Quel est l’intérêt de la cogénération ? Une économie d'énergie significative Une réduction des émissions de CO2 récompensée Un gain économique attrayant Une économie d'énergie significative Le principe d'une cogénération est de produire simultanément de la chaleur et de l'électricité. Grâce à cette production combinée, les pertes d'énergie se réduisent de manière significative. Ainsi, la cogénération permet d'économiser entre 15 et 20 % d'énergie primaire par rapport à la production séparée de ces mêmes quantités de chaleur et d'électricité. Pour produire 350 kWhe d'électricité et 530 kWth de chaleur, deux solutions sont possibles : 1. Une unité de cogénération au gaz, avec un rendement électrique de 35 % et un rendement thermique de 53 %, va consommer 1000 kWh d'énergie primaire ; 2. La meilleure centrale électrique (Turbine Gaz Vapeur), avec un rendement de 55 %, va consommer 636 kWh d'énergie primaire. La meilleure chaudière, avec un rendement annuel de 90 %, va consommer 589 kWh d'énergie primaire. Le total pour les filières séparées s'élève à 1 225 kWh d'énergie primaire. Cette comparaison met en évidence une économie d’énergie primaire pour une même quantité de chaleur et d’électricité produite. L’économie d’énergie primaire est alors égale à : 1225 – 1000 = 225 kWhp - en l’exprimant par rapport à la consommation totale d’énergie primaire, l’économie est donc de : 225/1225 = 18 % - en l’exprimant par rapport à la consommation d’énergie primaire nécessaire pour la production d’électricité par la centrale électrique seule, l’économie est donc de : 225/636 = 35 % Cette dernière formulation est similaire au taux d'économie en CO2 utilisé pour le calcul des certificats verts en Région wallonne. Une réduction des émissions de CO2 récompensée Les émissions polluantes, dont le CO2, sont généralement directement proportionnelles à la consommation d'énergie. Qui dit économie d'énergie primaire pour assurer les mêmes besoins (électriques et thermiques), dit réduction des émissions en CO2. Il est admis que 1 MWh de gaz naturel émet 251 kg de CO2, non seulement lors de sa combustion, mais également pour sa préparation. De même, 1 MWh de mazout émet 306 kg de CO2. Reprenons le même exemple, mais en produisant cette fois 1 MWh (ou 1 000 kWh) d'électricité. Le propriétaire de cette cogénération recevra ainsi 0.35 certificats verts chaque fois qu'il produira 1 MWh d'électricité car il permet d'éviter l'émission de 161 kg de CO2 ce qui représente 35 % de ce qu'aurait émis une centrale TGV ayant un rendement de 55%. Sachant qu'aujourd'hui, le certificat vert peut se vendre à 92 €, il s'agit d'une belle récompense : + 32 € / MWh d'électricité produit par la cogénération de qualité. Cette somme s'ajoute au prix de l'électricité achetée (si auto-consommation) ou au prix de revente de l'électricité (si vente au réseau). Un gain économique attrayant L’avantage de la cogénération est aussi économique. Une installation de cogénération bien dimensionnée permet à l’utilisateur de réduire sa facture électrique, moyennant un surcoût modéré au niveau de ses factures de combustible et d’entretien. En effet, par rapport à la situation antérieure (chaudière seule), la cogénération va consommer plus de gaz naturel. Cette surconsommation de 411 kWh (première figure) va permettre de produire 350 kWh d'électricité. Il y a presque un facteur 1 (plus précisément 1.17). Autrement dit, la cogénération permet de produire 1 kWh d'électricité avec un peu plus de 1 kWh de gaz naturel. L'intérêt économique est immédiat, car les coûts sont totalement différents. Alors qu'1 kWh de gaz naturel coûte entre 2 et 3 c€, l'électricité vaut entre 5 et 15 c€ par kWh. Entre ces deux coûts, il faut, bien entendu, intégrer les frais d'entretiens ainsi que l'amortissement. Mais également le gain apporté par les certificats verts. Il est possible d'estimer rapidement la taille et la rentabilité d'un projet de cogénération. Potentiel de la cogénération dans le secteur tertiaire Potentiel de cogénération dans le secteur tertiaire Une étude de l'Institut Wallon réalisée en 1996 pour le compte d'Electrabel s'est attachée à estimer le potentiel de cogénération qui pourrait être mis en œuvre en Wallonie, dans les secteurs industriels, tertiaires et résidentiels. Ce travail a été corroboré par une étude de l'Institut Wallon pour le compte de la Région wallonne en 1999 qui s'attachait plus particulièrement à déterminer le potentiel de cogénération existant dans le secteur tertiaire wallon. Le potentiel global du secteur tertiaire a été estimé à 170 MW de puissance électrique à installer. En classant ce potentiel par gamme de puissance à installer, on arrive au graphique suivant qui montre clairement le formidable potentiel qui existe pour les petites unités de cogénération. Aujourd'hui ce gisement est peu exploité. La libéralisation devrait faire bouger cette situation puisque certaines entreprises arrivent sur le marché en ayant la volonté clairement affichée de s'attaquer à certaines niches de marché trop délaissées (les petites puissances). Répartition du potentiel de la cogénération suivant la gamme de puissance dans le secteur tertiaire en Région wallonne Fin 1999, la puissance installée totale dans le secteur tertiaire wallon se montait à 4 MW. Ce chiffre est bien sûr faible par rapport au potentiel de cogénération mais montre tout de même un doublement par rapport à la situation de fin 1998. Les secteurs d’activités les plus intéressants pour la cogénération sont par ordre d’importance : Les Les Les Les établissements du secteur de la santé (les hôpitaux, les homes) ; hôtels ; établissements de sports et de loisirs (piscines, …); établissements de logements collectifs . Les autres secteurs, tels que la grande distribution , les écoles et universités , les bâtiments tertiaires , les industries agricoles présentant une consommation de chaleur importante ont a priori des besoins énergétiques qui conviennent moins bien à la cogénération. Cependant, chaque cas est particulier et mérite d’être étudié.