carbone du sol aux marchés de carbone, car ces efforts menacent de transférer les droits exercés sur les sols
des agriculteurs les plus pauvres des pays en développement aux institutions financières les plus riches et
aux sociétés les plus polluantes des pays développés pour permettre à ces pays de continuer à émettre la
pollution climatique qui menace la sécurité alimentaire en Afrique. Toute attention accordée à l’agriculture
et au changement climatique dans les pays en développement doit souligner la sécurité et la souveraineté
alimentaires, les droits des agriculteurs et les moyens d’existence du milieu rural; l’attention doit être aussi
accordée à l’adaptation, aux finances publiques et au transfert des technologies appropriées.
Les effets des mesures prises par les pays développés pour répondre à cette situation doivent être évalués
pour établir leurs conséquences économiques, sociales et environnementales sur tous les pays en
développement. Les mesures prises en matière climatique ne doivent pas servir de moyens de
discrimination commerciale arbitraire ou injustifiée. Les effets d’entraînement des politiques adoptées par
les pays développés doivent être réduits au minimum et indemnisés, tout en s’occupant aussi d’autres défis
fondamentaux qui ont trait à une transition juste, à l’élimination de la pauvreté et au développement
durable.
L’adaptation constitue une priorité absolue pour l’Afrique et pour tous les pays en développement. Les
populations d’Afrique - y compris les travailleurs, les agriculteurs, les femmes, les populations indigènes et
d’autres groupes touchés – doivent être entièrement indemnisées pour avoir subi les impacts néfastes du
changement climatique, pour les coûts encourus pour avoir évité les impacts, la où c’était possible, et pour
les opportunités manquées au niveau du développement. Les mécanismes de rectification des pertes et des
dégâts doivent s’occuper des impacts néfastes dans le domaine agricole et dans d’autres secteurs en Afrique.
Les pays développés doivent payer leurs dettes d’adaptation ‘tout en adaptant’ leurs propres modes de vie à
la réduction de la pollution climatique et en minimisant leurs impacts futurs sur l’Afrique. Il va falloir créer
un Comité d’Adaptation qui répondra pleinement aux besoins des pays africains et d’autres pays en
développement.
Le mécanisme technologique mis en place à Cancun, y compris un Comité Exécutif, des centres et réseaux,
doivent être fusionnés en une constellation efficace d’institutions, y compris la création de centres
technologiques dans chaque pays, assortie de notification et d’obligation de rendre compte aux Parties à la
Convention. Les brevets d’invention et d’autres droits de propriété intellectuelle qui entravent le transfert
de technologies accessibles, abordables, saines et adaptables aux pays en développement doivent être
supprimés, et les capacités et technologies dans les pays en développement doivent être développées
davantage.
Les pays développés doivent mettre à disposition des ressources financières pour pouvoir payer les dettes
liées au climat et mettre en exécution leurs engagements dans le cadre de la Convention. Les 30$ milliards
promis comme financement de ‘lancement rapide’ ont émergé comme rien de nouveau ou additionnel,
mais comme une aide publique au développement remodelée. Les 100% milliards à mobiliser offrent un
début, mais comme un niveau final de financement pour 2020 il est arbitraire, insuffisant et non conforme
aux demandes de la Convention. Nous soutenons donc l’appel lancé par le Groupe Africain à Copenhague
en faveur d’un financement de 150$ milliards en Droits de Tirage Spéciaux, 400$ milliards en financement
à court terme et 5% d’Annexe 1 PNB en financement à long terme. En plus, il faut créer des mécanismes
pour évaluer le niveau nécessaire de financement; des éclaircissements sur les sources de financement;
l’évaluation des sources innovatrices pour connaître leur incidence sur les pays en développement. Le Fonds
pour le Climat Vert et le Comité Directeur mis sur pied à Cancun doivent être immédiatement
opérationnels. Le rôle de la Banque Mondiale comme administrateur intérimaire du Fonds pour le Climat
Vert doit être rigoureusement défini et ne doit avoir aucun autre rôle à jouer au niveau de l’architecture
financière de la Convention.
Enfin, le système de réductions des émissions contraignantes pour les pays développés doit se poursuivre et
s’élargir. Il ne faut pas permettre aux Etats-Unis d’Amérique et à d’autres pays développés de remplacer le
système basé sur la science, l’équité et les règles en cours de négociation dans le cadre du Protocole de