Géographie humaine et sociale
1er chapitre : le territoire français, acteurs et enjeux des politiques d’aménagement
analyse géographique : rapports espace(s) / société
jeu d’échelles
entrée par les acteurs avec une logique propre à chacun et une opposition entre les logiques
territoire entre permanences et mutations : de nombreux changements mais qui n’ont pas
fondamentalement remis en cause les héritages culturels, les identités nationales et régionales.
l’affirmation des enjeux territoriaux dans les débats d’actualité : loi Voynet, loi Chevènement,
loi pour la solidarité et le renouvellement urbains.
I 1945-1958/1960 : de la reconstruction à la remise en question de l’organisation territoriale
en France
A la reconstruction
priorité : remettre le pays au travail et reconstruire d’urgence
débat entre reconstruction à l’identique et définir de nouveaux objectifs pour l’économie et la
société française et donc profiter de la reconstruction pour réorganiser.
question des disparités territoriales :
- hypertrophie parisienne, concentration culturelle, économique et financière / province
- France à deux vitesses Est / Ouest avec déclin des activités industrielles et réservoir
démographique de migration. mais logique économique vis à vis des ressources.
B la remise en cause de l’organisation territoriale
présence de 3 acteurs
1 les acteurs économiques
Protectionnisme ou libre échange
repli sur l’Hexagone pour se protéger de la concurrence notamment US au niveau de
l’agriculture et à cause du retard industriel français, ou ouverture sur l’extérieur nécessaire
avec la perte des colonies. Compromis trouvé en 1957 : ouverture sur le marché européen.
L’agriculture : de la surproduction à la tentation d’un grand marché européen.
De nouvelles stratégies économiques et territoriales
L’industrie se prépare pour lutter contre la concurrence : recherche d’énergie et de matières
premières au moindre coût et recherche de main d’œuvre au meilleur coût. Mais l’ouverture
des frontières au charbon et au pétrole aurait des conséquences désastreuses sur les industries
nationales, et nécessiterait exportations vers pays importateurs et délocalisation vers les ports
des industries. Décentralisation spontanée pour trouver une main d’œuvre à meilleur coût
avec notamment Renault et Citroën à Rennes en 1954 mais banques et centres de décision à
Paris, et nécessité d’équipements de santé, de services pour les cadres ? Des choix politiques
et géographiques sont nécessaires pour choisir les régions et villes qui doivent accueillir ces
infrastructures mais le gouvernement ne veut pas prendre cette responsabilité.
Nécessité de moderniser l’agriculture mais une partie des agriculteurs sont réticents et il
faudrait les mettre à la retraite.
2 les « forces vives de la province »
« vivre et travailler au pays
dénonciation du régionalisme parisien
un régionalisme moderne : émergence de nouveaux mouvement régionalistes
CELIB en Bretagne en 1956, comité d’étude et de liaison des comités bretons, les intérêts
économiques se regroupent. création d’orchestres régionaux.
3 l’Etat
Le constat
forte centralisation, simples délégations à des exécutants du pouvoir central
mauvais fonctionnement du fait de la centralisation avec exécution et prise de décision lentes
Des compétences accrues
Etat intervient partout, dans plus en plus de domaines. inflation du nombre de fonctionnaires.
L’Etat a pris une importance considérable dans l’économie, le social.
Un Etat omniprésent et omnipotent
L’organisation des pouvoirs politiques et administratifs
centralisation, maillage administratif des communes et départements.
Débat sur les réformes
déconcentration ou décentralisation ?
de nouveaux cadres les régions ? mais attachement des communes à leurs compétences, à le
démocratie locale.
C des réformes au coup à coup
1955-1956 MENDES FRANCE et Edgar FAURE
1 le FDES et les premiers textes sur la décentralisation industrielle
1955 Fond développement économique et social : instrument des premières actions
volontaristes pour accompagner l’Etat à l’aménagement du territoire par des primes pour aider
les zones en difficulté et pour aider à la reconversion industrielle.
2 les grands aménagements régionaux
SEM : création de sociétés d’économie mixte, trans- départementales, qui n’ont pas le droit de
faire de bénéfice.
Ex : reconversion du vignoble languedocien.
3 Les régions de programme
Programmes d’action régionale en particulier dans les régions avec des difficultés
économiques. Mais en 1956, on ne sait pas définir une région.
