LEVONS-NOUS POUR L’AFRIQUE! LEVONS-NOUS POUR UNE JUSTICE CLIMATIQUE!
Du 24 au 26 mai, les représentants des syndicats africains, des agriculteurs, des femmes et de groupes
religieux, ainsi que des organisations non-gouvernementales clés et des réseaux préoccupés par la crise du
changement climatique, se sont réunis à Johannesbourg, en Afrique du Sud, dans le but de discuter des
stratégies pour pouvoir faire face à la crise du climat , à ses causes premières et ses conséquences. Animée
conjointement par Africa Trade Network (ATN), la Confédération Syndicale Internationale - Afrique (CSI-
Afrique) et l’Alliance Panafricaine de la Justice Climatique (PACJA), la réunion s’est penchée sur les
menaces posées par le changement climatique aux populations africaines et au monde entier, ainsi que par
l’inaction continue des gouvernements face à ces menaces. La réunion est arrivée à une compréhension
commune et a adopté les conclusions suivantes.
Cette année et les quelques années à venir seront cruciales pour la survie de l’humanité sur la Terre, et pour
notre capacité à vivre dans des conditions qui répondent à nos besoins et aspirations matériels, spirituels et
culturels. Il nous reste peu de temps pour prendre les dispositions qui s’imposent en vue d’éviter les effets
catastrophiques du changement climatique, et ceci de manière conforme aux besoins de développement de
l’écrasante majorité des populations qui vivent dans la pauvreté et la privation. Pour l’Afrique et ses
populations en particulier, les gouvernements qui seront représentés à la Conférence des Nations Unies sur
le Changement Climatique de cette année à Durban doivent mettre fin à des années d’indécision
inacceptable, et répondre à leurs obligations et engagements moraux, historiques et juridiques en agissant
conformément aux demandes de la science et des principes d’équité.
A l’instar des autres crises majeures qui ravagent le monde, la crise du changement climatique découle
surtout des politiques et pratiques des pays industriels avancés au fil des années, ainsi que des systèmes
connexes de production et de consommation par lesquels les besoins de la majorité écrasante de la
population est sacrifiée en faveur du confort d’une petite d’élites. Les populations de l’Afrique et d’autres
pays en développement ne sont en rien responsable de cette crise et d’autres crises; et pourtant, elles
souffrent de ses pires effets, et du manque des moyens pour contrecarrer ceux-ci.
CHANGEMENT CLIMATIQUE: L’AFRIQUE FACE AUX DEFIS ET MENACES
L’Afrique se trouve sur la ligne de front du changement climatique. Selon le Groupe d’Experts
Intergouvernemental sur le Changement Climatique, le bloc continent africain eu égard à certaines
caractéristiques géophysiques, se réchauffera une fois et demie plus que la moyenne mondiale. Il est certains
que les conséquences du réchauffement mondial soient plus sévères en Afrique. En effet, l’Organisation
Météorologique Mondiale a récemment réaffirmé que les pays africains souffrent déjà de niveaux supérieurs
de réchauffement et d’effets sur le plan de la sécheresse et d’autres évènements climatiques extrêmes.
Des évènements climatiques extrêmes perturbent déjà les systèmes agricoles et d’autres systèmes de moyens
d’existence de l’Afrique qui pendent plus des cycles naturels. Les effets deviendront plus graves à moins
que le réchauffement mondial ne soit renversé à temps. Toutefois, les impacts du changement climatique
ainsi que la capacité des nations africaines de supporter ceux-ci sont davantage compliqués par les structures
économiques fondées sur les produits de base et qui dépendent des exportations, héritées du colonialisme
et perpétuées depuis. Il en a résulté l’abandon des besoins économiques et sociaux de la majorité des gens
du milieu rural et agricole, un développement limité des industries nationales et régionales et, surtout, la
faiblesse extrême des capacités productives globales.
