Hommage – Alfred Witte et Friedrich Sieggrün

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Hommage – Alfred Witte et Friedrich Sieggrün
Pour quiconque s’intéresse à l’astrologie uranienne, il est intéressant de connaître les thèmes des
fondateurs de l’École de Hambourg et des découvreurs des Transneptuniens. Nous nous limiterons ici
aux seuls cas d’Alfred Witte et de Friedrich Sieggrün, nous réservant de revenir ultérieurement sur
d’autres personnalités (tels que Ludwig et Udo Rudolph, Hermann Lefeld, Hans Niggemann et
d’autres). Et nous nous limiterons également, dans l’analyse de ces thèmes, à un aspect particulier,
unique mais fondamental : la qualité d’astrologue et l’orientation des intérêts vers ce domaine de
connaissance. Ce faisant, nous prenons appui sur une étude passionnante et fort bien documentée de
Denis Koutaliov, astrologue russe pratiquant et enseignant les méthodes de l’École de Hambourg, qui
présente sur son site (en russe) un article daté du 19 avril 2003 (à Serguei Possad) et intitulé « Thèmes
d’astrologues avec les positions de l’École de Hambourg »1.
Denis Koutaliov aborde d’abord l’aspect théorique de la question suivante : quels sont, dans un
thème, les facteurs explicatifs de l’intérêt pour l’astrologie. Et il apporte une réponse qui prend appui
sur l’approche propre à l’astrologie uranienne, qui consiste à concentrer l’analyse sur la combinaison
des énergies planétaires (ou factorielles) résultant de figures symétriques (axes ou mi-points). De
prime abord, l’astrologie est considérée comme liée avant tout avec Uranus. Encore faut-il disposer
d’éléments supplémentaires pour pouvoir pronostiquer une orientation probable vers l’astrologie.
Quels sont les facteurs qui doivent être pris en compte dans une combinaison avec Uranus ?
Pour l’astrologie uranienne, il importe d’abord de déterminer la combinaison des planètes [ou
des facteurs2] qui sont les significateurs de l’astrologie et de son application. Après cela, il
suffit d’examiner l’axe déterminé par ces planètes [ou facteurs] et l’on pourra conclure avec
sûreté si tel ou tel individu peut devenir astrologue, rencontrer dans cette activité succès et
popularité, mais également si telle ou telle personne est favorable ou hostile à l’astrologie.
La question se précise ainsi : comment décrire un individu qui s’occupe d’astrologie, quels sont
les traits essentiels qui le caractérisent ? Denis Koutaliov définit d’abord l’astrologie comme un moyen
d’apporter à autrui une connaissance de soi susceptible d’élargir son horizon et de permettre une plus
grande liberté d’action. Il conclut en estimant que toutes les caractéristiques qui vont définir les
compétences pour l’astrologie sont réunies dans la combinaison entre Uranus et Apollon. On peut
donc considérer l’axe Uranus/Apollon (UR/AP) comme « l’axe de l’astrologie ». Ainsi, si l’on veut
définir un engagement personnel dans le domaine de l’astrologie, faut-il que le mi-point
Uranus/Apollon soit fortement aspecté. Le plus souvent, dans des thèmes d’astrologues, l’axe
Uranus/Apollon est relié à un point personnel ou à un axe entre deux points personnels. Par exemple,
un lien avec l’axe Soleil/Mars indiquera une activité personnelle, une vocation ; le lien semble
fréquent, chez les astrologues avec Jupiter (indice de succès) ou avec Kronos (indicateur de hautes
réalisations). Denis Koutaliov présente un tableau succinct de la combinaison de divers facteurs avec
l’axe Uranus/Apollon et de leur signification :
UR/AP=MC : être astrologue
UR/AP=SO : personne donnant la preuve qu’il est astrologue
UR/AP=ME : pensée astrologique
UR/AP=MA : activité astrologique
UR/AP=JU : excitation heureuse grâce au succès en astrologie
UR/AP=SA : astrologie prévisionnelle
UR/AP=HA : détestation de l’astrologie
UR/AP=VU : les plus grands succès en astrologie
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KOUTALIOV Denis, « Thèmes d’astrologues avec les positions de l’École de Hambourg » - site astrologic.ru (en russe).
