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Cas particulier : les formes héréditaires de cancers du gros intestin (côlon)
et du rectum.
Les formes héréditaires des cancers du côlon et du rectum sont les mieux connues. Elles ne
sont responsables que de 5% environ de l’ensemble des cancers colorectaux. On distingue
schématiquement les formes dites « polyposiques », c’est-à-dire associées à la présence de
multiples polypes du côlon et du rectum et les formes non polyposiques, également appelées
syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) ou syndrome de Lynch.
• Les formes polyposiques sont faciles à identifier en raison de la présence de nombreux
polypes à la coloscopie. Il en existe différents types en fonction de la nature des polypes.
Dans tous les cas, elles témoignent de la présence d’un facteur génétique de prédisposition et
constituent une indication de consultation spécialisée (gastroentérologie et/ou génétique) afin
de préciser le type et de rechercher la mutation causale.
• Les formes non polyposiques sont plus difficiles à identifier. Le diagnostic n’est pas basé
sur les données de la coloscopie qui ne sont pas spécifiques mais sur les arguments énoncés
ci-dessus : multiples cas chez un même individu ou chez plusieurs individus issus d’une
même branche parentale et précocité des diagnostics. Cette forme héréditaire est également
associée à une augmentation du risque d’autres types de cancers chez les sujets atteints :
principalement cancer du corps de l’utérus (endomètre), mais également cancers de l’intestin
grêle ; des voies urinaires (bassinets et uretères) ; des voies biliaires ; des ovaires et de
l’estomac. L’association de ces cancers aux cancers du côlon et du rectum dans une même
famille est donc évocatrice de ce diagnostic.
Quels sont les objectifs de la consultation de génétique oncologique ?
L’objectif de la consultation de génétique est d’évaluer la probabilité qu’une « histoire
individuelle et/ou familiale » soit le reflet d’une prédisposition génétique majeure aux
cancers, c’est-à-dire, qu’il existe une forme héréditaire de cancer dans cette famille.
Elle permet parfois de rassurer les individus en écartant ce risque. Parfois au contraire, ce
diagnostic est retenu (d’emblée ou après la réalisation d’examens complémentaires). Dans
cette situation, il convient d’essayer d’identifier l’anomalie génétique responsable. La
recherche d’une mutation dans un gène suppresseur de tumeur est une opération complexe qui
n’est réalisée que dans un nombre limité de laboratoires spécialisés. Elle nécessite d’avoir
accès au patrimoine génétique de l’individu testé, c’est -à-dire à son ADN qui se trouve dans
le noyau des cellules de l’organisme et contient l’information génétique. Pour des raisons de
facilité, elle s’effectue le plus souvent à partir de l’ADN contenu dans les globules blancs
obtenus au moyen d’une simple prise de sang. L’analyse génétique n’est jamais imposée mais
uniquement proposée et sa réalisation est conditionnée par l’obtention préalable d’un
consentement écrit de l’individu concerné. Elle ne peut être réalisée que chez un individu
ayant lui même eu un cancer et non à partir d’un apparenté indemne. Le temps d’analyse est