ateliers de printemps

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ATELIERS DE PRINTEMPS
A la découverte de la faune de printemps
Les abeilles, les oiseaux ou les escargots… Des animaux qui souvent fascinent les
petits, leur font peur quelquefois, ou les dégouttent. Mais quand on les observe
bien et qu’on découvre leur petite vie dans la nature, tout change! Visite guidée
avec activités à la clef.
Les
abeilles,
le
miel
et
leur
ruche
Il y a tout un travail pédagogique à mener sur les abeilles. Qu’est-ce qu’une
abeille ? Où vit-elle ? De quelles couleurs sont-elles ? Quelles sont les fleurs
préférées pour butiner ? On peut aussi organiser des ateliers culinaires autour du
miel.
Pourquoi
ne
pas
contacter
un
apiculteur
local
?
Cette découverte peut se compléter par la fabrication d’une ruche et d’abeilles avec
des matériaux de récupération à laquelle les parents peuvent participer.
Une
mangeoire
pour
les
oiseaux
L’oiseau est un animal « quotidien » privilégié et facile à observer pour le jeune
enfant. Pour l’observer d’autant mieux, il est facile de créer sa propre mangeoire à
oiseaux en objets de récupération, à suspendre à la fenêtre, au balcon ou dans un
arbre du jardin. Et ainsi inviter l’enfant à les observer régulièrement.
Mode
d’emploi
• Récupérer une bouteille vide et la laver soigneusement (jus de fruit, lait, eau…)
• Proposer à l’enfant de la décorer (peinture, collages etc.)
•
Découper
une
«
fenêtre
»
pour
créer
une
ouverture.
• Faire des trous de chaque côté pour y glisser des branches afin que les oiseaux
puissent s’y poser pour se nourrir à la fenêtre que vous remplirez de graines.
A noter : L’idée est aussi d’inviter les familles à découvrir les oiseaux dans les
parcs
et
lieux
naturels
autour
de
chez
eux.
Fascinants
escargots
!
Le printemps est un merveilleux moment pour découvrir les escargots avec les
enfants ! L’idée est « d’inviter » les escargots sur la structure d’accueil, mais bien
de
les
remettre
en
pleine
nature
rapidement
ensuite.
L’objectif est de permettre à l’enfant de découvrir l’escargot :
• A la loupe ! On peut l’observer à la loupe, découvrir où il vit, ce qu’il mange etc.
• Coquille ronde. On peut aussi travailler sur la forme « ronde » de la coquille de
l’escargot,
la
dessiner…
• Miam Miam. On peut récolter un peu de salade auprès des familles pour nourrir
l’escargot
• Comptine. C’est l’occasion de découvrir la comptine de l’escargot (« petit
escargot, porte sur son dos, sa maisonnette ! Aussitôt qu’il pleut, il est tout
heureux,
il
sort
sa
tête
»),
en
mimant
les
antennes.
A noter : C’est aussi l’occasion d’appréhender la notion de « prendre soin », en
manipulant délicatement cet être vivant, en le ramenant à la maison, et aussi en
nettoyant tous les jours à tour de rôle pour chaque enfant la maisonnette
confectionnée pour l’escargot…
ATELIERS DE PRINTEMPS
Fruits, fleurs et légumes : à la découverte des végétaux du printemps
Le printemps c’est la saison du jardinage, des plantations et des bouquets fleuris.
De quoi proposer toutes sortes de découvertes aux petits. A l’extérieur comme à
l’intérieur. Voilà quelques idées mais vous en trouverez sûrement d’autres tant la
saison est inspirante… A vous - ou plutôt à eux - de jouer !
Faire
pousser
des
lentilles
Matériel
: Pot
de
yaourt,
coton,
lentilles,
terre.
Mode d’emploi : Les enfants mouillent 2 disques de coton dans lesquels ils
placent
les
lentilles.
Régulièrement, on observera ce qui se passe, par exemple à l’aide d’une loupe. On
échangera avec l’adulte, entre enfants sur ces observations… Est-ce que les graines
ont germé ? On pourra en profiter pour aborder des sujets plus profonds : comment
se passe la croissance d’une plante ? Comment en prendre soin ?
