Analyse du bilan quinquennal du président Alpha Condé Ibrahima SANOH 1 Sommaire Analyse du bilan du quinquennat du président Alpha Condé ........................................................ 1 Introduction .................................................................................................................................. 4 1) La stabilité macroéconomique ........................................................................................... 4 2) La stabilité politique ............................................................................................................ 5 3) La gouvernance ................................................................................................................... 5 a) La gouvernance économique ......................................................................................... 6 b) La gouvernance administrative ....................................................................................... 8 2) Les réformes de l’éducation ................................................................................................ 9 3) Les réformes de la santé.................................................................................................... 10 4) L’environnement des affaires ............................................................................................ 11 a) Le paiement des impôts ................................................................................................ 12 b) Le démarrage d’une affaire ........................................................................................... 13 c) L’obtention du permis de construire ............................................................................. 14 d) Le commerce transfrontalier ......................................................................................... 14 e) Le raccordement à l’électricité ...................................................................................... 15 f) L’accès au crédit ............................................................................................................ 17 g) Le renforcement et l’exécution du contrat ................................................................... 17 h) La qualité des infrastructures publiques ....................................................................... 17 i) Les transports publics ......................................................................................................... 18 2 j) L’hôtellerie, le tourisme et l’artisanat ............................................................................... 18 k) Les telecommunications et les NTIC .................................................................................. 18 l) La ville et l’aménagement du territoire ............................................................................... 19 m) La Justice ............................................................................................................................ 19 Conclusion................................................................................................................................... 21 3 Introduction Faire le bilan d’un dirigeant n’est pas une tâche aisée. Faire celui d’un dirigeant guinéen de la troisième République est encore plus compliqué. La Guinée est un pays de paradoxes et celui des scandales. Faire le bilan suppose de bien comprendre le passé , de le diagnostiquer avec rigueur et puis d’évaluer les actions, les choix et leurs résultats des politiques du dirigeant en suivant un référentiel spatiotemporel . Ainsi, les comparaisons spatiale et temporelle seront faites. Le bilan des cinq années de gestion du président Alpha Condé sera fait en tenant compte de notre passé, de l’antériorité .Il sera aussi confronté à celui des dirigeants des pays limitrophes venus au pouvoir à la même année qu’Alpha Condé. 1) La stabilité macroéconomique En 2009, l’inflation en glissement annuel qui était de 4 ,7 % a atteint en 2010 le taux de 15, 5% pour s’établir à 21,4% en 2011. Les autorités de transition avaient recouru à la planche à billet, c’est une lapalissade ! Leur but fut de dissimuler leur détournement de deniers publics. En 2010, le déficit budgétaire était de 14% du PIB. Le gouvernement d’Alpha Condé en usant une politique monétaire orthodoxe et restrictive fit ramener ce déficit abyssal à 1,3 % du PIB. Toutefois , depuis 2012 , il ne cesse de se creuser , ce qui n’est pas un mal en soi , parlant d’un déficit cyclique et du rôle des dépenses déficitaires dans la relance d’une économie ayant connue des chocs asymétriques dus aux conséquences des crises politiques et à Ebola . Le déficit budgétaire en 2015 est de 10 ,1 % du PIB . En 2014, il était de 4 ,3 % . L’usage de la politique monétaire restrictive et l’arrêt de la monétisation des déficits publics permirent de faire baisser l’inflation qui se portait à 21 ,4 % en 2011 à 9 ,1 % en 2015. Ces efforts de stabilisation ont un impact positif sur les pouvoirs d’achat des Guinéens, la valeur