S. Benbabaali. AL- ANDALUS : CHRONOLOGIE
ensanglantèrent presque de bout en bout son règne, ainsi que différentes tentatives de
membres de sa propre famille pour le renverser, Abderrahman Ier put malgré tout, jeter les
bases politiques et administratives de son émirat. L'Espagne musulmane, jusque-là simple
province d'un immense Empire, se trouvait promue au rang de principauté indépendante et,
dès lors, maîtresse de sa destinée. Ce fut, également, sous le règne de Abderrahman "al
Dakhil" que Cordoue commença à faire vraiment figure de capitale musulmane. Abderrahman
Ier mourut en 788, à moins de soixante ans. Il transmettait à son successeur un royaume que
les offensives chrétiennes et les nombreuses séditions arabes et berbères n'avaient guère
entamé et qu'il avait dû, à plusieurs reprises, reconquérir sur ses propres sujets à la force des
armes.
Hishâm 1er fils d’Abd al-Rahmân 1er (de 788 à sa mort en 796). C’est sous son règne
que le « malikisme » fut introduit en Espagne.
Le règne de Hisham Ier (788-796) allait être fort court ; à peine un peu plus de sept ans; qui
furent caractérisés par une absence presque complète de sédition à l'intérieur du pays, mais il
eut à juguler la révolte de ses frères Abdallah et Sulaiman évincés du trône. Ce fut sans doute
cette relative tranquillité intérieure qui encouragea le pieux Hisham Ier à porter presque
chaque été de son règne (sawaïf ou expéditions estivales), la guerre sainte sur le territoire
asturien. Peu avant sa mort, il favorisa la doctrine malikite et son adoption en Espagne
musulmane et désigna son second fils Al Hakam pour lui succéder.
Al-Hakam 1er, fils de Hishâm (de 796 à sa mort en 822). Soit 26 ans de règne. Il connut
la fameuse révolte du faubourg d’al-Rabad à Cordoue.
A son avènement Al Hakam Ier (796-822), contrairement à son père, du faire face à des
révoltes incessantes, et, en premier lieu, à une querelle dynastique de la part de ses deux
oncles, Sulaiman et Abdallah. Les plus graves furent celles de la population de Tolède qui
furent suivies d'une sauvage répression, menée par Amrus sous l'ordre de l'Emir, en cette
"fameuse journée de la fosse" (797), mais qui n'empêcha pas les Tolédans à se révolter de
nouveau en 811 et 818. En 805, un grand nombre de notables ainsi que les deux oncles de
l'Emir (les fils de Abderrahman Ier) qui avaient comploté pour le renverser, furent exécutés
sans pitié.En 818, une émeute d'un faubourg de Cordoue fut sauvagement réprimée et le
faubourg complètement rasé obligeant ses habitants à fuir le massacre et à s'expatrier au
Maroc, où ils occupèrent un quartier de Fès, ou en Crète, où ils formèrent une petite colonie
après avoir été chassés d'Egypte où ils avaient débarqué précédemment. Ces massacres des
Faubourgs valurent à l'Emir le surnom d'al Rabadi ("celui des faubourgs"). Ce dynaste
autocrate, féroce et vindicatif usait de son pouvoir de manière tyrannique, mais il eut pour
principal mérite d'avoir su raffermir la restauration Omeyyade en Occident. A sa mort en 822,
il laissait à son successeur un royaume tout entier soumis à l'autorité émirale et à peine entamé
par les offensives franque et asturienne.
‘Abd al-Rahmân II, fils d’al-Hakam, de 822 à sa mort en 852 soit un long règne de 30
ans durant lequel arriva le grand musicien Ziryab. Son règne procura au royaume une
accalmie intérieure après de multiples révoltes opposant Berbères, Arabes et Muwallads.
Le souverain lutte aussi contre les ennemis extérieurs qui ont repris définitivement
Barcelone à ses prédécesseurs. Il rompt avec la tradition syrienne de gouvernement et
organise son état sur le modèle abbaside.
En accédant au trône, Abderrahman II (822-852), fils d'Al Hakam Ier, prenait possession
d'un territoire presque entièrement pacifié, pourvu de cadres administratifs suffisamment
organisés, jouissant de finances prospères et d'une activité économique en plein essor. Il a
fallu pourtant lutter contre le péril représenté par les Normands ("Madjus" ou idolâtres),