Poésie et étude de la langue. (à partir du travail de Mme Marlinge, professeur IUFM Besançon ) La poésie met, dans certains cas, en jeu des structures linguistiques grammaticales propices au travail en étude de la langue. Les activités proposées dans la classe seront des travaux de repérage, ou de réécriture, de transformation. La démarche d’enseignement : 1. J’observe le texte, je le lis. 2. J’isole la structure si nécessaire. Les phases 1 et 2 de la séance sont liées. Le texte est lu, expliqué et les éléments morphosyntaxiques sont isolés par les élèves lorsqu’il y a récurrence ou abondance. Les éléments sémantiques sont bien entendu repérés. Il sera parfois nécessaire d’attirer l’attention de l’élève sur la morphosyntaxe. 3. Je produis à la manière de….. ET / OU ….. Je transforme Les élèves travaillent seuls ou à deux. L’objectif est de les amener à réemployer ou à transformer la morphosyntaxe. Des ateliers d’aide pourront être aisément mis en œuvre. L’utilisation d’étiquettes de substitution sera à promouvoir. Des canevas seront aussi donnés aux élèves les plus en difficulté. Recueil de textes : La mer s’est retirée, Qui la ramènera ? La mer s’est démontée, Qui la remontera ? ……… J Charpentreau : Poèmes d’aujourd’hui et de maintenant ? mot de sens contraire et phrases interrogatives avec reprise anaphorique. Mais où donc avez-vous la tête ? Mais à quoi donc pensez-vous ? J’ai la tête près du bonnet. J’ai la cervelle à tous les vents. Mais où donc avez-vous les jambes ? Mais où donc vous encourez-vous ? …… Claude Roy, Enfantasque la phrase interrogative, les sens des mots dans les expressions. CT, IEN Luxeuil, 07/08 Colin Maillard. Il est fort comme un Turc Et sourd comme un pot Mais toujours Tiré à quatre épingles. Il a un appétit d’oiseau Et un cœur d’artichaut Un œil de bœuf …… Sophie Barbaroux : jardin d’enfant Les expressions, sens des mots. Epithète Une source – corrompue Un secret – divulgué Une absence – pesante Une éternité – passagère Des ténèbres – fidèles Des tonnerres – captifs Des flammes – immobiles La neige – en cendre La bouche fermée Les dents serrées La parole niée muette bourdonnante glorieuse engloutie. Jean Tardieu Sens et fonction de l’adjectif. Chanson d’un oiseleur. L’oiseau qui vole doucement L’oiseau rouge et tiède comme le sang L’oiseau si tendre l’oiseau moqueur L’oiseau qui soudain prend peur L’oiseau qui soudain se cogne L’oiseau qui voudrait s’enfuir L’oiseau seul et affolé L’oiseau qui voudrait vivre L’oiseau qui voudrait chanter L’oiseau qui voudrait crier…. Jacques Prévert La description, adjectif épithète, proposition subordonnée relative. Quand la vie est en couleur Quand la vie est un collier… Chaque jour est une perle. Quand la vie est une cage Chaque jour est une larme. CT, IEN Luxeuil, 07/08 Quand la vie est une forêt Chaque jour est un arbre. Quand la vie est un arbre Chaque jour est une branche. Quand la vie est une branche Chaque jour est une feuille… Jacques Prévert La description avec attribut ; le verbe être. Le message. La porte que quelqu’un a ouverte La porte que quelqu’un a refermée La chaise où quelqu’un s’est assis Le chat que quelqu’un a caressé Le fruit que quelqu’un a mordu La lettre que quelqu’un a lue La chaise que quelqu’un a renversée La porte que quelqu’un a ouverte La route où quelqu’un court encore Le bois que quelqu’un traverse La rivière où quelqu’un se jette L’hôpital où quelqu’un est mort. Jacques Prévert La proposition subordonnée relative. Suppose Que s’ouvrent sous nos yeux Tous les toits de la ville Et que je te demande de choisir la maison Où, le toit fermé Tu aimeras la nuit Suppose Que la chatte