trois travées. D'amples arcades aveugles en plein cintre séparées de demi-colonnes soutenaient le cordon d'imposte d'une voûte en berceau brisé, soustendue par des doubleaux moulurés. L'appareil soigné, les claveaux à crochets d'un des arcs aveugles septentrionaux, comme la modénature très complexe des doubleaux et corniches et des ébrasements des baies méridionales dénotent le caractère tardif de l'édifice, confirmé par le décor végétal des chapiteaux, caractéristique d'un début du XIII' s. marqué par les prémices d'une influence du gothique septentrional 41 À peu près contemporaine de l'église proche de Saint-Laurent, la chapelle des Hospitaliers se conforme à un autre idéal architectural, étranger à la sobriété marquée de celle dernière, une esthétique que l'on retrouve à la chapelle contemporaine de la commanderie templière Saint-Blaise d'Hyères (Vecchione 1989). Le décor sculpté comparable à celui de la nef de l'abbatiale de Saint-Victor sur la rive opposée du Vieux-Port, alors en cours de reconstruction, participe à individualiser l'édifice face à la paroissiale vOisme. 5. Notre-Dame des Accoules La destruction de l'église des Accoules à la Révolution, dont il ne subsiste que le seul clocher, a fait disparaître le plus important édifice paroissial de Marseille, auquel les sources iconographiques accordent une place importante. otre-Dame des Accoules est mentionnée pour la première fois en 1060, comme possession Fig. 9. Saint~Jean, coupe longitunale est-ouest restituée (d'après P. Mellinand, 1994, fig. 7). des moniales de Saint-Sauveur 42 La construction, ou reconstruction de l'église au début du XIII' s. était commémorée par une inscription, déposée au musée Borély 43 : elle aurait été entreprise à l'époque de l'abbesse Hermeline des Baux « par les libéralités de quelques illustres Marseillois, qui la firent construire de la façon que nous la voïons » (Ruffi 1696 cité dans Ramière de Fortanier 1978, nO 59). À l'heure actuelle, la restitution de l'église ne peut se fonder que sur les rares témoignages iconographiques, dont "interprétation est équivoque. L'unique représentation détaillée de l'édifice, en dehors de son clocher 44, est un dessin à la plume du XVIII' s. conservé à la Chambre des notaires de Marseille (fig. 10) (Ramière de Fortanier 1978, nO 59). Précis en apparence, ce document s'avère contradictoire à l'examen, bien que la comparaison avec les autres représentations permette de cerner l'ordonnance de l'édifice. Il montre la face méridionale d'une église dont la nef est flanquée de part et d'autre de bas-côtés, ou d'une série de chapelles renfermées dans une même enveloppe continue et couvertes d'une même toiture en appentis au-dessus de laquelle s'ouvrent les baies de la nef 40 Rapport de fouilles dactylographié de J. Collinet. P. Rigaud. P. Mellinand dir.. Marseille. forl Sainl-Jean, église de la Commanderie (/3 202 0/3 AH Bouches du Rhône), DFS de Sauvetage urgent, 16./ J. 1993-23.2.1994. 1994. Les recherches menées sur le site ont été complétées par une élude d'archives: voir rapport dactylographié de P. Rigaud, Le quartier Saùlf-}eall de Marseille iIl'lmt 1660. Périodes médiàales et modernes. Étude d'arcllil'es sur Je bâti antérieur ail XVIl~ s. dans J'emprise du fort Saint·}eclIl à Marseille, 1996-1997, 1997. 41 En dehors de la nef de Saint-Victor, un des premiers témoins de celle inOuence dans le domaine du décor monumenlal est la galerie orientale du cloître d'Arles, réalisée vers 1200-1220 (voir Hartmann-Virnich à paraître). 42 Gérin-Rieard.lsnard 1926, n" 170: Guérard 1857. n" 1079: Belsunce 1747-1751. t. 1.414: Mourre 1966.97. 43 Anno millesimo centenobis eluodeno/ Ter tribus abstractis illillc et pJeniLls actis/ IstÎlIS ecclesie facte sub hOt/ore Marie/ Eximie clare cil'es opus hoc rel/ovare/ nostri ceperllllt nec aJius mimera qllerIUlt/ Misti lamosi 1/0" ad bOlla qlleqlle morosi/ Erme/il/a pia quam di/igit Maria/ abatissa bonafuit illo tempore. L'inscription semble avoir été taillée dans deux. tambours en marbre blanc d'un fût de demi·colonne engagée. Cf. Le Blant t894, 62-63 : Ramière de Fortanier 1975, 297. 