Étant donné que nous considérons les Transneptuniens non comme des « planètes », mais comme des « foyers
énergétiques », des « centres actifs », nous les considérons comme des « facteurs » entrant de plein droit dans la constitution
des paires planétaires de l’École de Hambourg, au même titre que les planètes proprement dites. Par commodité, on pourra
employer le terme de « planètes » pour désigner aussi bien les planètes « classiques » que les facteurs Transneptuniens.
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On peut aussi combiner différemment ces facteurs. Par exemple :
SA/AP=UR : méthode ou système astrologique
UR/HA=AP : astrologie foraine, de boulevard, pseudo-science
HA/AP=UR : recherches dans le domaine de l’astrologie
UR/NE=AP : astrologie comme science occulte
UR/CU=AP : club ou société astrologique
UR/KR=AP : règlements émis par le gouvernement relatifs à l’astrologie
Cependant, ces indicateurs ancrés sur l’axe Uranus/Apollon évoquent l’astrologie d’un point de
vue « externe ». Ils peuvent, en fait, se rapporter à d’autres sphères d’un savoir non ordinaire ou à une
science novatrice. Pour Denis Koutaliov, ce qui caractérise l’astrologie, c’est sa capacité à projeter sur
l’avenir, selon le principe métaphysique d’une correspondance entre « ce qui est en haut » et « ce qui
est en bas ». Aussi, en astrologie uranienne, les deux significateurs suivants doivent être pris en
compte : Kronos (ce qui est en haut) et Admète (ce qui est en bas) ; en outre, les concepts de
« métaphysique » et de « futur » sont associés, dans l’École de Hambourg, avec Neptune. De la sorte,
la spécificité de l’astrologie apparaît dans la combinaison entre Neptune, Kronos et Admète. On peut
alors traduire, dans les termes de l’astrologie uranienne, l’idée selon laquelle l’astrologie consiste dans
l’étude des cycles planétaires cosmiques. La formule Neptune/Kronos=Admète (NE/KR=AD) évoque
donc à la fois le cosmos, les planètes en tant que « corps solides » dans le ciel, le mouvement
circulaire, la spécialisation dans la connaissance des mouvements célestes.
En conclusion, la qualification astrologique dans un thème peut se lire à partir de deux
combinaisons planétaires : d’une part, d’un point de vue interne, fondamental, la « formule cosmique »
(NE/KR=AD) ; d’autre part, d’un point de vue externe, réalisateur, l’axe de l’astrologie » (UR/AP) ;
les mi-points sur l’axe de l’astrologie indiquent les intérêts et les réalisations du natif en astrologie,
tandis que les mi-points en relation avec la formule de l’astrologie témoigneront de la nature des
aspirations de l’être envers la connaissance du cosmos et des cycles planétaires.
Telles sont donc les deux figures qu’il convient d’analyser pour définir les rapports d’un individu
à l’astrologie. Denis Koutaliov, après avoir posé ces fondements théoriques, étudie une série de cas
particuliers, en commençant par les thèmes de quelques figures marquantes dans le milieu astrologique
au XXe siècle (Dane Rudhyar, Elsbeth Ebertin, Pavel Globa) et remontant à des personnalités plus
anciennes (Johannes Kepler, Jérôme Cardan, Al-Biruni, Proclus).
C’est donc dans cette perspective d’une étude reposant sur les deux formules fondamentales pour
l’astrologie (« axe de l’astrologie » et « formule cosmique ») que nous avons entrepris l’examen des
thèmes des deux découvreurs des Transneptuniens et du thème composite entre Alfred Witte et
Friedrich Sieggrün.
