La Seconde Guerre Mondiale - Le Chat

BBonnin
La Seconde Guerre mondiale,
une guerre d’anéantissement
Résultat de deux décennies de tensions internationales, la Seconde Guerre mondiale éclate
suite aux volontés expansionnistes d’Adolf Hitler. L'ampleur du conflit sera exceptionnelle.
I- La Seconde Guerre mondiale
Problématique : Comment s’est déroulée la Seconde Guerre mondiale ?
1- Les victoires de l’Axe (1939-1942)
A- Hitler à la conquête de l’Europe
a- L’écrasement de la Pologne et la « drôle de guerre »
Le 1er Septembre 1939, sans déclaration de guerre, l’Allemagne envahit la Pologne. En
une campagne foudroyante (Blitzkrieg), la Wehrmacht annihile les forces polonaises. Appliquant une
clause secrète du Pacte Germano-soviétique, l’URSS attaque à son tour la Pologne le 17 Septembre.
L’Etat polonais capitule le 29 Septembre. Son territoire est partagé entre l’Allemagne et l’URSS.
La France et le Royaume-Uni, qui ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 Septembre, adoptent une
stratégie défensive. Leurs armées restent ainsi abritées derrière la ligne Maginot ou massées en
Belgique : c’est la « drôle de guerre ».
b- La Bataille de France
Le 10 Mai, les troupes allemandes pénètrent en Belgique, aux Pays Bas et au
Luxembourg. Les commandements alliés envoient leurs troupes. Mais Hitler fait porter son effort
dans les Ardennes. Le 14 Mai, le front français est percé. Les Allemands bifurquent vers le NordOuest et prennent en tenaille les armées alliés : 340 000 soldats sont évacués depuis Dunkerque.
Le 5 Juin, l'offensive allemande reprend vers le Sud du pays. Elle est très rapide et entraîne l’exode de
millions de civils. L'Italie déclare la guerre à la France le 10 Juin. Le même jour, le gouvernement
français gagne Bordeaux. Paris est déclarée ville ouverte et investie par la Wehrmacht le 14 Juin.
Le 17 Juin, le Maréchal Philippe Pétain est nommé chef du gouvernement et annonce que la France
« doit cesser le combat ». Le lendemain, sur les ondes de la BBC à Londres, le Général Charles de
Gaulle lance son « Appel du 18 Juin », acte fondateur de la France Libre et de la Résistance.
Le 22 Juin, l'armistice est finalement signé par les délégations allemandes et françaises, à Rethondes.
En cinq semaines seulement, la France a connu la plus grave défaite de son Histoire.
c- La Bataille d’Angleterre : premier échec allemand
La France vaincue, il reste à l’Allemagne à vaincre le Royaume-Uni pour dominer
l’ensemble de l’Europe occidentale. L’offensive aéroportée allemande est lancée le 13 Août. Elle doit
préparer, en détruisant le potentiel aérien britannique, l’invasion du Royaume-Uni. Les attaques vont
se concentrer dès le 7 Septembre sur Londres, les villes, ports et centres industriels. Ces opérations,
essentiellement nocturnes, vont déverser des tonnes de bombes explosives ou incendiaires. Loin
d’être terrorisée ou démoralisée, la population anglaise s’organise, unie derrière ses chefs avec une
volonté accrue de vaincre. Hitler, qui avait prévu une victoire rapide, renonce peu à peu à ses plans,
et la Bataille d'Angleterre s'achève officiellement en Mai 1941.
Winston Churchill, le Premier Ministre anglais, a gagné sa bataille. Il écrira plus tard : « Jamais dans
l'Histoire, un si petit nombre d'hommes n'a tenu entre ses mains le destin d'un si grand nombre ».
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B- La guerre s’étend et s’internationalise
a- La Bataille de l’Atlantique
Elle débute dès Septembre 1939. L’objectif est, pour les alliés franco-britanniques
comme pour les Allemands, de prendre le contrôle de l’Océan Atlantique.