44 À l'exception du clocher, qui appartient aux édifices caractéristiques de la ville, l'église elle-même ne figure que rarement dans d'autres représentations. Trop schématiques, celles·ci ne peuvent seconder le témoignage du dessin en question, dont elles confirment toutefois certains aspects (voir ci-dessous). 287 L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE \ :'j ,~ ·'rs1{t pignon du vaisseau central surélevé. La vue d'Ercole Nigra et celle du tableau de la Prédication de la Madeleine de la fin du XV' s. (Ramière de Fortanier 1978. n° 1) remplacem le chevet de l'église par une abside: représentation schématique qui ne peUl être tenue pour preuve d'une réfection du chevet à l'époque moderne. o • Fig. 10. Notre-Dame des Accoures, dessin anonyme du XVIIIe s. (Chambre des notaires de Marseille). centrale. L'édifice est divisé en cinq travées par une série de culées à arcs-boutams qui s'épaississem à deux reprises par l'intermédiaire de corniches à larmier. La corniche inférieure se poursuit en cordon sous les fenêtres du bas-côté ou des chapelles. dont la série se poursuit au mur droil qui termine ce dernier du CÔlé oriemal, ainsi que sur le nanc du chevet plat saillanl de la nef centrale. Ces fenêtres sont représemées sous la forme de baies en plein cintre sous archivolte, auxquelles répondent de,s baies géminées de même forme à la nef principale. A l'est, le chevet plat est percé d'une grande baie axiale gothique à remplage, accompagnée d'une baie analogue dans le mur fermant le bas-côté ou la dernière chapelle nord. La panie oriemale s'élève au-dessus d'une église basse. éclairée à l'est par une claire-voie de petites baies en plein cimre, et accessible au sud par un porche accueillam un portail monumental à archivolte sur colonnes, trumeau et tympan sur lequel figure une Vierge à l'Enfant. n portail semblable apparaît au-dessus d'un perron à la travée voisine de l'église haute. séparé du porche inférieur par un puissam arc-boutant sur culée. L'élonnante précision du dessin, réalisé. qui plus est. à une époque encore peu sensible aux fortnes de l'architecture gothique, ne saurait loutefois inspirer une confiance aveugle. L'excellente vue de Marseille du côté du Mid)' dessinée au milieu du XVW s. (Ramière de Fortanier 1978, n° 14: cf. supra, p. 280, n. 3) confirme certes les ares-boutams sur culées et les baies uniques des espaces latéraux, mais les baies géminées de la nef centrale - celles du côté nord, il est vrai - apparaissent sous la forme d'arcades aveugles, el le chevet rectangulaire s'ouvre au-dessous d'un grand oculus percé dans le Par ailleurs, la concentration du bâti sur la partie droite du tableau de la Prédication ne permet pas d'idemifier les églises avec certitude. ou de transposer à la lettre leur ordre selon la situation topographique. De gauche à droite. on distingue à côté de la tour du Roi René la façade de l'église Saim-Jean. derrière le crénelage de l'enceime de la commanderie. celle-ci étant jouxtée par deux égl ises dom les clochers som représemés côte à côte. probablement Sai ni-Laurent et Saim-Sauveur. L'image accorde une place privilégiée à la quatrième église, la seule qui se dégage du bâti environnam, au-dessus d'un mur crénelé dom la relation avec l'église ne peut être établie. D'après la forme des baies, il pourrail s'agir de l'église des Aceoules, mais son clocher - si tant est qu'il s'agit du sien - serait alors placé du côté sud: erreur, inexactitude, ou défaut de la perspective? L'idemification reste donc arbitraire. Les sources iconographiques identifient donc l'église des Aceoules comme gothique. Elle pourrait ainsi avoir été conforme au type caraeléristique du gothique méridional du XIV' s. : une nef unique bordée de chapelles réunies dans une même enveloppe, dont les murs séparatifs som surmonlés par les eomreforts ou culées de la nef centrale surélevée. qui se termine par un chevet polygonal unique. Le chevet rectangulaire et les eomreforts des murs gouttereaux. absents de ce type d'église, eonstitueraiem toutefois une anomalie notable. En tout cas, l'église des Accoules ne devait plus être celle érigée au début du XIII' s .. dans la mesure où les premières constructions pleinement gothiques en Provence ne som pas antérieures aux années 1270 (cf. infra. p. 290). Elle devait ainsi appartenir à la série des édifices tardifs disparus, dont Saint-Martin (Mourre 1966. 