Roneo`07

Microbio – Bunya-Toga-et Flavivirus – page 1/7
Sup-Herman/Rik-Kocher
23/02/2009
Virologie
17h-18h
Virginie et Tanguy
S. Bertagnoli
Bunyaviridae, Togaviridae, Flaviviridae
Ces familles virales sont rassemblées ici car elles englobent à elles trois la majorité des
arbovirus (virus transmis par les arthropodes) et parce qu’elles sont responsables d’un grand
nombre de zoonoses. Elles n’ont pas beaucoup d’autres points communs, elles sont hétérogènes
notamment d’un point de vue morphologique.
Bunyaviridae
Cette famille de virus est la cause de nombreuses fièvres hémorragiques zoonotiques chez
l’homme, alors que les manifestations cliniques sont limitées voire absentes chez l’animal. Une de
ses particularités est qu’elle contient des robovirus (« Rodent-borne virus » : virus transmis par les
rongeurs).
La famille contient 5 genres : - Orthobunyavirus
- Nairovirus
- Phlebovirus
- Hantavirus
- Tospovirus
Seuls les 4 premiers genres nous intéressent et les plus importants sont les Phlebovirus et les
Hantavirus. Les Hantavirus sont des robovirus alors que les autres sont des arbovirus.
A) Morphologie, composition et structure
 Virus pléomorphe (qui peut avoir plusieurs forme), mais la plupart du temps
sphérique en microscopie électronique
 100 nm de diamètre
 Virus enveloppé
 ARN négatif, segmenté, simple brin, circulaire : cette organisation du génome
permet des réassortiments entre virus proches. Ils ont donc une capacité évolutive
importante ce qui pose des problèmes en termes d’émergence de nouveaux variants,
d’épidémiosurveillance et pour la mise au point de vaccins.
 3 minis nucléocapsides chacune de taille différente, à symétrie hélicoïdale, associent
1 brin d’ARN à une protéine de nucléocapside : il y a un fragment long L comme
large « en anglais » (codant pour une polymérase), un fragment moyen M pour
médium (codant pour une protéine structurale) et un fragment petit S pour Small
(codant pour la nucléocapside et des protéines non structurales).
B) Propriétés physico-chimiques
Ce sont des virus enveloppés, donc fragiles. Ils sont inactivés par la chaleur, par une
augmentation du pH, par des détergents et par les désinfectants. Il est donc facile de s’en
débarrasser dans le milieu extérieur. Le principal problème résidant dans les réservoirs de virus
(espèces vecteurs : arthropodes ou rongeurs).

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Propriétés antigéniques : les protéines de surface sont le support de la synthèse d’anticorps
neutralisants et confèrent au virus des propriétés hémagglutinantes sur les globules rouges, ce qui
permet leur mise en évidence et le diagnostic.
C) Propriétés biologiques générales
 Ces virus sont transmis par des arthropodes (arbovirus) ou des rongeurs (robovirus). La
transmission se fait de manière directe dans certains cas exceptionnels.
Deux types d’arthropodes vecteurs sont possibles :
- Les moustiques, phlébotomes, culicoïdes, aedes et culex (ex : fièvre de la vallée du rift)
- Les tiques (transmission de la fièvre hémorragique Crimée Congo)
Dans tous les cas, le cycle viral sera cytolytique chez les vertébrés (sauf dans le cas des
rongeurs Hantavirus, voir plus bas) et non cytolytique chez les arthropodes vecteurs.
Une transmission trans-ovarienne est possible chez les moustiques, ainsi des œufs peuvent être
infectés et pérenniser le virus pendant les périodes difficiles comme l’hiver. Les insectes ainsi
infectés pourront contaminer un animal dès leur premier repas sanguin. Les arthropodes sont donc
vecteurs mais c’est aussi une espèce réservoir.
Une transmission trans-stadiale existe chez les tiques, y compris lors des mues.
La spécialisation des virus à un insecte donné est plus ou moins importante et exclusive : on trouve
par exemple le virus de la Fièvre de la vallée du Rift (RVF) chez une vingtaine d’arthropodes
différents. En outre le RVF peut aussi être transmis par contact direct notamment au moment de
l’abattage d’animaux infectés lors de contacts avec des fluides corporels contaminés, il s’agit d’une
maladie professionnelle importante.
Pour les Robovirus, la transmission se fait par les aérosols et le portage par les animaux
réservoirs peut être sain et chronique : les rongeurs produisent alors des particules virales en
continu, c’est le cas notamment lors d’infections par des Hantavirus (cf. épidémie de1993 aux
USA de « sin nombre virus » vu en TD).
 Des réassortiments génétiques sont fréquemment observés, notamment chez le RVF.
D) Données physiopathologiques.
Les deux principales entités pathologiques ayant une importance économique et médicale majeure
sont : - la maladie de Nairobi
- la fièvre de la vallée du rift
Ces maladies provoquent des symptômes chez l’homme et l’animal.
Elles sont à l’origine de troubles de la reproduction (avortements) surtout chez les petits ruminants
et de symptômes plus graves (hémorragies notamment, atteintes hépatique aigües à suraigües)
pouvant aller jusqu’à la mort chez les ruminants (surmortalité). Les formes aigues provoquent ainsi
une surmortalité dans les troupeaux.
Le tableau clinique chez l’homme est assez large, toute une panoplie de symptômes existe avec
diverses associations selon les individus infectés et la souche :
- Fièvre hémorragique avec troubles de la coagulation (rash cutané) et troubles digestifs
associés.
- Encéphalites
- Syndrome pulmonaire
- Syndrome rénal

