1150 - Natura 2000 Picardie

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Eaux marines et milieux à marées
1150*
*Lagunes côtières
* Habitat prioritaire
CODE CORINE 21
Extrait du Manuel d’interprétation
des habitats de l’Union européenne
Version EUR 15 - 1999
PAL. CLASS. : 21
Étendues d’eau salée côtières, peu profondes, de salinité
et de volume d’eau variables, séparées de la mer par une
barrière de sable, de galets ou plus rarement par une barrière
rocheuse. La salinité peut varier, allant de l’eau saumâtre à l’hypersalinité selon la pluviosité, l’évaporation et
les apports d’eau marine fraîche lors des tempêtes, d’un
envahissement temporaire par la mer en hiver ou à cause
des marées. Avec ou sans une végétation des Ruppietea
maritimae, Potametea, Zosteretea ou Charetea (corine 91 :
23.21 ou 23.22).
« Flads » et « gloes », considérés comme une variété baltique de lagune, sont des petites masses d’eau, en général peu
profondes, plus ou moins délimitées, encore connectées à la
mer ou qui ont été très récemment isolées par l’émergence
des terres. Ils sont caractérisés par des roselières bien développées, une végétation submergée luxuriante et différents
stades morphologiques et botaniques liés au processus par
lequel la mer devient terre.
Caractères généraux
Les bassins et étangs de salines peuvent être également considérés comme des lagunes, dans la mesure où ils sont le
résultat de la transformation d’une ancienne lagune naturelle
ou d’un ancien marais salé et caractérisés par un impact
mineur de l’activité d’exploitation. « Flads » et « gloes »
seulement en Finlande et en Suède.
Au-delà de sa définition, aussi précise soit-elle, ce terme de
« lagunes » recouvre des situations très diverses, liées à la variabilité des apports d’eau salée et d’eau douce, tant sur les littoraux des mers à marées qu’en Méditerranée. Certaines lagunes
sont naturelles et occupent des dépressions littorales alimentées
périodiquement par la mer. Les autres sont d’anciens marais
aménagés par l’homme depuis fort longtemps (marais salants,
réservoirs à poissons euryhalins, bassins d’aquaculture...).
Végétales :
Callitriche spp., Chara canescens, C. baltica, C. connivens, Eleocharis parvula, Lamprothamnion papulosum,
Potamogeton pectinatus, Ranunculus baudotii, Ruppia
maritima, Tolypella n. nidifica. Dans les « flads » et
« gloes », aussi Chara ssp. (Chara tomentosa), Lemna
trisulca, Najas marina, Phragmites australis, Potamogeton
ssp., Stratiotes aloides, Typha spp.
Dans tous les cas, ce type de milieu n’abrite qu’un faible nombre d’espèces, fortement dominantes, tant numériquement que
pondéralement. Elles sont capables de supporter de brutales
variations des conditions environnementales parmi lesquelles la
salinité n’est qu’un exemple. Les intrusions brutales d’eau salée
et les assèchements estivaux créent des perturbations périodiques provoquant parfois la disparition des peuplements. Dans ce
cas, la recolonisation sera toujours très rapide.
Animales :
Cnidaria - Edwardsia ivelli ; polychètes - Armandia cirrhosa ; Bryozoa - Victorella pavida ; Rotifera - Brachionus sp. ;
mollusques - Abra sp., Murex sp. ; crustacés - Artemia sp. ;
poissons - Cyprinus sp., Mullus barbatus ; reptiles - Testudo
sp. ; amphibiens - Hyla sp.
Face à l’hétérogénéité des conditions physiques, il existe
une grande variabilité des ensembles faunistiques, malgré leur faible richesse spécifique. Ils sont toujours très
abondants quantitativement et largement utilisés par les
maillons supérieurs de l’écosystème. Pour les poissons,
les lagunes constituent des aires de nourrissage, avec
colonisation saisonnière d’alevins et de juvéniles, en dehors des
populations résidentes. Pour les oiseaux, ce sont des sites exceptionnels en tant qu’étapes migratoires ou zones de nidification.
Correspondances :
Classification allemande : « 0906 Strandsee », « 240601
Brackwassersee im Ostseeküstenbereich ».
Groupement de marais salés, faisant partie du complexe.
Comme toutes les zones humides, les lagunes sont soumises à
une forte pression anthropique, agricole, touristique, urbaine...
Elles sont gérées en tant que telles, tout en gardant leur fonctionnement lagunaire.
Parallèlement, les lagunes autrefois aménagées et entretenues
(digues, écoulements, écluses, dragages...) souffrent d’un abandon progressif des travaux d’entretien avec modification des
dessertes hydrauliques. Selon les types de gestion et leur degré
91
Eaux marines et milieux à marées
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d’intervention, on assiste à des scénarios différents de successions écologiques, avec, le plus souvent, développement de
plantes du schorre ou de végétation palustre. La fonctionnalité
de ces lagunes dépend donc de l’état d’entretien des dessertes
hydrauliques, voire de leur maintien.