de la monnaie guinéenne et aussi les anticipations des investisseurs car mettent fin à la distribution arbitraire des revenus entre les prêteurs et les investisseurs. Par ailleurs, le fait que le gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) soit lui-même impliqué dans la campagne électorale présente le risque que les avoirs de cette institution soient utilisés pour des fins électoralistes. La BCRG n’est donc pas une institution autonome et cela n’est pas sans conséquence. En plus les statuts de cette institution n’ont 4 presque pas changé au cours de la mandature d’Alpha Condé, ce qui veut dire qu’elle a toujours le mandat principal de stabilisation du niveau des prix, ce qui est une fonction très révolue pour une banque centrale se voulant moderne. Le stock de la dette publique est de 35,4 % du PIB. En 2010, il était de l’ordre de 99,6% du PIB. Les ratios dette publique /PIB / ; dette publique /exportations ou dette publique /recettes fiscales étaient insoutenables en 2010 , ce qui faisait planer sur l’économie guinéenne le fardeau virtuel de la dette publique . De 2010 à 2014 , le stock de la dette publique a diminué de 63,5% , du fait de sa bonne gestion des finances publiques et de l’effacement bénéficié de la dette publique suite à l’initiative PPTE à laquelle la Guinée fut admise en 2012 . Les efforts de stabilisation du gouvernement d’Alpha Condé ne peuvent pas être niés, les résultats sont là et indéniables. Seulement que l’on peut craindre les incohérences inter-temporelles de nos autorités du fait que la BCRG ne soit pas autonome et que nous sommes en cycle électoral pendant lequel les billets de banque peuvent servir de moyens d’achat de l’électorat , ce qui consisterait à faire augmenter la masse monétaire . La stabilité macroéconomique mérite aussi un renforcement. 2) La stabilité politique La Guinée n’a jamais connu la guerre civile, mais la stabilité politique y est plus que jamais menacée . Dans sa liste «Fragile State Index » publiée en 2014 , l’United States Think- Tank Fund for Peace , la Guinée est le 12e pays au monde le plus fragile et le 6e pays africain présentant une grande alerte d’instabilité politique . Le quinquennat d’Alpha Condé a été émaillé de violences ici et là. Sous son mandat, le pays connut la recrudescence de la grande criminalité qui conduisit à des assassinats, c’est la preuve que la réforme de l’armée est encore inachevée, car celle de la police n’a pas encore eu lieu et le retour des militaires dans les casernes sans la réforme de la police laissa un vide dans la protection civile. Le bilan humain des répressions militaires des différentes manifestations politiques est accablant. Les répressions civiles dans les villes et localités de la Guinée forestière été cruelles. Il bilan humain des répressions pourrait s’aggraver en cas de contentieux électoral suite à la présidentielle de 2015. 3) La gouvernance Le gouvernement d’Alpha Condé n’a pas été globalement efficace. Quelques ministres se sont illustrés par des performances admirables et d’autres, la plupart, ont brillé par leur absence de résultat. L’efficacité individuelle et même leur somme n’est pas celle collective. L’architecture du 5 gouvernement d’Alpha Condé n’était pas de nature à favoriser la croissance économique. Les postes ministériels étaient mal définis et décrits. Le nombre de ministres était pléthorique et l’absence de synergies entre les ministères devaient bien être la conséquence de ses alliances hétéroclites de 2010 et 2013 qui ont abâtardi l’efficacité de son gouvernement qui était un véritable tonneau des danaïdes. La fondation Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance classait , en 2009 la Guinée de 52e sur 52 en termes de bonne gouvernance . Son score actuel est de 43, 3 sur 100 ; ce qui est en deçà de la moyenne africaine qui est de 51,5 sur 100 et puis celle régionale qui est de 52,2. Mais par rapport à 2009, selon les statistiques de cette institution, la Guinée a amélioré sa gouvernance. Le Cap vert , Sénégal , la Côte d’Ivoire font mieux que la Guinée en termes de bonne gouvernance . L’efficacité du gouvernement baisse en Guinée, en 2005 la note de l’efficacité du gouvernement sur 100 était de 14,63, mais en 2013, la même note se portait à 9 ,5 selon les statistiques de la Banque mondiale. a) La gouvernance économique En dépit des efforts de stabilisation et pour améliorer l’environnement des affaires, l’économie guinéenne est en récession en 2015, le taux de croissance économique est de -0,3 %, tout comme il fit en 2009. De 2010 à 2014, l’économie guinéenne afficha un taux de croissance moyenne de seulement 2,9 %. La richesse agrégée est très faible en Guinée et s’élève à seulement 7 milliards de dollars USA. Par rapport à 2012 et 2014, elle connut une augmentation quantitative d’un milliard de dollars USA. La croissance économique est très faible pour juguler la pauvreté et le chômage structurel. Le taux de croissance démographique en 2015 est de 3, 1 %, ce qui veut dire que les Guinéens connaissent donc un appauvrissement grandiloquent. C’est pour cela que la pauvreté en Guinée est plus due à l’effet de croissance, très faible, qu’à celui de distribution des fruits de celle-là. La problématique de la croissance économique ne date pas d’aujourd’hui. De 1958 à 2015, les meilleures performances de notre économie ont été enregistrées en 1988, année à laquelle la croissance économique se porta à 6,3 % et puis au cours de la période 1995 -1998. Dans les années 1997 et 1998, l’économie guinéenne afficha un taux de croissance économique de 5,2 %. 