La transformation de ces structures est fondamentale pour la réponse finale que l’Afrique fournira face au
défi du changement climatique. Une telle transformation comprendra la mise en place de systèmes agricoles
plus résistants orientés vers les besoins de la population; l’industrialisation et la création de travail décent; la
satisfaction des besoins sociaux et la mise en place de moyens d’existence aux femmes de façon systémiques
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et immédiatement; la conservation et l’utilisation des ressources naturelles pour les besoins internes,
nationaux et régionaux, ainsi que des autres mesures - tout ceci dans le cadre d’une transition juste vers
des systèmes et méthodes de production et de consommation qui sont compatibles avec les besoins de la
planète, ainsi que vers des sociétés qui donnent la priorité aux intérêts de la population par rapport à la
recherche restreinte de bénéfices.
UNE REPONSE FONDEE SUR LA SCIENCE ET L’EQUITE
Un régime international sur le changement climatique qui prend en compte les besoins et circonstances de
l’Afrique demande non seulement un objectif au niveau mondial en matière de température qui assure la
sécurité des Africains et d’autres communautés vulnérables, mais devra assurer la protection des
écosystèmes et la production alimentaire, et favorise le développement durable. Il demande également une
limitation correspondante des émissions au niveau mondial. Il faut aussi une répartition équitable de
l’espace atmosphérique de la Terre par des réductions ambitieuses des émissions par les pays développés. Il
faut en outre des transferts adéquats de financements, de technologie et de compétences vers l’Afrique et
d’autres pays en développement pour permettre l’adaptation aux températures qui ne cessent de monter et
nécessite la mise en œuvre d’actions d’allègement. Pour résumer. Il faut un ensemble de mesures pour
mitiger le réchauffement, fournir l’espace et le soutien pour le développement durable de tous les pays et de
toutes les populations, et assurer la mise en œuvre effective des engagements.
La base et les éléments essentiels de ce régime existent déjà au niveau de la Convention des Nations Unies
sur le Climat et du Protocole et des décisions qui le mettent en œuvre. Lors de la Conférence de Bali sur le
Changement Climatique qui s’est tenue en 2007, les gouvernements ont convenu de renouveler leurs
efforts en vue de mettre en œuvre et de renforcer ce système par une seconde phase d’engagement
juridiquement contraignants pour les pays développés dans le cadre du Protocole de Kyoto ainsi que par un
processus détaillé pour la mise en œuvre de leurs engagements dans le cadre de la Convention sur
l’allègement, l’adaptation, les finances et le transfert de la technologie, et ceci conformément à une vision
partagée et à un objectif en matière de température.
LES DANGERS D’UNE REPONSE INAPPROPRIEE
Toutefois, au lieu de travailler pour la réalisation d’un tel régime, les pays industrialisés qui sont
responsables du point de vue historique de la crise climatique, ont commencé à le détruire. Au lieu
d’honorer leurs obligations, ces pays cherchent maintenant à imposer un système volontaire de “promesse
et révision” où ils ne prennent que des actions qui sont conforme à leurs propres circonstances et
prescriptions nationales, au lieu des demandes scientifiques et des principes équitables. Ceci permettra aux
pays développés d’éviter leurs responsabilités historiques, et de fournir un soutien symbolique aux pays en
développement pour qu’ils puissent relever les défis du changement climatique, en laissant une plus grande
responsabilité aux pays en développement.
Cette tendance qui va à l’encontre de l’histoire de l’évolution du monde et des efforts ployés pour faire
face au changement climatique, basés sur “les responsabilités communes mais différenciées”, est devenue
célèbre avec l’adoption de l’Accord de Copenhague, un accord extra-juridique inventé par un petit groupe
de pays en marge des pratiques et principes normaux des Nations Unies lors des réunions sur climat qui se
sont tenues à Copenhague en 2009. Bien qu’il ait fait l’objet de contestation pendant l’année qui a suivi,
l’accord était incorporé dans les décisions de Cancun adoptées en décembre 2010.