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h02
Hambourg
Alfred Witte (1878-1941)
On remarquera d’abord, dans le thème « classique » d’Alfred Witte, le carré Uranus-Pluton (dans
l’axe Taureau-Lion), qui met ainsi cet astrologue-astronome en résonance avec le même carré au début
des années 1930, au moment de la découvert de Pluton, et avec la période actuelle de 2008-2017, où il
n’est pas impossible que l’astrologie uranienne voie son essor renforcé à travers le monde. Cet aspect
est relié à la triple conjonction Lune-Mercure-Vénus à la fin du Verseau, formant ainsi un carré en T
fixe, avec Pluton pour apex, ce qui lui donne un puissant impact sur autrui ; il tend avec constance à la
réalisation de ses objectifs et il peut travailler, en prêtant une énorme résistance aux contraintes, pour
un objectif futur difficile. Avec un Soleil en Poissons, son imagination visionnaire peut l’orienter dans
le monde des « correspondances universelles » et lui donner un sens cosmique où il ressent le monde
dans sa réalité profonde et chaque élément dans sa liaison à l’unité du Tout. La conjonction avec
Saturne renforce la détermination intérieure et favorise les réalisations à longue portée. Jupiter an
Capricorne témoigne du sens de l’organisation et de la capacité à diriger ; angulaire au Fond du Ciel, il
caractérise la généreuse protection envers la famille : on sait qu’Alfred Witte mettra fin tragiquement à
ses jours, en 1941, afin de permettre à son épouse de bénéficier d’une pension, dont elle aurait été
privée s’il avait fini ses jours dans un camp de concentration.
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h12
Hambourg
Alfred Witte
UR/AP – 45°21
Axe de l’astrologie
H4
H8
H16
On remarquera tout d’abord que l’axe Uranus/Apollon (à 15°21 du Lion) est relié à des points
personnels : au Point Vernal et à l’axe Soleil/Ascendant (29°59 Sagittaire) : cela concrétise, en
quelque sorte, l’effet d’attraction envers l’astrologie, ou en tout cas vers une démarche scientifique
novatrice. Le lien (en H16) avec le Milieu du Ciel est lui aussi un significateur caractéristique du fait
d’être astrologue. L’implication de Vulcanus est prometteuse de la plus grande réussite en astrologie et
d’une expansion explosive (qui pourrait trouver un nouvel élan au cours de la décennie 2010-2020,
comme nous le verrons à propos de la « formule cosmique »). La présence d’Hadès dans le tableau
pourrait être inquiétante, avec ses significations de « dénigrement de nouvelles sciences » et de ‘haine
contre l’astrologie ». Ce facteur ne dépeint pas, bien évidemment, l’attitude d’Alfred Witte, mais bien
certains aspects de la réception de son œuvre, même parfois au sein du monde des astrologues : mais
n’est-ce pas là l’inévitable rançon que doit livrer tout véritable novateur dans quelque domaine
scientifique que ce soit ? L’axe Jupiter/Poséidon (à 16° Scorpion) apporte une touche de discernement
de jugement raisonnable, de sagesse. Dans l’amas au milieu du Taureau, la figure la plus lourde est
Zeus/Kronos, qui signe un travail important et énergique ; l’implication avec Apollon précise une
grande soif de savoir, une application à l’étude permettant de grandes entreprises dans la science.
Mercure/Apollon donne un esprit de haut vol, une pensée scientifique ; avec Uranus, est souligné
l’aspect novateur. Quant à Mars/Vulcanus, il est le signe d’un grand effort et d’une activité intense.
Enfin, en H16 (aspects de 22°30 et multiples), Mars/Zeus et Saturne/Pluton évoquent respectivement
la puissance créatrice, mais dans le cadre d’une évolution entravée (les circonstances difficiles
imposées aux astrologues sous le Troisième Reich), avec toutefois une lente progression, une lente
croissance (qui s’opère à travers le monde, pour l’École de Hambourg, depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale).
