S. Benbabaali. AL- ANDALUS : CHRONOLOGIE
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DE LA CONQUETE D’AL-ANDALUS
A LA FIN
DES ROYAUMES DES « TAIFAS »
PROLOGUE
610 : Muhammad Ibn ‘Abd Allâh reçoit les premières révélations .
622 : Fuite à Médine ou « l’Hégire » qui marque le début du calendrier musulman.
630 : Prise de La Mecque et soumission de la majorité des tribus du Hedjaz.
632 : Mort du Prophète à Médine. Début de l’expansion des Musulmans.
656-660 : Guerre civile entre ‘Alî, cousin et gendre du Prophète, et les Omeyyades
qui l’emportent et fondent la première dynastie califale de l’islam.
I. LA CONQUETE D’AL-ANDALUS
Le troisième terrain d’expansion, et non le moindre, fut constitué par l’Afrique du Nord et
l’Espagne. Une première expédition, en 647, montra aux Arabes la faiblesse des Byzantins en
Byzacène; une deuxième expédition eut peut-être lieu en 660-663, mais la plus cisive fut
celle que conduisit ‘Oqba ibn Nafi’ en 670 et qui aboutit à la fondation d’un camp militaire
permanent en Ifriqiya (Tunisie actuelle): Qayrawân (Kairouan); il est possible que ‘Oqba ait
atteint l’Atlantique en 681-682 après avoir traversé toute l’Afrique du Nord, mais il périt au
cours du voyage de retour à Biskra en 683. L’occupation définitive de ce que l’on appela plus
tard le Maghreb (le Couchant, l’Occident) se produisit entre 695 et 708, à la suite de la prise
de Carthage (695, puis 698), de la défaite des troupes berbères (702) et de l’implantation des
Arabes au Maroc de 705 à 708. Après un bref temps d’arrêt, la progression reprit: en 93/mai
711, Tariq ibn Ziyâd passait en Espagne, occupait Cordoue puis Tolède (octobre-novembre
711). Cinq ans plus tard, la quasi-totalité de l’Espagne était aux mains des Musulmans.
670 : Conquête du Maghreb. Kairouan devient une place forte à partir de laquelle partiront
les armées musulmanes à l’assaut du Maghreb Extrême et de l’Espagne.
710 (juillet) : Un dignitaire byzantin, le comte Julien (exarque de Septem/Ceuta) facilite
un raid mené par un officier berbère, Tarif, sur l’île de Tarifa qui se déroule avec succès.
711 : Au printemps, un affranchi, d’origine berbère, Tariq Ibn Ziyâd, « mawla » de Musa
b. Nusayr, gouverneur de l’Ifriqiya, débarque à la tête de 5000 à 7000 hommes sur le
« Rocher » qui gardera son nom : Gibraltar (= djabal Târiq).
Le 19 juillet se produit le choc décisif : le roi wisigoth Roderic est défait au « Wâdi
Lago », le rio barbate.
La conquête de l’Espagne va être réalisée rapidement et sans grande difficulté du fait de la
décomposition du royaume wisighotique. Les armées musulmanes ne rencontrent pas de
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résistance sérieuse et obtiennent même un concours effectif de beaucoup d’Espagnols
désireux de se débarrasser d’un joug devenu insupportable.
Les villes espagnoles tombent les unes après les autres :
Octobre 711 : Cordoue et Tolède ;
Juin à juillet 713 : Séville et Mérida sont prises par Mûsâ b. Nusayr, passé en Espagne en
juillet 712 avec une armée de 18 000 hommes, en majorité arabes. La jonction de Musa
avec Târiq se fait à Tolède. De là, ils se dirigèrent sur Saragosse. L’ordre du calife al-
Walîd vint alors de quitter l’Espagne et de regagner la Syrie. Les deux hommes ne
reverront plus le pays conquis.
715 : Les Musulmans occupaient déjà toutes les grandes villes d’Espagne.
II. LA PÉRIODE DES « GOUVERNEURS »
714-756 : période des « gouverneurs » (wulât) disposant d’une délégation de pouvoir des
Omeyyades installés à Damas ou du gouverneur en titre d’al-Qayrawân.
- Rivalités entre clans arabes.
- Confusion politique.