Les lagunes sont naturellement des milieux menacés d’eutrophisation tant en Méditerranée qu’en mer à marées et elles souffrent
de plus en plus de crises dystrophiques. Celles-ci sont souvent
caractérisées par un développement anarchique de macrophytes
et/ou de microphytes. Les fréquentes crises d’anoxie peuvent
entraîner la mortalité du benthos et des jeunes poissons, sachant
qu’ils constituent la base de l’alimentation de différents prédateurs tels que les oiseaux.
Beaucoup des sites lagunaires sont aménagés en claires (engraissement et verdissement des huîtres) ou en bassins d’aquaculture (mollusques, crustacés Penéidés, poissons...). D’autres sont
devenus des réserves ornithologiques. Pour l’ensemble de ces
activités, aux enjeux parfois contradictoires, on recherchera une
meilleure complémentarité, au cas par cas.
L’aménagement des lagunes en lieux de mariculture provoque
l’importation d’espèces exotiques parfois envahissantes et la
disparition d’espèces autochtones est alors souvent à craindre.
Déclinaison en habitats élémentaires
Quelle que soit la diversité des situations que recouvre ce terme
de lagunes, il est possible de se limiter à deux habitats élémentaires en tenant compte des informations présentées ci-avant :
- Lagunes en mer à marées (façade atlantique)
- Lagunes méditerranéennes
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92
*Lagunes côtières
*Lagunes en mer à marées (façade atlantique)
1150*
* Habitat prioritaire
CODE CORINE 21
Caractères diagnostiques de l’habitat
Correspondances biocénotiques
Typologie ZNIEFF-Mer (1994) : II.2.1
Caractéristiques stationnelles
Typologie EUNIS (1999) : A2.6
Ces étendues côtières d’eau salée correspondent le long des
côtes basses à des zones humides ou des marais côtiers (elles
sont illustrées figure 2, page 42). Les échanges avec la mer se
font soit par un étroit chenal que remonte la marée, soit, lorsque
la lagune est fermée, par percolation sous un cordon de galets.
Parfois, l’apport d’eau de mer ne se produit qu’aux grandes
marées de vives-eaux et lors des tempêtes hivernales. Les
apports d’eau douce sont très variables temporellement.
Typologie Marine Biotopes (1996) : Saline lagoons
Habitats associés ou en contact
Végétations annuelles pionnières à Salicornia (UE : 1310).
Prés à Spartina (Spartinion) (UE : 1320).
Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia) (UE : 1330).
Dans tous les cas, l’eau doit, par moments, passer par des phases d’hypersalinité (de son évaporation), condition nécessaire
pour que l’on ne soit pas seulement en présence d’un marais
saumâtre.
Répartition géographique
En Manche, il existe des lagunes naturelles non aménagées.
Il en est de même dans le sud de la Bretagne : mer Blanche
à Mousterlin, marais de Trévignon...
Variabilité
Dans le cas des lagunes naturelles, la variabilité est liée aux
possibilités d’échange avec le milieu marin et à l’importance
du couvert phanérogamique. Le plus souvent, les lagunes ont
été aménagées par l’homme et la variabilité porte sur l’état
d’entretien des voies de communications avec la mer et sur les
activités humaines qui y sont menées (usages à des fins agricoles ou aquacoles, gestion en faveur des oiseaux).
Sur le littoral atlantique, l’essentiel des lagunes a été aménagé :
marais de Séné, de Mesquer, de Guérande, marais BretonVendéen, Fier d’Ar, marais des Olonnes, de l’île d’Oléron, de
la Seudre, parties très amont du bassin d’Arcachon (liste non
exhaustive).
Espèces « indicatrices » du type d’habitat
Polychètes : Hediste diversicolor, Ficopomatus enigmaticus,
Polydora ligni.
Mollusques bivalves : Abra ovata var. subrostrata,
Cerastoderma glaucum ; gastéropodes : Hydrobia ventrosa,
Potamopyrgus jenkinsi.
Crustacés : Sphaeroma hookeri, Idotea chelipes, Corophium
insidiosum, C. multisetosum, Gammarus insensibile,
G. chevreuxi, Microdeutopus gryllotalpa, Palaemonetes
varians et dans le plancton, Artemia salina, espèce exclusive
de ce milieu.
Hydraires : Cordylophora caspia, Odessia maerotica.
Insectes : Sigara selecta, larves de Chironomus salinarius,
d’Halocladius varians.
