Père Félix KOALA, Homélie du dimanche 30 mars 2014

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Père Félix KOALA, Homélie du dimanche 30 mars 2014
HOMELIE DU DIMANCHE 30 MARS 2014
QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME – ANNEE A
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers
Dieu, et le Verbe était Dieu (…) En lui était la vie et la vie était la
lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les
ténèbres ne l’ont point comprise (…) Le Verbe était la vraie lumière qui,
en venant dans le monde, illumine tout homme » (Jn 1, 1.4-5.9). JésusChrist est la Lumière de Dieu au cœur de l’histoire humaine pour nous
arracher à l’obscurité de notre vie pour nous conduire sur les sentiers
illuminés par Dieu. Il vient retrouver toute l’histoire humaine en ce
qu’elle avait d’éloignement de Dieu pour introduire tous les hommes sur
la voie de sa lumière. Ainsi, nous qui étions autrefois ténèbres, il nous
donne la grâce de devenir lumière en lui, pour être éclairés nous-mêmes,
et pouvoir éclairer les autres. Chers frères et sœurs en Christ, c’est le
message fort de ce quatrième dimanche du temps de grâce que constitue
le temps de carême. Il est venu pour que nous qui étions tout entiers
plongés dans l’obscurité, nous goutions à la joie de voir et à la joie de
vivre en lui. Il est la lumière du monde et il l’affirme encore dans le
texte de l’Evangile de ce jour. « Tant que je suis dans le monde, je suis
la lumière du monde ». En effet, par le geste miraculeux de la guérison
de l’aveugle de naissance, Jésus fait comprendre à notre monde que
c’est lui seul qui fait sortir l’homme de l’obscurité et de l’aveuglement
du péché dans lequel il peut être plongé. Ainsi, nous pouvons être dans
l’erreur de croire que nous voyons, en cachant notre péché et notre
faute, en refusant de désirer la guérison réelle. Jésus fait comprendre à
son auditoire et surtout aux pharisiens que la vraie cécité n’est pas celle
d’un mal physique, fut-il de naissance, duquel on peut guérir du jour au
lendemain. La vraie cécité est celle qui nous donne la présomption de
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voir et qui nous fait dire « nous voyons » pendant que notre péché
demeure. Comme saint Paul le dit dans sa lettre aux Ephésiens entendue
en deuxième lecture, nous pouvons être visiblement non aveugles parce
que nous ne souffrons d’aucune maladie invalidante du genre, mais être
à la réalité dans l’obscurité totale si nous ne désirons pas les activités de
la lumière que le Christ apporte, et nous consacrons aux activités des
ténèbres que sont nos péchés et nos vices quotidiens. Nous pouvons,
visiblement comme les Pharisiens donner l’apparence d’une vie de foi
par nos fréquentes participations aux activités visibles de foi et avoir le
cœur très loin de Dieu. Les Pharisiens faisaient l’effort de respecter le
repos du sabbat, mais au nom de ce repos, ils n’étaient pas prêts à
admettre que quelqu’un, à moins d’être complice du Démon, fasse le
bien ce jour-là, comme guérir un aveugle de naissance par exemple. Ce
qu’on voudrait voir, c’est que cet aveugle qui se trouve être mendiant,
vienne régulièrement à nous pour que nous nous contentions de
quelques œuvres de charité comme donner une pièce d’argent et rien de
plus. Pour ces Pharisiens le fait de faire l’aumône à ce nécessiteux et se
reposer le jour du sabbat était ce que Dieu agréait. Peu importe que ces
Pharisiens aient médité le mal sur le prochain, peu importe qu’ils aient
couvé la haine toute leur vie, peu importe qu’ils aient été malhonnêtes
dans leur vie, l’essentiel pour eux est qu’ils respectent visiblement ce
que la Loi de Moïse. Jésus a une occasion aujourd’hui pour les aider à
revenir à la vérité. Et l’aveugle de naissance, en plus d’être guérit de son
mal, a rencontré cette vérité : « vous ne savez pas d’où il est, et pourtant
il m’a ouvert les yeux. Comme chacun sait, Dieu n’exauce pas les
pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce ». Cet
aveugle sait que cet homme est exaucé par Dieu dans son intention de
faire le bien en guérissant celui que tout le monde regardait avec
indifférence. Il sait qu’il n’y a pas de volonté de Dieu plus que vouloir
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le bonheur de son semblable. Et pour autant, il ne peut pas admettre que
Jésus soit compté parmi les pécheurs. Oui, « jamais on a entendu dire
qu’un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si cet
homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». L’aveugle a
une foi assez coriace. Cette foi dépasse celle des Scribes et Pharisiens
pour comprendre que l’essentiel n’est pas dans l’obéissance formelle à
une loi, mais l’application de cette loi qui consiste à désirer le bonheur
des autres. Il sait que ce à quoi les Pharisiens croient est moins fort que
ce que Jésus enseigne par son geste.
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