Voilà toute la riche récolte que l’on peut tirer de la simple exploration en profondeur - en
travaillant conjointement dans les Harmoniques 4 (90°), 8 (45°), 16 (22°30) – de l’axe
Uranus/Apollon, axe de l’astrologie. A cela, il convient d’ajouter maintenant l’exploration de la
« formule cosmique » donnée par Neptune/Kronos=Admète (NE/KR=AD).
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h12
Hambourg
Alfred Witte
NE/KR - 18°53
Formule cosmique
H4
H8
H16
Dans le thème d’Alfred Witte, le noyau de cette formule cosmique, l’axe Neptune/Kronos, se
situe pile sur le Descendant (à 18°53 Bélier) et elle est en relation avec le mi-point fondamental
Soleil/Lune (à 5° Poissons), qui caractérise en quelque sorte le fond d’une personnalité, son âme.
Ainsi, Alfred Witte fut-il astrologue non seulement par son activité (UR/AP=MC), mais par le fond
même de son être (NE/KR=SO/LU). Le lien à Poséidon signe sans doute la dimension hautement
intellectuelle, et sans doute aussi, spirituelle, de son engagement astrologique. On trouve aussi sur le
Descendant les axes Nœud Nord/Cupidon et Soleil/Pluton ; le premier renvoie à la fondation d’une
société – l’École de Hambourg – le second au développement, à la croissance de cette vocation
astrologique. La présence dans cette figure de l’axe Uranus/Cupidon, en relation avec Neptune,
pourrait renvoyer au destin tragique d’Alfred Witte, séparé de sa famille par une mort volontaire et
sacrificielle ; cette figure peut également évoquer la dissolution de son école par le pouvoir d’État, le
régime nazi considérant l’astrologie comme une pratique subversive et envoyant les astrologues dans
des camps de concentration (en particulier après la fuite de Rudolph Hess en Angleterre). Enfin,
Saturne/Hadès, conjoint à l’axe Soleil/Lune au début des Poissons, apporte une touche très sombre au
tableau : mélancolie, blocages, ennemis, prison, affaires ajournées ou jamais achevées ; voilà qui
décrit le climat dans lequel st déroulée certainement la vie d’Alfred Witte, du moins durant ses
dernières années.
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Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
Friedrich Sieggrün (1877-1951)
Carré UR-PL
Grand Trigone
SO-UR-NE
On retrouve sans surprise, dans le thème de Friedrich Sieggrün, qui est un quasi contemporain
d’Alfred Witte, la signature du carré Uranus-Pluton à la fin de l’axe Lion-Taureau. Une autre signature
cyclique importante est celle du Grand Trigone Uranus-Neptune relié au Soleil angulaire à
l’Ascendant ; cela donne de grandes potentialités de confiance en soi et d’assurance ; le natif, actif et
aventureux, est capable de se lancer à corps perdu dans des entreprises hasardeuses et excitantes ; ce
fut sans doute, pour Friedrich Sieggrün, une aventure intellectuelle de haut vol que d’élargir le champ
de l’astrologie uranienne par l’adjonction de quatre Transneptuniens (Apollon, Admète, Vulcanus et
Poséidon), au risque d’ailleurs de n’être pas suivi sur ce terrain par son confrère Alfred Witte, puis par
les tenants d’une « orthodoxie » de l’École de Hambourg. On remarquera que l’actuel carré UranusPluton, au milieu des signes Cardinaux, vient activer à la fois le carré Uranus-Pluton et le trigone
Uranus-Neptune de Friedrich Sieggrün.
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Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
Friedrich Sieggrün
Axe de l’astrologie
UR/AP – 47°04
Alfred Witte : UR/AP – 45°21
H4
H8
H16
Étant donné que Sieggrün est né trois mois avant Alfred Witte, les deux confrères possèdent une
position quasi identique de l’axe de l’astrologie et de la formule cosmique. Ce qui les distingue, en
revanche, c’est la configuration d’ensemble qui accompagne les points d’ancrage de ces deux piliers
caractéristiques de l’astrologie dans leurs thèmes respectifs.