1) le secteur agricole 6 Dans le document appelé « Programme de gouvernance 2015-2020 » publié par le pouvoir en place, dans lequel il fait son bilan , il est dit que les réformes d’Alpha Condé ont permis de réaliser les performances suivantes : -L’augmentation de la production du riz , - Le désenclavement des zones de production par la réhabilitation de 4500 km de pistes rurales - La réalisation de quatre campagnes agricoles avec un investissement total d’au moins 200 millards de GNF - La fourniture des intrants ( 119 tracteurs , 200 motocultures , 220 motopompes , 300 motofaucheuses , 100 moissonneuses batteuses , 975 batteuses , 30 trieuses , 75 égraineuses , 600 étuveuses , 700 décortiqueuses , 50 presses à huile , 1500 bâches ). -La distribution de 8500 tonnes de semence, 73 395 tonnes d’engrais, des produits sanitaires , des matériels de traitements et fumigation - La réhabilitation des usines en jus de fruit de Kankan et de l’huilerie de Dabola -La promotion de la culture de rente ( acajou , café , cacao etc) - La mobilisation des capitaux privés pour valoriser le patrimoine agricole en Guinée . A ces actions, on peut ajouter la signature des accords avec le Royaume chérifien en vue de l’échange des expériences en matière d’agriculture. Les connaissances agricoles sont peu vulgarisées et l’Etat substitut le marché. Il dit fournir les intrants aux agriculteurs et de distribuer des tonnes de semences et d’engrais. Il devait, nous le disons, libérer les forces du marché, car il ne peut pas distribuer à tous, les matériels agricoles, afin que les exploitants agricoles aient accès au crédit et matériels à moindre prix et avec la qualité nécessaire. Il dit avoir mobilisé les capitaux étrangers et principalement ceux des pays du BRICS afin qu’ils s’intéressent au patrimoine agricole guinéen , mais il n’a fait aucune réforme foncière pour permettre l’augmentation de la production agricole agrégée ,sa contribution à la valeur ajoutée ( très faible aujourd’hui alors qu’il est le secteur qui emploie le plus les Guinéens ) . La réforme dont je déplore l’absence allait permettre aux paysans d’avoir les titres de propriétés, nombre d’eux ont un capital dormant mais ne peuvent accéder aux crédits car manque de garanties dignes de nom. 2) Le secteur minier 7 Quelques réalisations sont à porter au bilan du président Alpha Condé. Nous citerons : - L’élaboration du code minier - La révision des contrats miniers et la publication en ligne de tous les contrats signés - La création de la société guinéenne du patrimoine minier (SOGUIPAMI) pour la gestion du portefeuille minier de l’Etat - La réadmission de la Guinée en 2011 à l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives ( ITIE) et puis sa confirmation en 2014 en dépit de son adhésion à cette initiative en 2005 , elle n’était pas jamais déclarée conforme sauf en 2014 . Il faut aussi mentionner que le code minier guinéen élaboré sous la mandature d’Alpha Condé était très contraignant et peu attractif, d’où la décision de le réformer à nouveau. En plus la SOGUIPAMI n’est pas soumise à la redevabilité (Accountability) et peut servir de moyen d’évasion de produits financiers de nos mines. Nous ne voulons pas d’organe discrétionnaire. b) La gouvernance administrative En matière de gouvernance administrative, les réalisations faites pendant le quinquennat d’Alpha Condé sont : -La réforme inachevée de l’administration publique -L’élaboration de la Lettre de Politique Nationale de Décentralisation et de Développement Local -L’opérationnalisation de la PREMA (Programme de Réforme de l’Etat et de Modernisation de l’Administration ) - La mise en place d’un comité de simplification des procédures de la fonction publique -Lancement d’un concours d’intégration à la fonction publique La réforme de l’Administration publique bien qu’ayant permis d’assainir le fichier de la fonction publique , de radier les sempiternels fonctionnaires fictifs au nombre de 10 000 et de maîtriser la masse salariale des fonctionnaires est inachevée . L’Administration publique guinéenne est encore politisée et manque de modèles promotions d’évaluation des performances et nominations des cadres. en vue de justifier les Les préfets et gouverneurs, même les pontes du gouvernement se comportent en agents électoraux au profit du pouvoir en place. Ils battent sa campagne. 