Si cet accord est appliqué, l‘agenda d’un régime climatique fondé sur des promesses aura des conséquences
graves. Un rapport publié récemment par les Nations unies conclut que, selon les promesses actuelles, le
monde risque de connaître un réchauffement mondial de 2, 5 à 5°C avant la fin du siècle. Le
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réchauffement plus élevé risque de faire subir à des centaines de millions de gens des conditions
inhumaines et des violations graves des droits humains, et de déstabiliser le système climatique de la Terre.
LES DEMANDES QUI S’IMPOSENT A DURBAN
L’érosion progressive du régime de changement climatique fondé sur la science, l’équité et le
développement en vue de faire avancer les intérêts économiques égoistes d’une petite élites dans les pays
industrialisés ne peut pas être permise à Durban. Au contraire, dans l’intérêt des populations africaines, de
la majorité des pauvres, des marginalisés et des vulnérables du monde, et de toute l’humanité, cette
tendance doit être renversée. A cette fin, les négociations sur le changement climatique doivent mener aux
résultats suivants:
Dans le cadre de la vision partagée, l’appel lancé par plus de 100 pays et de nombreux groupes et
mouvements de la société civile pour que le réchauffement soit maintenu bien en-dessous de 1 ou de 1,5c
doit être traduit en réalité; les pays développés doivent arriver à leurs émissions locales maximums le plus
tôt possible, et rester neutres au niveau de l’émission de carbone avant 2050, les pays en veloppement
doivent avoir un accès équitable à l’espace atmosphérique mondial.
Le principe de la transition juste adopté à Cancun dans le cadre de la vision partagée doit être renforcé et
rendu opérationnel par, entre autres, l’adoption de mesures concrètes au niveau de tous les éléments
fondamentaux du régime international sur le changement climatique qui soutiennent la transformation
économique structurelle en Afrique et assurent une ponse mondiale socialement juste et équitable au
changement climatique. A cet égard, nous soutenons l’appel fait par l’Organisation Internationale du
Travail (OIT) qui demande à surveiller l’opérationnalisation d’une transition juste et à en faire rapport
pendant toutes les Conférences des Parties.
Les pays dėveloppės doivent rėduire de moitié leurs émissions d’ici à l’an 2017, en prenant toutes les
mesures disponibles. Ces mesures doivent être prises conformément à leurs obligations juridiquement
contraignantes pour l’adoption d’une seconde période d’engagement qui commence en 2013 dans le cadre
du Protocole de Kyoto. Les Etats-Unis d’Amérique qui ne se sont pas souscrits au Protocole de Kyoto,
doivent déployer des efforts “comparables” dans leur envergure, leur forme juridique et leur application
dans le cadre de la convention. Les pays développés doivent éliminer toutes les lacunes de comptabilité
relatives aux mécanismes du marché, à l’utilisation des terres, aux indemnités excédentaires et au transport
maritime et aérien qui menacent et ou compromettent leur contribution en manifestant les réductions ‘sur
papier’ sans les traduire en réalité.
Les pays en développement doivent entreprendre des actions d’allègement ambitieuses qui sont
appropriées au niveau national, assorties des financements, de transfert de technologie et de la capacité qui
sont juridiquement exigées des pays développés. La surveillance et la révision des actions d’allègement des
pays en développement doivent refléter leurs responsabilités et capacités et doivent être beaucoup moins
pénibles que pour les pays développés.
Les mécanismes existants du marché de carbone dans le Protocole de Kyoto ainsi que les propositions de
créer d’autres mécanismes du marché de carbone dans le cadre de la Convention, en général et par rapport
à la gestion des forêts (REDD) doivent être abandonnés et l’utilisation des mécanismes du marché doit finir
par être éliminée. Les ressources financières dans le cadre de la Convention doivent provenir des sources
publiques et ne doivent pas fournir un moyen par lequel les pays développés continuent de rejeter la charge
d’allègement sur les pays en développement, s’appropriant ainsi d’une part plus importante de l’espace
atmosphérique limité qui reste de la Terre.