Conjoint à l’axe Uranus/Apollon, se trouve le mi-point Pluton/Milieu du Ciel : signe d’une grande
capacité intellectuelle et d’une faculté d’évolution dans la sphère d’une pratique de l’astrologie. Le
lien avec le mi-point Uranus/Neptune pile sur le Descendant et proche du Point Vernal, donne à cette
attirance pour l’astrologie est peut-être indicateur d’une capacité psychique exceptionnelle, d’une
réception potentielle de connaissances au travers une sorte d’une « illumination » soudaine (dont
témoigne Sieggrün lui-même à propos de sa découverte de Poséidon), avec le passage à un état
surconscient. L’axe Uranus/Neptune relié au Point Vernal est associé à la métaphysique et à
l’occultisme. Peut-être y eut-il un engagement de Friedrich Sieggrün dans la mouvance théosophique –
ce qui semble être aussi le cas, par ailleurs, d’Udo Rudolph. Mars est impliqué dans trois axes, avec le
Soleil, avec Vulcanus et avec Hadès. Soleil/Mars avec Apollon signale un homme très occupé, qui
réussit dans une activité paisible, en lien avec la science. Mars/Vulcanus avec Apollon correspond à
un grand effort et à une activité intense dans le domaine scientifique, couronnée de succès. Le mipoint Mars/Hadès (à 10° Poissons) est fort inquiétant ; il y est beaucoup question de mort inhabituelle,
de suicide ou de meurtre ; toutefois, avec Apollon, il peut caractériser tout simplement une activité
commerciale ou scientifique.
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Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
Friedrich Sieggrün
Formule cosmique
NE/KR - 18°19
Alfred Witte : NE/KR – 18°53
H4
H8
H16
NE/KR=UR/AD
Ici, le plus impressionnant est la présence, aussi bien en H8 qu’en H16, de la formule cosmique
dans toute sa pureté, avec Neptune/Kronos (à 18°19 Bélier) et Uranus/Admète (à 4°34 Gémeaux). Le
lien entre ces deux axes passe par Mercure (à 17° Capricorne), mettant l’accent sur une pensée
astrologique et une capacité d’invention. Kronos/Apollon, conjoint à Uranus/Admète, est la marque du
grand savant, de l’érudit, du leader scientifique, dans la perspective d’une grand expansion pouvant
aller jusqu’à la célébrité. L’axe Nœud Nord/Cupidon se réfère à la fondation de sociétés, en
l’occurrence de l’École de Hambourg. Saturne/Pluton, comme chez Alfred Witte, apporte une touche
de blocage, ou tout au moins d’évolution lente, de croissance progressive. Mais avec Kronos/Apollon,
on peut escompter un développement de grande ampleur à partir de bases modestes, une évolution
progressive des méthodes de l’astrologie uranienne.
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h02
Hambourg
Alfred Witte – Friedrich Sieggrün
Thème composite
Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
UR/AP – 46°13
NE/KR - 18°36
Le thème composite est formé par l’ensemble des mi-points de tous les éléments des deux
thèmes. Ainsi, Uranus, dans le thème composite, est au mi-point de l’Uranus de Witte et de l’Uranus
de Sieggrün, et ainsi de suite. Ce thème parle donc de l’entité scientifique constituée par la
collaboration étroite entre les deux découvreurs des Transneptuniens. Étant donné la proximité de
naissance des deux personnes en cause, les facteurs Transneptuniens de ce thème, ainsi que les
planètes lentes se trouvent quasiment aux mêmes emplacements que dans chacun des deux thèmes de
base. Par exemple, Uranus est à 27° Lion chez Witte, à 29° chez Sieggrün et donc à 28° dans le thème
composite. A partir de Saturne, les différences vont s’accentuant jusqu’aux planètes rapides : chez
Witte, Saturne est à 22° Poissons, il est à 15° chez Sieggrün et à 18° Poissons dans le thème
composite. On relèvera au premier abord, l’angularité de Saturne au Fond du Ciel et de Pluton au
Descendant du thème composite. On retrouve aussi, naturellement, les deux formules caractéristiques
de l’astrologie (UR/AP et NE/KR) sur les mêmes positions que dans les thèmes des deux fondateurs
de l’École de Hambourg.