8 Quant à la qualité des institutions, « The Economic Competitiveness Index in Detail » du World Economic Forum , de 2014 classe la Guinée 134e sur 144 pays . Parmi les faiblesses des institutions guinéennes , le rapport susmentionné énumérait : les paiements irréguliers et rançons ( 140e sur 144) , la faible protection de la propriété intellectuelle ( 140e sur 144) , le favoritisme dans les décisions gouvernementales (138e sur 144) , le non respect des droits de propriété ( 137e sur 144) , le détournement de deniers publics( 136e sur 144). On peut dire qu’Alpha Condé n’a pas réussi sa réforme de nos institutions qui souffrent de traumatismes et de carences structurels. Il créa des institutions discrétionnaires et inappropriées pour la plupart rattachées à la présidence de la République qui n’est qu’une usine à recyclage d’anciens ministres et un autre tonneau des danaïdes à l’image du gouvernement . Pendant son quinquennat, le président Alpha Condé s’est illustré par la mise en place des institutions inappropriées et puis discrétionnaires. Il créa et installa le Comité d’audit, le mercredi 7 juin 2011 et rattacha cette instance discrétionnaire à la présidence de la République. Le Comité d’audit , sert ainsi de substitut à la Cour des comptes promue par la constitution de 2010 dans son article 116. Il rattacha aussi l’Office National des Bourses Extérieures (ONABE) à la présidence de la République qui est une usine à recyclage des anciens ministres aussi coûteux qu’improductifs. Il mit en place par décret D /2014 N°016/116/PRG/SGG du 22 juillet 2014, l’Administration et Contrôle des grands projets qu’il rattacha à la présidence de la République . Il mit aussi en place l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH) , qui n’était ni urgente et ni constitutionnelle . 2) Les réformes de l’éducation Les réalisations du gouvernement d’Alpha Condé sont : - La réhabilitation, construction et l’équipement de 3576 salles de classes au primaire et 674 au secondaire - La construction de 50 collèges ruraux - La construction et l’équipement des lycées d’excellence dans les régions naturelles - Le recrutement de 3888 enseignants pour le primaire et secondaire - Le démarrage de la construction de trois nouvelles universités - Le lancement du projet « une tablette, un étudiant » - La construction d’une Ecole Nationale d’Administration - La distribution des manuels scolaires aux écoles primaires - La construction d’une école professionnelle à Beyla 9 - La construction de six (6) écoles régionales des Arts et Métiers En dépit de ces réalisations non négligeables, le système éducatif guinéen est encore malade. La qualité de l’enseignement est encore piètre. Dans le rapport du World Economic Forum suscité, on classait le système éducatif guinéen 138e sur 144 pour la qualité de qualité de son enseignement. Dans sa globalité le système éducatif guinéen est inefficace, le rapport du WEF publié en 2014, lui classe 141e sur échantillon de 144. L’enseignement tertiaire à l’image des autres est malade et ne peut favoriser l’innovation, pour laquelle la Guinée est classée 141e sur 144. Le système éducatif souffre encore de corruption, la quasi-totalité des manuels scolaires distribués dans les écoles primaires a été revendue par les autorités scolaires, les mêmes livres se vendent dans nos marchés, alors qu’ils portent l’apposition : interdit de vente. Le système éducatif manque encore d’un modèle de gouvernance efficace qui permette la reddition des comptes, la motivation des acteurs, la production des connaissances de qualité et leur vulgarisation efficiente, la rationalisation des allocations financières reçues de l’Etat et l’arrimage de l’université à son environnement externe. Les moyens financiers et techniques sont encore insuffisants et l’effort de répartition mal fait. Les institutions nationales d’évaluation des efficacités interne et externe de notre système d’enseignement sont encore inexistantes. La méthode de financement des recherches académiques n’a pas vu le jour sous la mandature d’Alpha Condé. Il est bon de construire les écoles, des universités, de les rénover, mais faut-il qu’il y ait des enseignants et professeurs. Est-il qu’ils doivent être bien formés et sélectionnés ? 3) Les réformes de la santé Les réformes menées sous le quinquennat d’Alpha Condé sont : -La réhabilitation et construction de quelques structures sanitaires dans le cadre de la stratégie de relance et de résilience post-Ebola - L’organisation des campagnes vaccinales réussies, ce qui permit le dépistage et le traitement de 11 567 cas de tuberculose et 555 cas de lèpre. 