99), autre église gothique d'envergure dont il ne subsiste que la somptueuse rosace namboyame réemployée dans le mur de refend de la nef de la Major. 6. L'abbaye Saint·Victor L'histoire monumentale médiévale de l'abbaye de Saim- Victor avant le XII' s. reste en grande partie inconnue. Du complexe monastique détruit, dont lïcono!;\raphie ancienne nous restitue l'état de la fin du Moyen Age (cf. supra, p. 264, fig. 6), il ne subsiste pour l'essemiel - en élévation - que les traces en arrachement du c10Îlre et des bâtiments monastiques sur le nanc méridional de 288 Andreas HARTMANN- VIRNICH el alii L o L' o o o o o o o o 1Qm ---', Fig. II. Saint-Victor, plan de l'abbatiale (M. Hermite, 1968, document LAMM, réé labo ration B. Baudoin). l'abbaliale. La réédification presque intégrale de l'église aux XIII' et XIV' s. n'a laissé que peu de témoins des états antérieurs, dont aucun ne semble toutefois remonter avec certitude à l'édifice consacré en 1040 45 Si l'importance de cet événement et la puissance de l'abbaye, dont l'influence allait encore s'accroître par l'affiliation de nombreux monastères au cours de la seconde moitié du XI' s., suggèrent en effet la construction, ou la remise en état d'une église d'envergure dès la première moitié du siècle, les ambitieuses reconstructions postérieures semblent en avoir effacé complètement les traces au point qu"il est légitime de se demander si celle-ci pouvait se trouver à l'emplacement occupé par l'actuelle abbatiale. Le mur goullereau nord des trois travées occidentales de la nef actuelle. apparemment coupé à l'ouest par la façade de celle-ci. appartient à la phase la plus ancienne. qui inclut le rez-de-chaussée du porche actuel de la « tour d'isarn ». À celle prolongation possible vers l'ouest correspond, vers r est, la continuation de la fondation au-delà de l'emprise de la « tour d'Isarn » sous la forme d'un départ d'arc visible au niveau de la « chapelle SaintAndré », en direction du transept. La « tour » est liée à ce mur au niveau actuel du « porche » et elle enchâsse une construction issue de l'organisation monumentale antique qui consistait en l'entrée, en direction du pôle martyrologique méridional (fig. Il). À l'étage, au-dessus du porche, l'aspect de la « Tour » soulève des problèmes d'interprétation non résolus 46 : sa face méridionale, vers l'église actuelle, ne possède pas la corniche visible sur les trois autres faces - on note simplement une assise de fort module en correspondance - mais surtout elle montre une large échancrure, limitée par un coup de sabre vertical, qui fut ultérieurement obturée par un appareil à bossages affecté lui-même d'une porte correspondant à la salle haute, maintenant ouverte sur le vide. Pour compliquer la compréhension, une construction équivalente au sud de la nef actuelle fait défaut, ce qui pose à nouveau la question de l'existence ou non d'une première nef 47, même plus étroite. sur l'emplacement de celle amorcée dans un second temps. Vers le premier tiers du XII' s. 45 Démians d'Archimbaud 1971. 89 et 102; Démians d'Archimbaud. Allais. Fixai 1974; Rouquette. Démians d'Archimbaud 1974.457-459 : Hartmann- Virnich 1992 (2000). 416-417. n. 17. Pour la question de J'authenticité douteuse de la charte de dédicace de 1040, voir en particulier supra, p. 277-278. 46 Cf. aussi rapport de fouilles dactylographié de G. Démians d'Archimbaud. Marseille. Abbaye Saint-Victor, 1970. 1970,67 sq. 47 Interrompues par l'encastrement des piles latérales du XIIIe s.. par la construction d'une chapelle au nord de la travée orientale. et par la façade occidentale. les assises du mur ne sonl plus lisibles dans leur intégralité. À l'emplacement de la tour, un appareil à bossages à l'intérieur du bascôté pose la question de l'exposition originelle du parement. voire de l'éventuelle préexistence de la tour comme édifice autonome. Dans la travée occidentale. un ressaut mural peu élevé, pile ou contrefort, témoigne d'un projet comportant des éléments de renfort. 289 L'ARCHITECfURE RELJGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE o 1 1- 1 . ., ,('l"V." . 