Dès Juin 1940, les Allemands vont chercher à briser le Royaume-Uni par un blocus maritime. Cette
mission revient aux sous-marins (U-Boote) de l'Amiral Karl Dönitz. Les Anglais réunissent alors leurs
transports en convois protégés par la Royal Navy. Mais les mesures déployées ne suffisent pas. Les
pertes en tonnages de navires marchands britanniques sont considérables. A partir de Février 1941,
les Etats-Unis mettent sur pied la flotte de l’Atlantique afin de venir en aide militairement aux pays
amis sans pour autant intervenir directement dans le conflit.
b- La guerre dans les Balkans et en Afrique
Le 28 Octobre 1940, les troupes italiennes envahissent le Nord de la Grèce depuis
l'Albanie, mais sont repoussés. Adolf Hitler envoie des troupes pour aider son allié. Il obtient la
coopération de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie. La Wehrmacht attaque la Yougoslavie en
Avril 1941. La résistance yougoslave et grecque s'effondre. Les soldats grecs, britanniques et du
Commonwealth et gagnent la Crète. Les Allemands lancent une vaste offensive aéroportée sur la
Crète. Elle aboutira sur une victoire allemande et l’évacuation des troupes alliées vers l’Egypte.
Churchill, dans la crainte de voir les bâtiments français utilisés par l'Allemagne, n'hésite pas à
attaquer le 3 Juillet 1940 ceux de Mers el-Kébir en Algérie provoquant ainsi la rupture des relations
diplomatiques entre Vichy, siège du gouvernement français, et Londres.
Mussolini envisage alors d'envahir l'Égypte mais son armée connaît une lourde défaite le 3 Janvier
1941 face à l’armée britannique. Hitler, inquiet de la défaillance italienne, envoie en Libye dès Février
le Général Erwin Rommel et deux divisions blindées (Afrika Korps). Rommel reprend l’offensive et le
31 Mars, les troupes britanniques sont repoussées de la Libye jusqu'aux frontières de l'Égypte.
c- L’Opération Barbarossa
Pour Hitler, le Pacte germano-soviétique servait uniquement à éviter l'ouverture d'un
deuxième front à l'Est, au cas où la guerre serait déclenchée par la France et l'Angleterre. Le projet
d’invasion contre l’URSS, l'Opération Barbarossa, retardée à cause des campagnes dans les Balkans,
est finalement déclenchée le 22 Juin 1941. De la Finlande à la Mer Noire, 5,5 millions de soldats de
l’Axe, 3 600 chars et 5 000 avions se déploient sur le territoire soviétique. L'Armée Rouge est
submergée. En l'espace de 3 mois, Leningrad est assiégée, la Biélorussie et l'Ukraine sont conquises.
L’armée allemande fait plus de 1 million de prisonniers. Le 5 Décembre, elle est à 20 km de Moscou.
d- L’internationalisation du conflit : Pearl Harbour et l’entrée en guerre des Etats-Unis
Allié à l’Allemagne et l’Italie, le Japon a lancé en Asie du Sud-Est une politique
d’expansion territoriale. En Juillet 1941, l’armée japonaise occupe l'Indochine Française.
Le 7 Décembre 1941, sans déclaration de guerre, l'aéronavale japonaise commandée par l'Amiral
Yamamoto coule une partie de l’escadre de la plus importante base américaine dans le Pacifique, à
Pearl Harbour, dans les îles Hawaï. Le 8 Décembre, le Congrès américain, à la demande du Président
Franklin D. Roosevelt, déclare la guerre au Japon. Le 11, conformément au Pacte tripartite signé le 27
Septembre 1940 (Axe Rome-Berlin-Tokyo), l’Allemagne et l’Italie déclare la guerre aux Etats-Unis.
Si le Japon, par cette attaque, a voulu éliminer la puissance qui s'opposait encore à sa domination sur
tout le Sud-Est asiatique, il va surtout modifier radicalement le cours du conflit en obligeant les EtatsUnis à sortir de leur isolationnisme.
L’Axe Rome-Berlin-Tokyo est, au début de 1942, maître d’une grande partie du monde. Mais cette
année va marquer un tournant dans le conflit.
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2- Le tournant de la guerre (Juin 1942-Février 1943)
Les années 1942 et 1943 vont marquer pour les forces de l’Axe les prémices d’un reflux massif.