Quelques
idées
en
plus
• Décorer les pots de yaourts de récupération avec les enfants, pour en faire des
pots
pour
les
plantations.
• Prendre des photos pour visualiser les différents stades de croissance.
• Que chaque enfant ait sa plante, avec son nom sur le pot, en prenne soin
quotidiennement, puisse ramène les plants chez lui pour en prendre soin le WE…
Loto
de
saison
Il est essentiel de permettre aux enfants et à leur famille de découvrir les fruits et
légumes de saison, d’en connaître les périodes de pousse etc. Dans cet esprit,
pourquoi ne pas créer un loto de découverte des fruits et légumes de saison.
• Récolter des images de fruits et légumes de saison : prendre des photos dans des
magazines ou sur internet et ne pas oublier de faire participer les parents pour cette
récolte
d’images.
• Créer une « planche » (feuille A4) avec des légumes de saison et une autre avec
des
fruits.
• Créer des cartes correspondantes pour que l’enfant puisse faire correspondre la
carte carotte par exemple avec la photo « carotte » sur la planche face à lui.
A noter : L’objectif est d’échanger avec l’enfant sur le légume ou le fruit en
question : sa couleur, son goût, le lieu où il pousse etc.
Variante : Le jeu aussi peut aussi se décliner en mettant en lien de VRAIS fruits et
légumes
avec
les
images.
C’est aussi un excellent support avant le repas, pour faire découvrir à l’enfant ce
qu’il
va
déguster.
Fleurs,
fleurs
coupées
et
bouquets
Qui dit printemps, dit fleurs. Et proposer aux enfants de créer eux-mêmes leur
bouquet est une excellente source de découverte de la nature et d’émerveillement.
Mais cela permet aussi de développer la motricité fine, l’attention, la
concentration, l’éveil créatif, l’éveil sensoriel, l’apprentissage des couleurs. Si vous
n’avez ni jardin, ni prés ou prairies fleuries alentour, alentour, pourquoi ne pas
contacter un fleuriste local qui sera ravi de vous offrir ses invendus ?
Matériel
nécessaire
Des fleurs et des plantes non toxiques pour le tout-petit. (N’hésitez pas à vous
renseigner
soigneusement
au
préalable)
Déroulé
conseillé
:
• Transvaser l’eau avec le tout-petit : en profiter pour créer un jeu de transvasement
par exemple en remplissant une petite cruche au robinet qui servira ensuite à
l’enfant
à
remplir
le
vase.
•
Couper
les
tiges
sans
danger
avec
l’aide
de
l’adulte.
•
Arranger
le
bouquet,
placer
les
fleurs
etc...
• Amener l’enfant à nommer les fleurs, les couleurs, les sensations...
•
Proposer
de
sentir,
toucher,
observer
à
la
loupe..
Conseil : mettre en place ce bouquet fleurs par fleurs dans un vase transparent avec
l’enfant, pour un travail de motricité fine (permet de voir les tiges à travers)
Variantes
:
• Dessiner : suivant l’âge de l’enfant, lui proposer de dessiner le bouquet. Pour les
plus jeunes de créer des jeux de couleurs : mettre à disposition des crayons,
peintures, craies de multiples dégradés de verts et couleurs du bouquet et lui
présenter le bouquet sur une table à laquelle il pourra s’installer pour dessiner ou
peindre.
• Quand les pétales commenceront à tomber : disposer une fleur sur une table, la
présenter à l’enfant. Coller le scotch double face sur une feuille en papier, et en
présenter l’autre face collante à l’enfant. Lui proposer de coller les pétales de la
fleur
selon
son
inspiration
libre.
A noter : L’objectif de dessiner le bouquet ou de coller des pétales n’est pas de
reproduire la fleur ou un quelconque but esthétique, mais simplement un support
de
découverte
et
d’échange
avec
l’enfant.
Créer
des
pinceaux
végétaux
Une fois que les enfants ont observé, touché, senti, fait connaissance avec les
végétaux et autres éléments naturels du printemps, ils peuvent découvrir les
empreintes qu’ils peuvent laisser sur une feuille de papier ou tout autre support.
Empreintes de feuilles, citron coupé en deux, herbes… Ils pourront alors créer des
pinceaux végétaux grâce à une branche, une feuille, une fleur ou une plume.