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E) Epidémiologie
Répartition géographique du RVF (voir pdf pour la carte) : les cartes disponibles sont
largement sous-estimées selon le niveau de déclaration de la maladie par les états. Elle est présente
surtout en Afrique et dans la péninsule arabique. C’est un virus actuellement sous haute surveillance
car il a tendance à se répandre vers l’est et le nord, hors de son berceau d’origine, et son pouvoir
pathogène est non négligeable. Le virus a atteint Madagascar et on craint une extension à la
Réunion.
Distribution des Hantavirus : Ils sont propres à chaque région selon les rongeurs qui les abritent.
Les symptômes associés à chacun sont également spécifiques : Aux États-Unis on observe plutôt
des troubles respiratoires associés à des hémorragies importantes. En Asie ce sont plutôt des
troubles rénaux également associés à des hémorragies sévères. En revanche en Europe on observe
des troubles rénaux mais avec des hémorragies moins marquées.
Togaviridae
Cette famille comprend 2 genres :
- Les Alphavirus
- Les Rubivirus (qui comprend un seul virus humain entraînant la rubéole, ce n’est donc
pas une zoonose)
Les Alphavirus sont des arbovirus responsables d’un grand nombre de fièvre hémorragiques
zoonotiques.
A) Morphologie
Ces virus ont les caractéristiques suivantes :
 Diamètre de 70 nm
 Pléomorphe mais le plus souvent sphérique
 Virus enveloppé avec une surface bosselée du à la présence de lipoprotéines formant des
spicules
 Symétrie icosaédrique
 ADN positif non segmenté
L’ARN permet la synthèse d’une réplicase-transcriptase, faisant partie de l’ensemble de protéines
non structurales synthétisées en premier lieu. Puis il y a synthèse d’ADN et ensuite des protéines
structurales qui serviront à la constitution du virion.
B) Propriétés physico-chimiques
Virus enveloppé donc fragile. Ils sont sensibles aux variations de pH, et de température, aux
détergents et aux désinfectants. Il n’y aura donc pas de problème pour éliminer le virus dans le
milieu extérieur. Le problème c’est encore une fois le réservoir constitué d’arthropodes piqueurs.
Propriétés antigéniques : les Alphavirus sont proches au niveau de leurs antigènes ainsi des
tests spécifiques sont possibles (propriétés hémagglutinantes pour les globules rouges d’oiseaux). Il
n’y a donc pas de confusion possible avec les Rubivirus. Pour distinguer les Alpha virus entre eux,
on utilise le diagnostic moléculaire.

