Les hommes autochtones et le

publicité
Les hommes autochtones et le
VIH-sida
Les enjeux :



Les normes de soins, de soutien et de traitements pour les collectivités autochtones doivent être égales à
celles des non-Autochtones.
La discrimination et certaines conditions socio-économiques peuvent sérieusement compromettre la
capacité des individus à adopter des comportements sécuritaires.
Il faut mettre à la disposition des collectivités autochtones des ressources additionnelles pour mieux lutter
contre le VIH-sida.
Les peuples autochtones du Canada (Premières Nations, Métis et Inuits) subissent depuis longtemps une
discrimination selon la race et la culture. Le colonialisme, l’exploitation, la désintégration culturelle, la
violence physique et sexuelle qui a eu lieu dans les pensionnats ont laissé de profondes cicatrices
permanentes dans ces collectivités. Les conséquences de la discrimination ont énormément nui : les
responsabilités et les rôles masculins traditionnels ont été détruits par l’insistance de la société européenne
à assimiler les Autochtones à sa propre culture. Cela a entraîné de nombreux facteurs psychosociaux et
physiques qui, directement et indirectement, placent les Autochtones face à un risque accru d’infection à
VIH1 .
En outre, dans bien des collectivités autochtones, le VIH-sida est perçu comme une « maladie d’homme
blanc gai » et par conséquent, de nombreux hommes autochtones hétérosexuels n’utilisent pas le condom
de façon régulière. Un stigmate existe au sujet du VIH-sida qui fait que les personnes infectées et affectées
par le virus ont énormément de difficulté à se sentir membre de la collectivité. Les personnes bispirituelles
(Autochtones gais, lesbiennes et bisexuelles) se sentent souvent doublement désavantagées parce qu’elles
font face au racisme et à la discrimination au sein de la culture européenne ainsi qu’à l’incompréhension de
leur collectivité en ce qui concerne leur sexualité2 .
De nombreux facteurs placent les peuples des Premières Nations, les Métis et les Inuits face à un risque
accru d’infection à VIH : les taux élevés de maladies transmises sexuellement (MTS); les taux élevés de
grossesse chez les adolescentes, ce qui indique que les rapports ne sont pas protégés; une faible estime de
soi; les taux élevés de violence physique et sexuelle; la consommation de drogues et d’alcool; l’absence
d’accès à l’information sur la santé; et une mauvaise santé en général 3 .
Les éducateurs autochtones en matière de sida ont signalé qu’il est difficile de discuter des questions liées à
cette maladie au sein de leurs collectivités parce que ce faisant, ils soulèvent des sujets qui sont non
seulement douloureux mais reliés à des thèmes plus vastes. Par exemple, les discussions sur le VIH-sida
portent également sur des questions comme l’abus de drogues et d’alcool, ou la violence familiale et
sexuelle. De nombreuses collectivités autochtones subissent de fortes pressions pour traiter de ces questions
et d’autres d’ordre économique : trop souvent, les ressources nécessaires pour s’attaquer àces questions ne
sont tout simplement pas disponibles4 .
Les hommes autochtones peuvent recourir à certaines pratiques pour diminuer le risque de contracter et de
transmettre le VIH, notamment : l’utilisation d’un nouveau condom à chaque rapport sexuel; l’usage
d’aiguilles propres si ce sont des utilisateurs de drogues injectables; ou la désinfection à l’eau de Javel des
aiguilles souillées ou partagées (ainsi que de tout le matériel d’injection) si des seringues stériles ne sont
pas disponibles.
Il est important de reconnaître que la discrimination et certaines conditions socio-économiques peuvent
sérieusement compromettre la capacité des individus à adopter des comportements sécuritaires.
La société canadienne doit reconnaître les torts causés au mode de vie autochtone et les répercussions
permanentes de ces torts. Le fait que les peuples autochtones sont sur-représentés dans nos prisons, que les
niveaux de consommation de drogues et d’alcool sont plus élevés et que les Autochtones sont diagnostiqués
séropositifs plus jeunes que les non-Autochtones indique clairement que la longue tradition de racisme, de
discrimination et d’oppression a des conséquences profondes.
La société doit traiter de façon juste et équitable les peuples des Premières Nations, les Métis et les Inuits.
Les normes de soins, de soutien et de traitements pour les collectivités autochtones doivent être égales à
celles des non-Autochtones.
Il faut mettre à la disposition des collectivités autochtones des ressources additionnelles pour mieux lutter
contre le VIH-sida.
Pour obtenir plus d’information sur la façon de prévenir l’infection à VIH, communiquez avec la Société
canadienne du sida au 1 -800-499-1986 ou consultez notre site Web à www.cdnaids.ca.
1.
2.
3.
4.
Les autochtones et le VIH/sida : questions juridiques, Réseau juridique canadien VIH/sida, 1999.
Le VIH/sida et la discrimination, projet conjoint sur les questions juridiques et éthiques de Santé
Canada, du Réseau juridique canadien VIH/sida et de la Société canadienne du sida, 1998, p. 58.
Idem., p.59.
Idem., p.60.
Téléchargement