A- La guerre dans le Pacifique
Début 1942, le Japon est aux portes de l'Inde et de l'Australie. Du 4 au 8 Mai 1942, se
déroule la bataille aéronavale de la Mer de Corail qui écarte le risque d'une invasion de l'Australie.
Les 4 et 5 Juin 1942, la bataille de Midway va permettre aux forces américaines d’arrêter la
progression des Japonais dans le Pacifique central. Le 7 Août 1942, les Américains débarquent aux
îles Salomon. Pendant six mois, les combats vont se dérouler sur terre comme sur mer et tourner à
l’avantage des forces américaines. Désormais, les Alliés reprennent l'initiative dans le Pacifique.
B- La Bataille de l’Atlantique s’intensifie
L'entrée en guerre des États-Unis va changer la donne sur le théâtre d'opération de
l'Atlantique. Au cours de l’année 1942, la guerre va s’étendre à tout l’Océan Atlantique.
Dès Janvier 1942, les U-Boote font des ravages le long des côtes américaines. Les convois alliés
subissent de très lourdes pertes, mais à partir de la fin de l’année, divers moyens
technologiques (décryptage des communications, radars, sonars) vont permettre aux Alliés de
détruire de plus en plus de sous-marins allemands. En Mars 1943, la couverture aérienne devient
continue pour les convois américano-britanniques. Les pertes alliées ne vont cesser de décroître.
C- La victoire des Alliés en Afrique du Nord
Le 8 Novembre 1942, les Anglo-américains, sous le commandement du Général Dwight D.
Eisenhower, débarquent en Afrique du Nord (au Maroc et en Algérie). C’est l’Opération Torch.
Le 11 Novembre, l’Amiral François Darlan, à Alger, engage l’Afrique à reprendre le combat au côté
des Alliés. Les Allemands considèrent par cet acte que l’Armistice de Juin 1940 est rompu et ils
envahissent la zone Sud de la France que cet armistice avait prévu non occupée.
En Afrique du Nord, les Allemands sont alors pris en tenaille entre les Anglais à l’Est et les Francoaméricains à l’Ouest. Le rapport de force est désormais en faveur des Alliés. En Avril 1943, les
Britanniques sont rejoints par les Forces Françaises Libres du Général Philippe Leclerc. Tunis est
libérée le 7 Mai. Le 12 Mai 1943, les forces de l'Axe en Afrique du Nord capitulent.
D- Stalingrad
En Août 1942, la VIe Armée allemande, commandée par le Général Friedrich von Paulus,
lance une offensive contre Stalingrad. Première ville industrielle de l'URSS, elle est un objectif
prioritaire pour Hitler. Le 5 Septembre, les divisions de Paulus entrent dans les faubourgs de la ville.
Fin Octobre, les Allemands contrôlent la majeure partie de la ville. Les pertes sont énormes des deux
côtés mais les Russes résistent. Le 19 Novembre 1942, la contre-offensive soviétique est lancée. Le
23, les troupes de Paulus sont encerclées. Les Soviétiques vont dès lors reprendre la ville quartier par
quartier, rue par rue. Malgré les ordres d’Hitler lui intimant de poursuivre le combat, Paulus capitule
le 2 Février 1943. L’armée allemande a perdu près de 240 000 soldats, l’armée russe 200 000.
La bataille de Stalingrad va s’avérer être un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Sur tous les fronts, pendant cette année 1942, les forces de l’Axe ont subit leurs premières défaites.
Ces défaites annoncent déjà leur décadence.
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3- Les victoires alliées (Mars 1943 - Septembre 1945)
A partir de Mars 1943, sur tous les fronts, les Alliés vont aller de victoires en victoires. L’Axe va
s’effondrer inexorablement.
A- Les Alliés vers la victoire
a- Les Alliés à la reconquête de l’Europe de l’Ouest
α- La Campagne d’Italie
Le 10 Juillet 1943, Britanniques et Américains débarquent en Sicile. C’est un succès :
en 38 jours, l’île est totalement occupée. Mis en minorité lors du Grand Conseil fasciste du 24 Juillet,
Mussolini est mis aux arrêts. L’occasion est saisie par Hitler pour faire entrer ses troupes en Italie. Le
8, le nouveau gouvernement italien signe la reddition sans condition du pays. Elle est suivie d’un
débarquement américain à Salerne (Opération Avalanche). La ligne de front va s’établir pendant de
longs mois le long de la Ligne Gustave, qui s’étend sur plus de 150 km et dont la clef de voûte est le
Monte Cassino. Le 11 Mai 1944, l’offensive alliée est lancée. La Ligne Gustave est rompue. Rome est
libérée le 4 Juin. Les Allemands se replient sur la ligne Gothique au Nord de Florence.