Ces espèces se répartissent selon les gradients de salinité (des
eaux oligohalines à hyperhalines). D’autre part, la plupart
sont des espèces détritivores phytophiles (crustacés isopodes
et amphipodes), leur abondance est donc fonction des débris
végétaux (phanérogames et algues macrophytes).
Valeur écologique et biologique
Les populations d’invertébrés de cet habitat sont très abondantes, étant donné la quantité de matière organique disponible.
Ces peuplements paucispécifiques sont caractérisés par leur
forte résilience après des événements dystrophiques comme
peut en subir ce milieu extrême.
Confusions possibles avec d’autres habitats
Lorsque les eaux sont seulement dessalées, le marais est occupé
par la communauté à Macoma balthica, caractéristique des
estuaires (UE : 1130).
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*Lagunes côtières
Ces peuplements d’invertébrés constituent la base alimentaire
de nombreux poissons euryhalins effectuant tout ou partie de
leur cycle biologique dans les lagunes : l’Anguille (Anguilla
anguilla), le Bar (Dicentrarchus spp.), la Daurade royale
(Sparus aurata), le Flet (Platichthys flesus), les Muges (Mugil
cephalus, Chelon labrosus, Liza aurita, Liza ramada).
sel, de plantes halophiles et d’animaux marins en mode semiextensif ou extensif. Par ailleurs, il fait de plus en plus l’objet
d’activités cynégétiques, récréatives, pédagogiques... Certains
marais sont devenus des réserves ornithologiques. Ces nouvelles
vocations nécessitent de mettre en œuvre des modes de gestion
appropriés.
De nombreuses petites espèces de poissons sont également présentes : le Joël (Atherina boyeri), l’Épinoche
(Gasterosteus aculeatus), la Gambusie (Gambusina affinis), la Perche soleil (Lepomis gibbosus), les Gobies
(Pomatoschistus spp.), le Syngnathe de rivière (Synthagnus
abaster)...
Cadre de gestion
Les oiseaux sont exceptionnellement bien représentés. Résidents
ou de passage, ils utilisent cet habitat comme aire de nourrissage, lieu de ponte ou de repos. Parmi ceux-ci figurent des
Ardeidés, des Anatidés, des Laridés, des Rallidés, mais aussi
des Cormorans, des Grèbes, de nombreux limicoles...
Modes de gestion recommandés
La préservation de cet habitat est intimement liée à son fonctionnement hydrologique. Elle suppose l’entretien des voies de
pénétration de l’eau salée et une qualité satisfaisante des eaux
douces qui y transitent. À ce titre, le maintien ou le développement des activités traditionnelles de production (semi-extensive
ou extensive) de sel, de plantes halophiles et d’animaux marins
peuvent être très favorables à l’habitat. Partageant les mêmes
besoins au niveau hydrologique, elles s’accompagnent en effet
de pratiques assurant un bon renouvellement des eaux salées.
Tendances évolutives
et menaces potentielles
Pour les autres activités, des compromis seront à rechercher sur
les sites, au cas par cas.
Depuis très longtemps, ces zones ont subi l’action de l’homme : urbanisation, développement d’activités touristiques.
Leur assèchement a aussi permis de gagner des surfaces
agricoles (pour la culture ou l’élevage). La fragmentation de
l’habitat constitue une menace réelle.
La plus grande prudence est de mise lorsque l’on souhaite aménager ces zones humides. Toute transformation de l’habitat par
remblaiement est à proscrire.
Les lagunes ont fait l’objet d’aménagements traditionnels liés
aux propriétés spécifiques de ce type de milieu : extraction
de sel, élevage en bassins aquacoles de poissons, d’huîtres, de
crevettes... Si certaines de ces activités sont anciennes ou en
renouvellement (saliculture), cet habitat souffre le plus souvent
aujourd’hui de leur déprise. Celle-ci s’accompagne en effet d’un
abandon progressif des pratiques qui autorisaient le bon renouvellement des eaux salées.
Inventaires, expérimentations,
axes de recherche à développer
L’inventaire de la faune de certaines lagunes naturelles est
encore à effectuer.
Le fonctionnement hydraulique reste souvent mal connu et mériterait d’être étudié.
Ces milieux, bien que naturellement eutrophes, souffrent
aujourd’hui de crises dystrophiques de plus en plus fréquentes.
Certains sites subissent des traitements de démoustication, étant
donné que la présence des moustiques est liée au mode de gestion hydraulique.
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Potentialités intrinsèques de production
Elles sont importantes et liées à une forte production primaire,
qu’elle soit phytoplanctonique, microphytobenthique ou phanérogamique. Cette production phytoplanctonique rend le milieu
naturellement riche en coquillages, d’où son utilisation fréquente à des fins aquacoles (verdissement des huîtres par exemple).
Plus globalement, cet habitat est utilisé pour la production de
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