nous dise Nos quatre vérités Et que je te demande De lui faire sentir Avec bien des caresses Que nous savons tout ça. …. Eugène Guillevic Si ma sardine avait des ailes Si Gaston s’appelait Gisèle Si l’on pleurait lorsque l’on rit … Je marcherais les pieds en l’air, Le jour, je garderais la chambre, ….. J.L.Moreau Cortège CT, IEN Luxeuil, 07/08 Construction du verbe suppose, nécessité du que. Articulation Imp/conditionnel Un vieillard en or avec une montre en …. Jacques Prévert deuil Un pilier de bar sur une chaise de pont Une reine de peine avec un homme Un stylo d’égoût et un tout à écrire d’Angleterre Un tabac de fou et un roi à fumer Et des travailleurs de la paix avec des …. gardiens de la mer G.Saint Pré Les prépositions, le complément du nom groupe nominal prépositionnel. Si j’étais. Si j’étais la neige Je blanchirais le monde entier Je n’encombrerais pas les sentiers Et je tomberais l’été. … La construction avec Si , Imp/Conditionnel. Pour faire le portrait d’un oiseau. Peindre d’abord une cage Avec une porte ouverte Peindre ensuite Quelque chose de joli Quelque chose de simple Quelque chose de beau Quelque chose d’utile Pour l’oiseau Placer ensuite la toile contre un arbre ….. Jacques Prévert Infinitif des verbes, verbes avec COD Déménager Quitter un appartement. Vider les lieux. Décamper. Faire place nette. Débarrasser le plancher. Inventorier, ranger, classer, trier Eliminer, jeter, fourguer Casser Brûler Descendre, desceller, déclouer, décoller, dévisser Décrocher Débrancher, détacher, couper, tirer, démonter Plier couper Rouler Empaqueter, emballer, sangler, nouer, empiler, rassembler, entasser, ficeler, envelopper, protéger, recouvrir, entourer, serrer Enlever, porter, soulever, Balayer, fermer, partir. Georges Perec Le verbe J’ai vu le menuisier Tirer parti du bois J’ai vu le menuisier Comparer plusieurs planches J’ai vu le menuisier Caresser la plus belle J’ai vu le menuisier Donner la juste forme ……. Eugène Guillevic CT, IEN Luxeuil, 07/08 Structure J’ai vu +COD avec infinitif Toujours et jamais étaient toujours ensemble Ne se quittaient jamais. On les rencontrait Dans toutes les foires. On les voyait le soir traverser le village Sur un tandem. Toujours guidait Jamais pédalait. ……. Paul Vincensini Les oppositions Iles Iles Iles où l’on ne prendra jamais terre Iles où l’on ne descendra jamais Iles couvertes de végétations Iles tapies comme des jaguars Iles muettes Ils immobiles Iles inoubliables et sans nom Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu’à vous. Blaise Cendras Le pronom relatif Poèmes carrés A foule qui se ferme sable sombre Au sable ferme la foule sombre Sombre, ferme, foule le sable Foule ferme où sombre du sable. …. Jean Lescure La construction de phrases Prenez un toit de vieilles tuiles Un peu avant midi Placez tout à côté Un tilleul déjà grand Remué un peu le vent. Mettez au-dessus d’eux Un ciel bleu, lavé Par des nuages blancs. Laissez-les faire. Regardez-les Eugène Guillevic L’impératif, notion temporalité. CT, IEN Luxeuil, 07/08 Des sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. Paul Verlaine Les nuages blancs qui dorment la nuit dans les bras du vent se laissent porter comme des enfants et rêvent qu’ils font et font en rêvant le tour de la terre. Gilbert Cesbron Structure de la phrase sujet expansé. Poésie Bien placés bien choisis Quelques mots font une poésie Les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème. Raymond Queneau La mer brille Comme un coquille ; On a envie de la pêcher. La mer est verte, La mer est grise, Elle est d’azur Elle est d’argent et de dentelle. Paul Fort. CT, IEN Luxeuil, 07/08