1,;;;;: ~~I~ fJ -1.-~ 1-'11 . , " 1 1 P L " -1· l'" V e ,1 1 1 1 L~ " ~I "'" 'x'. 1 ~ ~ 1 • 1 1 , . .~ 1 1 1 1'!f@9 1 .. ....L. " 1 .. 1.1·1 1 ~""" - 1"- ~ .1 t-" 1 \' ~ ;FJri~, 1 ..,. 1 1 1 -.l.~~ 1 1 1 1 1 1 1:-- 1 ~ 1 1 J .1 "'~ , 1 1 1 Il '1o"'H~\~ 01":.1 1 ~.' l .1 1 1 1-\ 1 • ~. '11'.1 1• ~ • I-,J· l .1 • • _a~.l - .(.~ Il - 1 L~ ~ rh' 1 1 b Fig. 12. Saint-Victor, mur gouttereau nord de la nef: porte de la « tour d'Isarn )} et appareil à bossages (relevé photogrammétrique, B.E.TAF., MM. Richard et Broust. Document IAMM). en effet furent élevés un transept saillant à massifs d'esca, lier symétriques et l'ébauche d'une nef à bas-côtés, dont les deux piliers cruciformes à dosserets simples et leurs piles latérales homologues permettent de restituer une ordonnance proche de celle de la nef de la Major (fig. 13). La similitude avec la cathédrale est d'autant plus remar, quable que la réalisation de ce projet était particulièrement difficile, en raison de l'existence des niveaux antiques qui rendirent nécessaires des travaux de substruction considérables au XllJ' s., qui semblent s'inscrire dans la continuité d'un projet trop ambitieux laissé en attente (fig. 11). Les fouilles réalisées dans la troisième travée, certes partielles, n'ont jamais montré trace d'un édifice antérieur. La nef réalisée à l'initiative d'Hugues de Glazinis associe à la structure de tradition romane un répertoire formel issu du gothique septentrional du XII' s. (fig. 14). Ses piliers composés répondent à un type déjà ancien 48 dont le succès prolongé au XllJ' s. est attesté, entre autres, par le célèbre cahier de Villard de Honnecourt (vers 12201235) (fig. 15) 49 Les piliers et les piles latérales homologues soutiennent les grandes arcades, doubleaux et ner- Fig. 13. Saint-Victor, mur gouttereau sud: passage du collatéral au transept (A. Hartmann-Virnich). vures transversales d'un voûtement sur croisée d'ogives, disproportionné en raison d'un allongement inhabituel des travées (fig. 12-13) 50: indice des difficultés d'adapter un système d'emprunt, qui ne fut jamais réalisé dans la nef 48 Des piliers crucifonnes à colonnes engagées au tiers, el Oanquées de colonnettes-dosserets secondaires obliques. caractérisent déjà les édifices de la transition du roman au gothique, comme le massif occidental de Saint·Denis (consacré en 1140) (cf. Kimpel, Suckale 1985,78 sq. ct 534535). Les piliers de Saint-Victor, la forme de leurs plinthes et le décor végétal de leurs chapiteaux se réfèrent toutefois plutôt à des formes plus largement diffusées dans le Sud-Est à partir de la seconde moitié ct de la fin du XIIe s. 49 Paris, B.N.F., ms. fr. 19093, F; voir: Hahnloser 1972, 169~170 el pl. 63 (plans schématiques d'après les piliers de la croisée de la cathédrale de Reims); Bechman 1991,96-100, analyse la relation entre ces dessins « inexacts» et d'autres constructions contemporaines. 50 Les doubleaux sont inhabîtuellement surélevés pour atteindre la hauteur des grandes arcades. 290 Andreas HARTMANN-VtRNICH el alii Fig. 14. Saint-Victor. vue du côté sud la nef (A. Hartmann-Virnich). Fig. 1S. Saint-Victor, détail d'un des piliers de la nef (A. Hartmann-Virnich). centrale. Celle-ci fut voûtée en berceau brisé sur doubleaux gauchement assis sur leurs supports engagés, sans laisser de place aux fenêtres qui auraient sans doute dû s'ouvrir sous les formerets des voûtes sur croisée d'ogives prévues à l'origine. Au nord, les piles latérales sont engravées dans le mur plus ancien, tandis qu'au sud elles se trouvent liées au mur gouttereau, dans sa partie comprise entre le « coup de sabre » du transept et la première pile qui est originale par son profil quadrangulaire auquel était associé un ressaut, sur la face est, témoin d'un projet antérieur annulé par la campagne de Hugues de Glazinis. Ce projet pourrait avoir été en effet articulé avec la construction du cloître, attribuable par sa porte monumentale et ses chapiteaux, de style roman tardif, à la fin du XII' s., et avec celle de bâtiments monastiques adossés à l'église et repris lors de la campagne de la première moitié du XIII' s. L'architecture de la nef de Saint-Victor est remarquable par la précocité - toute relative - d'une influence gothique" qui ne s'imposera définitivement dans la région qu'à partir des années 1270 52 Ce courant novateur, encore quasi imperceptible à l'église contemporaine des Hospitaliers et absent à Saint-Laurent, confère à l'abbatiale une place à part, par la recherche délibérée d'une « modernité »). La fortification du monastère au XIV' s., accompagnée de la reconstruction du transept et du chevet sous Urbain V, accuse l'influence des grands chantiers de la cité pontificale: à l'instar du Palais des Papes, l'abbaye, située sur un emplacement exposé, se présentait comme un vaste complexe autonome dont les ouvrages défensifs dominaient de loin l'entrée de l'anse du port. Conclusion De l'image de l'architecture religieuse médiévale de Marseille, nous n'avons pu retenir, en leurs grandes lignes, que les accents majeurs, c'est-à-dire les grands édifices qui s'échelonnent ou s'échelonnaient, presque en ligne droite, du nord au sud du côté de la mer. Aux emplacements exposés de ces églises ou complexes monumentaux, signes fons de la présence de pouvoirs religieux dans la topographie urbaine et suburbaine, correspondent des formes architecturales hors du commun, qui dénotent, à plusieurs époques de la fin de l'Antiquité à la fin du Moyen Âge, la volonté des propriétaires et maîtres d'ouvrage, de trouver dans une forme architecturale et un décor spécifiques l'expression adéquate de l'importance et du prestige du 1ieu. 51 Les chapiteaux à crochets de Saint- Victor peuvent être rapprochés des plus anciens chapiteaux de la collégiale Sainte-Marthe de Tarascon, attribuables au début du XJJle s. (cf. Esquieu 1976, 141), édifice dont les piliers s'inscrivent dans l'évolution formelle d'un chantier progressant d'est à l'ouest (nous renvoyons à une publication ultérieure de notre étude du monument dont les conclusions diffèrent de la restitution d'un chantier « par tranches horizontales sur l'ensemble du monument », selon Y. Esquieu). 52 Voir Carraz 1996,21 ; Hartmann-Virnich 1996; A. Girard (1996) ignore, ou minimise, l'importance de la première génération d'églises gothiques du dernier tiers du XIIIe s. au profit de l'essor du XIVe s. 11 en va de même pour l'étude de synthèse de F. Robin (1999). 291 L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE MÉDIÉVALE À MARSEILLE Andreas HARTMANN· VIRNICH Maître de conférences à l'Université de Provence Laboratoire d'archéologie médiévale méditerranéenne avec la collaboration de Gabrielle OËt\lIANS D'ARCHIMBAUD Professeur émérite à ['Université de Provence Laboratoire d'archéologie médiévale méditerranéenne Michel FIXOT Professeur à l'Université de Provence Laboratoire d'archéologie médiévale méditerranéenne Laboratoire d'archéologie médiévale méditerranéenne UMR 6572 CNRS-Université de Provence Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme 5 rue du Château de l'Horloge, BP 647 F - 13094 Aix-cn-Provence Cedex 2 Marc BoulRûN Conservateur régional de l'archéologie Service régional de l'archéologie DRAC de Haute-Normandie 12 rue Ursin Scheid F -76140 Petit-Quevilly Ancien archéologue municipal de la ville de Marseille Françoise PAGNE Chargée d'études AfAN Base AFAN, Bâl. Le Mozart rue 24 avenue de la Grande-Bégude F - 13770 Venelles Célin'e SALVETAT Assistante il la conservation, Château d'Avignon Conseil général des Bouches-du-Rhône Hôtel du Département 52 avenue de Saint-Just 13256 Marseille Cedex 20 Abréviations bibliographiques Aubert 1966 : AUBERT (J.-M.) - Toulon. Cathédrale Sainte-MarieMajeure. In : DEF, 158-159. Aureil i Cardona 1986 : AURELL 1 CARDONA (M.) - Les cisterciennes el leurs protecteurs en Provence rhodanienne. In : Les cisterciens de Languedoc, XIII"·XIVe s. Toulouse, 198, 305-319 (Cahiers de Fanjeaux 21) Barral i Altel, Drocourl 1974 : BARRAL 1 ALTET (X.), DROCOURT (D.) - Le baptistère paléochrétien de Marseille. Archéologio,73, 1974,7-19. Bechmann 1991 : BECHMANN (R.) - Villard de Honnecourt. Paris. 1991. Belsunce 1747-1751 [BELSUNCE (Mgr de)] - Camiql/ilé de l'Église de Marseille et la succession de ses évêques. Marseille. 1747-1751,3 vol. Benoit 1932 : BENOIT (F.) - Marseille. 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