7227 cas de tuberculoses ont été guéris. - le financement et rénovation de l’hôpital de Donka - La mise en place d’une caisse de prévoyance sociale des agents de l’Etat ( CNPSA) et l’institution de l’assurance maladie ( INAMO) - le renforcement de la lutte contre la vente illicite des médicaments. Notre système de santé a amélioré sa capacité de contrôle des maladies telles que le paludisme, la tuberculose, le VIH/Sida , la lèpre , le choléra . La mortalité infantile a aussi baissé. Toutefois , 10 l’avènement Ebola permis de montrer quelques faiblesses structurelles de notre système de santé : l’inaccessibilité à tous , l’insuffisance des dotations financières ( 2 ,3 % du PIB) et la mauvaise prééquitation de ses maigres ressources financières allouées ( le 5/6e de nos centres de santé décentralisés ne reçoivent ces oboles qu’en fin d’exercice budgétaire ), la faiblesse du ratio ( médecin pour 1000 habitants ), des infrastructures sanitaires et la mauvaise qualification de nos médecins qui ,n’eut été la fatalité des Guinéens seraient presque tous en prison pour erreur médicale . L’autre gros faiblesse du président Alpha Condé est d’avoir échoué à améliorer la gouvernance de nos centres hospitaliers. Nonobstant, quelques leçons ont été tirées de la crise sanitaire due à Ebola, on peut citer la relance de la recherche pharmaceutique avec la signature d’un accord avec la clinique Pasteur à hauteur de 40 milliards de GNF. 4) L’environnement des affaires Le gouvernement d’Alpha Condé a engagé d’ énormes efforts pour rendre notre environnement des affaires alléchant. Ces réformes ont été : -L’élaboration d’un nouveau code des investissements -La dynamisation de l’Agence de l Promotion des Investissements Privés ( APIP) avec un guichet unique ( One-Stop Shop ) pour les investisseurs - La mise en place d’une plateforme de dialogue Public- Privé dénommée ( Guinea Busines Forum) -La mise en place des centres d’appuis aux PME à Conakry et à Kankan -La réadmission en 2011 de la Guinée à la loi sur la Croissance et Opportunités d’Affaires en Afrique (AGOA) - La création d’une commission nationale OHADA pour harmoniser les dispositions du droit des affaires en Guinée avec les autres de la sous-région La quantité des efforts importe peu, mais leur qualité et leur résultat. Dans le rapport du Doing Business publié par la Banque mondiale en 2013, la Guinée occupait le rang de 178e . En 2015, elle occupe le 169e rang. Elle devient ainsi la 12e économie Ouest- africaine ayant un environnement des affaires le plus attractif. Cela veut dire que les efforts n’ont pas assez payés. 11 La Côté d’Ivoire , le Sénégal , le Bénin , la Gambie , le Mali , le Niger et puis la Guinée sont les économies Ouest –africaines ayant fait plus de progrès en 2015 en termes d’amélioration du climat des affaires . La Côte d’Ivoire a gagné 20 places dans le classement mondial, passe de 167e en 2014 à 147e sur 179 en 2015. Le Sénégal, lui, gagne 6 places , passe de 178e en 2014 à 161e en 2015 . La Gambie, elle, améliore substantiellement son rang en 2015 après un recul de 3 places en 2014 . En analysant notre environnement des affaires, on ressort que les efforts du gouvernement d’Alpha Condé ne sont pas aussi efficaces que le passage de 178e à 169e aurait l’impression à nous faire croire. Analysons donc les éléments qui font le classement des pays dans le rapport de la Banque mondiale en termes d’attractivité des économies « Doing Business ». a) Le paiement des impôts Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Paiement d’impôt (Nombre par an ) 57 57 57 57 57 57 57 57 57 Durée (Heures par an ) 416 416 416 416 416 416 416 440 440 Taux d’imposition (% bénéfice ) 80,7 80,7 80,7 80,7 87,8 91,2 91,2 68,8 68,3 Source : Banque mondiale. Depuis 2006, le nombre de paiements d’impôts n’a pas connu une amélioration. En Guinée, depuis 2006, une entreprise formelle paie 57 fois l’impôt par an, soit 5 fois par mois. Le taux d’imposition en pourcentage du bénéfice a baissé, en passant de 91 ,2 en 2011 à 68,3. Ce taux est encore élevé, la pression fiscale passe de 15 % à 20 % en Guinée, ce qui n’est pas mal, mais l’effort fiscal est encore mal reparti. En termes de paiement d’impôts, le nombre d’heures nécessaires par an , a augmenté . La Guinée occupe le rang de 184e sur 189 pays en 2015 pour le paiement de l’impôt . L’administration fiscale n’a pas été réformée et la fiscalité guinéenne n’a connu ni simplification ni harmonisation. 12 b) Le démarrage d’une affaire Connu aussi sous le nom de constitution d’entreprise, le démarrage d’une affaire n’est pas facile en Guinée comme on serait tenté à le croire. Bien que la durée de constitution ait baissée, le coût du capital minimum et le coût de constitution sont encore élevés par rapport à la moyenne subsaharienne. Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Nombre procédures 12 12 12 12 12 12 6 6 6 Source : Banque mondiale de Durée (Jours ) 40 40 40 40 40 40 35 16 8 Coût (% PNB /habitant) 181,2 138,2 135,5 139 147,7 118 96,8 87,9 82 Capital minimum (% PNB/habitant) 620 877,6 495,4 519,1 407,3 324,7 318,8 313,8 418 Pour la constitution d’entreprise la Guinée est classée 175e sur 189 pays. Par ailleurs, il faut dire que le coût nécessaire et la capital minimum exigé pour la création d’entreprise bien qu’ayant baissé ces deux dernières années ne sont pas profitables aux Guinéens quand on sait que le PNB par habitant est de 461,7 dollars USA. Il faut aussi nuancer que pour les SARL le capital minimum lors de la création a été élimé. Au demeurant, les coûts demeurent qu’ils soient directs ou indirects élevés. Les réformes de l’APIP, la mise en place des One-Stop Shop sont à saluer, mais constituer une entreprise formelle et par un Guinéen n’est pas encore accessible. 