β- Le débarquement et la Bataille de Normandie
Le 6 Juin 1944, à l’aube, commence l’Opération Overlord (D-Day). Placés sous le
commandement du Général américain Eisenhower, 156 000 hommes débarquent sur les plages de la
Normandie (Opération Neptune). Ces plages, rebaptisées dans le cadre de l’opération Utah, Omaha,
Gold, Juno et Sword, défendues par les forces allemandes du Mur de l’Atlantique, sont rapidement
investies. En moins de deux mois, 1,5 million d'hommes et 330 000 véhicules seront débarqués.
La Bataille de Normandie va durer jusqu'au 21 Août 1944. Son bilan est effroyable : les Alliés
comptent 37 000 tués et 172 000 blessés. Les Allemands quant à eux dénombrent 50 000 tués, 80
000 blessés et 210 000 disparus. Désormais, la route vers Paris est ouverte.
ƴ- L’Opération Anvil-Dragoon en Provence
Le 15 Août 1944, la VIIIe Armée américaine débarque en Provence, suivie le
lendemain par la Ière Armée française du Général Jean de Lattre de Tassigny. Les Américains poussent
en direction du Nord par la rive gauche du Rhône et la route des Alpes. La Ière Armée française a pour
mission de prendre Toulon et Marseille, et remonter ensuite le Rhône par sa rive droite.
En deux semaines, la Provence est libérée. Toulon, pièce maîtresse du Südwall (version
méditerranéenne du Mur de l'Atlantique) est libérée le 23 Août, Marseille le 29. Remontant la vallée
du Rhône, les armées alliées libèrent Lyon le 3 Septembre puis poursuivent leur avance vers le Nord.
δ- La libération de la France
Le 15 Août, les Alliés sont aux portes de Paris. Un mouvement insurrectionnel
démarre le 19 Août. De violents combats s’engagent. Le 25 Août, la 2e Division blindée (DB) du
Général Leclerc est la première à entrer dans la capitale. Le Général D. von Choltitz, gouverneur de
Paris, signe la capitulation des forces allemandes. Le Général de Gaulle, chef du Gouvernement
provisoire, fait le même jour à l’Hôtel de Ville de Paris un discours resté célèbre : « Paris outragé !
Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! ». Le 26, les Alliés défilent sur les Champs-Élysées.
L’avance alliée se poursuit et les villes de France sont libérées les unes après les autres. Les armées
allemandes refluent en désordre vers le Rhin. Leurs dernières poches de résistance s’effondrent, non
sans des exactions commises par des unités SS (Oradour-sur-Glane), et les dernières villes françaises
sont libérées (Colmar, 2 Février 1945). Dans le même temps, les Alliés libèrent la Belgique malgré
l’offensive allemande (Bataille des Ardennes). La France est désormais libérée du joug nazi.
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b- L’offensive russe à l’Est
En Juillet 1943, la bataille de Koursk, engagée par Hitler, est une lourde défaite pour les
forces allemandes qui se retirent sur le Dniepr dont ils ont fortifié la rive droite. La bataille du Dniepr,
engagée le 24 Août, va mobiliser des deux côtés jusqu’à 4 millions de soldats et s’étendre sur un
front de 1 400 Km. Après une campagne de quatre mois, le fleuve est franchit par les Soviétiques.
Pendant tout l'hiver 1943, l'armée allemande recule. Les 22 et 23 Juin 1944, l’Armée Rouge
déclenche son offensive générale sur tout le front. C’est l’Opération Bagration. Les Allemands sont
contraints de se replier. Elle prend fin le 19 Août et est un succès total pour Staline et l’URSS.
