V) Les cycles biologiques viraux
On connaît chez les virus trois types de cycles reproductifs : le cycle lytique, le cycle lysogène et le
cycle à libération continue. Les deux premiers cycles concernent presque exclusivement des
bactériophages.
Le cycle lytique se déroule quand un virus envahit une cellule, se reproduit, puis se disperse par suite
de la lyse de la cellule hôte. Une cellule envahie par un virus lytique est presque invariablement tuée
en un court laps de temps
Le cycle lysogène se déroule quand un virus virulent ou lytique combine son matériel génétique avec
celui de la cellule hôte et devient de ce fait dormant. L'ADN du virus se réplique en même temps que
celui de la cellule hôte laquelle porte le nom de cellule lysogène ; le virus ou phage est appelé
prophage. Certains stimuli conduisent le prophage à devenir virulent et à entamer un cycle lytique. La
cellule lysogène est lysée et les particules virales sont libérées.
Certaines bactéries lysogènes sont d'une grande importance pour la santé humaine. Par exemple, la
bactérie responsable de la diphtérie, Corynebacterium diphtheriae, n'élabore la toxine responsable de
cette maladie que si son ADN est infecté par un prophage portant le gène qui code la toxine
diphtérique. On note le même phénomène chez Clostridium botulinum, responsable du botulisme et
chez Streptococcus pyogenes, l'agent de la scarlatine
Le cycle à libération continue est le fait de quelques phages et de beaucoup de virus animaux. Ces
virus se reproduisent et sont libérés sans interruption par des cellules hôtes qui demeurent intactes
Les virus pénètrent dans la cellule par endocytose. La vésicule d'endocytose fusionne avec un
lysosome qui permet la libération de la capside virale, laquelle peut libérer son matériel génétique dans
le cytoplasme de la cellule hôte. Le matériel génétique est répliqué et utilisé pour produire de
nouvelles capsides incluant du matériel génétique viral pour former des nucléocapsides. Celles-ci sont
transportées par le réticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi de la cellule hôte jusqu'à la
membrane plasmique où la particule virale bourgeonne et est libérée, entouré d'une enveloppe
membranaire provenant de la cellule hôte.
Les virus de la grippe, des oreillons, de la rougeole ou de la rage ont de tels cycles à libération
continue
VI) Les virus à ADN
Chez les virus à ADN, sitôt que celui-ci est présent dans une cellule hôte, il s'incorpore au génome de
la cellule et en détourne le fonctionnement à son seul profit
Une phase lytique complète qui va produire une centaine de virions nouveaux et s'achever par la lyse
de la cellule dure une vingtaine de minutes. Un certain nombre de virus à ADN établissent des
infections chroniques ou latentes qui peuvent durer plusieurs dizaines d'années. C'est le cas pour les
virus de l'hépatite B, des herpesvirus, du virus de la rougeole, du virus d'Epstein Barr, du virus de la
varicelle.
Au cours des infections virales latentes, le virus arrête de se multiplier et reste latent pendant un
certain temps avant de redevenir actif. Ainsi le virus de l'herpès simplex reste latent dans les ganglions
avant de se réactiver et donner des boutons de fièvre. Le virus de la varicelle, après des années
d'inactivité, donne lieu à une maladie de peau : le zona.
Un petit nombre de virus (probablement variants) occasionnent des infections qui se déroulent
extrêmement lentement. C'est le cas pour le virus de la rougeole qui, dix à vingt ans après l'apparition
de la maladie, provoque une dégénérescence du cerveau (Panencéphalite sclérosante subaiguë).