Magique.
Vite dehors !
On profite des premiers rayons du soleil pour organiser des ateliers en
plein air( jardin, terrasse ou grand balcon). Peinture, sans crainte de se
salir, sur de grandes feuilles posées au sol ou tendues sur un mur.
Donnez-leur des couleurs de saison. Ou encore peinture au toboggan si
vous
avez
la
chance
d’en
avoir
un
à
proximité
:
Scotcher sur le pan du toboggan une grande feuille ; tremper des balles
dans de la peinture ; proposer à l’enfant de faire rouler les balles sur la
pente du toboggan et observez les traces laissées !
Article rédigé par : Elise Mareuil
MODIFIÉ LE 15 MARS 2017
ATELIERS DE PRINTEMPS
Fruits, fleurs et légumes : à la découverte des
végétaux du printemps
Le printemps c’est la saison du jardinage, des plantations et des bouquets fleuris. De quoi
proposer toutes sortes de découvertes aux petits. A l’extérieur comme à l’intérieur. Voilà
quelques idées mais vous en trouverez sûrement d’autres tant la saison est inspirante… A vous ou plutôt à eux - de jouer !
Faire
pousser
des
lentilles
Matériel
: Pot
de
yaourt,
coton,
lentilles,
terre.
Mode d’emploi : Les enfants mouillent 2 disques de coton dans lesquels ils
placent
les
lentilles.
Régulièrement, on observera ce qui se passe, par exemple à l’aide d’une loupe. On
échangera avec l’adulte, entre enfants sur ces observations… Est-ce que les graines
ont germé ? On pourra en profiter pour aborder des sujets plus profonds : comment
se passe la croissance d’une plante ? Comment en prendre soin ?
Quelques
idées
en
plus
• Décorer les pots de yaourts de récupération avec les enfants, pour en faire des
pots
pour
les
plantations.
• Prendre des photos pour visualiser les différents stades de croissance.
• Que chaque enfant ait sa plante, avec son nom sur le pot, en prenne soin
quotidiennement, puisse ramène les plants chez lui pour en prendre soin le WE…
Loto
de
saison
Il est essentiel de permettre aux enfants et à leur famille de découvrir les fruits et
légumes de saison, d’en connaître les périodes de pousse etc. Dans cet esprit,
pourquoi ne pas créer un loto de découverte des fruits et légumes de saison.
• Récolter des images de fruits et légumes de saison : prendre des photos dans des
magazines ou sur internet et ne pas oublier de faire participer les parents pour cette
récolte
d’images.
• Créer une « planche » (feuille A4) avec des légumes de saison et une autre avec
des
fruits.
• Créer des cartes correspondantes pour que l’enfant puisse faire correspondre la
carte carotte par exemple avec la photo « carotte » sur la planche face à lui.
A noter : L’objectif est d’échanger avec l’enfant sur le légume ou le fruit en
question : sa couleur, son goût, le lieu où il pousse etc.
Variante : Le jeu aussi peut aussi se décliner en mettant en lien de VRAIS fruits et
légumes
avec
les
images.
C’est aussi un excellent support avant le repas, pour faire découvrir à l’enfant ce
qu’il
va
déguster.
Fleurs,
fleurs
coupées
et
bouquets
Qui dit printemps, dit fleurs. Et proposer aux enfants de créer eux-mêmes leur
bouquet est une excellente source de découverte de la nature et d’émerveillement.
Mais cela permet aussi de développer la motricité fine, l’attention, la
concentration, l’éveil créatif, l’éveil sensoriel, l’apprentissage des couleurs. Si vous
n’avez ni jardin, ni prés ou prairies fleuries alentour, alentour, pourquoi ne pas
contacter un fleuriste local qui sera ravi de vous offrir ses invendus ?
Matériel
nécessaire
Des fleurs et des plantes non toxiques pour le tout-petit. (N’hésitez pas à vous
renseigner
soigneusement
au
préalable)
Déroulé
conseillé
:
• Transvaser l’eau avec le tout-petit : en profiter pour créer un jeu de transvasement par exemple
en remplissant une petite cruche au robinet qui servira ensuite à l’enfant à remplir le vase.