Désormais, dans le droit français, l’Etat peut octroyer des primes.
II Des conceptions différentes du rôle de l’Etat
Texte de référence : préambule de la Constitution de 1946. L’article 17 reconnaît le droit de
propriété sauf si l’Etat réglemente ou s’il existe des nécessité publiques. Mais l’évolution tend
à réduire le droit de propriété avec le permis de construire et le POS en 1967. Et à partir de
1981, nationalisation possible des entreprises.
A L’Etat coordonnateur : Jean MONNET et la planification
Création d’instances de concertation pour coordonner les différents partenaires, idée d’un plan
de modernisation et de développement. Conception de l’Etat coordonnateur qui doit faire
sortir l’intérêt général du dialogue.
B L’Etat et le secteur privé : MENDES FRANCE
Il s’oppose à l’idée que l’action de l’Etat soit de tout contrôler en nationalisant. Il ne veut pas
revenir sur les nationalisations mais il ne veut pas aller plus loin.
C L’Etat dirigiste et garant de l’intérêt général
De GAULLE trouve sa légitimité dans les référendums, il impose l’intérêt général au
détriment du particulier. Modernisation à marché forcé : il utilise la télévision pour contrer les
organes de presse que le général trouve trop soumis aux intérêts économiques. beaucoup de
protestations mais il continue. Conception moins dirigiste à partir de 1974.
D Moins d’Etat : GISCARD D’ESTAING
Elu sur un programme de retrait de l’Etat mais la crise économique remet en cause cette
conception. L’intervention atteint son paroxysme avec la nationalisation de la sidérurgie en
1978.
E Depuis 1981
- tentation dirigiste par l’extension du secteur public 1981-1983
Pour résoudre la crise, l’Etat décide de contrôler de nouveaux secteurs de l’économie comme
les banques. Mais crise très profonde.
- La tentation libérale
privatisation et déréglementations à partir de 1986
- Du « ni ni » de Mitterrand aux espoirs de régulation de l’économie libérale.
Egalité républicaine avec discrimination positive.
III L’âge d’or de l’aménagement du territoire, 1960-1974
Eugène CLAUDIUS PETIT apparaît comme un précurseur puisqu’en 1950, alors ministre de
la reconstruction, il propose au gouvernement de réfléchir à une politique d’aménagement du
territoire qui viserait à améliorer la qualité de vie et à être plus compétitif.
A Quel avenir pour la région parisienne ?
1 Paris, chance ou malheur de la France ?
Ecart entre Paris et la première ville française est de 1 à 8. Au niveau territorial, Paris est trop
important Sous la IVème République, mesures d’arrêt de l’extension parisienne. Pour
d’autres, il faut aménager Paris qui a un rayonnement international en lui fournissant des
infrastructures, il faut moderniser, organiser Paris sans freiner sa croissance.
DE GAULLE met en place une mission pour aménager la région parisienne avec à sa tête
DELOUVIER, c’est le général qui contrôle cette mission. Experts démontrent qu’il n’est pas
possible de freiner la croissance de Paris.
2 Le schéma directeur de 1964
a/ une démarche technocratique
La région parisienne est un laboratoire qui crée des modèles qui seront diffusés en province :
à partir de 1967, les agglomérations doivent établir un schéma directeur d’aménagement et
d’urbanisme.
b/ les grandes options
Multiplication des réseaux, des emplois avec la migration pendulaire qui augmentent les flux
et étendent la banlieue. On décide d’aménager le cœur de Paris qui perd des habitants : on y
installe des fonctions de grande métropole internationale. On règle le problème de place par la
rénovation bulldozer de logements insalubres, de bâtiments d’activité industrielle. Ex :
bureaux de la Tour Montparnasse à la place des entrepôts, musée Beaubourg.
Activités et population émigrent en banlieue ou en province. Les banlieues accueillent des
populations et des activités nouvelles, on crée donc des noyaux urbains autonomes en
renforçant l’attractivité de communes déjà équipées comme Versailles ou Créteil, ou en créant
8 villes nouvelles comme Cergy Pontoise ou Marne La Vallée. Pour relier ces villes à la
capitale, on met en place des métros, le RER, et on donne ainsi les moyens aux entreprises qui
partent en banlieue de rester relier à la capitale. Des grands équipements sont prévus :
aéroport de Roissy. Seules 5 villes sont finalement réalisées, les activités et les logements sont
accordées en priorité aux villes nouvelles. En 1964, une réforme administrative divise la
région en plus de départements, ce qui permet d’augmenter le nombre de préfectures et
l’attractivité des villes nouvelles et des centres restructurateurs.