13 c) L’obtention du permis de construire Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Nombre procédures 26 26 26 26 26 26 26 26 26 26 Source : Banque mondiale . de Durée (Jours ) 166 116 166 166 166 166 166 166 166 166 Coût (% Valeur de l’entrepôt ) 6 7 3,3 3,4 3,5 6,8 5, 3 1,8 1,7 1,6 Depuis 2006, le nombre de procédures pour l’obtention du permis de construire n’a pas changé , il demeure 26 . La durée n’a non plus pas changé, ce qui dénote l’inefficacité voire l’ineffectivité des réformes de l’urbanisme ces dernières années, de la complication des procédures et aussi de la bureaucratie. d) Le commerce transfrontalier Depuis 2006, le nombre de documents pour l’exportation n’a pas changé, il demeure 7. La durée en jours n’a non plus pas varié, elle se porte à 34. Le coût en dollars pour l’exportation d’un conteneur est resté le même : 915 depuis 2010. De 2006 à 2008, il se portait à 730 dollars. Le coût de l’exportation du conteneur en dollar USA corrigé des effets de l’inflation (déflaté) a quant à lui baissé depuis 2006. Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Nombre documents 7 7 7 7 7 7 7 de Durée ( En jours ) 34 34 34 34 34 34 34 Coût ( $ du conteneur) 181,2 138,2 135,5 139 147,7 118 96,8 Coût ($ déflaté ) 3060,7 2402 ,6 1746,3 1863,7 1589,5 1329,5 1104,4 14 2013 2014 7 7 Source : Banque mondiale 34 34 87,9 82 978,3 915 Par rapport aux importations, une tendance analogue est aussi observée. Le nombre de procédures se porte à 8 , la durée à 32 , le coût en dollar par conteneur passe hausse et celui en dollar déflaté baisse . Année Nombre documents 2006 8 2007 8 2008 8 2009 8 2010 8 2011 8 2012 8 2013 8 2014 8 Source : Banque mondiale de Durée ( En jours ) 32 32 32 32 32 32 32 32 32 Coût ( $ du conteneur) 1285 1285 1285 1481 1481 1481 1481 1481 1481 Coût ($ déflaté ) 5387,6 4229,2 3073,9 3135 ,9 2572,8 2140,4 1787,7 1582,4 1480 e) Le raccordement à l’électricité Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Nombre procédures 5 5 5 5 5 5 de Durée ( En Jours ) 69 69 69 69 69 69 Coût ( %PNB /habitant) 12592,9 13 275,4 10421 ,7 10 421,7 8082 7155,8 Source : Banque mondiale Les réformes du secteur de l’électricité, menées sous le quinquennat d’Alpha Condé sont grandes. On pourrait citer : - La construction d’une centrale hydroélectrique à Kaleta d’une puissance de 240 MW desservant neuf (9) préfectures : Conakry ,Dubréka , Coyah , Forécariah, Kindia , Mamou , Pita, Labé , Fria et deux ( 2) sous- préfectures Tondon et Bady 15 - La réhabilitation des centrales thermiques de Tombo 3 et Tombo 5 - L’adjonction d’une capacité de production de 100 MW - La réalisation des lignes aériennes de transport de 225 Kv sur une distance de 146 km - La réhabilitation et l’extension des centrales thermiques de Labé , Kankan , Faranah , N’Zérékoré et Boké - L’éclairage des voieries urbaines par le truchement de 38 000 lampadaires - La construction des centrales solaires d’une capacité de 50 MW à l’intérieur du pays - La formalisation de l’adoption du programme Ouest- Africain de connectivité régionale (WARCIP) -La signature du contrat de gestion de l’EDG par l’entreprise française Veolia le 19 Juin 2015 pour un montant de 11, 3 milliards d’euros et pour quatre ans permettra d’améliorer la distribution de l’énergie en Guinée et de redresser le secteur de l’électricité. L’économiste américain William Easterly dans l’un de ses ouvrages très illustre se moquait de l’économie guinéenne en disant : « En Guinée , le rythme des coupures ( d’électricité ) est quotidien ,les entreprises s’équipent en groupes électrogènes coûteux pour pallier les insuffisances de l’approvisionnement électrique .1 » Dans une étude de la Banque mondiale datant de 2006 , il était écrit que le nombre de coupures électriques dans un mois était de 31,5 ; soit une coupure par jour ; puis que la durée moyenne d’un coupure était de 6 ,3 . Ensuite, que le pourcentage d’entreprises possédant un groupe électrogène s’élevait à 59,9 et que celui des entreprises considérant l’électricité comme une contrainte majeure était de 83,6. L’absence d’électricité obère les coûts de production des entreprises. En améliorant substantiellement la fourniture d’électricité, Alpha Condé et son gouvernement contribuent à l’amélioration du climat des affaires. L’importance de l’électricité dans la vie des peuples se passe de commentaires. L’argument qui consiste à dire qu’il faut mettre Kaleta à l’épreuve de l’étiage est bon, mais il serait percutant si les actions du gouvernement ne se limitaient qu’à lui. Les études de faisabilité ont déjà été menées par la BAD en vue de l’interconnexion de l’électricité dans la sous-régionale. Les pays membres des organisations sous-régionales comme l’OMVS, l’OMVG bénéficieront de ces interconnexions. La Guinée pourrait donc exporter de l’électricité. Les efforts menés par le gouvernement d’Alpha Condé en matière d’amélioration de la production et distribution d’électricité sous rassurants et seraient efficients à mesure qu’il les perdure. 