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C) Propriétés biologiques générales
Les Alphavirus sont tous des arbovirus transmis par des arthropodes hématophages (insectes
ou acariens) et chaque virus à un type de vecteur privilégié dans lequel il prolifère bien. La
pérennisation de l’infection est possible car il existe une transmission trans-ovarienne (exemple du
virus responsable de l’encéphalite japonaise chez le porc). Chaque Virus est spécifique d’un
arthropode, auquel il est parfaitement bien adapté. L’infection de l’insecte se fait par voie
alimentaire, au cours du repas sanguin. Le virus gagne ensuite les glandes salivaires, s’y multiplie et
contamine un autre vertébré lors d’un autre repas sanguin.
Le cycle viral comme chez les Bunyavirus est cytolytique chez les vertébrés et non cytolytique
chez les arthropodes.
Le spectre d’hôte est relativement large, variable selon les virus : mammifères, oiseaux. Sauf dans
certains cas : pour le chikungunya, le seul réservoir connu est constitué des primates non humains.
Les Alphavirus ont une répartition mondiale.
Virus de l’encéphalite équine américaine : manifestation clinique possible chez l’homme et le
cheval avec des troubles nerveux différents (encéphalites). Les rongeurs peuvent aussi être infectés.
Il existe 3 types de ce virus : le type Est (le plus pathogène, dont le réservoir est constitué par les
oiseaux et qui est responsable de troubles nerveux chez les faisans), le type Ouest et le type
vénézuelien (le moins pathogène).Cette maladie est zoonotique et a un grand intérêt vétérinaire.
Chikungunya : Virus responsable d’une maladie généralisée chez l’homme (et les primates non
humains) connue pour être plutôt bénigne jusqu’à cet épisode récent à la Réunion où on a eu affaire
à une maladie avec une atteinte articulaire, de longues séquelles et une mortalité associée. C’est
donc un virus zoonotique associé à une nouvelle maladie émergente mais sans intérêt vétérinaire.
Les arthropodes vecteurs privilégiés sont deux aedes.
La répartition géographique de ces différents virus est inféodée aux vecteurs préférentiels utilisés.
Les Alphavirus sont capables de recombinaisons qui les font évoluer : exemple du virus de
l’encéphalite équine américaine de l’ouest qui est issue d’une recombinaison entre le sindbis et le
virus de l’encéphalite équine américaine de l’est.
Les symptômes généraux des maladies à Alphavirus peuvent être des fièvres hémorragiques
ou des encéphalites mais il existe un portage asymptotique chez beaucoup d’espèces,
particulièrement chez les oiseaux. L’infection est ainsi souvent révélée par l’infection accidentelle
des chevaux ou des hommes. Les virus de l’encéphalite équine américaine ont donc une importance
dans les pays touchés, à la fois vétérinaire et humaine (zoonose potentiellement grave).
Rubivirus : C’est un virus strictement humain qui touche surtout les enfants, d’où une vaccination
dès l’enfance. Signe clinique : éruptions cutanées très contagieuses.
En règle générale la rubéole est bénigne et envoie de disparition, mais elle peut évoluer vers une
encéphalite. Le gros problème est la transmission à la femme enceinte car elle peut infecter le fœtus
et si c’est le début de la grossesse (vers la 1ere semaine) il y aura des dégâts importants
(avortement, malformation fœtale…). En milieu de gestation, cela peut entrainer une surdité du
nouveau né alors qu’en fin de gestation, l’infection est asymptomatique. Il est donc important d’être
vacciné. La transmission se fait pas voie respiratoire.

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Flaviviridae
Cette famille comprend 3 genres qui présentent un intérêt médical (zoonose) et vétérinaire :
- Flavivirus
- Pestivirus (zoonose)
- Hepacivirus : C’est le virus de l’hépatite C qui est exclusivement humain. Il touche 150
millions de personnes dans le monde. La transmission se fait par voie sanguine (contamination de
produits sanguins) et sexuelle (rare). Cette hépatite est chronique et évolue en cirrhose ou en
hépatocarcinome cancer du foie qui nécessite systématiquement une transplantation.
Ces 3 genres sont relativement homogènes dans leur morphologie et leur cycle mais leurs
propriétés biologiques sont différentes.
A) Morphologie
 Diamètre de 30 à 60 nm, donc relativement petit.
 Forme sphérique
 Virus enveloppé d’aspect assez lisse car les protéines de surface sont de petite taille
 Nucléocapside à symétrie icosaédrique
 ARN positif, simple brin linéaire, de 10 à 13 kba
Il y a transcription d’un seul ARN messager et la protéine produite sera ensuite clivée. La protéine
E est la cible de la réaction immunitaire, elle est la cible des anticorps neutralisants.
B) Propriétés physico-chimiques
Ces virus enveloppés sont fragiles mais il faut noter que les pestivirus sont beaucoup plus
résistants aux variations de pH que les flavivirus, stable uniquement à pH 8. Les flavivirus et les
hepacivirus sont inactivés à la chaleur, avec les désinfectants et les détergents.
Les deux genres ne présentent pas de ressemblances antigéniques mais par contre, au sein
d’un même genre il y a beaucoup de ressemblance ce qui a pour conséquence une sérologie
compliquée mais aussi parfois la possibilité de protection croisée lors de la vaccination. Pour
différencier les Pestivirus et les Flavivirus entre eux, on utilise le diagnostic moléculaire.
C) Propriétés biologiques générales
1°) Flavivirus
Le virus type est celui de la fièvre jaune (« Flavi » = jaune). C’est une zoonose grave tropicale et
subtropicale (révélée par les colons américains, responsable d’hécatombes sur le chantier du canal
de Panama et de l’abandon du chantier par les français) mais il existe des vaccins pour les
voyageurs (bonne maîtrise prophylaxique). On ne vaccine pas les populations autochtones, pour des
problèmes de coût et parce que les symptômes sont atténués grâce à une adaptation à une forte
prévalence, l’immunité est plus développée.
Ces virus sont classés en sérogroupes (ou séro-complexes) à l’origine d’une protection antigénique
croisée.
La plupart sont des arboviroses transmises par les tiques avec une transmission transtadial possible
ou par les moustiques avec une transmission transovarienne possible.
Chez l’hôte vertébré, la transmission trans-placentaire est possible (avec avortement).