Désormais, l’Armée rouge est aux portes du Reich.
c- Le recul des troupes japonaises dans le Pacifique
Les Américains imposent une guerre de matériel aux Japonais. L'armée américaine isole
les forces japonaises dispersées dans les îles du Pacifique, pilonne les poches de résistance et vont
d'un archipel à l'autre en ne prenant que les points stratégiques. Les 19 et 20 Juin 1944 se déroule la
bataille de la Mer des Philippines. La flotte américaine de l'Amiral Mitscher anéantit celle de l'Amiral
Ozawa. Du 23 au 25 Octobre, lors de la bataille de Leyte, la flotte japonaise est quasiment anéantie.
B- La défaite de l’Axe
a- La fin du IIIe Reich
α- L’effondrement du front italien
Les Alliés vont être bloqués sur la ligne Gothique pendant plusieurs mois. Malgré
plusieurs offensives en Août et Septembre 1944, le front allemand résiste. Ce n'est que le 9 Avril
1945 qu'une nouvelle action d'envergure est lancée. Le 25 Avril, les Ve et VIIIe Armées américaines
franchissent le Pô. Le 27 Avril 1945, Mussolini est arrêté par des partisans, avec d’autres dignitaires
du régime fasciste. Ils sont exécutés le lendemain à Giulino di Mezzegra.
β- La victoire définitive des Alliés en Europe
Le 23 Février 1945, les Américains traversent la Ruhr et atteignent le Rhin début Mars.
Le 1 Avril 1945 la région de la Ruhr est encerclée. Le 25 Avril, la Ve Garde soviétique et la Ière Armée
américaine font leur jonction à Torgau, sur l'Elbe, au Nord-Est de Leipzig.
A l’Est, les Allemands ne peuvent contenir l’avancée soviétique et le 25 Avril, Berlin est encerclée. De
violents combats se déroulent dans l’ancienne capitale du IIIe Reich. Le 30 Avril, Hitler se suicide dans
son bunker après avoir nommé l'Amiral Karl Dönitz chef de l'Etat. Le 2 Mai, les Allemands déposent
les armes en Italie, en Hollande, en Allemagne du Nord. Le gouvernement provisoire allemand
capitule sans conditions les 7 et 8 Mai 1945 à Reims et à Berlin. La guerre est finie en Europe.
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b- La chute de l’Empire japonais
Le 1er Avril 1945, la Xe Armée américaine débarque à Okinawa, dans l'archipel des Ryukyu.
Les combats s'achèveront le 21 Juin,. Plus de 55 000 soldats américains ont été tués ou blessés.
Le Japon est désormais bombardé sans relâche, mais sa conquête risque de coûter beaucoup de vies.
Harry S. Truman, le nouveau Président des États-Unis (suite au décès de F D. Roosevelt), décide de
l’utilisation d’une nouvelle arme : la bombe atomique. La première (baptisée Little boy) est lâchée sur
Hiroshima le 6 Août 1945, et la deuxième (Fat man) sur Nagasaki le 8. Elles font 150 000 victimes.
Le 15 Août 1945, l'Empereur Hirohito annonce sa reddition. Le 2 Septembre 1945, le Japon signe sa
capitulation sans conditions dans la baie de Tokyo, à bord du cuirassé américain SSR Missouri.
La Seconde Guerre Mondiale est terminée.
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II- Un traumatisme sans précédent
Problématique : Quel est le bilan et quelles sont les conséquences de la guerre ?
En Septembre 1945, la guerre s'achève après six années d’un conflit total tant par son extension
géographique que par les moyens employés et ses objectifs idéologiques.
1- Un lourd héritage
A- Un effroyable bilan humain
La Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier de l’Histoire avec plus de 60
millions de victimes. Le bilan est très variable selon les pays mais de tous, l'URSS paye le plus lourd
tribut avec 21 millions de morts, ce qui correspond à 10% de sa population d’avant guerre.
Le nombre de victimes civiles est plus élevé que celui des militaires. Cela est certes liée aux
caractéristiques de la guerre-éclair ainsi qu'aux bombardements massifs des villes, mais elle est
surtout due aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité perpétrés principalement par les
nazis : exécutions d'otages, de prisonniers de guerre, déportations massives de populations civiles et
extermination programmée (politique de la « Solution finale du problème juif ») de six millions de
Juifs (Shoah) sur les dix millions vivant en Europe en 1939, mais aussi d’autres minorités (Tziganes).
