Zacharie, qui a prophétisé environ deux mois après Aggée, vient les encourager dans le travail qu'ils
ont commencé à la suite de l'exhortation de ce dernier.
Malachie nous fait connaître le misérable état dans lequel étaient tombés ceux qui étaient remontés
de la captivité. Il n'y avait plus qu'un petit résidu fidèle qui pensait encore à l'Éternel ; et ceux qui crai-
gnaient l'Éternel parlaient l'un à l'autre. Ce résidu, précieux au cœur de l'Éternel, que nous retrouvons
encore au commencement de l'évangile de Luc, a eu le privilège inestimable de voir le Seigneur lors
de .sa première venue.
Les livres des Rois et des Chroniques nous font connaître la ruine de la royauté; ruine qui, du reste, a
caractérisé tout ce qui a été confié à la responsabilité de l'homme. Certes, les descendants de David
n'ont pas gardé les témoignages de l'Éternel, ni son alliance, et ils n'ont pas été assis sur le trône de
David à perpétuité; les Chaldéens sont venus, ont pris la ville où l'Éternel avait mis son nom, ont dé-
truit son sanctuaire et emmené le peuple en captivité à Babylone parmi les nations, au milieu des-
quelles il n'a pas trouvé de repos. Des ruisseaux d'eau coulaient des yeux du prophète qui nous a dé-
peint dans les Lamentations la ruine de la fille de son peuple.
Soixante-dix années se sont écoulées pendant lesquelles le sanctuaire était dévasté et en ruine. Pen-
dant ce temps, les fidèles qui étaient auprès des fleuves de Babylone pleuraient et gémissaient. Aux
saules qui étaient au milieu d'elle, ils avaient suspendu leurs harpes. Comment chanter un cantique de
l'Éternel sur un sol étranger? Hélas! Les conséquences de la désobéissance des rois et du peuple se fai-
saient durement sentir. Dieu est juste dans toutes ses voies; mais aussi, il est plein de miséricorde. Au
bout de ces soixante-dix ans, il réveilla le cœur de Cyrus; ce roi dont il avait parlé plus de cent ans à
l'avance par la bouche du prophète Ésaïe (chap. XLIV, 27 ; XLV, 1). Il fit une proclamation dans tout
son royaume, et il la publia aussi par écrit, disant: « Ainsi dit Cyrus, roi de Perse: l'Éternel, le Dieu des
cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui
est en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple, que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem,
qui est en Juda, et qu'il bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël (lui est Dieu), à Jérusalem ».
C'est par cette proclamation que commence le livre d'Esdras. Son importance est telle que Dieu la
mentionne deux fois dans sa Parole, en Esdras et 2 Chroniques XXXVI, 22-23. Le Dieu qui incline les
cœurs des rois comme des ruisseaux d'eau a ainsi réveillé le cœur de Cyrus de telle manière que, dès la
première année de son règne, il a fait cette proclamation, accomplissant ainsi la parole de l'Éternel
prononcée par la bouche de Jérémie, le prophète, au chap. XXV, 11-12 de son livre. Le premier cha-
pitre du livre du prophète Daniel, v. 21, nous apprenons que Daniel était à la cour de Babylone jusqu'à
la première année de Cyrus. Il est évident que Cyrus a la conscience qu'il a reçu une mission de la part
de l'Éternel et que Dieu l'emploie pour la délivrance des captifs d'Israël; aussi, il fait cesser tous leurs
gémissements (Ésaïe XXI, 2). La prise de Babylone par les Mèdes et les Élamites (les Perses) a été le
signal de cette délivrance.
Ce qui a eu lieu pour Israël dans ce moment-là s'est renouvelé pour le peuple ode Dieu aujourd'hui.
Depuis des siècles les saints étaient captifs dans la Babylone qui va tomber sous le jugement de Dieu
(Apocalypse XVIII). Au siècle passé la grâce a été accordée à un petit nombre de fidèles d'abandonner
tout ce que l'homme a organisé et établi dans la chrétienté et de venir, en toute simplicité, dans le lieu
où le Seigneur a mis son nom pour lui rendre culte là, dans ce seul lieu où l'on se trouve en sa pré-
sence.
Au v. 5 de notre premier chapitre, nous voyons qu'il a fallu que Dieu réveille aussi le cœur de ceux
qui sont remontés, et cela de la même manière qu'il a réveillé le cœur du roi. Tout est un effet de la
m1séricorode divine. Non seulement Dieu leur a accordé la grâce de remonter à Jérusalem, mais aussi
il les a comblés de richesses et a mis dans le cœur du roi de leur rendre tous les ustensiles du sanc-
tuaire que Nebucadnetsar avait emportés à Babylone. Ils possédaient ainsi tous les trésors du saint lieu.
De la même manière, au siècle passé, Dieu a remis en lumière toutes les vérités précieuses qui consti-
tuaient les richesses des disciples au commencement. Dieu nous a redonné tous les trésors du sanc-
tuaire: grâce inappréciable !
Tous ces ustensiles du sanctuaire furent remis entre les mains de Zorobabel, prince die Juda, la tribu
royale, et furent ramenés à Jérusalem lorsqu'on fit monter de Babylone à Jérusalem ceux de la trans-
portation.
Le chapitre II nous donne le nom et le nombre de ceux qui sont ainsi remontés de Babylone. Le Sei-
gneur connaît aussi le nom et le nombre de tous ceux qui se sont séparés des abominations de la chré-
tienté pour venir au lieu où le Seigneur a mis son nom. Premièrement sont mentionnés les noms des
onze chefs qui retournèrent à Jérusalem, puis ceux du « peuple », des « sacrificateurs », des « lévites »,
«des chantres », des «fils des portiers », des «Nethiniens» ou serviteurs subalternes et, enfin, les « fils