- Vaines tentatives d’expansion vers la Gaule (prise de Barcelone, Gérone et Narbonne).
- Vingt wali vont régner durant cette période, certains à peine quelques mois.
Le premier fut le fils de Musa (713-716) qui fut assassiné.
Le 14ème , `Uqba b. al-Hajjaj, régna 7 ans (734-741)
et le dernier gouverna une dizaine d’années à partir de 746 jusqu’à la proclamation de Abd
al-Rahman 1er qui inaugure l’Émirat omeyyade en Espagne.
719/27 : raids contre Toulouse.
725 : les troupes musulmanes atteignent la Bourgogne, mais ne s’installent pas
durablement au nord des Pyrénées.
732 : défaite de Poitiers.
Les conquérants et les autochtones jettent les bases d’une coexistence qui ne donnera
pleinement ses fruits que deux siècles plus tard. Les Berbères s’établirent dans les zones
montagneuses ils pouvaient mieux défendre leur indépendance contre l’aristocratie arabe
qui mit la main, dès le début de la conquête, sur les terres les plus fertiles situées dans les
plaines et sur le littoral méditerranéen. Les Arabes s’installèrent presque toujours dans les
villes, confiant les travaux agricoles de leurs grands domaines aux paysans indigènes.
Un mouvement important de conversion à l’Islam donne le départ d’une intégration à la
nouvelle société des générations successives de « muwallads ». Ces derniers adopteront des
noms musulmans et finiront par oublier leurs origines chrétiennes ; ils utiliseront l’arabe
comme langue de communication et se nourriront de la culture de l’occupant. Les jeunes
montrent une désaffection pour l’église, les vocations baissent : ce dont se plaignent les
responsables religieux chrétiens. On lit désormais plus facilement le Coran en arabe que la
Bible en latin.
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III. L’ÉMIRAT MARWANIDE DE CORDOUE (756-912).
Après le massacre des membres de sa famille et l’arrivée au pouvoir des Abbasides, le prince
omeyyade se réfugie au Maghreb. Invité à se rendre en Espagne par une faction musulmane
qui cherchait à en évincer une autre, le prétendant marwanide, ‘Abd al-Rahman b.
Mu’awiyya, triomphe du gouverneur Yusuf b. ‘Abd al-Rahman al-Fihri, près de Cordoue où il
se fait proclamer « Émir » le 15 mai 756.
L’émirat dure plus d’un siècle et demi et compte sept souverains :
‘Abd al-Rahmân 1er (756 -788)
Hishâm 1er (de 788 à sa mort en 796).
Al-Hakam 1er (de 796 à sa mort en 822).
‘Abd al-Rahmân II de 822 à sa mort en 852
Muhammad 1er (852-886)
Al-Mundhir (886-888).
‘Abd Allâh 888 à 912
Le royaume Wisigoth d'Espagne avait été liquidé en moins de deux années par Tarik Ibn
Zayad et Musa Ibn Nusayre en 711. La Péninsule fut ensuite dirigée par des gouverneurs,
délégués pour l'Espagne, nommés directement par le Calife de Damas. Mais à partir de 732, à
la mort du gouverneur Abdallah al Ghafiki, tué à la bataille de Poitiers, le pays fut troublé
par de nombreux soulèvements et révoltes dus aux rivalités entre Arabes Kalbites et Qaisites.
Mais le trouble le plus grave fut le soulèvement des Berbères, soulèvement qui avait débuté
au Maroc sous la coupe d'un chef dynamique Maisara. Et il a fallu l'arrivée massive de
djunds (armée) syriens dépêchés de Damas, sous le commandement du général Baldj pour en
venir à bout en 741. Mais les troubles continuèrent cette fois entre Arabes.
Ce fut dans ces conditions qu'arriva , en 750, en Espagne, Abderrahman ibn Hisham ibn
Abdelmalik ibn Marwan, un des rares survivants du massacre de la dynastie des Omeyyades
perpétré par les Abbassides de Bagdad. Aidé des Arabes syriens, qui appartenaient à la
cavalerie naguère amenée par le néral Baldj, et des Berbères (sa mère Rah était une captive
berbère) il défit, en 756, Yusuf al-Fihri, le dernier gouverneur et se fit proclamer Emir d'Al
Andalus dans la Grande Mosquée de Cordoue.