•
Couper
les
tiges
sans
danger
avec
l’aide
de
l’adulte.
•
Arranger
le
bouquet,
placer
les
fleurs
etc...
• Amener l’enfant à nommer les fleurs, les couleurs, les sensations...
•
Proposer
de
sentir,
toucher,
observer
à
la
loupe..
Conseil : mettre en place ce bouquet fleurs par fleurs dans un vase transparent avec l’enfant, pour
un
travail
de
motricité
fine
(permet
de
voir
les
tiges
à
travers)
Variantes
:
• Dessiner : suivant l’âge de l’enfant, lui proposer de dessiner le bouquet. Pour les plus jeunes de
créer des jeux de couleurs : mettre à disposition des crayons, peintures, craies de multiples
dégradés de verts et couleurs du bouquet et lui présenter le bouquet sur une table à laquelle il
pourra
s’installer
pour
dessiner
ou
peindre.
• Quand les pétales commenceront à tomber : disposer une fleur sur une table, la présenter à
l’enfant. Coller le scotch double face sur une feuille en papier, et en présenter l’autre face
collante à l’enfant. Lui proposer de coller les pétales de la fleur selon son inspiration libre.
A noter : L’objectif de dessiner le bouquet ou de coller des pétales n’est pas de
reproduire la fleur ou un quelconque but esthétique, mais simplement un support
de
découverte
et
d’échange
avec
l’enfant.
Créer
des
pinceaux
végétaux
Une fois que les enfants ont observé, touché, senti, fait connaissance avec les végétaux et autres
éléments naturels du printemps, ils peuvent découvrir les empreintes qu’ils peuvent laisser sur
une feuille de papier ou tout autre support. Empreintes de feuilles, citron coupé en deux,
herbes… Ils pourront alors créer des pinceaux végétaux grâce à une branche, une feuille, une
fleur ou une plume. Magique.
Vite dehors !
On profite des premiers rayons du soleil pour organiser des ateliers en plein air( jardin, terrasse
ou grand balcon). Peinture, sans crainte de se salir, sur de grandes feuilles posées au sol ou
tendues sur un mur. Donnez -leur des couleurs de saison. Ou encore peinture au toboggan si vous
avez
la
chance
d’en
avoir
un
à
proximité
:
Scotcher sur le pan du toboggan une grande feuille ; tremper des balles dans de la peinture ;
proposer à l’enfant de faire rouler les balles sur la pente du toboggan et observez les traces
laissées !
Article rédigé par : Elise Mareuil
MODIFIÉ LE 15 MARS 2017
PSYCHO-PÉDAGOGIE
Mieux comprendre les pleurs des bébés
Les pleurs des bébés tendent à vider les batteries des professionnels et à les
confronter, par moments, à un réel sentiment d’impuissance. Et pour cause, ces
manifestations émotionnelles ont beau être fréquentes, elles demeurent incomprises
depuis des générations. Aujourd’hui à la lumière des connaissances et recherches
les plus récentes, il faut revoir ces certitudes transmises de générations en
générations. Et accepter de tordre le cou aux idées reçues.
Istock
Chacun de nous, professionnel de la petite enfance ou non, réagit aux pleurs d’un
bébé d’une manière qui nous est propre. Mathis, 8 mois, se met à pleurer en
présence des cinq professionnelles de la section. L’une d’elles cherche à lui mettre
une tétine en bouche tandis qu’une autre reste en retrait, convaincue qu’il s’agit de
caprices. La troisième, quant à elle, évite de le prendre dans les bras pour ne pas
qu’il s’y « habitue » et qu’il finisse par ne plus pouvoir se détacher d’elle. La
quatrième y voit une technique de manipulation pour attirer l’attention de l’adulte.
Elle lui rappelle que « ce n’est pas la peine de pleurer pour qu’elle le prenne dans
les bras ». Enfin, la cinquième décrypte ces pleurs comme un signe de fatigue et le
pose dans son lit, dans le dortoir, où il y pleurera seul car « c’est toujours comme
ça
qu’il
s’endort ».