Action cohérente de l’Etat avec une politique de restructuration administrative qui va de pair
avec l’aménagement territorial et le schéma directeur.
B La création de la DATAR et la politique des métropoles d’équilibre
Organisme d’étude contrôlé par le premier ministre avec à sa tête Olivier GUICHARD.
Politique d’aménagement des régions. Effectue une étude sur les équipements de 310 villes.
1 L’armature urbaine de la France
Huit villes bien équipées en dehors de Paris : Lille Roubaix Tourcoing, Strasbourg, Nancy,
Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille. Et des métropoles incomplètes comme Marseille ou
Grenoble. En 1964 huit villes deviennent métropoles d’équilibre pour contrer la puissance de
Paris. Décision gouvernementale sans consultation des villes choisies.
2 Equilibrer Paris : la théorie des pôles de croissance
Perspective pour les villes non choisies de bénéficier de la venue de grandes entreprises,
d’équipements, et de bénéficier de la croissance de des métropoles régionales d’équilibre.
Choix des villes accompagné par l’aide de l’Etat avec des emplois, des crédits publics, des
équipements. A Toulouse, l’Etat renforce l’activité aéronautique et spatiale et transfère deux
écoles aéronautiques. Moins de réussite à Marseille, crise économique à Lille et pétrolière à
Bordeaux. Réussite à Lyon, Toulouse, plus ou moins à Nantes.
certaines villes viennent les concurrencer grâce aux initiatives des pouvoirs locaux comme
Grenoble, Nice ou Montpellier.
3 Organiser la croissance urbaine : la LOF de 1967
En 1967, institution des SDAU, id est de groupements de communes qui doivent prévoir leur
développement à long terme, et des COS qui limitent la propriété puisque ce sont les
communes qui décident quels terrains sont constructibles. Des outils juridiques sont donc
accordés aux communes. Idée d’une réhabilitation du patrimoine car les vieux centres
historiques continuent à attirer. Débat entre réhabilitation et rénovation. Malgré les outils
juridiques, les centres villes continuent à attirer.
C D’autres grands chantiers
1 La politique en faveur de l’Ouest
Industrialisation avec primes de l’Etat pour attirer les industries. Attraction des Pays de Loire
mais réticence malgré les primes à s’installer en Bretagne ou dans le sud ouest car trop
éloignés de Paris.
2 Les grands aménagements touristiques
Ne relevait alors pas de la compétence de l’aménagement du territoire. La France voudrait
capter les flux de touristes qui partent vers l’Espagne. Enjeux économiques et
environnementaux car le tourisme spontané pose de nombreux problèmes.
A partir de 1964, stratégie d’aménagement touristique et en particulier du Languedoc
Roussillon. Initiative de l’Etat sans consultation des communes. A partir du XIXème siècle, la
Côte d’Azur s’est urbanisée : mur de béton, paysages défigurés, incendies, problèmes d’eau.
1950-1960, développements du tourisme sur le littoral languedocien, ils ne veulent pas
reproduire les mêmes erreurs que sur la Côte d’Azur. Six secteurs d’équilibre naturel sont
choisis et l’urbanisation est interdite entre. Villes nouvelles à partir de rien, infrastructures :
autoroutes, hébergement, ....
Dans les années 60, le modèle languedocien est transposée en Aquitaine.
3 La création des ports autonomes, 1965
Révolution des années 60 : transport à très bas prix. Mais les ports français ne sont pas
outillés . Des ports comme Dunkerque, Saint Nazaire, Bordeaux, Marseille, sont retenus pour
être modernisés. Ils entrent en concurrence avec les ports de la Mer du Nord. Les ZIP sont
créées regroupant les ports et les zones industrielles, chimiques.
D La réforme administrative
1 1964 : les circonscriptions d’action régionale
Regroupement de département avec un préfet de région qui coordonne, afin de réfléchir au
développement économique. Création de la CODER, une commission de développement
économique et régional à rôle consultatif composée d’élus, de socioprofessionnels.
Hétérogénéité et absence de pouvoir.
On pense désormais en terme de région, difficultés de la population à suivre.
2 L’’échec du référendum de 1969
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