NOVEMBRE 2016 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS
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L’OVULATION
Chez les vaches, la fonction ovula-
toire est en pause pendant quelques
semaines suivant le vêlage. Dans un
troupeau moyen normal, 60 % des
vaches n’ovulent pas dans les premiers
21 JEL, elles sont en phase « anovu-
latoires », ensuite, cette proportion
diminue à 50 % à 30 JEL, puis 20 % à
60 JEL. Après 60 JEL, 80 % des vaches
devraient donc présenter une ovulation
normale. Malheureusement, la propor-
tion de vaches en phase anovulatoire
peut être plus importante dans certains
troupeaux et provoquer une diminution
du succès à la première insémina-
tion. La présence d’anovulation peut
être diagnostiquée par votre médecin
vétérinaire à l’aide de deux examens
transrectaux à 14 jours d’intervalle. Par
ailleurs, il est souhaitable que le trou-
peau ne compte pas plus de 20 % de
vaches en phase anovulatoire à 60 JEL.
L’atteinte de bonnes performances
en reproduction est une nécessité dans
les entreprises laitières. Des vêlages
à intervalles réguliers et rapprochés
permettent d’obtenir une plus grande
quantité moyenne de lait par vache
par année. En effet, en raccourcissant
l’intervalle de temps qui s’écoule entre
deux pics de production laitière, la pro-
duction totale est augmentée.
Dans un monde idéal, les vaches
deviendraient toujours gestantes à la
première insémination. En réalité, au
Québec, le taux de succès à la première
saillie se situe plutôt autour de 35 %
alors que l’on vise plus de 45 % à 50 %.
Il est généralement recommandé
de laisser une période de 50 jours
entre le vêlage et la première insémi-
nation. Cette période, qu’on appelle la
période d’attente volontaire, permet
une bonne involution de l’utérus ainsi
qu’un retour de la cyclicité normale des
vaches en début de lactation. Du point
de vue du troupeau, il est important
que 100 % des vaches soient insémi-
nées rapidement après cette période.
L’intervalle vêlage-vêlage visé est de
365 jours et la gestation bovine dure
environ 282 jours, la saillie fécondante
est donc espérée avant 80 jours en
lait (JEL). La détection de chaleurs ou
l’utilisation de protocoles hormonaux
systématiques chez les vaches en
début de lactation sont des options
pour aider les éleveurs à atteindre les
objectifs pour cette première insémi-
nation. Dans un cas ou dans l’autre,
plusieurs défis sont à relever pour que
celle-ci mène à une gestation.
Pour qu’une insémination mène à
une gestation, il doit y avoir ovulation,
fécondation de l’ovule par le spermato-
zoïde, puis implantation de l’embryon
dans l’utérus.
Objectif: gestante
à la première
insémination
L’utilisation de certains outils d’observation et
le travail d’équipe avec son médecin vétérinaire
peuvent contribuer au succès à la première saillie.
Par VÉRONIQUE FAUTEUX, Clinicienne
en médecine bovine préventive et
curative, Clinique ambulatoire bovine,
Faculté de médecine vétérinaire,
Université de Montréal
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
LA CHRONIQUE VÉTÉRINAIRE EST SOUS LA RESPONSABILITÉ D’UN COMITÉ DE RÉDACTION QUI RÉVISE CHACUN DES ARTICLES
AVANT PUBLICATION.
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Merck santé animale; YVES CARON, Clinique vétérinaire St-Tite; ANNIE DAIGNAULT, Clinique vétérinaire Saint-Césaire;
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