Voici comment sont régulièrement accompagnés les pleurs des tout-petits dans les
lieux d’accueil mais également dans les domiciles. A présent, attardons-nous un
instant sur la manière dont sont accueillis les pleurs des… adultes ! Projetez-vous
dans la scène suivante : l’une de vos collègues préférées vous confie, dans les
vestiaires, ressentir un stress important depuis quelques jours, suite au changement
de direction. Elle éclate en sanglots. Naturellement, prise d’empathie à son égard,
vous allez l’encourager à se « décharger » car vous savez pertinemment que
pleurer lui fera du bien. Peut-être poserez-vous même une main sur son épaule ou
la prendrez-vous dans vos bras. Une chose est certaine : il y a peu de chances pour
que cherchiez à tout prix à détourner son attention par une chansonnette, que vous
lui mettiez un bout de caoutchouc dans la bouche pour la faire taire ou que vous la
laissiez pleurer seule dans la solitude des vestiaires. Vous l’aurez remarqué, nous
agissons rarement envers les tout-petits comme nous agirions envers les adultes. Et
nous ne témoignons pas le même respect et la même empathie envers les pleurs des
jeunes enfants qu’envers ceux de nos collègues, amis, membres de notre
famille…Pourquoi ?
Des
idées
reçues
transmises
de
générations
en
générations
Les raisons sont multiples. D’une part, dans le cadre d’une collectivité, où –
rappelons-le – le nombre de bébés par adulte est trop important, les professionnels
ne sont pas toujours en mesure d’être dans l’individuel et de proposer une attitude
empathique à l’égard des pleurs de l’ensemble des enfants présents. Notamment
sur les temps délicats de la journée, tels que les temps du repas, de changes ou
d’accueil des parents. D’autre part, et c’est là le sujet de cet article, les pleurs font
l’objet de nombreuses idées reçues transmises de générations en générations. On y
voit le signe d’une « manipulation » de l’enfant, d’un caprice ou encore le fruit
d’habitudes éducatives trop laxistes. Pour l’anecdote, sachez qu’en 1940, le manuel
de puériculture de référence décryptait les cris des nourrissons (et non les pleurs)
ainsi : « les cris sont parfois le résultat d’une mauvaise éducation et l’expression
d’un caprice, l’enfant ayant été habitué à être pris dans les bras dès qu’il crie ».
77 années plus tard, quoi de neuf ? Pas grand-chose, les croyances demeurent
inchangées. On les retrouve d’ailleurs dans tous les milieux : au domicile des
familles, dans les médias, au niveau des professionnels des crèches, des PMI, des
maternités, etc. Le plus étonnant est que le niveau de connaissances de ces pleurs
est bien souvent aussi rudimentaire pour le professionnel diplômé d’un CAP petite
enfance que pour le médecin détenteur d’un doctorat en pédiatrie ou en
pédopsychiatrie (car peu de formations initiales incluent de véritable module sur
les pleurs des bébés). Et pourtant, si les pleurs conservent toujours une large part
de mystère scientifique, les recherches issues de diverses disciplines (psychologie,
neurobiologie, anthropologie, ethnologie…) ont permis de révolutionner notre
manière de les percevoir. Etes-vous prêt pour une petite mise à jour 2.0 ?
Ni
caprices,
ni
manipulation
Non, les pleurs ne sont pas les signes d’un caprice, ni d’une
manipulation. Aucun enfant n’est en capacité de pleurer sur commande (ni un
adulte, d’ailleurs, à moins qu’il fasse appel à un souvenir ou à une pensée
douloureuse, stratégie intellectuelle dont un jeune enfant n’est pas capable). Les
pleurs sont initiés par des parties autonomes du cerveau (le SNA ou Système
Nerveux Autonome) que le bébé n’est pas en mesure de contrôler. Rappelons que
jusqu’à 3/4 ans, le cerveau primitif de l’enfant prédomine, ce qui explique la
survenue d’explosions émotionnelles aussi vives et intenses. De plus, les neurones
de la partie préfrontale de son cerveau ne sont pas suffisamment matures pour
« maîtriser » et « réguler » ces feux d’artifice émotionnels. Inutile donc de
percevoir
dans
les
pleurs
une
quelconque
intentionnalité.