1 William Easterly , « Les pauvres sont-ils condamnés à le rester ? » , Nouveaux Horizons ,2e tirage ,2008 , pp .285. 16 f) L’accès au crédit La Guinée est le 58e pays au monde où l’accès au crédit est le plus difficile et le 70e où résoudre l’insolvabilité est dur. L’un des talons d’Achille de notre économie est la difficulté d’accès au crédit. Par rapport à la protection des investisseurs minoritaires, la Guinée est classée 169e sur 189 pays. Le système bancaire est encore malade, bien que le nombre de Banque ait augmenté sous la mandature d’Alpha Condé, passant de 9 à 16, le crédit est encore rationné en Guinée .Il faut aussi dire que le système bancaire est encore malade. g) Le renforcement et l’exécution du contrat Pour renforcer le contrat, il faut 276 jours et 49 procédures, en 2015. Cela veut dire que le système judiciaire bien qu’ayant connu quelques réformes se porte pas bien et même après la mise en place d’une commission d’harmonisation OHADA, que les corpus juridiques de notre pays sont encore rigides, que la bureaucratie est encore excessive. h) La qualité des infrastructures publiques En 2014, la Guinée est classée 143e sur 144 par le WEF au titre de la qualité des institutions. Ce rang signifie que nos infrastructures sont de piètres qualités. Mais certaines réalisations sont visibles sur le terrain bien que ne contredisant pas le classement. L’état des infrastructures s’est amélioré ces cinq dernières années. 1) Infrastructures routières Les réalisations du gouvernement ont été d’après le document de la gouvernance 2015-2020 suscité sont : - La construction de nouvelles infrastructures routières : 639 Km - La construction d’infrastructures routières existantes : 240 Km - La réhabilitation complètes d’infrastructures routières :246 Km Il cite : les tronçons Tombo- Moussoudougou , le tronçon Matoto- Enta- Dapomba , PK366-Coyah , Boffa –Kolaboungui , la transversale Conakry T5 , T6 et T7, les pistes Yombiro –Dagaldou( kissidougou , 47 Km) , Mongo-Badala –Temessadou Djigbô ( Guéckédou) , des ponts . 17 2) Infrastructures aéroportuaires Le même document cite les réalisations suivantes : -La rénovation de l’aéroport de Conakry - La rénovation de ’aérodrome de N’zérékoré . 3) Infrastructures portuaires Le même document publié par les autorités cite : - L’extension du port de Conakry -La création du port fluvial de Boké -L’achat d’un bateau de type croisière reliant de 250 places reliant Conakry à nos îles . i) Les transports publics En matière de transport public, il cite les réalisations suivantes : -L’acquisition de 100 bus -La mise en marche d’un train reliant la Capital à la province (Conakry – Pk36) j) L’hôtellerie, le tourisme et l’artisanat En matière de réalisations touristiques, il cite les anciens entre autres : - L’élaboration de la politique nationale du tourisme - Le recensement des artisans Les hôtels construits par les groupes privés ne doivent pas figurer au bilan d’Alpha Condé, je les considère comme une conséquence de l’amélioration du climat d’affaires, mais pas comme la réalisation d’Alpha Condé. Les 11 projets hôteliers ( 3 , 4 et 5 étoiles ) appartiennent aux entreprises privées et non à l’Etat . Pour moi, en vertu de mes convictions libérales, un pouvoir en place ne s’adjuge pas les réalisations des entreprises privées, surtout que nous sommes en économie mixte. k) Les telecommunications et les NTIC En matière des télécommunications et des Nouvelles technologies de la communication, les réalisations d’Alpha Condé furent : 18 -L’atterrissage du câble sous- marin à fibre optique - La couverture téléphonique envoisinant 100 % - Les travaux d’installation du Backbone sur une distance de 400 km l) La ville et l’aménagement du territoire Les actions suivantes sont à porter au bilan d’Alpha Condé : -L’approbation de la politique de la politique nationale de l’habitat ‘’ Habitat Vision 2020’’ -La rénovation du palais Mohamed V (ancien palais des nations) -l’adoption par l’Assemblée nationale du cadre de la construction de l’habitat - La construction en partenariat public-privé de la cité Plaza Diamond - La construction de 162 logements à Kéitaya par la BCRG - La réhabilitation des édifices administratifs dans les régions administratives à l’occasion de la fête tournante de l’indépendance (27 à Boké, 41 à N’Nzérékoré , 60 à Mamou et 90 à Kankan ). La part des maisons sociales est faible , Plaza Diamond n’est destiné qu’aux nantis , mais plus de la moitié des Guinéens croupissent dans la pauvreté . Où est le sens de la priorité ? m) La Justice Certaines réformes d’envergure ont été menées. On citera : -La promulgation des lois n°054 et 055 du 17 mai 2013 du statut de la magistrature -La mise en place du Conseil supérieur de la magistrature, le 9 Juillet 2014 -La nomination en octobre 2014 et janvier 2015 des magistrats des cours de tribunaux par le Conseil supérieur des magistrats - La signature d’un décret fixant le régime de rémunération