B- Un bilan matériel désastreux
Les bombardements, les sabotages et la politique de la terre brûlée ont causé des pertes
matérielles sans précédent. Les bombardements nazis et alliés ont provoqué d’importants dégâts
dans les villes : Berlin et Varsovie sont presque complètement détruites, tout comme Dresde,
Hiroshima, Nagasaki, Stalingrad, Le Havre. Des millions de civils n’ont plus de logement.
Les voies de communication et de nombreuses zones agricoles et industrielles sont ravagées.
L’économie est désorganisée. Les dépenses militaires, les ponctions monétaires très lourdes
effectuées par l'occupant (comme en France) ont aggravé les déficits budgétaires et déchaîné
l'inflation qui s'accentue par l'extrême rareté des produits éventuellement achetables.
C- Un traumatisme moral profond
Les ruines morales, économiques et politiques ont eu de très lourdes conséquences. La
torture militaire et policière, l'accentuation des antagonismes de classes, la lutte entre
collaborateurs et résistants, ont créé des habitudes de violences, d'illégalité, et ainsi disloqué le
respect des droits de l'homme et l'indépendance de la justice.
La découverte des camps d’extermination provoque un véritable traumatisme dans les esprits, alors
que les rescapés des camps sont à jamais marqués par l’horreur vécue. Ce traumatisme moral
conduit les pays vainqueurs à ériger pour la première fois un tribunal qui entend juger au nom de la
conscience universelle et qui définit une nouvelle notion de droit international, celle de « crime
contre l'humanité ». Au procès de Nuremberg, du 14 Novembre 1945 au 1er Octobre 1946, vingtquatre responsables nazis sont jugés. Douze seront condamnés à mort. Si ce procès eut le mérite de
faire le bilan des atrocités commises, il marque aussi la phase ultime de l'unité des vainqueurs.
L’usage de la bombe atomique par les Américains soulève quant à lui de nouvelles inquiétudes.
2- L’élaboration d’un monde nouveau
A- Le règlement du conflit
Le règlement de la guerre donne lieu à des bouleversements qui vont changer la face de
l’Europe mais aussi l’équilibre du monde.
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a- Les Conférences de Yalta et Postdam
Lors de la Conférence de Yalta (4-11 Février 1945), F.D. Roosevelt, W. Churchill et Staline
se sont accordés dans les buts suivants : adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la
guerre, régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et garantir la stabilité du monde audelà de la victoire. Les Accords de Yalta vont se révéler essentiels pour l’après-guerre.
A la Conférence de Postdam (17 Juillet-2 Août 1945), les trois puissances alliées s’accordent pour
fixer le sort des ennemis des forces alliées. L’Allemagne vaincue est reconnue responsable du conflit.
Elle sera désarmée, dénazifiée et son territoire amputé d’un quart au profit de la Pologne. Son
territoire sera de plus (tout comme celui de l’Autriche) divisé en quatre zones d’occupation (avec la
France), dont l’évolution sera très divergente, avec un clivage rapide entre la zone soviétique et les
trois autres zones, préfigurant ainsi la division future de l'Etat allemand.
b- Les traités de paix et les modifications territoriales
Le sort des alliés européens du IIIe Reich est réglé par la signature le 10 Février 1947 à
Paris, de cinq traités de paix, avec l'Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Finlande. L’Europe
Centrale et Orientale est remaniée territorialement : l'URSS retrouve à l'Ouest des territoires perdus
pendant la révolution de 1917 ; l'Italie cède quant à elle des territoires à la Grèce et à la Yougoslavie.
Le sort du Japon est réglé sur le tard. S’il est placé sous le contrôle des Etats-Unis, la tension
américano-soviétique empêchera la réunion d'une conférence de paix jusqu'en 1951. Le Traité de
San Francisco (7 Septembre 1951) consacre le renoncement du Japon aux îles et aux territoires
annexés ultérieurement et met fin à l'occupation du Japon. L'état de guerre entre le Japon et l’URSS
ne prendra fin qu’en 1956. Avec la Chine populaire, les relations ne se normaliseront qu'en 1979.