‘Abd al-Rahmân 1er (de 756 à 788) soit un règne de 32 ans.
Il s'efforça peu à peu de refaire l'unité de l'Espagne, qui avait vécu dans l'anarchie pendant les
décennies suivant la conquête, et s'affrontaient les différents groupes ethniques : Arabes
Yéménites et Qaïsites, Berbères et Arabes, Espagnols convertis (Muwaleds) et Espagnols
restés chrétiens (Mozarabes). En dépit de nombreuses révoltes, fomentées par l'ancien
gouverneur Yusuf al-Fihri ou même commanditées directement par l'autorité abbasside,
comme en 763 celle d'ibn Mughith à Béja, ou les nombreuse insurrections berbères, qui
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ensanglantèrent presque de bout en bout son règne, ainsi que différentes tentatives de
membres de sa propre famille pour le renverser, Abderrahman Ier put malgré tout, jeter les
bases politiques et administratives de son émirat. L'Espagne musulmane, jusque-là simple
province d'un immense Empire, se trouvait promue au rang de principauté indépendante et,
dès lors, maîtresse de sa destinée. Ce fut, également, sous le règne de Abderrahman "al
Dakhil" que Cordoue commença à faire vraiment figure de capitale musulmane. Abderrahman
Ier mourut en 788, à moins de soixante ans. Il transmettait à son successeur un royaume que
les offensives chrétiennes et les nombreuses séditions arabes et berbères n'avaient guère
entamé et qu'il avait dû, à plusieurs reprises, reconquérir sur ses propres sujets à la force des
armes.
Hishâm 1er fils d’Abd al-Rahmân 1er (de 788 à sa mort en 796). C’est sous son règne
que le « malikisme » fut introduit en Espagne.
Le règne de Hisham Ier (788-796) allait être fort court ; à peine un peu plus de sept ans; qui
furent caractérisés par une absence presque complète de sédition à l'intérieur du pays, mais il
eut à juguler la révolte de ses frères Abdallah et Sulaiman évincés du trône. Ce fut sans doute
cette relative tranquillité intérieure qui encouragea le pieux Hisham Ier à porter presque
chaque été de son règne (sawaïf ou expéditions estivales), la guerre sainte sur le territoire
asturien. Peu avant sa mort, il favorisa la doctrine malikite et son adoption en Espagne
musulmane et désigna son second fils Al Hakam pour lui succéder.
Al-Hakam 1er, fils de Hishâm (de 796 à sa mort en 822). Soit 26 ans de règne. Il connut
la fameuse révolte du faubourg d’al-Rabad à Cordoue.
A son avènement Al Hakam Ier (796-822), contrairement à son père, du faire face à des
révoltes incessantes, et, en premier lieu, à une querelle dynastique de la part de ses deux
oncles, Sulaiman et Abdallah. Les plus graves furent celles de la population de Tolède qui
furent suivies d'une sauvage répression, menée par Amrus sous l'ordre de l'Emir, en cette
"fameuse journée de la fosse" (797), mais qui n'empêcha pas les Tolédans à se révolter de
nouveau en 811 et 818. En 805, un grand nombre de notables ainsi que les deux oncles de
l'Emir (les fils de Abderrahman Ier) qui avaient comploté pour le renverser, furent exécutés
sans pitié.En 818, une émeute d'un faubourg de Cordoue fut sauvagement réprimée et le
faubourg complètement rasé obligeant ses habitants à fuir le massacre et à s'expatrier au
Maroc, ils occupèrent un quartier de Fès, ou en Crète, ils formèrent une petite colonie
après avoir été chassés d'Egypte ils avaient débarqué précédemment. Ces massacres des
Faubourgs valurent à l'Emir le surnom d'al Rabadi ("celui des faubourgs"). Ce dynaste
autocrate, féroce et vindicatif usait de son pouvoir de manière tyrannique, mais il eut pour
principal mérite d'avoir su raffermir la restauration Omeyyade en Occident. A sa mort en 822,
il laissait à son successeur un royaume tout entier soumis à l'autorité émirale et à peine entamé
par les offensives franque et asturienne.