des magistrats (décret n°2014/146/PRG/SGC), - La construction de la justice de paix à Coyah et d’un tribunal de premiere instance à Boké , - La rénovation lors des fêtes tournantes de l’indépendance des justices de paix de Dabola , Pïta , Kouroussa , Mandiana et Siguiri -la rénovation de la prison civile de Coyah 19 - La mise en place d’une commission nationale OHADA pour des fins d’harmonisation en matière de droits des affaires Il faut dire que l’effectif des magistrats est encore faible, soit 250 pour 38000 habitants et que l’objectif fixé dans le DSRP (2012-2013) qui était de 250 magistrats pour 28000 habitants n’a pas été atteint. Il n’y a pas non plus eu de politiques de valorisation de la formation des magistrats (formation continue ou recyclage) . En plus la budget national alloué au secteur de la justice est encore faible. Par ailleurs, il n’y a eu aucune réforme de l’Administration pénitentiaire et pas non plus de rénovation sérieuses de nos prisons (une seule prison a été rénovée celle de Coyah pendant le quinquennal d’Alpha Condé ) . 20 Conclusion En définitive, nous disons qu’au cours de ces cinq dernières années, le président Alpha Condé a fait des efforts à ne pas nier. Son bilan est contrasté. Comparé à ses antécesseurs, on dira qu’il a fait mieux dans nombre de domaines, mais comparé à quelques-uns de ses voisins de la sous-région , on dira qu’il est médiocre . Cette comparaison spatiotemporelle s’impose, mais celle avec notre passé importe le plus. Les forces du gouvernement d’Alpha Condé furent : la stabilité macroéconomique, l’amélioration de la production d’électricité et sa distribution, la réforme de l’administration publique bien qu’inachevée car elle permet de maîtriser la masse salariale de la fonction publique et de faire recruter de nos cadres. L’une ses forces, émane aussi du fait qu’il ait engagé sans l’achever les réformes de la justice, les problèmes d’accessibilité, de l’indépendance, du sous-effectif et puis sous-investissement dans le secteur sont encore d’actualité. Il a fait aussi des efforts pour améliorer le climat des affaires, la Guinée est passée de 178e en 2013 à 169e en 2015 en termes de l’amélioration duc climat des affaires. Entre 2010 et 2014, la Guinée a ainsi reçu 2364 millions de dollars USA d’investissements directs étrangers ( IDE) . Alors qu’elle n’avait reçu que seulement 1616 millions de dollars d’IDE de 1970 à 2009. Ces IDE ont été orientés vers les infrastructures touristiques et les activités minières, ce qui ne permit pas leur grande contribution à la création d’emplois. Le niveau des infrastructures s’est amélioré et ce progrès est un grand bien pour l’économie guinéenne. La réforme de l’armée bien qu’inachevée est aussi un acquis. La stabilité macroéconomique ne permit pas de favoriser la croissance économique, ce qui dénote que les politiques conjoncturelles engagées au sujet des leviers de la croissance ( agriculture , mines , élevage , pêche , tourisme et artisanat etc. ) et puis celles structurelles ( santé , éducation , du tissu industriel) sont insuffisantes . L’éducation et la santé sont encore malades en dépit du remède administré. Ces secteurs sont encore cacochymes, car les remèdes administrés sont incomplètes et insuffisants. La faible croissance économique et sa mauvaise structure du fait de l’absence de diversification de notre économique n’ont pas permis de faire juguler la pauvreté et de favoriser les créations d’emplois . La plus grande faiblesse d’Alpha Condé est d’avoir constitué un gouvernement antinomique à la croissance économique et un tonneau des danaïdes. Son gouvernement comptait 50 ministres dont 36 ministres ordinaires, 6 ministres d’Etat et 8 ministres conseillers. Cette inflation du gouvernement a abâtardi ses efforts, car il manquait de synergies. Des institutions discrétionnaires ont été promues et entretenues sous son mandat. La culture de la reddition des comptes et de la transparence n’a 21 pas été promue. La réconciliation vraie, tant attendue par les Guinéens n’a pas vu le jour. Une commission provisoire de réconciliation à la quête de la formule de réconciliation attend encore d’accoucher ses pages de recommandations. Pourtant elle vit depuis 2011. Elle continue quand même à prêcher l’amour et le pardon. Ne va-t-elle pas proposer une réconciliation factice du fait de sa structure religieuse et de la facilité à dire aux victimes de pardonner ? Nonobstant, les victimes attendent et le ressentiment grandi. La liste des victimes s’allonge et le nombre grossit sans que la justice soit rendue. Les victimes de la triste journée du 28 septembre 2009 attendent, et Alpha Condé n’aura plus un autre 28 septembre sous sa mandature, à moins que le peuple ne lui confirme sa confiance. Au demeurant, il a quand même un bilan pas trop mauvais pour dire qu’il est globalement négatif et pas aussi trop reluisant pour dire qu’il est globalement positif. Il est moyen, assez bien. Il aurait pu faire mieux, on peut partir de ses acquis pour faire d’autres exploits, plus grands. 22 23