Le changement climatique constitue une menace fondamentale pour le secteur agricole en Afrique et
ailleurs. Il ne faut pas permettre aux pays développés de déplacer leur attention de la réduction des
émissions au niveau de leur propre secteur agricole très industrialisé, subventionné et polluant vers
l’allègement dans les pays en veloppement. Il ne faut pas permettre aux efforts déployés pour lier le
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carbone du sol aux marchés de carbone, car ces efforts menacent de transférer les droits exercés sur les sols
des agriculteurs les plus pauvres des pays en développement aux institutions financières les plus riches et
aux sociétés les plus polluantes des pays développés pour permettre à ces pays de continuer à émettre la
pollution climatique qui menace la sécurité alimentaire en Afrique. Toute attention accordée à l’agriculture
et au changement climatique dans les pays en développement doit souligner la sécurité et la souveraineté
alimentaires, les droits des agriculteurs et les moyens d’existence du milieu rural; l’attention doit être aussi
accordée à l’adaptation, aux finances publiques et au transfert des technologies appropriées.
Les effets des mesures prises par les pays développés pour répondre à cette situation doivent être évalués
pour établir leurs conséquences économiques, sociales et environnementales sur tous les pays en
développement. Les mesures prises en matière climatique ne doivent pas servir de moyens de
discrimination commerciale arbitraire ou injustifiée. Les effets d’entraînement des politiques adoptées par
les pays développés doivent être réduits au minimum et indemnisés, tout en s’occupant aussi d’autres fis
fondamentaux qui ont trait à une transition juste, à l’élimination de la pauvreté et au développement
durable.
L’adaptation constitue une priorité absolue pour l’Afrique et pour tous les pays en développement. Les
populations d’Afrique - y compris les travailleurs, les agriculteurs, les femmes, les populations indigènes et
d’autres groupes touchés doivent être entièrement indemnisées pour avoir subi les impacts néfastes du
changement climatique, pour les coûts encourus pour avoir évité les impacts, la c’était possible, et pour
les opportunités manquées au niveau du développement. Les mécanismes de rectification des pertes et des
dégâts doivent s’occuper des impacts néfastes dans le domaine agricole et dans d’autres secteurs en Afrique.
Les pays développés doivent payer leurs dettes d’adaptation ‘tout en adaptant’ leurs propres modes de vie à
la réduction de la pollution climatique et en minimisant leurs impacts futurs sur l’Afrique. Il va falloir créer
un Comité d’Adaptation qui répondra pleinement aux besoins des pays africains et d’autres pays en
développement.
Le mécanisme technologique mis en place à Cancun, y compris un Comité Exécutif, des centres et réseaux,
doivent être fusionnés en une constellation efficace d’institutions, y compris la création de centres
technologiques dans chaque pays, assortie de notification et d’obligation de rendre compte aux Parties à la
Convention. Les brevets d’invention et d’autres droits de propriété intellectuelle qui entravent le transfert
de technologies accessibles, abordables, saines et adaptables aux pays en développement doivent être
supprimés, et les capacités et technologies dans les pays en développement doivent être développées
davantage.