‘Abd al-Rahmân II, fils d’al-Hakam, de 822 à sa mort en 852 soit un long gne de 30
ans durant lequel arriva le grand musicien Ziryab. Son règne procura au royaume une
accalmie intérieure après de multiples révoltes opposant Berbères, Arabes et Muwallads.
Le souverain lutte aussi contre les ennemis extérieurs qui ont repris définitivement
Barcelone à ses prédécesseurs. Il rompt avec la tradition syrienne de gouvernement et
organise son état sur le modèle abbaside.
En accédant au trône, Abderrahman II (822-852), fils d'Al Hakam Ier, prenait possession
d'un territoire presque entièrement pacifié, pourvu de cadres administratifs suffisamment
organisés, jouissant de finances prospères et d'une activité économique en plein essor. Il a
fallu pourtant lutter contre le péril représenté par les Normands ("Madjus" ou idolâtres),
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lorsqu'ils s'emparèrent de Cadix et de Séville, qu'ils pillèrent en 845, poursuivre les "sawaif"
contre les territoires asturiens et sévir contre une rébellion des mozarabes de Cordoue,
conduite par le clerc Euloge (850-859). C'est sous le règne de Abderrahman II que le pays d'al
Andalus prend véritablement figure d'Etat indépendant, de royaume incontesté au regard du
reste du monde musulman.
Muhammad 1er, fils d’Abd al-Rahmân II, qui régna 34 ans (852-886).
Sous le règne de Muhammad Ier (852-886), l'Espagne musulmane allait connaître encore
d'assez longues périodes de calme politique et jouir dans la paix intérieure, au moins
jusqu'aux alentours de 875, des bienfaits d'une autorité à la fois vigilante et équitable. Mais il
y eut encore de nombreuses révoltes et dissidences, parmi lesquelles celle des mozarabes
Tolédans, aidés d'une forte armée asturienne envoyée par le roi Ordono Ier, et écrasés en 854;
ou celle plus grave, fomentée par Ibn Marwan al Djilliki, qui finit par créer une principauté
autonome autour de Badajoz (886), l'année de la mort de l'Emir.
Al-Mundhir b. Muhammad (886-888).
Al Mundhir, eut, pendant son court règne (886-888), des soucis bien plus pressants que la
soumission d'Al Djilliki. Il était en effet urgent de combattre Ibn Hafsoun qui avait soulevé
l'Andalousie actuelle, mais il tomba malade alors qu'il assiégeait le rebelle à la tête de ses
troupes. Il n'eut que le temps demander de Cordoue son frère Abdallah pour lui confier la
direction du siége avant de rendre l'âme.
‘Abd Allâh, frère du précédent, qui régna 24 ans de 888 à 912. De nombreux actes de
dissidence, des insurrections et des conflits se produisirent sous les deux derniers émirs.
Sans doute la période la plus noire de l’émirat,‘Abd Allâh laisse à son petit-fils et
successeur, ‘Abd al-Rahmân III, un trésor à sec et un royaume en décomposition.
Le règne de Abdallah (888-912) fut relativement agité. Ce sont tantôt les muwalleds, qui se
dressent contre les Arabes, tantôt ces derniers qui, avec ou sans le concours des Berbères, se
portent à l'attaque des néo-musulmans, sans parler des multiples complots dynastiques qui
coûtèrent la vie à plus d'un membre de sa famille. Quoiqu'il en soit on ne peut dénier à l'Emir
Abdallah le mérite d'avoir été, autant sinon plus qu'Al Hakam Ier et Aberrahman II, celui qui a
sauvegardé la restauration hispano-omeyyade réalisée à grande peine par Abderrahman
l'Immigré. Il laissa, néanmoins, un trône bien chancelant à son petit-fils Abu al Muttarif
Abderrahman. Un nouveau règne s'ouvrait : celui du premier calife de Cordoue; et, avec lui, le
IVe siècle de l'ère du Prophète, le plus glorieux et le plus fécond de l'histoire de l'Espagne
musulmane.
IV. LE CALIFAT ET LA DICTATURE AMIRIDE.
‘Abd al-Rahmân III……….. (912-961)
Al-Hakam II…………….... (961-976)
Minorité de Hishâm II
Le hadjib al-Mansûr, jusqu’en 1002
Al-Muzaffar ( fils d’al- Mansûr )
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