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h02
Hambourg
H4
Alfred Witte – Friedrich Sieggrün
Thème composite – Axe
Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
UR/AP – 46°13
H8
H16
HA/KR=AD
Voyons maintenant l’ensemble des énergies qui gravitent autour du foyer constitué, dans le thème
composite, par l’axe de l’astrologie, Uranus/Apollon (à 16°13 Lion). Tout d’abord, le mi-point
Ascendant/Mercure met l’accent sur la communication avec l’entourage, sur des échanges de
conversations et d’écrits. Ensuite, on observe l’apparition d’un facteur jusque-là absent dans les
thèmes individuels de Witte et de Sieggrün, avec trois axes reliés à Poséidon, dont la signification
première est la lumière, que celle-ci soit d’ordre matériel, intellectuel ou spirituel : Soleil/Poséidon,
Lune/Poséidon et Mars/Poséidon. Soleil/Poséidon désigne l’esprit, la désincarnation du corps et le
corps astral ; avec Uranus, cela donne une puissance mentale de visualisation et une capacité d’éveiller
l’intérêt chez les autres ; avec Apollon, on rencontre la réussite et le succès dans une science d’esprit.
Lune/Poséidon se rapporte aux personnes réceptives aux choses de l’esprit, éventuellement douées de
capacités médiumniques ; avec Uranus, il y a une sensibilité particulière pour les connaissances
nouvelles, une ouverture à de nouvelles influences d’esprit inconnues jusque-là ; avec Apollon, on est
capable de pénétrer intuitivement de nouveaux domaines scientifiques. Mars/Poséidon se rapporte au
système de valeurs et au comportement moral ; avec Apollon, le travail conjoint avec des collègues ou
des confrères repose sur le fondement de valeurs communes. On voit bien ainsi se dessiner la figure
intellectuelle, morale et spirituelle de cette entité que représente l’activité astrologique commune entre
Alfred Witte et Friedrich Sieggrün.
A cela il faut ajouter la présence de deux figures où apparaît Hadès. D’une part, Hadès se trouve
relié à l’axe Ascendant/Neptune : indice de tromperie, de dangers et de préjudices subis à cause des
autres ; sans doute faut-il voir ici un nouvel indice relatif aux circonstances très difficiles dans
lesquelles st constituée, durant la période du Troisième Reich, l’École de Hambourg. Par ailleurs,
Hadès/Kronos=Admète : on retrouve ici le thème de la méchanceté et de la bassesse, et en particulier
l’indication d’un « gouvernement procédant avec une méchanceté diabolique » : voilà qui désigne sans
conteste le régime hitlérien.
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Alfred Witte
2 mars 1878 – 21h02
Hambourg
Alfred Witte – Friedrich Sieggrün
Thème composite – Formule
Friedrich Sieggrün
20 déc. 1877 – 8h41
Lübeck
NE/KR - 18°36
H4
H8
H16
L’axe fondamental Neptune/Kronos est relié à Jupiter et à Zeus et à deux facteurs personnels
(avec les axes Point Vernal/Mercure et Soleil/Kronos). Avec la présence d’Uranus/Admète et de
Kronos/Apollon (à 3° Gémeaux), on retrouve les ingrédients qui entrent dans la combinaison
significatrice de l’astrologie. Deux figures avec Cupidon sont à mettre en relation avec la fondation
d’une école : Vénus/Cupidon et Nœud Nord/Cupidon (significateur de la fondation de sociétés) ; avec
la présence de Vénus, l’indication est celle d’une communauté harmonieuse.