Les pays développés doivent mettre à disposition des ressources financières pour pouvoir payer les dettes
liées au climat et mettre en exécution leurs engagements dans le cadre de la Convention. Les 30$ milliards
promis comme financement de ‘lancement rapideont émergé comme rien de nouveau ou additionnel,
mais comme une aide publique au développement remodelée. Les 100% milliards à mobiliser offrent un
début, mais comme un niveau final de financement pour 2020 il est arbitraire, insuffisant et non conforme
aux demandes de la Convention. Nous soutenons donc l’appel lancé par le Groupe Africain à Copenhague
en faveur d’un financement de 150$ milliards en Droits de Tirage Spéciaux, 400$ milliards en financement
à court terme et 5% d’Annexe 1 PNB en financement à long terme. En plus, il faut créer des mécanismes
pour évaluer le niveau nécessaire de financement; des éclaircissements sur les sources de financement;
l’évaluation des sources innovatrices pour connaître leur incidence sur les pays en développement. Le Fonds
pour le Climat Vert et le Comité Directeur mis sur pied à Cancun doivent être immédiatement
opérationnels. Le rôle de la Banque Mondiale comme administrateur intérimaire du Fonds pour le Climat
Vert doit être rigoureusement défini et ne doit avoir aucun autre rôle à jouer au niveau de l’architecture
financière de la Convention.
Enfin, le système de ductions des émissions contraignantes pour les pays développés doit se poursuivre et
s’élargir. Il ne faut pas permettre aux Etats-Unis d’Amérique et à d’autres pays développés de remplacer le
système basé sur la science, l’équité et les règles en cours de négociation dans le cadre du Protocole de
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Kyoto avec un système faible de promesses internes qui ne sont pas négociées, ne sont pas contraignantes
au niveau du droit international et qui ne sont pas sujettes à la surveillance et à l’application rigoureuse.
A cette fin, les gouvernements africains doivent renforcer leurs positions et actions collectives. En
particulier, le gouvernement sud-african doit promouvoir les intérêts de tous les 53 Etats membres et ceux
de leurs populations; assurer que le processus de Durban soit rigoureusement conforme aux pratiques et
principes onusiens (y compris le consensus); éviter les processus peu démocratiques et peu transparents de
Copenhague et de Cancun; et garantir une participation effective de la société civile.
Toutes les institutions africaines en particulier l’Union Africaine et la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC) doivent respecter la souveraineté
africaine au niveau de l’élaboration et de la négociation des politiques en matière climatique. La politique
africaine en matière climatique doit rester dela base au sommetpour assurer que nos Chefs d’Etat soient
informés par leur peuple et leurs experts et non pas seulement par un petit groupe de techniciens qui ne
sont pas directement responsables devant la population.
NOTRE ENGAGEMENT FACE A LA LUTTE ET LA SOLIDARITE DE LA SOCIETE CIVILE
MONDIALE
En tant qu’organisations de la société civile, nous nous engageons à poursuivre la lutte pour la réalisation
de ces demandes, et lançons un appel aux autres organisations et groupes de citoyens sur le continent
africain pour qu’ils se joignent à nos efforts. Nous exprimons notre solidarité avec le mouvement mondial
et les efforts pour défendre la cause de la justice climatique, et avec l’esprit et l’engagement à la justice
climatique exprimé lors de la Conférence des Peuples du Monde sur le Changement Climatique et les
Droits de Mère Terre, qui s’est tenue à Cohabamba, en Bolivie.
A l’approche de la Conférence de Durban, nous demandons le soutien des autres mouvements mondiaux
de la société civile dans le cadre d’une plateforme commune pour la solidarité et l’action en vue de
s’assurer que la Conférence de Durban sur le Climat deviendra le tournant pour la justice climatique un
point de départ sur la voie vers la stabilisation du système climatique, garantissant une transition juste et
assurant un avenir où les droits et aspirations de toutes les populations peuvent se réaliser.
Signée par:
Africa Trade Network (ATN)
Alliance Panafricaine de la Justice Climatique (PACJA)
Confédération Syndicale Internationale - Afrique (CSI-Afrique)
ABANTU for Development (ABANTU), Ghana
Alternative Information Development Centre (AIDC), South Africa
Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC), Cameroun.
Centre for Alternative Research and Studies, (CARES) (Mauritius)
Centre for Trade Policy Development (CTPD), Zambia
Civic Response, Ghana
Economic Justice Network (EJN) of FOCCISA, South Africa
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