B- La création de l’Organisation des Nations Unis
Dès 1941, F.D. Roosevelt et W. Churchill veulent construire un nouveau système
garantissant la paix mondiale. Il s'agit donc de construire une nouvelle organisation internationale
plus universelle et plus réaliste, dans laquelle il y aurait non seulement une coopération politique
mais aussi économique. Elle doit se baser sur les principes démocratiques édictés par la Charte de
l'Atlantique (14 Août 1941). La conférence de Dumbarton Oaks (Août-Octobre 1944) permet
l’élaboration du projet de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Une nouvelle conférence
internationale, réunie à San Francisco dès Avril 1945, consacre sa création. La Charte des Nations
Unies est élaborée et signée le 26 Juin 1945 par 51 Etats. Symboliquement, le siège de l'ONU est fixé
à New York. Le territoire même du bâtiment est considéré comme territoire international.
L'ONU jette les bases d'un nouveau monde qui va néanmoins se diviser peu après sa formation.
3- Un nouvel ordre mondial
A- L’Europe sur le déclin
La grande perdante du conflit est l'Europe qui s'est « suicidée ». Les combats ont eu lieu sur
son territoire, ses armées ont été anéanties ou ont montré leurs faiblesses.
La Seconde Guerre Mondiale a accéléré les phénomènes déjà présents c'est-à-dire l'affaiblissement
financier et démographique, mais aussi économique et politique de l'Europe. Si le Royaume-Uni a
encore joué un rôle de grande puissance pendant la guerre, la France quant à elle a beaucoup de mal
à se faire reconnaître comme telle. Les puissances européennes n'ont néanmoins plus l'influence
d'avant-guerre et surtout sur leurs empires coloniaux où des mouvements nationaux se développent.
Désormais pour se relever, l'Europe ne peut compter que sur les deux « Grands », les Etats-Unis et
l’URSS. La plupart des pays européens sont ainsi soumis soit à l'occupation américaine, soit à
l'occupation soviétique. Avec cette occupation, l'Europe se trouve au cœur de l'affrontement entre le
camp socialiste rivé à l'URSS et le camp occidental attaché aux Etats-Unis.
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B- L'émergence des deux « Grands »
Avec l'effondrement de l'Europe, la Seconde Guerre Mondiale se solde par l'émergence de
deux « Grands » : l’URSS et surtout les Etats-Unis.
La guerre a beaucoup renforcé le prestige de l'URSS et bien qu'affaiblie sur les plans démographique
et économique, elle contrôle l'Europe Centrale et Orientale.
Les Etats-Unis sont sortis renforcés de la guerre dans tous les domaines et leur domination se fait à
l'échelle mondiale. Economiquement d’abord, la guerre a permis aux Etats-Unis un développement
considérable. Fournisseurs militaires de toutes les armées alliées, leur production industrielle a été
multipliée par deux, tout comme le produit national brut. Financièrement, les Etats-Unis
apparaissent comme les créanciers du monde et possèdent les 3/4 du stock d'or mondial.
Militairement, les Etats-Unis possèdent des bases partout dans le monde et surtout en 1945, ils sont
en situation de monopole nucléaire. Culturellement enfin, le rayonnement américain est
considérable à la fin de la guerre.
Seuls les Etats-Unis sont ainsi capables de financer la reconstruction de l’Europe. Cette capacité
devient une arme diplomatique qui installe dans leur orbite de nombreux pays d'Europe de l'Ouest.
1945 se présente comme une rupture fondamentale dans l'Histoire du XXe siècle et constitue le
début d'une ère nouvelle.
La Seconde Guerre Mondiale a détruit l’ordre ancien dans lequel l’Europe jouait encore un
rôle important et le remplace par un ordre nouveau dominé par deux superpuissances : les EtatsUnis et l’URSS. Ceux-ci s’accordent plus ou moins pour fixer les nouvelles règles du jeu international
mais, la lutte contre l’Axe terminée, leurs antagonismes reprennent le dessus faisant craindre au
monde entier la possibilité de nouveaux affrontements. L’espoir cède vite la place à l’inquiétude.
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