Nous voyons donc comment peut fonctionner une analyse dans une approche fondée sur
l’astrologie uranienne. Nous n’avons pas cherché à brosser un portrait psychologique des deux
personnages qui ont attiré notre attention, nous avons pointé notre objectif simplement sur ce qui
constitue - pour chacun d’eux et pour l’entité qu’ils ont constitué en commun du fait de la fondation de
l’École de Hambourg – leur raison d’être fondamentale, leur mission durant leur passage éphémère –
en moyenne celle d’un jour de 72 ans de la Grande année précessionnelle de 25 920 ans – sur notre
terre. Nous avons vu combien l’astrologie uranienne permet de cerner maintes facettes de leur rapport
à l’astrologie, tant u point de vue, social, de leur activité astrologique, que du point de vue, essentiel,
de leur vocation profonde dans l’étude des cycles cosmiques. Ils nous ont laissé, avec les méthodes de
l’astrologie uranienne, de véritables joyaux ; ces joyaux, il revient à leurs successeurs, près d’un siècle
après la fondation de leur école, de les tailler et de les polir afin qu’ils rayonnent durant les prochaines
décennies du XXIe siècle afin de rendre à une astrologie qui renoue avec ses fondements
métaphysiques ses lettres de noblesse.
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H1 – 700-2300
NE/KR=CU/AD
Conjonction NE-PL
2 août 1891
Cycle de 388 ans
727 – 1115 – 1503 – 1891 - 2279
1895
H8 – 1890-1895
NE/KR=CU/AD et UR/AP
Mais notre étude ne doit pas s’arrêter à l’analyse des deux formules-clés de l’astrologie dans les
thèmes des fondateurs de l’École de Hambourg. Denis Koutaliov, s’intéressant dans son article précité
à un bref historique de diverses associations astrologiques, nous offre un nouveau point de départ pour
une réflexion plus large, en signalant que la dernière conjonction de Cupidon avec le mi-point
Neptune/Kronos=Admète a eu lieu dans les années 1891-1893. Il est curieux d’observer que cette
figure se produit au moment même de la dernière conjonction Neptune-Pluton de 1891-1892. Période
qui fut celle d’un premier et puissant courant de popularité de l’astrologie vers la fin du XIXe siècle :
expansion en Europe et en Amérique de notions astrologiques par le biais de théosophes anglais ;
parution de la première revue d’astrologie de notre temps (Modern Astrology d’Alan Leo) ; apparition
en Allemagne, en Autriche, en France, des premiers astrologues professionnels de haut niveau. C’est
au cours de ces trois années 1891-1893 que naquirent de futurs membres actifs de l’École de
Hambourg (Ludwig Rudolph, Wilhelm Bekmann, Hans Niggemann, Thomas Ring et d’autres). Et
deux ans plus tard, en 1895, le duo Neptune/Kronos=Cupidon/Admète était rejoint par l’autre formule
constitutive de l’astrologie, Uranus/Apollon ; c’est précisément cette année-là la naissance de Dane
Rudhyar, le fondateur de l’astrologie humaniste, de Walter Koch, l’initiateur d’un nouveau système de
Maisons et du pionnier de l’astrologie psychologique que fut Olga von Ungern-Sternberg.
13
EG – H8
NE/KR=AD et CU – 1880-2030
Par la suite, une nouvelle phase marquante du cycle est le carré de Cupidon avec
Neptune/Kronos=Admète, qui se produisit durant les années 1989-1990, au moment où eut lieu un
puissant essor de l’intérêt envers l’astrologie à travers le monde entier, et notamment dans les
territoires de l’ex-Union Soviétique, où sa pratique, sous le régime communiste, avait été interdite et
où les rares astrologues étaient en butte aux persécutions. La plupart des astrologues connus
aujourd’hui ont commencé alors leur carrière à cette époque.