Non, un enfant ne risque pas de « s’habituer aux bras », c’est à dire de pleurer
plus souvent si l’adulte le prend plus souvent dans les bras. Au contraire, des
études en psychologie de l’attachement, menées par John Bowlby et son équipe,
ont montré que plus l’adulte répondait de manière rapide et adaptée aux pleurs,
notamment par une proximité physique avec l’adulte, plus il sera autonome vers
l’âge de la marche. Un enfant s’attache à l’adulte pour mieux se détacher.
En voici une illustration : depuis quelques décennies, les ethnologues constatent
que les bébés de cultures traditionnelles pleurent moins souvent et moins
longtemps que les petits occidentaux. Et ce, grâce à la proximité mère-bébé qui est
largement encouragée. Chez la population des chasseurs cueilleurs ! Kung San du
Kalahari, par exemple, les bébés sont portés en position verticale 80% du temps et
allaités à la demande, plusieurs fois par heure. La mère, qui entretient une grande
proximité physique avec son bébé, répond aux signaux d’inconfort de son enfant
dès qu’elle les détecte… Rappelons que ce type de maternage proximal a prévalu
pendant plus de 99% de l’histoire de l’humanité. Notre récente tendance
(occidentale) à encourager la solitude et « l’autonomie » des bébés serait donc
probablement peu adaptée à leur immaturité physique et psychologique.
Soit dit en passant, tandis que le bébé de culture traditionnelle est entouré d’une
communauté d’adultes qui gravitent autour de lui, dans nos crèches collectives,
nous observons la tendance inverse : une communauté de 5 bébés gravite autour
d’un
seul
adulte.
Précieux
à
la
survie
des
bébés
Si cela peut vous aider à mieux les accepter, dites-vous que ces pleurs ont une
réelle utilité dans la survie du bébé. Ceux-ci permettent d’alerter l’adulte dans le
cas
où
l’un
de
ses
besoins
est
insatisfait.
Les pleurs seraient apparus il y a des millions d’années, depuis que l’Homme est
bipédique, c’est-à-dire depuis qu’il se déplace sur ses deux jambes. Le bébé
humain n’étant pas en capacité de se déplacer jusqu’à l’adulte pour subvenir à ses
besoins avant l’âge d’un an en moyenne, c’est l’adulte lui-même qui va se déplacer
jusqu’à l’enfant… grâce aux pleurs. D’ailleurs, si ces pleurs sont aussi
désagréables à l’oreille c’est sans doute pour que l’adulte s’empresse d’y répondre
et de satisfaire rapidement les besoins vitaux du bébé. Les pleurs permettent donc
cette proximité entre l’adulte et le bébé, si précieuse à sa survie. Dans ce sens,
certains professionnels de la petite enfance, en lieu d’accueil collectif ou
individuel, se lancent dans le portage en écharpe des bébés, avec l’accord des
parents. Bien souvent, les bienfaits sur le bien-être des nourrissons et la diminution
des pleurs, notamment chez les plus jeunes, sont rapidement observés.
Conclusion, si vous êtes aujourd’hui vivant, présent et en capacité de lire cet article
c’est en grande partie grâce aux pleurs qui, depuis des millénaires, augmentent les
chances de survie des membres de notre espèce ! N’est-ce pas une bonne
nouvelle ?
Les
pleurs,
une
« alarme »
à
double
tranchant
Justement, une étude anthropologique menée dans les années 1970, chez les bébés
Masaï du Kenya, souligne la fonction adaptative des pleurs et leur importance dans
la survie de l’enfant. Au cours d’une année marquée par la sécheresse et la famine,
les auteurs ont distingué deux catégories de bébés sur la base des critères
occidentaux traditionnels : les bébés « faciles » et les bébés « difficiles ». Quelques
mois plus tard, ils ont constaté que les nourrissons qui survécurent à cette précarité
extrême étaient pour la plupart des bébés qualifiés de « difficiles », ceux qui
pleuraient et criaient le plus. Dans le cas d’un contexte autant marqué par la
précarité et la mortalité infantile, un tempérament dit « difficile » semble donc
présenter
un
réel
atout.