Si l’on se tourne vers les phases antérieures, le semi-carré de Cupidon se produisit dans les années
1844-1847, au moment où commençait à croître en Angleterre un intérêt à l’égard de l’astrologie et où
se répandirent des almanachs. Et c’est dans les années 1915-1916 que l’on peut situer l’aspect de
22°30, période qui correspondit, dans le fracas de la guerre, à un intérêt élevé envers la mystique et
l’occultisme. C’est au moment où cet aspect était exact que vint au jour à Pétrograd la fameuse revue
de A. Trojanovski Isida, consacrée à des thèmes astrologiques et ésotériques.
14
EG – H8
NE/KR=AD=KR/AP – 1920-2070
Durant les années 1930-1931, ce fut la rencontre de l’axe Neptune/Kronos=Admète avec le mipoint significateur « d’autorité en astrologie » - Kronos/Apollon=Uranus), rencontre concomitante
avec la naissance de Neil Michelson, auteur de populaires Éphémérides américaines » et de Joan
Negus, directeur du NGCR (centre de recherche sur les cycles cosmiques). Ensuite, le semi-carré
involutif eut lieu durant les années 1938-1941, correspondant à une nouvelle phase d’essor de l’intérêt
envers les thématiques de l’astrologie et de l’occultisme au début de la Seconde Guerre mondiale
(particulièrement en Allemagne). C’est en 1938 que fut créée la Fédération des astrologues
américains, la plus anciennes des associations d’astrologues existant encore de nos jours aux ÉtatsUnis.
On voit par ces exemples que les formules de l’astrologie uranienne relatives à l’astrologie
fonctionnent bien dans le cadre des diverses techniques d’analyse (synastrie et thème composite,
directions et transits), de même que dans tous les domaines, aussi bien en astrologie généthliaque
qu’en astrologie mondiale.
15
EG – H4
NE/KR=UR/AD – 1860-2100
1929
1976
2014
2017
2027
2040
A ces exemples suggestifs fournis par la remarquable étude de Denis Koutaliov, nous ajouterons
un bref survol du cycle Neptune/Kronos=Uranus/Admète durant la période 1860-2100. On y retrouve
la concentration importante du début des années 1930 ; la suivante devrait s’étaler durant les années
2027-2040 ; entretemps, en 1976-1977 Admète est impliqué directement dans l’axe Uranus/Admète.
Mais le plus remarquable, et qui nous concerne directement, c’est que la concentration entre les axes
Neptune/Kronos et Uranus/Admète a lieu durant la période 2014-2017, ce qui nous apparaît comme un
signe des plus prometteurs pour les développements futurs de l’astrologie, et en particulier de
l’astrologie uranienne.
16
NE/KR=UR/AD – H8 – 2010-2020
22 août 2014
22 août 2014
Ce tableau d’éphémérides graphiques montre clairement les moments de concentration entre les
deux axes Neptune/Kronos et Uranus/Admète durant la période 2014-2017 en H16 (aspects de 22°30
et leurs multiples : 67°30, 112°30, 167°30). La première occurrence de cette concentration se produit
durant l’été 2014 et nous avons été saisi d’émerveillement le jour où, dressant ce tableau – le 22 août
2014 - nous avons vu apparaître sous nos yeux la conjonction des deux axes à 8° Taureau. Nous
pouvons raisonnablement nous attendre à connaître, dans les toutes prochaines années un essor
remarquable de l’astrologie uranienne – essor auquel la jeune génération native des années 1989-1990
aura certainement à prendre part -, et il apparaîtra sans doute par la suite que de futurs astrologues
renommés du XXIe siècle seront venus au monde durant cette même période. La chose sera tranchée
dès avant 2080.
Charles Ridoux
Amfroipret, le 26 août 2014
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