Paradoxalement, dans les sociétés occidentales où nous ne luttons pas
quotidiennement pour notre survie, les pleurs excessifs du nourrisson peuvent
entraîner des répercussions négatives sur l’enfant (maltraitance, syndrome du bébé
secoué, négligence, évitement…) ainsi que sur la qualité des interactions adultesenfants. Ainsi, au lieu d’assurer leur survie, les pleurs risquent de mettre les bébés
en
danger…
Les pleurs permettent au bébé de se libérer des toxines de stress
Revenons aux bienfaits des pleurs. En plus d’augmenter les chances de survie des
bébés, les pleurs permettent à leur organisme de se libérer des toxines induites par
le
stress.
A l’inverse des autres petits mammifères, vous avez dû remarquer que les pleurs
des bébés humains ne s’apaisent pas toujours lorsque l’enfant est nourri ou porté.
Ceci viendrait suggérer que certains pleurs, inconsolables en apparence,
permettraient tout simplement au bébé de se décharger d’un excès de tensions. En
pleurant, le bébé se libérerait de ses toxines, comme s’il transpirait ou urinait.
D’ailleurs, les bébés chez qui on n’observe pas de larmes parviendraient à ce
même résultat en transpirant abondamment. Les constats de la recherche actuelle
nous rapprochent finalement de la théorie d’Hippocrate, cinq siècles avant JC, qui
considérait les larmes comme la purge des humeurs de notre cerveau.
Dans ce sens, mettre une tétine dans la bouche d’un enfant qui pleure vient le
bloquer et l’empêcher d’atteindre cet état de détente. A l’inverse, laisser un bébé
pleurer seul dans la pièce de vie, ou dans un dortoir, crée l’effet inverse : loin des
bras sécurisants de l’adulte, le bébé est envahi un excès de molécules de stress
toxiques pour son petit cerveau en construction. Dès lors, comment réagir ?
Accueillir
les
pleurs
des
bébés
plutôt
que
les
réprimer
Spontanément, à l’écoute d’un bébé qui pleure, une grande majorité d’entre nous
va chercher à réprimer ce son aversif, comme on chercherait à maîtriser l’incendie
d’une forêt. Dans notre intérêt, avant tout, car ce son nous est très désagréable (on
pourrait penser qu’il a d’ailleurs été façonné par l’évolution pour être le plus
désagréable possible !). Ces pleurs suscitent en nous toute une flopée d’émotions
négatives et de sensations physiques inconfortables, tels que du stress, une
accélération de notre rythme cardiaque, de la frustration, de la tension, un
sentiment d’oppression, voire une envie de pleurer soi-même.
Or, entre réprimer à tout prix les pleurs d’un bébé et le laisser pleurer seul, il y a un
monde. Dans un premier temps, l’idée est bien entendu de rechercher la cause de
ces pleurs et de satisfaire le besoin qui est insatisfait. Parmi ces besoins, on peut
retrouver le besoin de manger, de boire, d’éliminer, mais aussi celui d’être rassuré,
câliné, pris dans les bras. Dans un deuxième temps, si le bébé ne s’apaise pas au
contact de l’adulte, c’est peut-être parce qu’il a justement besoin de se décharger.
Auquel cas, accueillez ses émotions dans vos bras sécurisants, laissez-le pleurer de
tout son soûl en le serrant contre vous. N’hésitez pas à regarder l’enfant dans les
yeux, avec bienveillance et empathie, pour lui manifester votre soutien. Vous lui
permettrez ainsi de se détendre, de passer d’un état de stress à un état de bien-être
et ainsi, naturellement, d’avoir moins besoin de pleurer. Et si vous-même vous
avez besoin de pleurer, pleurez avec lui ! Vous n’en serez que plus détendue…
A
lire
pour
aller
plus
loi :
• Les pleurs de la petite enfance, une question d’attachement ? Eric Binet (2014).
Eclairages
théoriques.
Elsevier
Masson.
• Un autre regard sur les pleurs du nourrisson. Gisèle Gremmo-Feger (2007).
15ème Congrès National de Pédiatrie Ambulatoire Saint Malo.
• Pleurs et colères des enfants et des bébés. Comprendre et répondre aux émotions
de
son
enfant.
Aletha
Solter
(2015)
Editions
Jouvence.
Article rédigé par : Héloïse Junier, psychologue en crèche, formatrice
MODIFIÉ LE 15 MARS 2017
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